HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VII

τούτους



Texte grec :

[7,1,6] (6)<39> Δαυίδης δ' ἀκούσας ἀνῃρημένον τὸν Ἀβεννῆρον ἤλγησε μὲν τὴν ψυχήν, ἐμαρτύρατο δὲ πάντας ἀνατείνων εἰς τὸν θεὸν τὴν δεξιὰν καὶ βοῶν, ὡς οὔτε κοινωνὸς εἴη τῆς Ἀβεννήρου σφαγῆς, οὔτε κατ' ἐντολὴν καὶ βούλησιν ἰδίαν ἀποθάνοι. ἀρὰς δὲ κατὰ τοῦ πεφονευκότος αὐτὸν δεινὰς ἐτίθετο καὶ τὸν οἶκον ὅλον αὐτοῦ καὶ τοὺς συμπράξαντας ὑπευθύνους ἐποιεῖτο ταῖς ὑπὲρ τοῦ τετελευτηκότος ποιναῖς: <40> ἔμελε γὰρ αὐτῷ μὴ δόξαι παρὰ τὰς πίστεις καὶ τοὺς ὅρκους οὓς ἔδωκεν Ἀβεννήρῳ τοῦτο εἰργάσθαι. προσέταξε μέντοι γε παντὶ τῷ λαῷ κλαίειν καὶ πενθεῖν τὸν ἄνδρα καὶ τοῖς νομιζομένοις τιμᾶν αὐτοῦ τὸ σῶμα περιρρηξαμένῳ μὲν τὰς ἐσθῆτας ἐνδύντι δὲ σάκκους, ταῦτα δὲ ποιεῖν προάγοντας τὴν κλίνην. <41> αὐτὸς δ' ἐφείπετο μετὰ τῶν γεγηρακότων καὶ τῶν ἐν ἡγεμονίαις ὄντων κοπτόμενός τε καὶ τοῖς δακρύοις ἐνδεικνύμενος τό τε εὔνουν τὸ πρὸς <τὸν> ζῶντα καὶ τὴν ἐπὶ τεθνηκότι λύπην, καὶ ὅτι μὴ κατὰ τὴν αὐτοῦ γνώμην ἀνῄρηται. <42> θάψας δ' αὐτὸν ἐν Γιβρῶνι μεγαλοπρεπῶς καὶ ἐπιταφίους τε συγγραψάμενος θρήνους αὐτὸς ἐπὶ τοῦ τάφου στὰς πρῶτος ἀνεκλαύσατο καὶ παρέδωκε τοῖς ἄλλοις. οὕτως δ' αὐτὸν ὁ Ἀβεννήρου συνέσχε θάνατος, ὡς μηδὲ τροφὴν ἀναγκαζόντων αὐτὸν τῶν ἑταίρων λαβεῖν, ἀλλ' ὤμοσε γεύσεσθαι μηδενὸς ἄχρι ἡλίου δυσμῶν. <43> ταῦτ' εὔνοιαν αὐτῷ παρὰ τοῦ πλήθους ἐγέννησεν: οἵ τε γὰρ πρὸς τὸν Ἀβεννῆρον φιλοστόργως διακείμενοι σφόδρ' αὐτοῦ τὴν πρὸς αὐτὸν τιμὴν ἀποθανόντα καὶ φυλακὴν τῆς πίστεως ἠγάπησαν, ὅτι πάντων αὐτὸν ἀξιώσειεν τῶν νομιζομένων ὡς συγγενῆ καὶ φίλον, ἀλλ' οὐχ ὡς ἐχθρὸν γενόμενον ὑβρίσειεν ἀκόσμῳ ταφῇ καὶ ἠμελημένῃ: τό τε ἄλλο πᾶν ὡς ἐπὶ χρηστῷ καὶ ἡμέρῳ τὴν φύσιν ἔχαιρε, τὴν αὐτὴν ἑκάστου λογιζομένου πρόνοιαν εἰς αὑτὸν τοῦ βασιλέως ἐν τοῖς ὁμοίοις τυγχάνοντα τὸν Ἀβεννήρου νεκρὸν ἑώρα. <44> πρὸς τούτοις οὖν μάλιστα Δαυίδην γλίχεσθαι δόξης ἀγαθῆς ποιούμενον πρόνοιαν ὡς εἰκὸς ἣν οὐθεὶς ὑπενόησεν ὑπ' αὐτοῦ φονευθῆναι τὸν Ἀβεννῆρον: ἔλεξε δὲ καὶ πρὸς τὸ πλῆθος, ὡς αὐτῷ μὲν οὐχ ἡ τυχοῦσα λύπη γένοιτ' ἀνδρὸς ἀγαθοῦ τετελευτηκότος, οὐ μικρὰ δὲ τοῖς Ἑβραίων πράγμασι βλάβη στερηθέντων αὐτοῦ καὶ συνέχειν αὐτὰ καὶ σώζειν βουλαῖς τε ἀρίσταις καὶ ῥώμῃ χειρῶν ἐν τοῖς πολεμικοῖς ἔργοις δυναμένου. <45> “ἀλλὰ θεὸς μέν, εἶπεν, ᾧ μέλει πάντων, οὐκ ἐάσει τοῦτον ἡμῖν ἀνεκδίκητον: ἐγὼ δ' ἐπίστασθε, ὡς οὐδὲν Ἰώαβον καὶ Ἀβεσσαῖον τοὺς Σαρουίας παῖδας ποιεῖν ἱκανός εἰμι πλέον ἐμοῦ δυναμένους, ἀλλ' ἀποδώσει τὴν ὑπὲρ τῶν τετολμημένων αὐτοῖς ἀμοιβὴν τὸ θεῖον.” καὶ Ἀβεννῆρος μὲν εἰς τοιοῦτο κατέστρεψε τέλος τὸν βίον.

