Texte grec :
[15,1,1] I. (1)<1> Σόσσιος μὲν οὖν καὶ Ἡρώδης ὡς κατὰ κράτος ἔλαβον Ἱεροσόλυμα καὶ
πρὸς τούτοις αἰχμάλωτον Ἀντίγονον, ἡ πρὸ ταύτης ἡμῖν ἐδήλωσεν βίβλος· τὰ
δ' ἐκείνῃ συνεχῆ νῦν ἐροῦμεν. <2> Ἐπειδὴ γὰρ τῆς ὅλης Ἰουδαίας ἐνεχειρίσθη
τὴν ἀρχὴν Ἡρώδης, τοῦ κατὰ τὴν πόλιν πλήθους ὅσοι μὲν ἦσαν ἰδιωτεύοντες
ἔτι τἀκείνου φρονοῦντες ἐν προαγωγῇ τούτους ἐποιεῖτο, τοὺς δὲ τὰ τῶν
ἐναντίων ἑλομένους οὐκ ἐπέλιπε τιμωρούμενος καὶ κολάζων καθ' ἑκάστην
ἡμέραν. <3> Ἐτιμῶντο δὲ μάλιστα παρ' αὐτῷ Πολλίων ὁ Φαρισαῖος καὶ Σαμαίας
ὁ τούτου μαθητής· πολιορκουμένων γὰρ τῶν Ἱεροσολύμων οὗτοι συνεβούλευον
τοῖς πολίταις δέξασθαι τὸν Ἡρώδην, ἀνθ' ὧν καὶ τὰς ἀμοιβὰς ἀπελάμβανον.
<4> Ὁ δὲ Πολλίων οὗτος καὶ κρινομένου ποτὲ Ἡρώδου τὴν ἐπὶ θανάτῳ προεῖπεν
ὀνειδίζων Ὑρκανῷ καὶ τοῖς δικάζουσιν, ὡς περισωθεὶς Ἡρώδης ἅπαντας αὐτοὺς
ἐπεξελεύσεται· καὶ τοῦτο χρόνῳ προύβη τοῦ θεοῦ τοὺς λόγους αὐτοῦ
τελειώσαντος.
(2)<5> Ἐν δὲ τῷ τότε κρατήσας τῶν Ἱεροσολύμων πάντα συνεφόρει τὸν ἐν τῇ
βασιλείᾳ κόσμον ἔτι καὶ τοὺς εὐπόρους ἀφαιρούμενος, καὶ συναγαγὼν πλῆθος
ἀργυρίου καὶ χρυσίου παντὶ τούτῳ τὸν Ἀντώνιον ἐδωρεῖτο καὶ τοὺς περὶ αὐτὸν
φίλους. <6> ἀπέκτεινε δὲ τεσσαρακονταπέντε τοὺς πρώτους ἐκ τῆς αἱρέσεως
Ἀντιγόνου φύλακας περιστήσας ταῖς πύλαις τῶν τειχῶν, ἵνα μή τις
συνεκκομισθῇ τοῖς τεθνεῶσι, καὶ τοὺς νεκροὺς ἠρεύνων, καὶ πᾶν τὸ
εὑρισκόμενον ἀργύριον ἢ χρυσίον ἤ τι κειμήλιον ἀνεφέρετο τῷ βασιλεῖ, <7>
πέρας τε κακῶν οὐδὲν ἦν· τὰ μὲν γὰρ ἡ πλεονεξία τοῦ κρατοῦντος ἐν χρείᾳ
γεγενημένου διεφόρει, τὴν δὲ χώραν μένειν ἀγεώργητον τὸ ἑβδοματικὸν
ἠνάγκαζεν ἔτος· ἐνεστήκει γὰρ τότε, καὶ σπείρειν ἐν ἐκείνῳ τὴν γῆν
ἀπηγορευμένον ἐστὶν ἡμῖν. <8> Ἀντώνιος δὲ λαβὼν αἰχμάλωτον τὸν Ἀντίγονον
δέσμιον ἔγνω μέχρι θριάμβου φυλάττειν, ἐπεὶ δ' ἤκουσεν νεωτερίζειν τὸ
ἔθνος κἀκ τοῦ πρὸς Ἡρώδην μίσους εὔνουν Ἀντιγόνῳ διαμένον, ἔγνω τοῦτον ἐν
Ἀντιοχείᾳ πελεκίσαι· σχεδὸν γὰρ οὐδαμῶς ἠρεμεῖν ἠδύναντο οἱ Ἰουδαῖοι. <9>
Μαρτυρεῖ δέ μου τῷ λόγῳ Στράβων ὁ Καππάδοξ λέγων οὕτως· “Ἀντώνιος δὲ
Ἀντίγονον τὸν Ἰουδαῖον ἀχθέντα εἰς Ἀντιόχειαν πελεκίζει. Καὶ ἔδοξε μὲν
οὗτος πρῶτος Ῥωμαίων βασιλέα πελεκίσαι, οὐκ οἰηθεὶς ἕτερον τρόπον
μεταθεῖναι ἂν τὰς γνώμας τῶν Ἰουδαίων, ὥστε δέξασθαι τὸν ἀντ' ἐκείνου
καθεσταμένον Ἡρώδην· οὐδὲ γὰρ βασανιζόμενοι βασιλέα ἀναγορεύειν αὐτὸν
ὑπέμειναν· <10> οὕτως μέγα τι ἐφρόνουν περὶ τοῦ πρώτου βασιλέως. Τὴν οὖν
ἀτιμίαν ἐνόμισε μειώσειν Τῆς πρὸς αὐτὸν μνήμης, μειώσειν δὲ καὶ τὸ πρὸς
Ἡρώδην μῖσος.” ταῦτα μὲν ὁ Στράβων.
