HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVI

Chapitre 8

  par. 1

[16,8,1] VIII. (1) <229> Οὐκ ἀνεῖτο δὲ τὰ κατὰ τὴν οἰκίαν ἀεὶ καὶ μείζους τὰς ταραχὰς λαμβάνοντα, καὶ συμπίπτει τι τοιοῦτον ἐξ αἰτίας μὲν οὐκ εὐπρεποῦς, χωρῆσαν δὲ πρόσω κατὰ δυσχέρειαν. <230> Ἦσαν εὐνοῦχοι τῷ βασιλεῖ διὰ κάλλος οὐ μετρίως ἐσπουδασμένοι. Τούτων μὲν οἰνοχοεῖν, δὲ δεῖπνον προσφέρειν, δὲ κατακοιμίζειν βασιλέα πεπίστευτο καὶ τὰ μέγιστα τῶν ἐν ταῖς ἀρχαῖς. <231> Καί τις ἀγγέλλει τῷ βασιλεῖ διαφθαρῆναι τούτους ὑπὸ Ἀλεξάνδρου τοῦ παιδὸς ἐπὶ πολλοῖς χρήμασιν. Ἀνακρίναντι δὲ περὶ μὲν τῆς γεγενημένης πρὸς αὐτὸν κοινωνίας καὶ μίξεως ὡμολόγουν, ἄλλο δὲ οὐδὲν δυσχερὲς εἰς τὸν πατέρα συνειδέναι. <232> Βασανιζόμενοι δὲ μᾶλλον κἀν ταῖς ἀνάγκαις ὄντες ἐπιτεινόντων ἀεὶ τῶν ὑπηρετῶν καὶ χαριζομένων τῷ Ἀντιπάτρῳ τὸ τοιοῦτον, ἔλεγον ὡς εἴη δυσμένεια πρὸς τὸν πατέρα καὶ μῖσος ἔμφυτον Ἀλεξάνδρῳ. <233> Παραινοίη δ' αὐτοῖς Ἡρώδην μὲν ἀπεγνωκέναι περιττὸν ἤδη τετυχηκότα καὶ τῷ γήρᾳ παρακάλυμμα τοῦ χρόνου ποιούμενον, μελαίνοντα τὰς τρίχας καὶ κλέπτοντα τὸν ἔλεγχον τῆς ἡλικίας. Εἰ δ' αὐτῷ προσέχοιεν τὸν νοῦν, περιγενομένης τῆς βασιλείας, ἣν καὶ μὴ βουλομένου τοῦ πατρὸς οὐκ ἄλλου τινὸς εἶναι, ταχὺ τὸν πρῶτον ἕξειν ἐν αὐτῇ τόπον. <234> Οὐ γὰρ μόνον διὰ τὸ γένος, ἀλλ' ἤδη καὶ ταῖς παρασκευαῖς ἕτοιμον αὐτῷ τὸ κρατεῖν εἶναι. Πολλοὶ μὲν γὰρ τῶν ἡγεμόνων, πολλοὶ δὲ τῶν φίλων συνεστᾶσιν οὐχὶ πονηροὶ πᾶν ὁτιοῦν καὶ δρᾶν καὶ πάσχειν. (2) <235> Τούτων τῶν λόγων ἀκούσας Ἡρώδης ὅλος ἐγένετο τῆς ἐπηρείας καὶ τοῦ δέους, τὰ μὲν εἰς ὕβριν ῥηθέντα χαλεπῶς, τὰ δ' εἰς ὑπόνοιαν οὐκ ἀκινδύνως ἐκλαβών, ὥστε καὶ μᾶλλον ἐξ ἀμφοτέρων ἠρεθίζετο καὶ πικρὸς ὢν ἐδεδοίκει, μὴ καί τι ταῖς ἀληθείαις συνέστηκεν ἐπ' αὐτὸν ἰσχυρότερον φυλάξασθαι πρὸς ἐκεῖνον τὸν καιρόν. <236> Ἔνθεν οὐδ' ἐκ φανεροῦ τὴν ἔρευναν ἐποιεῖτο, κατασκόπους δὲ τῶν ὑπονοουμένων διέπεμψεν. ὑποψία τε καὶ μίση πρὸς ἅπαντας ἦν, καὶ τὴν ὑπόνοιαν ἐπ' ἀσφαλείᾳ λαμβάνων πολλὴν καὶ κατὰ τῶν οὐκ ἀξίων αὐτῇ χρώμενος διετέλει. <237> Πέρας τε οὐδὲν ἦν, ἀλλὰ μένειν οἱ νομιζόμενοι μᾶλλον ὡς ἂν καὶ μᾶλλον ἰσχύοντες ἐδόκουν αὐτῷ φοβεροί. Τοῖς δ' οἷς οὐκ ἦν συνήθεια πλείων ὀνομάσαι μόνον ἐδόκει, καὶ μέρος εὐθὺς ἀσφαλείας ἐδόκουν ἀπολλύμενοι. <238> Τέλος τε οἱ περὶ αὐτὸν ἐν τῷ μηδὲν ἔχειν βέβαιον εἰς ἐλπίδα σωτηρίας ἐπ' ἀλλήλους ἐτράπησαν, νομίζοντες μέν, εἰ φθάσας ἕτερος τὸν ἕτερον διαβάλοι, τοῦτ' αὐτῷ πρὸς σωτηρίαν φέρειν, ἐπίφθονοι δ' εἴ ποτε τύχοιεν ὧν ἠξίουν γενόμενοι καὶ τὸ δικαίως αὐτοὶ παθεῖν ἐφ' οἷς ἄλλους ἠδίκησαν προσλαμβάνοντες μόνον. <239> Ἤδη γοῦν οἰκείας τινὲς ἔχθρας ἐπεξῄεσαν τῷ τοιούτῳ τρόπῳ καὶ καταφωραθέντες ἐν τοῖς ὁμοίοις ἐγένοντο, τὸν καιρὸν ὥσπερ ὄργανον καὶ πάγην ἐπὶ τοὺς ἐχθροὺς νοοῦντες καὶ συναλισκόμενοι τῇ πείρᾳ, καθ' ἣν ἑτέροις ἐπεβούλευον. <240> τε γὰρ μετάνοια τῷ βασιλεῖ ταχὺ διὰ τὸ μὴ προφανῶς ἁμαρτάνοντας ἀναιρεῖν ἐπεγίνετο καὶ ταύτης τὸ χαλεπὸν οὐκ εἰς τὸ παύσασθαι τὰ ὅμοια δρᾶν, ἀλλ' εἰς τὸ τιμωρήσασθαι τοῖς ἴσοις τοὺς ἐνδειξαμένους ἀπηρτίζετο. (3) <241> Τοιαύτη μὲν ἦν τῶν περὶ τὴν αὐλὴν ταραχή. Πολλοῖς δὲ τῶν φίλων ἤδη καὶ τοῦτ' αὐτὸ προεῖπεν, ὡς οὔτ' ἐμφανίζεσθαι δέον αὐτῷ λοιπὸν οὔτ' εἰς τὸ βασίλειον εἰσιέναι. Ταύτην δὲ τὴν παραγγελίαν ἐποιεῖτο καθ' ὧν παρρησία ἐλάττονος πλείονος ἐντροπῆς μετειλήφει. <242> Καὶ γὰρ Ἀνδρόμαχον καὶ Γέμελλον ἄνδρας ἄνωθεν φίλους αὐτῷ, καὶ πολλὰ μὲν περὶ τὰς βασιλικὰς χρείας ἔν τε πρεσβείαις καὶ συμβουλίαις ὀνήσαντας αὐτοῦ τὸν οἶκον, συμπαιδεύσαντας δὲ τοὺς υἱοὺς καὶ τί γὰρ πρῶτον παρρησίας τόπον ἐσχηκότας παρῃτήσατο τότε, <243> τὸν μὲν, ὅτι Δημήτριος παῖς αὐτοῦ συνήθης ἦν Ἀλεξάνδρῳ, Γέμελλον δὲ εὔνουν ἐπιστάμενος ἐκείνῳ. Καὶ γὰρ ἐν ταῖς τροφαῖς κἀν τῇ παιδείᾳ παραγεγόνει καὶ τὴν ἐν τῇ Ῥώμῃ συνδιέτριβεν ἀποδημίαν. Παρῃτήσατο δὲ καὶ τούτους ἡδέως μὲν ἂν καὶ χεῖρον, ὑπὸ δὲ τοῦ μὴ κατ' ἀνδρῶν οὐκ ἀσήμων ἔχειν τὴν ἄχρι τοσούτων παρρησίαν τήν τε τιμὴν καὶ τὸ δύνασθαι κωλύειν ἁμαρτάνοντας παραιρούμενος [16,8,1] VIII. <229> 1<61>. Cependant Hérode n’avait pas de répit dans ses affaires domestiques de plus en plus troublées. D’ailleurs il survint un nouvel incident d’origine peu honorable et qui plus tard causa du mal. <230> Le roi possédait des eunuques, qu’il chérissait outre mesure à cause de leur beauté. L’un s’était vu confier par le roi les fonctions d’échanson, l’autre le soin de servir son repas, l’autre de le coucher et de s’occuper de ses affaires les plus importantes. <231> Quelqu’un les dénonça au roi comme ayant été corrompus par Alexandre son fils pour une grosse somme. Quant le roi les fit interroger, ils reconnurent leurs relations et leur commerce avec le prince, mais déclarèrent n’avoir rien machiné contre son père. <232> Cependant, quant ils furent mis à la torture et très maltraités par des esclaves qui renchérissaient de cruauté pour plaire à Antipater, ils dirent qu’Alexandre avait de mauvais sentiments et une haine congénitale contre son père, <233> qu’il les avait avisés qu’Hérode était à bout de forces, qu’il avait excessivement vieilli et qu’il dissimulait sa décrépitude en se teignant les cheveux et en cachant tout ce qui accusait son âge ; mais que, s’ils s’attachaient, à lui, une fois qu’il aurait la couronne, qui même, malgré, son père, ne pouvait échoir à aucun autre, ils obtiendraient vite le premier rang ; <234> en effet, non seulement sa naissance, mais encore ses intelligences le mettaient en mesure de s’en emparer, car beaucoup de capitaines et d’amis du roi le secondaient, hommes résolus, prêts à subir ou à faire n’importe quoi. <235> 2. A ces révélations Hérode bondit sous l’outrage, et la crainte, à la fois irrité des paroles