HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 1a

  Chapitre 1a

[6,0] Liber VI. Τάδε ἔνεστιν ἐν τῇ ἕκτῃ τῶν Ἰωσήπου ἱστοριῶν τῆς Ἰουδαικῆς ἀρχαιολογίας. [6,0] LIVRE VI.
[6,1a] CAP. I. (1)<1> Λαβόντες δ' οἱ Παλαιστῖνοι τὴν τῶν πολεμίων κιβωτὸν αἰχμάλωτον, ὡς προειρήκαμεν μικρὸν ἔμπροσθεν, εἰς Ἄζωτον ἐκόμισαν πόλιν καὶ παρὰ τὸν αὐτῶν θεὸν ὥσπερ τι λάφυρον, Δαγὼν δ' οὗτος ἐκαλεῖτο, τιθέασι. <2> τῇ δ' ἐπιούσῃ πάντες ὑπὸ τὴν τῆς ἡμέρας ἀρχὴν εἰσιόντες εἰς τὸν ναὸν προσκυνῆσαι τὸν θεὸν ἐπιτυγχάνουσιν αὐτῷ τοῦτο ποιοῦντι τὴν κιβωτὸν: ἔκειτο γὰρ ἐπ' αὐτῆς ἀποπεπτωκὼς τῆς βάσεως, ἐφ' ἧς ἑστὼς διετέλει: καὶ βαστάσαντες πάλιν ἐφιστᾶσιν αὐτὸν ἐπὶ ταύτης δυσφορήσαντες ἐπὶ τῷ γεγενημένῳ. πολλάκις δὲ φοιτῶντες παρὰ τὸν Δαγὼν καὶ καταλαμβάνοντες ὁμοίως ἐπὶ τοῦ προσκυνοῦντος τὴν κιβωτὸν σχήματος κείμενον ἐν ἀπορίᾳ δεινῇ καὶ συγχύσει καθίσταντο. <3> καὶ τελευταῖον ἀπέσκηψεν εἰς τὴν τῶν Ἀζωτίων πόλιν καὶ τὴν χώραν αὐτῶν φθορὰν τὸ θεῖον καὶ νόσον: ἀπέθνησκον γὰρ ὑπὸ δυσεντερίας, πάθους χαλεποῦ καὶ τὴν ἀναίρεσιν ὀξυτάτην ἐπιφέροντος πρὶν τὴν ψυχὴν αὐτοῖς εὐθανάτως ἀπολυθῆναι τοῦ σώματος, τὰ ἐντὸς ἀναφέροντες <ἐξεμοῦντες> διαβεβρωμένα καὶ παντοίως ὑπὸ τῆς νόσου διεφθαρμένα: τὰ δ' ἐπὶ τῆς χώρας μυῶν πλῆθος ἀνελθὸν ἐπὶ τῆς γῆς κατέβλαψε μήτε φυτῶν μήτε καρπῶν ἀποσχόμενον. <4> ἐν δὴ τούτοις ὄντες τοῖς κακοῖς οἱ Ἀζώτιοι καὶ πρὸς τὰς συμφορὰς ἀντέχειν οὐ δυνάμενοι συνῆκαν ἐκ τῆς κιβωτοῦ ταύτας αὐτοῖς ἀνασχεῖν, καὶ τὴν νίκην καὶ τὴν ταύτης αἰχμαλωσίαν οὐκ ἐπ' ἀγαθῷ γεγενημένην. πέμπουσιν οὖν πρὸς τοὺς Ἀσκαλωνίτας ἀξιοῦντες τὴν κιβωτὸν αὐτοὺς παρὰ σφᾶς δέχεσθαι. <5> τοῖς δὲ οὐκ ἀηδὴς τῶν Ἀζωτίων δέησις προσέπεσεν, ἀλλ' ἐπινεύουσι μὲν αὐτοῖς τὴν χάριν, λαβόντες δὲ τὴν κιβωτὸν ἐν τοῖς ὁμοίοις δεινοῖς κατέστησαν: συνεξεκόμισε γὰρ αὑτῇ τὰ τῶν Ἀζωτίων κιβωτὸς πάθη πρὸς τοὺς ἀπ' ἐκείνων αὐτὴν δεχομένους: καὶ πρὸς ἄλλους παρ' αὑτῶν ἀποπέμπουσιν Ἀσκαλωνῖται. <6> μένει δ' οὐδὲ παρ' ἐκείνοις: ὑπὸ γὰρ τῶν αὐτῶν παθῶν ἐλαυνόμενοι πρὸς τὰς ἐχομένας ἀπολύουσι πόλεις. καὶ τοῦτον ἐκπεριέρχεται τὸν τρόπον τὰς πέντε τῶν Παλαιστίνων πόλεις κιβωτὸς ὥσπερ δασμὸν ἀπαιτοῦσα παρ' ἑκάστης τοῦ πρὸς αὐτὰς ἐλθεῖν δι' αὐτὴν ἔπασχον. (2)<7> Ἀπειρηκότες δὲ τοῖς κακοῖς οἱ πεπειραμένοι καὶ τοῖς ἀκούουσιν αὐτὰ διδασκαλία γινόμενοι τοῦ μὴ προσδέξασθαι τὴν κιβωτόν ποτε πρὸς αὑτοὺς ἐπὶ τοιούτῳ μισθῷ καὶ τέλει, τὸ λοιπὸν ἐζήτουν μηχανὴν καὶ πόρον ἀπαλλαγῆς αὐτῆς. <8> καὶ συνελθόντες οἱ ἐκ τῶν <πέντε> πόλεων ἄρχοντες, Γίττης καὶ Ἀκάρων καὶ Ἀσκάλωνος ἔτι δὲ Γάζης καὶ Ἀζώτου, ἐσκόπουν τί δεῖ ποιεῖν. καὶ τὸ μὲν πρῶτον ἐδόκει τὴν κιβωτὸν ἀποπέμπειν τοῖς οἰκείοις, ὡς ὑπερεκδικοῦντος αὐτὴν τοῦ θεοῦ καὶ συνεπιδημησάντων αὐτῇ τῶν δεινῶν διὰ τοῦτο καὶ συνεισβαλόντων μετ' ἐκείνης εἰς τὰς πόλεις αὐτῶν: <9> ἦσαν δὲ οἱ λέγοντες τοῦτο μὲν μὴ ποιεῖν μηδ' ἐξαπατᾶσθαι τὴν αἰτίαν τῶν κακῶν εἰς ἐκείνην ἀναφέροντας: οὐ γὰρ ταύτην εἶναι τὴν δύναμιν αὐτῇ καὶ τὴν ἰσχύν: οὐ γὰρ ἄν ποτ' αὐτῆς κηδομένου τοῦ θεοῦ ὑποχείριον ἀνθρώποις γενέσθαι. ἡσυχάζειν δὲ καὶ πρᾴως ἔχειν ἐπὶ τοῖς συμβεβηκόσι παρῄνουν αἰτίαν τούτων οὐκ ἄλλην μόνην λογιζομένους τὴν φύσιν, καὶ σώμασι καὶ γῇ καὶ φυτοῖς καὶ πᾶσι τοῖς ἐξ αὐτῆς συνεστῶσι κατὰ χρόνων περιόδους τίκτει τοιαύτας μεταβολάς. <10> νικᾷ δὲ τὰς προειρημένας γνώμας ἀνδρῶν ἔν τε τοῖς ἐπάνω χρόνοις συνέσει καὶ φρονήσει διαφέρειν πεπιστευμένων συμβουλία καὶ τότε μάλιστα δοξάντων: ἁρμοζόντως λέγειν τοῖς παροῦσιν, οἳ μήτ' ἀποπέμπειν ἔφασαν τὴν κιβωτὸν μήτε κατασχεῖν, ἀλλὰ πέντε μὲν ἀνδριάντας ὑπὲρ ἑκάστης πόλεως χρυσοῦς ἀναθεῖναι τῷ θεῷ χαριστήριον, ὅτι προενόησεν αὐτῶν τῆς σωτηρίας καὶ κατέσχεν ἐν τῷ βίῳ διωκομένους ἐξ αὐτοῦ παθήμασιν, οἷς οὐκέτι ἦν ἀντιβλέψαι, τοσούτους δὲ τὸν ἀριθμὸν μύας χρυσοῦς τοῖς κατανεμηθεῖσιν αὐτῶν καὶ διαφθείρασι τὴν χώραν ἐμφερεῖς: <11> ἔπειτα βαλόντας εἰς γλωσσόκομον αὐτοὺς καὶ θέντας ἐπὶ τὴν κιβωτὸν ἅμαξαν αὐτῇ καινὴν κατασκευάσαι, καὶ βόας ὑποζεύξαντας ἀρτιτόκους τὰς μὲν πόρτις ἐγκλεῖσαι καὶ κατασχεῖν, μὴ ταῖς μητράσιν ἐμποδὼν ἑπόμεναι γένωνται, πόθῳ δ' αὐτῶν ὀξυτέραν ποιῶνται τὴν πορείαν: ἐκείνας δ' ἐξελάσαντας τὴν κιβωτὸν φερούσας ἐπὶ τριόδου καταλιπεῖν αὐταῖς ἐπιτρέψαντας ἣν βούλονται τῶν ὁδῶν ἀπελθεῖν: <12> κἂν μὲν τὴν Ἑβραίων ἀπίωσι καὶ τὴν τούτων χώραν ἀναβαίνωσιν, ὑπολαμβάνειν τὴν κιβωτὸν αἰτίαν τῶν κακῶν, ἂν δὲ ἄλλην τράπωνται, μεταδιώξωμεν αὐτὴν, ἔφασαν, μαθόντες ὅτι μηδεμίαν ἰσχὺν τοιαύτην ἔχει. [6,1a] — I — 1. Les Palestiniens, ayant capturé l’arche de leurs ennemis, comme nous venons de le dire, l’apportent dans la ville d’Azôt et la placent comme un trophée auprès de leur dieu, qui se nommait Dagon. Mais, le lendemain, comme tous pénétraient au point du jour dans le temple pour se prosterner devant leur dieu, ils le trouvent lui-même précisément dans cette attitude devant l’arche : il gisait, en effet, à bas du piédestal sur lequel il était toujours dressé. Ils le relèvent et le remettent en place, fort troublés de cette aventure. Mais après plusieurs visites à Dagon, qu’ils trouvèrent toujours dans la même posture de prosternation devant l’arche, ils furent plongés dans un extrême embarras et une grande confusion. Finalement, la divinité lança dans la ville des Azôtiens et dans toute la contrée la mortalité et la maladie. Ils périrent, en effet, de dysenterie, mal cruel et qui entraînait très rapidement la décomposition, avant que l’âme eût quitté le corps par une mort normale : ils rejetaient leurs entrailles toutes rongées et complètement détruites par la maladie. De plus, une multitude de souris, sorties de terre, ravageaient tout ce qui couvrait le sol, sans épargner ni plantes, ni fruits. Au milieu de pareilles calamités, les Azôtiens, incapables de résister à ces fléaux, comprirent que c’était l’arche qui en était cause et que leur victoire et la capture de cette arche ne leur avaient pas porté bonheur. Ils envoient donc des messagers aux Ascalonites<4> pour leur demander de recevoir l’arche chez eux. Ceux-ci accueillirent sans déplaisir la requête des Azôtiens et leur rendirent volontiers ce service, mais ils n’eurent pas plus tôt reçu l’arche qu’ils se trouvèrent affligés des mêmes calamités : car l’arche apporta avec elle les maladies des Azôtiens chez ceux qui la reçurent de leurs mains. Aussi les Ascalonites s’en débarrassent, en la renvoyant à une autre ville. Mais là non plus elle ne put demeurer : accablés, en effet, par les mêmes maladies, les nouveaux détenteurs l’envoient dans les villes suivantes. Et c’est ainsi que l’arche se promène tour a tour parmi les cinq villes des Palestiniens, semblant imposer à chacune d’elles comme tribut de sa venue les maux qu’elle leur faisait souffrir. 2. <7> Les victimes, découragées par ces malheurs, dont le récit servait de leçon à tous les voisins de ne recevoir jamais chez eux une arche qui contait si cher, cherchèrent dès lors un moyen, un expédient pour s’en débarrasser. Les chefs des cinq villes, Gitta, Akkaron et Ascalon, ainsi que Gaza et Azôtos, se réunirent et délibérèrent sur la conduite à tenir. Au commencement, l’avis prévalait de renvoyer l’arche à ses propriétaires, car Dieu prenait fait et cause pour elle et c’était pourquoi ces fléaux s’y étaient attachés et la suivaient, s’abattant avec elle sur leurs villes. Quelques-uns toutefois soutenaient qu’il n’en fallait rien faire et ne pas commettre la méprise d’attribuer à l’arche l’origine de leurs maux ; il n’y avait pas en elle cette vertu et ce pouvoir ; jamais, en effet, si Dieu en avait tellement souci, il ne l’aurait laissée tomber aux mains des hommes. Ils les exhortaient donc à se tranquilliser et à supporter ces afflictions avec sérénité, ne leur attribuant d’autre cause que la nature elle-même, qui produit périodiquement des changements de ce genre dans les corps, dans la terre, dans les végétaux et enfin, dans tout ce qu’elle engendre. Cependant sur toutes ces propositions l’emporta l’avis d’hommes qui, auparavant déjà, avaient prouvé la supériorité de leur intelligence et de leur sagacité, mais dans l’occurrence surtout parurent dire exactement ce que la situation comportait. Il ne fallait, déclarèrent-ils, ni renvoyer l’arche, ni la retenir, mais vouer à Dieu cinq images d’or, une au nom de chaque ville, en offrande d’actions de grâce à Dieu, parce qu’il avait pris soin de leur salut et leur avait conservé la vie quand ils allaient la perdre par suite de ces maladies auxquelles ils ne pouvaient plus résister, et puis autant de souris en or pareilles à celles qui avaient dévasté et ruiné leur pays. Ensuite, après les avoir placées dans un coffret et posées sur l’arche, on préparerait pour celle-ci un chariot neuf, on y attellerait des vaches avant fraîchement vêlé, on enfermerait et on retiendrait les veaux afin qu’ils ne retardassent pas leurs mères en les suivant, et afin que celles-ci, en peine de leurs petits, fissent plus de diligence ; puis, quand on les aurait poussées, traînant l’arche, jusqu’à un carrefour, on les abandonnerait et on les laisserait libres de s’engager dans le chemin qu’elles choisiraient elles-mêmes. Si elles prenaient la route des Hébreux et montaient vers leur pays, il faudrait attribuer à l’arche l’origine de tous ces maux ; que si elles se dirigeaient ailleurs, « nous courrons, disaient-ils, la reprendre, assurés qu’elle ne possède aucun pouvoir de ce genre ».


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Dernière mise à jour : 6/03/2009