HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XV

πλήθους



Texte grec :

[15,5,4] (4)<147> Ταῦτα ἀκούσαντες οἱ Ἰουδαῖοι πολὺ τὰς ψυχὰς ἀμείνους ἐγίνοντο πρὸς τὴν μάχην. Ἡρώδης δὲ θυσίας κατὰ τὰ νομιζόμενα ποιήσας καὶ μετὰ σπουδῆς ἀναλαβὼν αὐτοὺς ἦγεν ἐπὶ τοὺς Ἄραβας διαβὰς τὸν Ἰορδάνην ποταμὸν καὶ τῶν πολεμίων στρατοπεδεύεται πλησίον. <148> Ἐδόκει δ' αὐτῷ φρούριον ἐν μέσῳ κείμενον καταλαβεῖν· οὕτως γὰρ αὐτὸς μὲν ὠφεληθήσεσθαι καὶ πρὸς τὸ θᾶττον συνάψαι τὴν μάχην καὶ εἰ παρέλκειν δέοι ἐρυμνὸν αὐτῷ πεπορισμένος τὸ στρατόπεδον. <149> Τὸ δ' αὐτὸ καὶ τῶν Ἀράβων προνοούντων ἅμιλλα γίνεται περὶ τοῦ χωρίου καὶ πρῶτον μὲν ἀκροβολισμοῖς, εἶτα δὴ καὶ πλείους εἰς χεῖρας ἐρχόμενοι παρ' ἀμφοτέρων ἕως ἡττηθέντες οἱ παρὰ τῶν Ἀράβων ἀπεχώρουν. <150> Τοῦτο εὐθὺς εἰς ἐλπίδας τοῖς Ἰουδαίοις οὐ μικρὸν ἐγεγόνει. Καὶ τὴν δύναμιν αὐτοῦ ἐΝνοούμενον πάντα μᾶλλον ἢ πρὸς μάχην ἰέναι βουλόμενον θρασύτερον ἐπεχείρησεν αὐτῶν τὸν χάρακα διασπᾶν καὶ τοῦ στρατοπέδου προσάγων ἅπτεσθαι· τούτοις γὰρ ἐκβιασθέντες προῄεσαν ἄτακτοι καὶ προθυμίας ἢ τῆς εἰς τὸ νικᾶν ἐλπίδος οὐδ' ὁτιοῦν ἐσχηκότες. <151> Ὅμως δ' οὖν εἰς χεῖρας ᾔεσαν πλείους τε ὄντες καὶ διὰ τὸ κατεπείγειν ἐπὶ τὸ τολμηρὸν ὑπὸ τῆς ἀνάγκης στρατηγούμενοι, καὶ μάχη γίνεται καρτερὰ πιπτόντων ἑκατέρωθεν οὐκ ὀλίγων, τέλος δὲ τραπέντες οἱ Ἄραβες ἔφευγον. <152> Ἦν δὲ φόνος ἐγκλινάντων, ὡς μὴ μόνον ὑπὸ τῶν πολεμίων θνήσκειν, ἀλλὰ καὶ σφίσιν αὐτοῖς παραιτίους γίνεσθαι τῶν κακῶν, ὑπό τε πλήθους καὶ φορᾶς ἀτάκτου συμπατουμένων καὶ περιπιπτόντων τοῖς οἰκείοις ὅπλοις· <153> πεντακισχίλιοι γοῦν αὐτῶν ἐγένοντο νεκροί. Τὸ δ' ἄλλο πλῆθος ἔφθη μὲν εἰς τὸ χαράκωμα συμφυγεῖν, εἶχεν δ' οὐκ ἐν βεβαίῳ τὴν ἐλπίδα τῆς σωτηρίας ἀπορίᾳ τῶν ἐπιτηδείων καὶ μᾶλλον ὕδατος. Οἵ τε Ἰουδαῖοι διώκοντες συνεισπεσεῖν μὲν οὐ κατίσχυσαν, <154> περικαθεζόμενοι δὲ τῷ χάρακι καὶ παρατηροῦντες εἰσόδου τε τοὺς ἐπαρκοῦντας καὶ ἐξόδου φυγεῖν βουλομένους εἶργον. (5)<155> Ἐν τοιούτοις οὖν ὄντες οἱ Ἄραβες ἐπρεσβεύοντο πρὸς τὸν Ἡρώδην, τὸ μὲν πρῶτον ὑπὲρ διαλύσεως, ἔπειτα, τὸ γὰρ δίψος ἤπειγεν, πᾶν ὁτιοῦν ὑφιστάμενοι καὶ τυχεῖν εἰς τὸ παρὸν ἀδείας ἠξιωκότες. <156> Ὁ δ' οὔτε πρέσβεις οὔτε λύτρα τῶν ἡλωκότων οὔτ' ἄλλο τι μέτριον προσίετο φιλόνεικος ὢν ἐκδικῆσαι τὰς παρανομίας τὰς εἰς αὐτοὺς ἐξ ἐκείνων γεγενημένας. Καταναγκαζόμενοί τε τοῖς τε ἄλλοις καὶ τῷ δίψει προιόντες αὑτοὺς ἐνεχείριζον ἄγειν καὶ δεῖν, <157> <καὶ> πέντε μὲν ἡμέραις τετρακισχίλιοι τὸ πλῆθος οὕτως ἑάλωσαν, τῇ δ' ἕκτῃ πάντες οἱ λοιποὶ διέγνωσαν ἐξιέναι πολέμου νόμῳ χωρήσαντες ἐπὶ τοὺς ἐναντίους ἐγχειρεῖν, καὶ εἰ δέοι τι πάσχειν, αἱρούμενοι καὶ μὴ διαφθείρεσθαι κατ' ὀλίγους ἀδόξως. <158> Ταῦτα δὲ γνόντες ἐξῆλθον μὲν τοῦ χαρακώματος, διήρκεσαν δ' οὐδαμῶς τῇ μάχῃ, λαμπρῶς μὲν ἀγωνίσασθαι κεκακωμένοι καὶ τὰς ψυχὰς καὶ τὰ σώματα τόπον οὐκ ἔχοντες, κέρδος δ' εἰ θνήσκοιεν ἐν συμφορᾷ τὸ ζῆν ποιούμενοι, καὶ πίπτουσιν αὐτῶν ἐν τῇ προτέρᾳ μάχῃ περὶ ἑπτακισχιλίους. <159> Τοιαύτῃ δὲ πληγῇ χρησαμένων φρονήματος μὲν ὅσον ἦν πρότερον αὐτοῖς ἀφῄρηντο, τεθαυμακότες δὲ ἐν ταῖς οἰκείαις συμφοραῖς τὴν Ἡρώδου στρατηγίαν εἴς τε τὸ λοιπὸν εἶξαν καὶ προστάτην ἀπεφήναντο τοῦ ἔθνους. <160> Ὁ δὲ πλεῖστον ἐπὶ τοῖς εὐημερήμασιν ἠξιωκὼς φρονεῖν ἀνέστρεψεν εἰς τὴν οἰκείαν, προσειληφὼς ἀξίωμα καὶ διὰ ταύτην τὴν ἀνδραγαθίαν.

