Texte grec :
[7,11,7] (7)<283> Ἰώαβος δ' οὐκέτι μέλλειν ἔκρινεν, ἀλλὰ τόν τε ἀδελφὸν καὶ τοὺς
ἑξακοσίους παραλαβὼν καὶ ὅση λοιπὴ δύναμις ἦν ἐν τοῖς Ἱεροσολύμοις ἕπεσθαι
κελεύσας ἐξώρμησεν ἐπὶ τὸν Σαβαῖον. ἤδη δ' ἐν Γαβαών, κώμη δ' ἐστὶν αὕτη
σταδίους ἀπέχουσα τεσσαράκοντα τῶν Ἱεροσολύμων, γεγενημένος πολλὴν Ἀμασᾶ δύναμιν
ἀγαγόντος ἀπήντησεν αὐτῷ διεζωσμένος μάχαιραν καὶ θώρακα ἐνδεδυμένος ὁ Ἰώαβος:
<284> προσιόντος δὲ ἀσπάσασθαι τοῦ Ἀμασᾶ φιλοτεχνεῖ τὴν μάχαιραν αὐτομάτως ἐκ
τῆς θήκης ἐκπεσεῖν, βαστάσας δ' αὐτὴν ἀπὸ τῆς γῆς καὶ τῇ ἑτέρᾳ τὸν Ἀμασᾶν ἐγγὺς
γενόμενον ὡς καταφιλήσων τοῦ γενείου λαβόμενος οὐ προιδόμενον εἰς τὴν γαστέρα
πλήξας ἀπέκτεινεν, ἀσεβὲς ἔργον διαπραξάμενος καὶ παντελῶς ἀνόσιον, ἀγαθὸν
νεανίαν καὶ συγγενῆ καὶ μηδὲν ἀδικήσαντα ζηλοτυπήσας τῆς στρατηγίας καὶ τῆς παρὰ
τῷ βασιλεῖ πρὸς αὐτὸν ἰσοτιμίας. <285> διὰ ταύτην γὰρ τὴν αἰτίαν καὶ τὸν
Ἀβενῆρον ἐφόνευσεν. ἀλλ' ἐκεῖνο μὲν αὐτοῦ τὸ παρανόμημα πρόφασις εὐπρεπὴς
συγγνωστὸν ἐδόκει ποιεῖν, ὁ ἀδελφὸς Ἀσάηλος ἐκδεδικῆσθαι νομιζόμενος, τοῦ δ'
Ἀμασᾶ φόνου οὐδὲν τοιοῦτον ἔσχε παρακάλυμμα. <286> ἀποκτείνας δὲ τὸν συστράτηγον
ἐδίωκε τὸν Σαβαῖον καταλιπὼν ἕνα πρὸς τῷ νεκρῷ βοᾶν ἐντειλάμενος πρὸς τὴν
στρατιάν, ὅτι τέθνηκεν Ἀμασᾶς δικαίως καὶ μετ' αἰτίας κολαζούσης: εἰ δὲ φρονεῖτε
τὰ τοῦ βασιλέως, ἕπεσθε τῷ στρατηγῷ αὐτοῦ Ἰωάβῳ καὶ <287> Ἀβεσσαίῳ τῷ τούτου
ἀδελφῷ.” κειμένου δὲ τοῦ σώματος ἐπὶ τῆς ὁδοῦ καὶ παντὸς τοῦ πλήθους ἐπ' αὐτῷ
συρρέοντος καὶ οἷον ὄχλος φιλεῖ ἐθαύμαζον ἠλέουν προιστάμενοι: βαστάσας δ'
ἐκεῖθεν ὁ φύλαξ καὶ κομίσας εἴς τι χωρίον ἀπωτάτω τῆς ὁδοῦ τίθησιν αὐτόθι καὶ
καλύπτει ἱματίῳ. τούτου γενομένου πᾶς ὁ λαὸς ἠκολούθησε τῷ Ἰωάβῳ. <288> διώξαντι
δ' αὐτῷ διὰ πάσης τῆς Ἰσραηλιτῶν χώρας τὸν Σαβαῖον δηλοῖ τις ἐν ὀχυρᾷ πόλει
τυγχάνειν Ἀβελωχέᾳ λεγομένῃ. παραγενόμενος δ' ἐκεῖ καὶ τῇ στρατιᾷ περικαθίσας
τὴν πόλιν καὶ χαράκωμα περὶ αὐτὴν πηξάμενος ὑπορύσσειν ἐκέλευσε τοῖς στρατιώταις
τὰ τείχη καὶ καταβάλλειν αὐτά: μὴ δεξαμένων γὰρ αὐτὸν τῶν ἐν τῇ πόλει χαλεπῶς
πρὸς αὐτοὺς διετέθη.
|
|
Traduction française :
[7,11,7] 7. Joab résolut d’agir sans retard. Il prit avec lui son frère et les
six cents, et prescrivit à tout ce qui restait de troupes à Jérusalem de
le suivre ; puis il courut contre Sabéos. En arrivant à Gabaon, bourgade
située à quarante stades de Jérusalem, il rencontra Amessas qui s’avançait
à la tête de forces considérables. Joab, ceint de son épée et revêtu de sa
cuirasse, se porta au-devant de lui. Comme Amessas approchait pour le
saluer, Joab fait comme par mégarde tomber son épée hors du fourreau. Il
se baisse pour la ramasser et de l’autre main, comme pour l’embrasser,
saisit par la barbe Amessas, qui s’était rapproché de lui ; puis, sans que
l’autre pût se garer, il le frappe au ventre et l’étend raide mort :
attentat impie et de tout point détestable sur un jeune homme de mérite,
son parent, qui ne lui avait fait aucun tort, mais qu’il jalousait parce
que le roi lui avait conféré le commandement et l’égalité dans les
honneurs. C’était déjà pour la même raison qu’il avait assassiné Abner.
Encore ce premier attentat pouvait invoquer une excuse spécieuse : le
désir de venger son frère Asaël ; rien de semblable ne pouvait couvrir le
meurtre d’Amessas. S’étant ainsi défait de son collègue, Joab poursuivit
Sabéos, après avoir laissé un gardien près du cadavre avec ordre de crier
aux soldats : « Amessas est mort justement et son châtiment est mérité ;
si vous êtes du parti du roi, suivez son général Joab et Abesséos son
frère. » Le corps gisant sur le chemin, tout le monde accourt le voir et,
selon l’habitude de la foule, tous se tiennent debout autour, manifestant
leur étonnement et leur pitié<240>. Puis l’homme l’enlève de là et le
porte en un lieu fort écarté de la route où il dépose le corps et le
recouvre d’un manteau. Cela fait, le peuple tout entier suivit Joab.
Cependant, tandis qu’il poursuit Sabéos à travers tout le pays d’Israël,
quelqu’un lui indique que le rebelle se trouve dans une ville forte
appelée Abelmachéa<241>. Il s’y rend donc, dispose ses troupes autour de
la ville et l’entoure d’une circonvallation ; puis, il commanda à ses
soldats de saper les murailles et de les jeter bas. Car les habitants de
la ville ayant refusé de le recevoir, il s’était fort irrité contre eux.
|
|