HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VII

δὲ



Texte grec :

[7,8,1] VIII. (1)<162> Ἀναστρέψαντος δὲ εἰς Ἱεροσόλυμα τοῦ βασιλέως πταῖσμα αὐτοῦ τὴν οἰκίαν ἐξ αἰτίας τοιαύτης καταλαμβάνει: θυγάτηρ γὰρ ἦν αὐτῷ παρθένος μὲν ἔτι τὸ δὲ κάλλος εὐπρεπής, ὡς ἁπάσας ὑπερβάλλειν τὰς εὐμορφοτάτας γυναῖκας, Θήμαρ ὄνομα, τῆς δ' αὐτῆς Ἀψαλώμῳ μητρὸς κεκοινωνηκυῖα. <163> ταύτης ὁ πρεσβύτατος τῶν Δαυίδου παίδων Ἀμνὼν ἐρασθείς, ὡς οὔτε διὰ τὴν παρθενίαν αὐτῆς οὔτε διὰ τὴν φυλακὴν τυχεῖν τῆς ἐπιθυμίας ἐδύνατο χαλεπῶς διέκειτο, καὶ τό τε σῶμα τῆς ὀδύνης αὐτὸν κατεσθιούσης κατισχναίνετο καὶ τὴν χρόαν μετέβαλλε. <164> δῆλος δὲ γίνεται ταῦτα πάσχων Ἰωνάθῃ τινὶ συγγενεῖ καὶ φίλῳ: συνετὸς δ' ἦν οὗτος ἐν τοῖς μάλιστα καὶ τὴν διάνοιαν ὀξύς. ὁρῶν οὖν καθ' ἑκάστην πρωίαν τὸν Ἀμνῶνα μὴ κατὰ φύσιν ἔχοντα τῷ σώματι προσελθὼν ἠρώτα φράσαι τὴν αἰτίαν αὐτῷ, εἰκάζειν μέντοι γε οὕτως ἔλεγεν ἐξ ἐρωτικῆς αὐτὸν ἔχειν ἐπιθυμίας. <165> τοῦ δὲ Ἀμνῶνος ὁμολογήσαντος τὸ πάθος ὅτι τῆς ἀδελφῆς ἐρᾷ τυγχανούσης ὁμοπατρίας, ὁδὸν αὐτῷ καὶ μηχανὴν εἰς τὸ περιγενέσθαι τῶν εὐκταίων ὑπέθετο: νόσον γὰρ ὑποκρίνασθαι παρῄνεσεν, ἐλθόντα δὲ πρὸς αὐτὸν τὸν πατέρα πέμψαι τὴν ἀδελφὴν αὐτῷ διακονησομένην ἐκέλευσε παρακαλέσαι: ῥᾴω γὰρ ἔσεσθαι καὶ ταχέως ἀπαλλαγήσεσθαι τῆς νόσου τούτου γενομένου. <166> πεσὼν οὖν ὁ Ἀμνὼν ἐπὶ τὴν κλίνην νοσεῖν προσεποιήσατο κατὰ τὰς Ἰωνάθου ὑποθήκας. παραγενομένου δὲ τοῦ πατρὸς καὶ σκεπτομένου πῶς ἔχοι, τὴν ἀδελφὴν ἐδεῖτο πέμψαι πρὸς αὐτόν: ὁ δ' εὐθὺς ἐκέλευσεν ἀχθῆναι. ἡκούσῃ δὲ προσέταξεν ἄρτους αὐτῷ ποιῆσαι τηγανιστοὺς αὐτουργῷ γενομένῃ: προσοίσεσθαι γὰρ ἥδιον ἐκ τῶν ἐκείνης χειρῶν. <167> ἡ δ' ἐμβλέποντος τἀδελφοῦ φυράσασα τὸ ἄλευρον καὶ πλάσασα κολλυρίδας καὶ τηγανίσασα προσήνεγκεν αὐτῷ: ὁ δὲ τότε μὲν οὐκ ἐγεύσατο, προσέταξε δὲ τοῖς οἰκέταις