HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre V

Chapitre 4

  Chapitre 4

[5,4] Chap. IV. (1)<185> Τελευτήσαντος δὲ τούτου πάλιν τὰ τῶν Ἰσραηλιτῶν ὑπὸ ἀναρχίας ἐνόσει πράγματα, καὶ τῷ μὴ διὰ τιμῆς ἄγειν τὸν θεὸν μηδὲ τοῖς νόμοις ὑπακούειν ἔτι μᾶλλον ἐκακοῦτο, <186> ὡς καταφρονήσαντα αὐτῶν τῆς ἀκοσμίας τῆς κατὰ τὴν πολιτείαν Ἐγλῶνα τὸν Μωαβιτῶν βασιλέα πόλεμον πρὸς αὐτοὺς ἐξενεγκεῖν καὶ πολλαῖς μάχαις αὐτῶν κρατήσαντα καὶ τοὺς φρονήματι τῶν ἄλλων διαφέροντας ὑποτάξαντα πρὸς τὸ παντελὲς αὐτῶν τὴν δύναμιν ταπεινῶσαι καὶ φόρους αὐτοῖς ἐπιτάξαι τελεῖν. <187> καθιδρύσας δ' αὐτῷ ἐν Ἱεριχοῦντι βασίλειον ταύτην ἀποδείξας οὐδὲν τῆς εἰς τὸ πλῆθος κακώσεως παρέλιπεν εἴς τε πενίαν αὐτοὺς κατέστησεν ἐπὶ ὀκτωκαίδεκα ἔτη. λαβὼν δ' οἶκτον θεὸς τῶν <Ἰσραηλιτῶν> ἐφ' οἷς ἔπασχον καὶ ταῖς ἱκετείαις αὐτῶν ἐπικλασθεὶς ἀπήλλαξε τῆς ὑπὸ τοῖς Μωαβίταις ὕβρεως. ἠλευθερώθησαν δὲ τούτῳ τῷ τρόπῳ. (2)<188> Τῆς Βενιαμίτιδος φυλῆς νεανίας Ἰούδης μὲν τοὔνομα Γήρα τε πατρὸς τολμῆσαί τε ἀνδρειότατος καὶ τῷ σώματι πρὸς τὰ ἔργα χρῆσθαι δυνατὸς τῶν χειρῶν τὴν ἀριστερὰν ἀμείνων κἀπ' ἐκείνης τὴν ἅπασαν ἰσχὺν ἔχων κατῴκει μὲν ἐν Ἱεριχοῦντι καὶ αὐτός, <189> συνήθης δὲ γίνεται τῷ Ἐγλῶνι δωρεαῖς αὐτὸν θεραπεύων καὶ ὑπερχόμενος, ὡς διὰ τοῦτο καὶ τοῖς περὶ τὸν βασιλέα προσφιλῆ τυγχάνειν αὐτόν. <190> καί ποτε σὺν δυσὶν οἰκέταις δῶρα τῷ βασιλεῖ φέρων ξιφίδιον κρύφα τῷ δεξιῷ σκέλει περιδησάμενος εἰσῄει πρὸς αὐτόν. ὥρα δ' ἦν θέρους καὶ τῆς ἡμέρας ἤδη μεσούσης ἀνεῖντο αἱ φυλακαὶ ὑπό τε τοῦ καύματος καὶ πρὸς ἄριστον τετραμμένων. <191> δοὺς οὖν τὰ δῶρα τῷ Ἐγλῶνι νεανίσκος, διέτριβε δ' ἔν τινι δωματίῳ δεξιῶς πρὸς θέρος ἔχοντι, πρὸς ὁμιλίαν ἐτράποντο. μόνοι δ' ἦσαν τοῦ βασιλέως καὶ τοὺς ἐπεισιόντας τῶν θεραπόντων ἀπιέναι κελεύσαντος διὰ τὸ πρὸς Ἰούδην ὁμιλεῖν. <192> καθῆστο δ' ἐπὶ θρόνου καὶ δέος εἰσῄει τὸν Ἰούδην, μὴ διαμάρτῃ καὶ μὴ δῷ καιρίαν πληγήν. ἀνίστησιν οὖν αὐτὸν ὄναρ εἰπὼν ἔχειν ἐκ προστάγματος αὐτῷ δηλῶσαι τοῦ θεοῦ. <193> καὶ μὲν πρὸς τὴν χαρὰν τὴν τοῦ ὀνείρατος ἀνεπήδησεν ἀπὸ τοῦ θρόνου, πλήξας δ' αