HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XIII

Chapitre 11b

  Chapitre 11b

[13,11b] <310> διέδειξέν γε μὴν τούτου θάνατος, ὅτι μηδὲν μήτε φθόνου μήτε διαβολῆς ἰσχυρότερον, μηδ' τι μᾶλλον εὔνοιαν καὶ φυσικὴν οἰκειότητα διίστησιν, ταῦτα τὰ πάθη. <311> μάλιστα δ' ἄν τις θαυμάσειεν καὶ Ἰούδαν τινά, Ἐσσηνὸν μὲν τὸ γένος, οὐδέποτε δ' ἐν οἷς προεῖπεν διαψευσάμενον τἀληθές: οὗτος γὰρ ἰδὼν τὸν Ἀντίγονον παριόντα τὸ ἱερὸν ἀνεβόησεν ἐν τοῖς ἑταίροις αὐτοῦ καὶ γνωρίμοις, οἳ διδασκαλίας ἕνεκα τοῦ προλέγειν τὰ μέλλοντα παρέμενον, <312> ὡς ἀποθανεῖν αὐτῷ καλὸν διεψευσμένῳ ζῶντος Ἀντιγόνου, ὃν σήμερον τεθνήξεσθαι προειπὼν ἐν τῷ καλουμένῳ Στράτωνος πύργῳ περιόντα ὁρᾷ, καὶ τοῦ μὲν χωρίου περὶ σταδίους ἀπέχοντος νῦν ἑξακοσίους, ὅπου φονευθήσεσθαι προεῖπεν αὐτόν, τῆς δ' ἡμέρας ἤδη τὸ πλεῖστον ἠνυσμένον, ὥστ' αὐτῷ κινδυνεύειν τὸ μάντευμα ψεῦδος εἶναι. <313> ταῦτ' οὖν λέγοντος αὐτοῦ καὶ κατηφοῦντος ἀγγέλλεται τεθνεὼς Ἀντίγονος ἐν τῷ ὑπογείῳ, καὶ αὐτὸ Στράτωνος ἐκαλεῖτο πύργος, ὁμώνυμον τῇ παραλίῳ Καισαρείᾳ. τὸν μὲν οὖν μάντιν τοῦτο διετάραξεν. (3)<314> Ἀριστόβουλον δὲ τῆς ἀδελφοκτονίας εὐθὺς εἰσῆλθεν μετάνοια καὶ νόσος ἐπ' αὐτῇ τῆς διανοίας ὑπὸ τοῦ μύσους κεκακωμένης, ὡς διαφθαρέντων αὐτῷ ὑπὸ ἀκράτου τῆς ὀδύνης τῶν ἐντὸς αἷμα ἀναφέρειν. τῶν διακονουμένων τις παίδων κατὰ δαιμόνιον οἶμαι πρόνοιαν εἰς τὸν αὐτὸν τόπον, οὗ σφαγέντος Ἀντιγόνου σπίλους ἔτι τοῦ αἵματος ἐκείνου συνέβαινεν εἶναι, κομίζων ὀλισθὼν ἐξέχεεν. <315> γενομένης δὲ βοῆς παρὰ τῶν ἰδόντων ὡς τοῦ παιδὸς ἐξεπίτηδες ἐκχέαντος ἐκεῖ τὸ αἷμα, ἀκούσας Ἀριστόβουλος τὴν αἰτίαν ἐπύθετο, καὶ μὴ λεγόντων ἔτι μᾶλλον ἐπετείνετο μαθεῖν, φύσει τῶν ἀνθρώπων ὑπονοούντων ἐν τοῖς τοιούτοις εἶναι χείρονα τὰ σιγώμενα. <316> ὡς δ' ἀπειλοῦντος καὶ βιαζομένου τοῖς φόβοις τἀληθὲς εἶπον, προχεῖται μὲν αὐτῷ πληγέντι τὴν διάνοιαν ὑπὸ τοῦ συνειδότος πολλὰ δάκρυα, βύθιον δὲ ἀνοιμώξας, “οὐκ ἄρ', εἶπεν, λήσειν ἐπ' ἀσεβέσιν οὕτω καὶ μιαροῖς τολμήμασι τὸν θεὸν ἔμελλον, ἀλλά με ταχεῖα ποινὴ συγγενοῦς φόνου μετελήλυθεν. <317> καὶ μέχρι τίνος, σῶμα ἀναιδέστατον, ψυχὴν ὀφειλομένην ἀδελφοῦ καὶ μητρὸς καθέξεις δαίμοσιν; τί δ' οὐκ ἀθρόαν αὐτὴν ταύτην ἀποδίδως, κατὰ μέρος <318> δ' ἐπισπένδω τοὐμὸν αἷμα τοῖς μιαιφονηθεῖσιν;” ταῦτ' εἰπὼν ἐπαποθνήσκει τοῖς λόγοις βασιλεύσας ἐνιαυτόν, χρηματίσας μὲν Φιλέλλην, πολλὰ δ' εὐεργετήσας τὴν πατρίδα, πολεμήσας Ἰτουραίους καὶ πολλὴν αὐτῶν τῆς χώρας τῇ Ἰουδαίᾳ προσκτησάμενος ἀναγκάσας τε τοὺς ἐνοικοῦντας, εἰ βούλονται μένειν ἐν τῇ χώρᾳ, περιτέμνεσθαι καὶ κατὰ τοὺς Ἰουδαίων νόμους ζῆν. <319> φύσει δ' ἐπιεικεῖ κέχρητο καὶ σφόδρα ἦν αἰδοῦς ἥττων, ὡς μαρτυρεῖ τούτῳ καὶ Στράβων ἐκ τοῦ Τιμαγένους ὀνόματος λέγων οὕτως: “ἐπιεικής τε ἐγένετο οὗτος ἀνὴρ καὶ πολλὰ τοῖς Ἰουδαίοις χρήσιμος: χώραν τε γὰρ αὐτοῖς προσεκτήσατο καὶ τὸ μέρος τοῦ τῶν Ἰτουραίων ἔθνους ᾠκειώσατο δεσμῷ συνάψας τῇ τῶν αἰδοίων περιτομῇ.” [13,11b] <310> Sa mort prouva bien que rien n'est plus fort que la haine et la calomnie, et que rien n'est plus propre que ces passions à détruire la bienveillance et les affections naturelles. Il