παραιτήσασθαι πάντας πρὸ τοῦ δωματίου: βούλεσθαι γὰρ ἀναπαύσασθαι θορύβου καὶ ταραχῆς ἀπηλλαγμένος. <168> ὡς δὲ τὸ κελευσθὲν ἐγένετο, τὴν ἀδελφὴν ἠξίωσεν εἰς τὸν ἐνδοτέρω τὸ δεῖπνον οἶκον αὐτῷ παρενεγκεῖν: ποιησάσης δὲ τοῦτο τῆς κόρης λαβόμενος αὐτῆς συνελθεῖν αὐτῷ πείθειν ἐπειρᾶτο. ἀνακραγοῦσα δ' ἡ παῖς “ἀλλὰ μὴ σύ γε τοῦτο βιάσῃ με μηδὲ ἀσεβήσῃς, εἶπεν, ἀδελφέ, τοὺς νόμους παραβὰς καὶ δεινῇ περιβαλὼν σαυτὸν αἰσχύνῃ: παῦσαι δ' οὕτως ἀδίκου καὶ μιαρᾶς ἐπιθυμίας, ἐξ ἧς ὀνείδη καὶ κακοδοξίαν <169> ὁ οἶκος ἡμῶν κερδανεῖ.” συνεβούλευέ τε περὶ τούτου διαλεχθῆναι τῷ πατρί: συγχωρήσειν γὰρ ἐκεῖνον. ταῦτα δ' ἔλεγε βουλομένη τὴν ὁρμὴν αὐτοῦ τῆς ὀρέξεως πρὸς τὸ παρὸν διαφυγεῖν. ὁ δ' οὐ πείθεται, τῷ δὲ ἔρωτι καιόμενος καὶ τοῖς τοῦ πάθους κέντροις μυωπιζόμενος βιάζεται τὴν ἀδελφήν. <170> μῖσος δ' εὐθέως μετὰ τὴν κορείαν εἰσέρχεται τὸν Ἀμνῶνα καὶ προσλοιδορησάμενος ἐκέλευσεν ἀναστᾶσαν ἀπιέναι. τῆς δὲ χείρω τὴν ὕβριν καὶ διὰ τοῦτο ἀποκαλούσης, εἰ βιασάμενος αὐτὸς μηδ' ἄχρι νυκτὸς ἐπιτρέπει μεῖναι παραχρῆμα δ' ἀπαλλάττεσθαι κελεύει ἐν ἡμέρᾳ καὶ φωτί, ἵνα καὶ μάρτυσι τῆς αἰσχύνης περιπέσοι, προσέταξεν αὐτὴν ἐκβαλεῖν τῷ οἰκέτῃ. <171> ἡ δὲ περιαλγὴς ἐπὶ τῇ ὕβρει καὶ τῇ βίᾳ γενομένη περιρρήξασα τὸν χιτωνίσκον, ἐφόρουν γὰρ αἱ τῶν ἀρχαίων παρθένοι χειριδωτοὺς ἄχρι τῶν σφυρῶν πρὸς τὸ μὴ βλέπεσθαι χιτῶνας, καὶ σποδὸν καταχεαμένη τῆς κεφαλῆς ἀπῄει διὰ τῆς πόλεως μέσης βοῶσα καὶ ὀδυρομένη τὴν βίαν. <172> περιτυχὼν δ' αὐτῇ ὁ ἀδελφὸς Ἀψάλωμος ἀνέκρινε, τίνος αὐτῇ δεινοῦ συμβάντος οὕτως ἔχει, κατειπούσης δ' αὐτῆς πρὸς αὐτὸν τὴν ὕβριν ἡσυχάζειν καὶ μετρίως φέρειν παρηγόρει καὶ μὴ νομίζειν ὑβρίσθαι φθαρεῖσαν ὑπ' ἀδελφοῦ. πεισθεῖσα οὖν παύεται τῆς βοῆς καὶ τοῦ πρὸς πολλοὺς τὴν βίαν ἐκφέρειν, καὶ πολὺν χρόνον χηρεύουσα παρὰ Ἀψαλώμῳ τῷ ἀδελφῷ διεκαρτέρησε.

