[17,7] CAP. VII.
(1)<182> Ταῦτα δὲ ἐπιστέλλοντος αὐτοῦ πρὸς τοὺς συγγενεῖς γράμματα παρῆν ὑπὸ τῶν
εἰς Ῥώμην πρέσβεων ἀπεσταλμένων πρὸς Καίσαρα. καὶ ἀναγνωσθέντων τὸ κεφάλαιον ἦν,
ὡς τῆς τε Ἀκμῆς ὀργῇ τῇ Καίσαρος ἀνῃρημένης ἐφ' οἷς Ἀντιπάτρῳ συγκακουργήσειεν,
αὐτόν τε Ἀντίπατρον ὡς ἐπὶ γνώμῃ τῇ ἐκείνου ποιοῖτο ὡς πατρὸς καὶ βασιλέως, εἴτε
φυγάδα ἐλαύνειν ἐθελήσειεν, εἴτε καὶ κτιννύειν. <183> τούτων ἀκροώμενος Ἡρώδης
βραχὺ μὲν ἀνήνεγκεν ἡδονῇ τῶν γεγραμμένων θανάτῳ τε τῆς Ἀκμῆς ἐπαιρόμενος καὶ
ἐξουσίᾳ τῆς ἐπὶ τῷ παιδὶ τιμωρίας, περιουσῶν δὲ εἰς μέγα τῶν ἀλγηδόνων παρίετο
τεταλαιπωρημένος σιτίων: καὶ ᾔτησε μῆλον καὶ μαχαίριον: ἦν γὰρ ἐν ἔθει καὶ
πρότερον αὐτῷ περιλέψαντι αὐτὸ δι' αὐτοῦ καὶ κατ' ὀλίγον τεμόντι ἐσθίειν. <184>
λαβὼν δὲ καὶ περισκεψάμενος γνώμην εἶχεν παίσων ἑαυτόν, κἂν ἐπεπράχει μὴ
φθάσαντος αὐτοῦ καταλαβεῖν τὴν δεξιὰν Ἀχιάβου: ἀνεψιὸς ἦν αὐτοῦ. καὶ μέγα
ἀνακραγόντος οἰμωγή τε αὖθις ἀνὰ τὸ βασίλειον ἦν καὶ θόρυβος μέγας ὡς οἰχομένου
τοῦ βασιλέως. <185> καὶ ὁ Ἀντίπατρος, πιστεύει γὰρ τέλος ἀληθῶς τὸν πατέρα
ἔχειν, θάρσει τε ἐχρῆτο ἐπὶ τοῖς λόγοις ὅλος ὡς ἤδη τῶν δεσμῶν ἀφησόμενος καὶ
τὴν βασιλείαν ἀκονιτὶ δεξόμενος εἰς χεῖρας, καὶ τῷ εἱρκτοφύλακι περὶ ἀφέσεως ἦν
αὐτοῦ διάλογος μεγάλα ὑπισχνουμένου εἰς τὸ παρὸν καὶ ταὖθις, ὡς ἂν περὶ τοιῶνδε
τοῦ ἀγῶνος ἐνεστηκότος. <186> ὁ δὲ οὐ μόνον ἀπειθὴς ἦν πράσσειν ἐφ' οἷς ἠξίου
Ἀντίπατρος, ἀλλὰ καὶ τῷ βασιλεῖ ἀποσημαίνει διάνοιαν τὴν ἐκείνου πολλῇ καὶ
προσεισφορᾷ παρ' αὑτοῦ χρώμενος. <187> ὁ δὲ Ἡρώδης καὶ πρότερον οὐχ ἡσσώμενος
οὐδ' εὐνοίᾳ τοῦ υἱέος ἐπεὶ ἤκουσε τοῦ εἱρκτοφύλακος ταῦτα εἰρηκότος, ἀνεβόησέν
τε ἀνατυψάμενος τὴν κεφαλὴν καίπερ ἐν τῷ ὑστάτῳ ὢν καὶ ἐπὶ τὸν ἀγκῶνα περιάρας
ἑαυτὸν κελεύει πέμψας τινὰ τῶν δορυφόρων μηδὲν εἰς ἀναβολὰς ἀλλ' ἐκ τοῦ ὀξέος
κτείνασιν αὐτὸν ἐν Ὑρκανίᾳ ταφὰς ἀσήμους ποιεῖσθαι.
| [17,7] — VII —
<182> Pendant qu’Hérode donnait ces instructions à ses parents, arriva une
lettre des ambassadeurs qu’il avait envoyés à Rome auprès de l’empereur ;
il en prit connaissance ; elle disait en substance qu’Acmé avait été mise
à mort par l’empereur, indigné de sa complicité criminelle avec Antipater.
Quant à ce dernier, l’empereur laissait à Hérode lui-même le soin de
décider, comme père et comme roi, s’il voulait l’envoyer en exil ou même
le mettre à mort. <183> Ayant reçu ces nouvelles, Hérode se sentit mieux
pendant un court espace de temps par la joie que lui procurait cette
lettre, la mort d’Acmé et la liberté qu’il recevait de châtier son fils.
Mais ses souffrances ayant repris de plus belle, il réclamait dans ses
tourments de la nourriture. Il demanda une pomme et un couteau, ayant
l’habitude depuis longtemps d’éplucher et de couper lui-même en morceaux
les fruits qu’il mangeait. <184> Il prit le fruit, regarda autour de lui,
voulut se frapper ; il l’eût fait si Achiab, son cousin germain, ne lui
eût saisi vivement la main droite et n’eut poussé un grand cri auquel
répondirent dans le palais des gémissements et un grand trouble, comme si
le roi était mort. <185> Antipater, croyant son père vraiment mort,
retrouva toute l’audace de ses paroles comme s’il était déjà délivré de
ses chaînes et allait prendre en mains la royauté sans obstacle ; il
parlait à son geôlier de sa délivrance, lui faisant de grandes promesses
pour le présent et pour l’avenir, comme si c’était de cela qu’il fût
question. <186> Or, le geôlier non seulement ne se laissa pas convaincre
d’écouter Antipater, mais encore rapporta au roi les projets et les
nombreuses sollicitations analogues dont il avait été l’objet auparavant.
<187> Quand Hérode, qui déjà auparavant n’avait pas cédé à son affection
pour son fils, eut entendu le geôlier, il poussa des cris, se frappa la
tête, bien qu’il fût à toute extrémité, et, se soulevant sur son coude, il
ordonna à quelques gardes d’aller tuer Antipater sans retard, sur le
champ, et de l’ensevelir sans honneurs à Hyrcania.
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