Traduction française :

[15,5,4] <147> 4<45>. Ce discours releva beaucoup le courage des Juifs, qui ne demandèrent plus qu'à combattre. Hérode, après avoir offert les sacrifices suivant les rites, leva en hâte le camp et marcha contre les Arabes après avoir franchi le Jourdain. <148> Ayant posé son camp près des ennemis, il jugea bon de s'emparer d'un château situé entre les deux armées : il pourrait, en effet, s'en servir pour engager plus tôt la bataille, et, d'autre part, s'il fallait différer, il assurait ainsi la défense de son camp. <149> Les Arabes avaient eu la même idée ; on se disputa donc la place, d'abord dans une escarmouche, puis avec des forces plus nombreuses engagées de chaque côté, jusqu'à ce que le parti arabe vaincu battit en retraite. <150> Ce succès donna aussitôt grand espoir aux Juifs. de ses troupes, <47> disposé à tout plutôt qu'à engager la bataille, il ne mit que plus d'audace à arracher leurs palissades et à se rapprocher de leur camp ; forcés hors de leurs retranchements, les Arabes s'élancèrent en désordre, sans ardeur ni espoir de vaincre. <151> Ils en vinrent cependant aux mains, ayant pour eux la supériorité du nombre et contraints par la nécessité à payer d'audace. La lutte fut très vive ; des deux côtés les morts furent nombreux. Enfin les Arabes lâchèrent pied et prirent la fuite. <152> Dans leur déroute, il en périt un grand nombre, non seulement de la main de l'ennemi, mais par leur propre faute : les uns furent écrasés par la masse des fuyards qui se précipitaient sans ordre, d'autres tombèrent sur leurs propres armes. <153> Ils perdirent cinq mille hommes. Le reste se réfugia en toute hâte dans les retranchements ; mais, même en sûreté, ils ne pouvaient espérer le salut, car ils manquaient de tout le nécessaire, et surtout d'eau. <154> Les Juifs les poursuivirent ; mais n'ayant pu réussir à pénétrer avec eux dans le camp, ils s'établirent autour du retranchement et firent bonne garde pour empêcher ceux qui voudraient porter secours d'entrer, et ceux qui voudraient fuir, de sortir. <155> 5<48>. Les Arabes, réduits à cette triste situation, envoyèrent des parlementaires auprès d'Hérode, d'abord pour traiter de la suspension des hostilités, puis, pressés par la soif, pour déclarer qu'ils acceptaient toutes les conditions, pourvu qu'on leur donnât immédiatement la liberté. <156> Mais Hérode repoussa ambassade, offres de rançon pour les prisonniers, et toutes autres conditions modérées, si ardent était son désir de tirer vengeance de leur conduite déloyale à l'égard des Juifs. Contraints donc par tant de causes et surtout par la soif, ils sortirent et vinrent se livrer à la captivité et aux chaînes. <157> Après cinq jours, quatre mille hommes furent ainsi faits prisonniers ; le sixième jour, tous ceux qui restaient résolurent de faire une sortie régulière et d'attaquer l'ennemi, préférant, s'il devait leur arriver malheur, ne pas périr misérablement en détail. <158> Ainsi décidés, ils sortirent des retranchements, mais furent incapables de se battre ; affaiblis de corps et d'âme, ils ne pouvaient fournir une belle résistance ; ils regardaient d'ailleurs la mort comme un bonheur, la vie comme une calamité. Au premier choc il en tomba environ sept mille. <159> Les Arabes, à la suite de ce désastre, perdirent toute leur ancienne assurance. Pleins d'admiration pour l'habileté dont Hérode avait fait preuve au milieu de ses propres calamités, ils s'inclinèrent désormais devant lui et le proclamèrent protecteur de leur nation. <160> Hérode exalté par son succès revint dans son royaume, s'étant acquis la considération de tous par cet exploit.





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Dernière mise à jour : 19/10/2007