Texte grec :
[14,11b] (5)<285> Μετ' οὐ πολὺ δ' ἐνστάσης τῆς ἐν Ἱεροσολύμοις ἑορτῆς παρεγίνετο σὺν τοῖς
στρατιώταις εἰς τὴν πόλιν, καὶ δείσας ὁ Μάλιχος ἀνέπεισεν Ὑρκανὸν μὴ ἐπιτρέπειν
αὐτῷ εἰσιέναι. καὶ πείθεται μὲν Ὑρκανός, προβέβλητο δὲ αἰτίαν τῆς ἀποκωλύσεως τὸ
μὴ δεῖν ὄχλον ἀλλοδαπὸν ἁγνεύοντος εἰσδέχεσθαι τοῦ πλήθους. <286> ὀλίγον δὲ
φροντίσας Ἡρώδης τῶν ἀγγέλων νύκτωρ εἴσεισιν εἰς τὴν πόλιν καὶ φοβερὸς ἦν τῷ
Μαλίχῳ, ὁ δ' οὐκ ἀνίησιν τὴν ὑπόκρισιν, ἀλλ' ἐδάκρυεν τὸν Ἀντίπατρον καὶ
ἀνεκαλεῖτο φανερῶς ὡς φίλος, κρύφα δὲ φυλακὴν τοῦ σώματος ἐποιεῖτο. <287> ἔδοξε
δὲ καὶ τοῖς περὶ Ἡρώδην μὴ ἀπελέγχειν αὐτοῦ τὴν προσποίησιν, ἀλλὰ καὶ αὐτοὺς εἰς
τὸ ἀνύποπτον ἀντιφιλοφρονεῖσθαι τὸν Μάλιχον.
(6)<288> Κασσίῳ μέντοι περὶ τῆς τελευτῆς τοῦ πατρὸς Ἡρώδης ἐπέστελλεν, κἀκεῖνος
εἰδώς, οἷος εἴη τὸν τρόπον Μάλιχος, ἀντεπιστέλλει τιμωρεῖν τῷ πατρί, καὶ λάθρα
διαπέμπει πρὸς τοὺς ἐν Τύρῳ χιλιάρχους κελεύων αὐτοὺς συμπράττειν Ἡρώδῃ δίκαια
μέλλοντι πράξειν. <289> ὡς δὲ Λαοδίκειαν ᾑρηκότος Κασσίου πρὸς αὐτὸν ἀπῄεσαν
κοινῇ στεφάνους τε αὐτῷ καὶ χρήματα κομίζοντες, Ἡρώδης μὲν προσεδόκα δώσειν τὸν
Μάλιχον τιμωρίαν ἐκεῖ γενόμενον, <290> ὁ δὲ περὶ Τύρον τῆς Φοινίκης ὑπιδόμενος
τὸ πρᾶγμα μειζόνων ἐφήπτετο, καὶ τοῦ παιδὸς αὐτῷ ὁμηρεύοντος ἐν Τύρῳ παρελθὼν
εἰς τὴν πόλιν ἔγνω τοῦτόν τε ὑπεκκλέψαι καὶ εἰς τὴν Ἰουδαίαν ἀπαίρειν σπεύδοντος
ἐπ' Ἀντώνιον Κασσίου τό τε ἔθνος ἀποστήσας αὐτὸς τὴν ἀρχὴν κατέχειν. <291> τοῖς
δὲ βεβουλευμένοις ὅ τε δαίμων ἀντέπραξεν καὶ δεινὸς ὢν Ἡρώδης τὴν προαίρεσιν
αὐτοῦ κατανοῆσαι, ὃς προεισπέμψας θεράποντα τῷ μὲν δοκεῖν ἐπὶ δείπνου
παρασκευήν, καὶ γὰρ ἑστιάσειν αὐτοὺς ἅπαντας προειρήκει, ταῖς δ' ἀληθείαις πρὸς
τοὺς χιλιάρχους, ἐξελθεῖν ἐπὶ Μάλιχον πείθει μετὰ ξιφιδίων. <292> οἱ δ'
ἐπεξελθόντες καὶ πλησίον τῆς πόλεως αὐτῷ περιτυχόντες ἐπὶ τοῦ αἰγιαλοῦ
κατακεντοῦσι τὸν ἄνδρα. Ὑρκανὸς μὲν οὖν ὑπ' ἐκπλήξεως τοῦ γεγονότος εἰς ἀφωνίαν
ἐτράπη, μόλις δ' ἀνενεγκὼν ἐπυνθάνετο τῶν περὶ Ἡρώδην, ὅ τι ποτε εἴη τὸ
γεγενημένον καὶ τίς ὁ Μάλιχον ἀνῃρηκώς. <293> εἰπόντων δὲ Κάσσιον τοῦτο
προστάξαι, ἐπῄνεσεν τὸ ἔργον, πονηρὸν γὰρ εἶναι πάνυ καὶ τῆς πατρίδος ἐπίβουλον.
καὶ Μάλιχος μὲν ταύτην ὑπὲρ τῆς εἰς Ἀντίπατρον παρανομίας δίκην ἐξέτισεν.