arriva à ce sujet une chose étonnante à un certain Judas, de race essénienne, dont les prédictions avaient toujours été conformes à la vérité. Cet homme, voyant Antigone passer près du Temple, s'écria au milieu de ses compagnons et des familiers, qui l'entouraient comme des élèves pour apprendre à prédire l'avenir : « Je mérite de mourir pour avoir menti puisqu'Antigone est vivant » : il avait annoncé, en effet, qu'Antigone mourrait ce jour même à l'endroit appelé tour de Straton ; or, il le voyait passer sous ses yeux, alors que le lieu où, selon sa prédiction, devait être commis le meurtre était éloigné d'environ six cents stades, et que le jour était déjà fort avancé ; il y avait donc chance que sa prédiction fût fausse. Comme il parlait ainsi, tout confus, on annonça qu'Antigone venait d'être tué dans le souterrain, qui s'appelait aussi tour de Straton, comme la ville maritime de Césarée. Le devin en fut bouleversé. 3. <314> Aristobule, pris de remords du meurtre de son frère, en devint malade, l'esprit torturé par la pensée de son crime, au point que, la violence de la douleur ayant corrompu ses organes, il vomit du sang. Un des pages qui le servaient, - et je pense qu'il faut voir là le doigt de Dieu - emportant ce sang, glissa à l'endroit même où se trouvaient encore les traces du sang d'Antigone égorgé, et répandit son fardeau. Les spectateurs se récrièrent que l'esclave l'avait fait exprès. Aristobule, les ayant entendus, demanda la cause de ce bruit, et, comme on ne lui répondait pas, brûla plus encore de la connaître, car les hommes en semblable circonstance sont portés à soupçonner que ce qu'on leur tait est pire que la réalité. Et lorsque, devant ses menaces et contraints par la terreur, ils lui eurent dit la vérité, écrasé par la conscience de ses crimes, il versa d'abondantes larmes, et, avec de profonds gémissements, s'écria : « Je ne pouvais donc cacher à Dieu des actions si impies et scélérates ; le châtiment du meurtre de mon frère est vite survenu. Jusqu'à quand, Ô corps misérable, retiendras-tu une âme due aux mânes de mon frère et de ma mère ? Pourquoi ne pas la rendre tout d'un coup au lieu de répandre goutte à goutte mon sang en libations à mes victimes ? » Il mourut en prononçant ces paroles mêmes, après un an de règne. On l'appelait Philhellène, et il avait rendu de grands services à sa patrie : il avait fait la guerre aux Ituréens, et annexé une partie considérable de leur territoire à la Judée, forçant les habitants, s'ils voulaient demeurer dans le pays, à se circoncire et à vivre suivant les lois des Juifs. Il était d'un naturel équitable et très modeste, comme en témoigne Strabon, d'après Timagène : « C'était un homme équitable, et qui fut d'une grande utilité aux Juifs ; il agrandit, en effet, leur territoire, et leur annexa une partie du peuple des Ituréens, qu'il leur unit par le lien de la circoncision. »


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Dernière mise à jour : 30/01/2009