HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 14a

  Chapitre 14a

[6,14a] CAP. XIV. (1)<325> Κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν καιρὸν τῶν Παλαιστίνων ἐπὶ τοὺς Ἰσραηλίτας στρατεύειν διεγνωκότων καὶ περιπεμψάντων πρὸς τοὺς συμμάχους ἅπαντας, ἵνα παρῶσιν αὐτοῖς εἰς τὸν πόλεμον εἰς Ῥεγάν, ἔνθεν ἔμελλον ἀθροισθέντες ἐξορμᾶν ἐπὶ τοὺς Ἑβραίους, τῶν Γιττῶν βασιλεὺς Ἀγχοῦς συμμαχῆσαι τὸν Δαυίδην αὐτῷ μετὰ τῶν ἰδίων ὁπλιτῶν ἐκέλευσε. <326> τοῦ δὲ προθύμως ὑποσχομένου καὶ φήσαντος παραστῆναι καιρόν, ἐν τὴν ἀμοιβὴν αὐτῷ τῆς εὐεργεσίας καὶ τῆς ξενίας ἀποδώσει, ποιήσειν αὐτὸν καὶ φύλακα τοῦ σώματος μετὰ τὴν νίκην καὶ τοὺς ἀγῶνας τοὺς πρὸς τοὺς πολεμίους κατὰ νοῦν χωρήσαντας αὐτοῖς ἐπηγγείλατο, τῆς τιμῆς καὶ πίστεως ὑποσχέσει τὸ πρόθυμον αὐτοῦ μᾶλλον αὔξων. (2)<327> Ἔτυχε δὲ Σαοῦλος τῶν Ἑβραίων βασιλεὺς τοὺς μάντεις καὶ τοὺς ἐγγαστριμύθους καὶ πᾶσαν τὴν τοιαύτην τέχνην ἐκ τῆς χώρας ἐκβεβληκὼς ἔξω τῶν προφητῶν. ἀκούσας δὲ τοὺς Παλαιστίνους ἤδη παρόντας καὶ ἔγγιστα Σούνης πόλεως ἐν τῷ πεδίῳ ἐστρατοπεδευκότας ἐξώρμησεν ἐπ' αὐτοὺς μετὰ τῆς δυνάμεως. <328> καὶ παραγενόμενος πρὸς ὄρει τινὶ Γελβουὲ καλουμένῳ βάλλεται στρατόπεδον ἀντικρὺ τῶν πολεμίων. ταράττει δ' αὐτὸν οὐχ ὡς ἔτυχεν τῶν ἐχθρῶν δύναμις πολλή τε οὖσα καὶ τῆς οἰκείας κρείττων ὑπονοουμένη, καὶ τὸν θεὸν διὰ τῶν προφητῶν ἐρωτᾷ περὶ τῆς μάχης καὶ τοῦ περὶ ταύτην ἐσομένου τέλους προειπεῖν. <329> οὐκ ἀποκρινομένου δὲ τοῦ θεοῦ ἔτι μᾶλλον Σαοῦλος κατέδεισε καὶ τὴν ψυχὴν ἀνέπεσε, τὸ κακὸν οἷον εἰκὸς οὐ παρόντος αὐτῷ κατὰ χεῖρα τοῦ θείου προορώμενος. ζητηθῆναι δ' αὑτῷ κελεύει γύναιόν τι τῶν ἐγγαστριμύθων καὶ τῶν τεθνηκότων ψυχὰς ἐκκαλουμένων ὡς οὕτως γνωσομένῳ, ποῖ χωρεῖν αὐτῷ μέλλει τὰ πράγματα: <330> τὸ γὰρ τῶν ἐγγαστριμύθων γένος ἀνάγον τὰς τῶν νεκρῶν ψυχὰς δι' αὐτῶν προλέγει τοῖς δεομένοις τὰ ἀποβησόμενα. μηνυθέντος δ' αὐτῷ παρά τινος τῶν οἰκετῶν εἶναί τι γύναιον τοιοῦτον ἐν πόλει Δώρῳ, λαθὼν πάντας τοὺς ἐν τῷ στρατοπέδῳ καὶ μετεκδὺς τὴν βασιλικὴν ἐσθῆτα δύο παραλαβὼν οἰκέτας, οὓς ᾔδει πιστοτάτους ἄνδρας, ἧκεν εἰς τὴν Δῶρον πρὸς τὴν γυναῖκα καὶ παρεκάλει μαντεύεσθαι καὶ ἀνάγειν αὐτῷ ψυχὴν οὗπερ ἂν αὐτὸς εἴπῃ. <331> τῆς δὲ γυναικὸς ἀπομαχομένης καὶ λεγούσης οὐ καταφρονήσειν τοῦ βασιλέως, ὃς τοῦτο τὸ γένος τῶν μάντεων ἐξήλασεν, οὐδ' αὐτὸν δὲ ποιεῖν καλῶς ἀδικηθέντα μηδὲν ὑπ' αὐτῆς, ἐνεδρεύοντα δὲ εἰς τὰ κεκωλυμένα λαβεῖν αὐτὴν ἵνα δῷ δίκην, ὤμοσε μηδένα γνώσεσθαι μηδὲ παρ' ἄλλον ἄγειν αὐτῆς τὴν μαντείαν, ἔσεσθαι δ' ἀκίνδυνον. <332> ὡς δὲ τοῖς ὅρκοις αὐτὴν ἔπεισε μὴ δεδιέναι, κελεύει τὴν Σαμουήλου ψυχὴν ἀναγαγεῖν αὐτῷ. δ' ἀγνοοῦσα τὸν Σαμουῆλον ὅστις ἦν καλεῖ τοῦτον ἐξ ᾅδου: φανέντος δ' αὐτοῦ θεασάμενον τὸ γύναιον ἄνδρα σεμνὸν καὶ θεοπρεπῆ ταράττεται, καὶ πρὸς τὴν ὄψιν ἐκπλαγέν, “οὐ σύ, φησίν, βασιλεὺς εἶ Σαοῦλος;” ἐδήλωσε γὰρ αὐτὸν Σαμουῆλος. <333> ἐπινεύσαντος δ' ἐκείνου καὶ τὴν ταραχὴν αὐτῆς ἐρομένου πόθεν γένοιτο, βλέπειν εἶπεν ἀνελθόντα τῷ θεῷ τινα τὴν μορφὴν ὅμοιον. τοῦ δὲ τὴν εἰκόνα φράζειν <εἰπόντος> καὶ τὸ σχῆμα τοῦ θεαθέντος καὶ τὴν ἡλικίαν <κελεύσαντος> γέροντα μὲν ἤδη καὶ ἔνδοξον ἐσήμαινεν, ἱερατικὴν δὲ περικείμενον διπλοίδα. <334> ἐγνώρισεν ἐκ τούτων βασιλεὺς τὸν Σαμουῆλον ὄντα καὶ πεσὼν ἐπὶ τὴν γῆν ἠσπάζετο καὶ προσεκύνησε: τῆς δὲ Σαμουήλου ψυχῆς πυθομένης, διὰ τί κινήσειεν αὐτὴν καὶ ἀναχθῆναι ποιήσειεν ἀνάγκην, ἀπωδύρετο τοὺς πολεμίους ἐπικεῖσθαι βαρεῖς αὐτῷ, αὐτὸν δὲ ἀμηχανεῖν τοῖς παροῦσιν ἐγκαταλελειμμένον ὑπὸ τοῦ θεοῦ καὶ μηδὲ προρρήσεως τυγχάνοντα μήτε διὰ προφητῶν μήτε δι' ὀνειράτων καὶ διὰ τοῦτο ἐπὶ σὲ τὸν ἐμοῦ προνοησόμενον κατέφυγον.” <335> Σαμουῆλος δὲ τέλος αὐτὸν ἔχοντα ἤδη τῆς μεταβολῆς ὁρῶνπερισσὸν μέν, εἶπεν, ἔτι καὶ παρ' ἐμοῦ βούλεσθαι μαθεῖν τοῦ θεοῦ καταλελοιπότος αὐτόν: ἄκουέ γε μήν, ὅτι βασιλεῦσαι δεῖ Δαυίδην καὶ κατορθῶσαι τὸν πόλεμον, σὲ δὲ καὶ τὴν ἀρχὴν καὶ τὴν ζωὴν <336> ἀπολέσαι τοῦ θεοῦ παρακούσαντα ἐν τῷ πρὸς Ἀμαληκίτας πολέμῳ καὶ τὰς ἐντολὰς αὐτοῦ μὴ φυλάξαντα, καθὼς προεφήτευσά σοι καὶ ζῶν. ἴσθι τοίνυν καὶ τὸν λαὸν ὑποχείριον τοῖς ἐχθροῖς γενησόμενον καὶ σαυτὸν μετὰ τῶν τέκνων αὔριον πεσόντα ἐπὶ τῆς μάχης μετ' ἐμοῦ γενησόμενον.” [6,14a] — XIV — 1. <325> Sur ces entrefaites, les Palestinienss résolurent de faire une expédition contre les Israélites et envoyèrent des messagers à la ronde chez tous leurs alliés, leur donnant rendez-vous à Rengàn, d’où ils devaient, tous ensemble, partir en guerre contre les Hébreux. Le roi des Gittiens, Anchous, invita David à l’assister avec ses soldats contre les Hébreux. David s’empresse de le lui promettre et déclare que c’est là une occasion pour lui de payer Anchous de retour pour ses bons offices et son hospitalité : le roi s’engage alors à faite de lui son garde du corps si la lutte contre l’ennemi commun tourne à souhait, espérant échauffer encore son zèle par cette marque d’honneur et de confiance. 2. Or, il faut savoir que le roi Saül avait banni de ses états les devins, les ventriloques et tous les professionnels de ce genre, à l’exception des prophètes. Quand il apprit que les Palestiniens étaient à ses portes et qu’ils avaient posé leur camp tout près de la ville de Souna, située dans la plaine, il se mit en route contre eux à la tête de son armée. Parvenu près d’un mont nommé Gelboué, il établit son camp en face des ennemis. Mais un grand trouble le saisit en apercevant leurs forces si nombreuses et, en toute apparence, supérieures aux siennes ; alors il interroge Dieu, par le ministère des prophètes, au sujet du combat et lui demande l’issue qu’il doit en attendre. Dieu ne répondant pas, ce silence redouble sa crainte ; il perd courage prévoyant, comme de juste, un désastre, puisque la divinité l’abandonnait. Dans cette extrémité, il ordonne qu’on aille lui chercher une femme, ventriloque de son métier, et sachant évoquer les âmes des morts, dans l’espoir qu’il pourra apprendre ainsi comment les événements tourneront pour lui. Car les ventriloques, par le moyen des âmes des morts qu’ils font surgir, prédisent l’avenir a ceux qui les interrogent. Informé par un de ses serviteurs qu’il y avait une femme de cette sorte dans la ville d’Endor(os), Saül s’en va à l’insu de tout le camp et, dépouillé de son costume royal, accompagné seulement de deux serviteurs d’une fidélité assurée, se rend à Endor chez cette femme et lui demande de lui prédire l’avenir et de faire revenir l’âme qu’il lui désignerait. D’abord la femme s’en défendit, protestant qu’elle n’osait pas enfreindre l’édit du roi, qui avait banni ce genre de devins ; c’était mal à lui, qui n’avait reçu d’elle aucun tort, de lui tendre ce piège et de lui faire commettre un acte défendu qui lui attirerait un châtiment. Saül jure alors que nul n’en saura rien, qu’il ne confiera à personne son oracle et qu’elle n’a rien à redouter. L’avant rassurée par ses serments, il lui commande d’évoquer devant lui l’âme de Samuel. La femme, ignorant qui était Samuel, l’appelle de l’Hadès. Il apparaît : elle, apercevant un homme vénérable et d’aspect divin, se trouble et s’effraye à ce spectacle : « N’es-tu pas, s’écrie-t-elle, le roi Saül ? » Car Samuel le lui avait désigné. Saül répond affirmativement et demande d’où lui vient ce grand trouble. « C’est, dit-elle, que je vois surgir un homme semblable par son aspect à un Dieu. » Saül l’invite à lui décrire la forme, le vêtement, l’âge de l’apparition. Elle le dépeint ainsi : c’est déjà un vieillard, d’apparence très vénérable, revêtu de la robe sacerdotale. À ce signalement, Saül reconnaît Samuel et, se jetant à terre, le salue et lui rend hommage. L’ombre de Samuel lui demande pourquoi il l’a dérangé et fait remonter sur la terre. Saül, en gémissant, lui fait connaître la nécessité qui le presse : les ennemis tombent sur lui de tout leur poids, il se voit à bout de ressources, abandonné de Dieu et n’ayant pas même le réconfort d’une prédiction, soit par des prophètes, soit par des songes : « C’est pourquoi, dit-il, je me suis réfugié auprès de toi pour que tu me prennes sous ta garde. » Mais Samuel, sachant qu’il touchait au terme de ses vicissitudes : « C’est chose superflue, dit-il, que de vouloir rien apprendre de moi, dès que Dieu t’a abandonné ; sache cependant que David doit régner et achever heureusement cette guerre, et que toi, tu dois perdre le pouvoir et la vie pour avoir désobéi à Dieu lors de la guerre contre les Amalécites et n’avoir pas observé ses commandements, ainsi que je te l’ai annoncé de mon vivant. Apprends donc que ton peuple sera terrassé par tes ennemis, que toi-même avec tes enfants tu tomberas demain dans la bataille et que tu viendras me rejoindre. »


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Dernière mise à jour : 6/03/2009