Traduction française :

[7,1,6] 6. David, instruit du meurtre d’Abner, s’affligea dans son âme et, prenant tout le monde à témoin, la main droite étendue vers Dieu, protesta qu’il n’était pas complice de cet assassinat, qu’il n’avait ni ordonné ni souhaité la mort d’Abner : en même temps il prononça de terribles imprécations contre le meurtrier, souhaitant que ce sang retombât sur toute sa maison et ses complices. Il avait à cœur, en effet, de ne point paraître avoir violé le pacte et les serments qui le liaient à Abner. Cependant il enjoignit à tout le peuple de pleurer la victime et de prendre le deuil, de rendre les honneurs coutumiers à sa dépouille, en déchirant leurs vêtements et en revêtant des cilices. C’est dans cette tenue qu’ils marchaient devant le lit funéraire. Lui-même suivait avec les anciens et les principaux officiers, se frappant la poitrine, témoignant par ses larmes l’amitié qu’il avait eue pour le vivant et la douleur que lui causait sa mort, et attestant ainsi qu’il n’était pour rien dans cet attentat. Après avoir enseveli Abner magnifiquement à Hébron et composé son éloge funèbre. David vint lui-même prendre place sur sa tombe et donna le signal des lamentations, auxquelles les autres assistants firent écho. Tel fut le trouble où le jeta la mort d’Abner que, malgré les instances de ses compagnons, il ne voulut prendre aucune nourriture et jura de ne goûter à rien jusqu’au coucher du soleil. Cette attitude lui conquit les bonnes grâces du peuple : ceux, en effet, qui chérissaient Abner louèrent fort la façon dont David avait honoré le défunt et gardé la foi jurée, en lui décernant tous les hommages qu’on rend à un parent et à un ami, loin de lui faire comme à un ennemi l’injure d’une sépulture misérable et négligée ; le reste des Israélites se félicitaient d’avoir affaire à un prince d’un caractère doux et honnête, chacun comptant trouver chez lui la même sollicitude qu’on lui avait vu accorder à la dépouille d’Abner. Par-dessus tout David était jaloux de son bon renom et prenait en conséquence toutes les précautions pour que nul ne pût le suspecter d’être l’auteur du meurtre d Abner ; à cet effet il déclara au peuple qu’il était sensiblement affligé de la mort d’un homme si vaillant, mort très funeste aux intérêts des Hébreux, qu’elle privait d’un chef capable de les préserver et de les sauvegarder par ses excellents conseils et par son bras vigoureux dans les combats. « Mais Dieu, dit-il, qui gouverne toutes choses, ne laissera pas sa mort impunie. Vous savez que je ne puis rien faire contre Joab et Abisaï, les fils de Sarouïa, qui sont plus puissants que moi. Mais la Divinité leur infligera le juste châtiment de leur crime.» Telle fut la fin d’Abner.





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Dernière mise à jour : 27/08/2009