Traduction française :

[7,8,1] — VIII —. 1. Après le retour du roi à Jérusalem, une catastrophe s’abat sur sa maison, dont voici la cause. Il avait une fille encore vierge, d’une beauté si remarquable qu’elle surpassait les femmes les mieux faites. Elle s’appelait Thamar(a) et avait la même mère qu’Absalon (Abésalômos). L’aîné des fils de David, Amnon, épris d’elle, et ne pouvant satisfaire sa passion parce que Thamar était vierge et bien gardée, en conçut une grande langueur. La douleur lui rongeait le corps ; il maigrissait, son teint s’altérait. Ses souffrances frappent un de ses parents et amis, Jonathan<152> (Jonathès), homme ingénieux, et d’un esprit pénétrant. Comme il remarquait chaque matin qu’Amnon n’était pas dans son état ordinaire, il l’aborde et lui en demande la raison : « J’imagine, dit-il, que c’est un désir d’amour qui cause ton mal. » Amnon lui avoue alors la passion qu’il ressent pour sa sœur consanguine ; alors son ami lui suggère un stratagème pour parvenir à l’objet de ses vœux. Il lui conseille de feindre une maladie et, quand son père viendra le voir, il le priera de lui envoyer sa sœur lui donner des soins : cela fait, il irait mieux et ne tarderait pas à être délivré de sa souffrance. Amnon alla donc s’étendre sur son lit et contrefit le malade, selon les conseils de Jonathan : quand son père vint s’informer de son état, il le pria de lui envoyer sa sœur, ce que David commanda aussitôt. Quand elle fut arrivée, Amnon la pria de lui faire des gâteaux<153> qu’elle devait préparer elle-même et qu’il mangerait plus volontiers de ses mains. La jeune fille pétrit la farine, sous les yeux de son frère, prépare et fait cuire les gâteaux et les lui offre. Amnon ne voulut pas d’abord y goûter, mais il ordonna à ses serviteurs d’éloigner tous ceux qui se trouvaient devant sa chambre, entendant se reposer à l’abri de tout bruit et de tout trouble. Les ordres exécutés, il fit prier sa sœur de lui apporter son repas au fond de son appartement. La jeune fille obéit ; alors il se saisit d’elle et cherche à la persuader de souffrir ses embrassements. Mais elle s’écria et lui dit : « Ne me violente pas ainsi, ne commets pas cette impiété, mon frère ; ce serait mépriser les lois et te couvrir d’une lourde infamie ; renonce à une passion odieuse et impure, où notre maison ne gagnera qu’opprobre et mauvais renom. » Enfin elle lui conseille de s’ouvrir de son dessein à son père, qui pourra l’autoriser. Elle parlait ainsi afin d’échapper pour le moment à la fougue de son appétit. Mais Amnon, loin de l’écouter, tout brillant de désir et harcelé par les aiguillons de sa passion, fait violence à sa sœur. Cependant, le désir assouvi<154> fait aussitôt place à la haine : Amnon insulte Thamar et lui ordonne de se lever et de partir. Elle s’écrie que l’outrage est plus grave encore si, après l’avoir violentée, au lieu de lui permettre de demeurer là jusqu’à la nuit, il l’oblige à partir sur-le-champ, en plein jour, en pleine lumière, devant les témoins de sa honte ; alors il donne ordre à son esclave de la jeter dehors. Thamar, désespérée de cet affront et de la violence subie, déchire son manteau. — les jeunes filles de l’ancien temps portaient des manteaux à manches<155>, descendant jusqu’aux chevilles, pour voiler toute leur tunique, — répand de la cendre sur sa tête, et s’en va à travers la ville en poussant des sanglots et en déplorant sa honte. Son frère Absalon, qui se trouva sur son chemin, lui demanda quel malheur elle avait éprouvé pour s’affliger ainsi. Quand elle lui eut raconté l’attentat, il lui conseilla de se calmer, de ne point prendre la chose trop à cœur et de ne pas se croire déshonorée pour avoir été violentée par son frère. Elle se laisse persuader, cesse de crier et de publier sa honte et reste chez son frère Absalon où elle demeure longtemps sans se marier.





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Dernière mise à jour : 27/08/2009