(7)<294> Κασσίου δ' ἐκ Συρίας ἀπάραντος ταραχὴ γίνεται κατὰ τὴν Ἰουδαίαν: Ἔλιξ
γὰρ ὑπολειφθεὶς ἐν Ἱεροσολύμοις μετὰ στρατιᾶς ὥρμησεν ἐπὶ Φασάηλον ὅ τε δῆμος
ἔνοπλος ἦν. <295> Ἡρώδης δὲ παρὰ Φάβιον ἐπορεύετο ἐν Δαμασκῷ στρατηγοῦντα, καὶ
βουλόμενος προσδραμεῖν πρὸς τὸν ἀδελφὸν ὑπὸ νόσου κωλύεται, ἕως οὗ Φασάηλος δι'
αὐτοῦ κρείττων Ἔλικος γενόμενος κατακλείει μὲν αὐτὸν εἰς πύργον, εἶτα δὲ
ὑπόσπονδον ἀφίησιν, τόν τε Ὑρκανὸν ἐμέμφετο πολλὰ μὲν εὖ παθόντα ὑπ' αὐτῶν
συμπράττοντα δὲ τοῖς ἐχθροῖς. <296> ὁ γὰρ ἀδελφὸς Μαλίχου τότε ἀποστήσας οὐκ
ὀλίγα χωρία ἐφρούρει καὶ Μάσαδαν τὸ πάντων ἐρυμνότατον. ἐπὶ μὲν οὖν τοῦτον
ῥαίσας Ἡρώδης ἐκ τῆς νόσου παραγίνεται καὶ ἀφελόμενος αὐτοῦ πάντα ὅσα εἶχεν
χωρία ὑπόσπονδον ἀπέλυσεν.
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Traduction française :
[14,11b] 5. Peu de temps après, à l'approche de la fête de Jérusalem, il se
dirigea vers la ville avec ses soldats. Malichos prit peur et conjura
Hyrcan de ne pas le laisser entrer. Hyrcan y consentit et donna comme
prétexte de cette interdiction l'impossibilité d'admettre une troupe
d'étranger, au milieu du peuple occupé à se purifier. Hérode, sans se
soucier de cette défense, entra de nuit dans la ville, à la grande terreur
de Malichos. Celui-ci cependant ne jeta pas le masque ; il pleurait
Antipater, évoquait publiquement son souvenir, comme celui d'un ami,
tandis qu'en secret il se constituait une garde du corps. Hérode ne crut
pas le moment venu de dénoncer sa fausseté ; il résolut même, pour ne pas
éveiller ses soupçons, de répondre à ses démonstrations d'amitié.
6. Hérode envoya cependant la nouvelle de la mort de son père à Cassius.
Celui-ci, qui connaissait bien le caractère de Malichos, répondit à Hérode
par le conseil de venger son père, et envoya secrètement aux tribuns
militaires qui se trouvaient à Tyr l'ordre d'aider Hérode à accomplir un
acte de justice. Lorsque Cassius eut pris Laodicée, les habitants du
pays vinrent à sa rencontre avec des couronnes et de l'argent. Hérode
s'attendait à ce que Malichos vint aussi et reçut son châtiment ; mais
celui-ci, arrivé à Tyr de Phénicie, conçut des soupçons et forma de son
côté un projet plus hardi : son fils étant retenu comme otage à Tyr, il
projeta d'entrer dans la ville, de l'enlever, puis de partir pour la
Judée, et pendant que Cassius marcherait en Égypte contre Antoine, de
soulever le peuple et de s'emparer du pouvoir. Mais la Providence déjoua
ses desseins et le rusé Hérode pénétra ses calculs ; celui-ci envoya
d'avance un serviteur, sous couleur de veiller aux préparatifs d'un
banquet qu'il avait annoncé leur offrir à tous, en réalité pour
parler aux tribuns militaires, qu'il persuada d'aller à la rencontre de
Malichos avec des poignards. Ils sortirent et, l'ayant rencontré près de
la ville, sur le rivage, ils le poignardèrent. Hyrcan fut tellement ému de
cet événement qu'il en perdit la parole ; puis, revenu à lui à
grand'peine, il demanda aux gens d'Hérode ce qui s'était passé et quel
était le meurtrier de Malichos. Quand on lui eut dit que l'ordre était
venu de Cassius, il approuva tout, ajoutant que Malichos était un méchant,
qui conspirait contre sa patrie. C'est ainsi que Malichos expia sa
déloyauté à l'égard d'Antipater.
7. Lorsque Cassius eut quitté la Syrie, des troubles s'élevèrent en Judée.
Hélix, qui avait été laissé à Jérusalem avec des troupes, marcha
contre Phasaël, et le peuple prit les armes. Hérode était en route pour
rejoindre Fabius, qui commandait à Damas ; il voulut aller au secours
de son frère, mais la maladie l'en empêcha. Phasaël put enfin avec ses
seules forces avoir raison d'Hélix, qu'il enferma dans une tour, puis
relâcha après avoir traité avec lui. Il reprocha vivement à Hyrcan,
n'ayant reçu que des bienfaits de son frère et de lui, de faire cause
commune avec leurs ennemis. Le frère de Malichos venait, en effet, de
faire défection et occupait quelques places fortes, et la mieux défendue
de toutes, Masada. Hérode, revenu à la santé, marcha contre lui,
s'empara de toutes les forteresses qu'il possédait, et lui rendit la
liberté après avoir traité.
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