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Traduction française :
[15,1,1] I.
<1> 1. Comment Sossius et Hérode s'emparèrent par force de Jérusalem, et,
de plus, tirent Antigone prisonnier, le livre précédent l'a montré ; nous
passons maintenant à la suite des événements. <2> Lorsque Hérode eut
soumis à son pouvoir la Judée entière, il récompensa ceux du peuple qui,
dans la ville, alors qu'il n'était que simple particulier, s'étaient
montrés ses partisans; quant à ceux qui avaient pris le parti de ses
adversaires, il ne laissait pas passer de jour sans les poursuivre de ses
châtiments et de ses vengeances. <3> Le Pharisien Pollion et son disciple
Saméas furent surtout en honneur auprès de lui pendant le siège de
Jérusalem, ils avaient en effet conseillé à leurs concitoyens d'ouvrir les
portes à Hérode, et ils reçurent de celui-ci le retour de leurs bons
offices. <4> Ce (Saméas) était le même qui, lorsqu'Hérode autrefois
avait passé en jugement sous une accusation capitale, avait prédit à
Hyrcan et aux juges, en leur reprochant leur lâcheté, qu’Hérode, s'il
était acquitté, chercherait un jour à se venger d'eux tous : c'est, en
effet, ce qui arriva alors, Dieu ayant permis que les prédictions de
Saméas se réalisassent.
<5> 2. Une fois maître de Jérusalem, Hérode ramassa tout ce qu'il trouva
de richesses de toutes sortes dans le royaume ; de plus, en spoliant les
riches, il put réunir de fortes sommes d'argent et d'or qu'il distribua
entièrement en présents à Antoine et à son entourage. <6> Il fit mettre à
mort les quarante-cinq chefs les plus importants du parti d'Antigone et
plaça des gardes aux portes de la ville pour que rien ne fût emporté avec
les morts. Les cadavres étaient fouillés, et tout ce qu'on trouvait en or,
argent ou objets précieux était porté au roi. <7> Les maux de la nation
étaient sans bornes : d'une part, l'avidité du maître, fort dépourvu,
faisait main basse sur tout: de l'autre, l'année du sabbat, pendant
laquelle il nous est défendu de faire des semailles, était survenue et
empêchait de cultiver le sol. <8> Cependant Antoine, qui avait reçu
Antigone prisonnier, voulait le garder dans les fers jusqu'au triomphe;
mais quand il apprit que le peuple s'agitait et, en haine d'Hérode,
restait favorable à Antigone, il décida de lui faire trancher la tête à
Antioche; car les Juifs ne pouvaient pour ainsi dire rester en repos. <9>
Strabon de Cappadoce confirme mon récit, et s'exprime en ces termes : «
Antoine fit décapiter le Juif Antigone, qui avait été amené à Antioche. Ce
fut, ce semble, le premier Romain qui fit décapiter un roi. Il ne voyait
pas d'autre moyen d'amener les Juifs à accepter Hérode, qui avait remplacé
Antigone; <10> les supplices mêmes ne pouvaient, en effet, les décider à
le reconnaître comme roi, tant ils avaient gardé haute opinion du roi
précédent. Antoine pensa que le supplice ignominieux d'Antigone
obscurcirait le souvenir qu'il avait laissé et atténuerait la haine qu'on
avait pour Hérode. » Ainsi s'exprime Strabon.
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