insultantes et alarmé de celles qui éveillaient ses soupçons. Les unes et les autres l’excitaient, de plus en plus, si bien que, dans son exaspération, il craignait que réellement une tentative ne fût dirigée contre lui et, qu’il fût alors trop faible pour y parer. <236> Aussi, au lieu d’instituer une enquête publique, il envoyait espionner ceux qu’il soupçonnait. Sa méfiance et sa haine s’exerçaient à l’égard de tous. Croyant la suspicion universelle nécessaire à sa sûreté, il se méfiait de ceux même qui ne la méritaient pas. <237> Et il n’y avait à cela aucun terme ; tous ceux qui le fréquentaient beaucoup lui paraissaient d’autant plus redoutables qu’ils étaient plus puissants ; quant à ceux qu’il ne connaissait guère, il suffisait de les nommer et aussitôt sa sécurité semblait exiger leur perte. <238> En fin de compte, les gens de son entourage, n’ayant plus aucun espoir solide de salut, se tournèrent les uns contre les autres, chacun pensant que, s’il se hâtait d’accuser à son tour, il assurait sa propre sécurité ; quand ils se faisaient haïr en obtenant gain de cause, ils récoltaient le fruit de leur malice<62>. <239> Certains assouvissaient de cette façon des haines domestiques ; une fois pris, ils subissaient le même sort, ne voyant dans les occasions qui s’offraient que machines et pièces contre leurs ennemis, victimes de l’embûche qu’ils avaient dressée contre autrui. <240> Car bientôt le remords saisissait le roi pour avoir mis à mort des gens dont la culpabilité n’était pas démontrée ; mais le chagrin, loin de l’empêcher de recommencer, l’incitait seulement à punir de même les dénonciateurs. <241> 3. Tel était donc le désordre de la cour. Hérode en arriva à inviter beaucoup de ses amis à ne plus paraître désormais devant lui ni même entrer au palais ; il donna cet avis à ceux dont la franchise lui faisait plus ou moins honte. <242> Il écarta ainsi Andromachus et Gemellus, ses amis de longue date, qui lui avaient été très utiles dans les affaires publiques du royaume comme ambassadeurs ou conseillers, qui avaient en outre contribué à l’éducation de ses enfants, et cela bien qu’ils eussent auprès de lui la plus grande liberté de parler. <243> Mais Démétrius, fils d’Andromachus, était lié avec Alexandre, et, quant à Gemellus, Hérode le savait bien disposé pour le prince, car il avait assisté à son enfance et à son éducation et l’avait fréquenté pendant son séjour à Rome. Il les écarta de sa personne et les aurait volontiers traités encore plus mal, mais il ne se sentait pas les mains libres à l’égard de ces hommes illustres et se contenta de leur enlever leur charge, avec le pouvoir de s’opposer à ses fautes.


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Dernière mise à jour : 29/11/2007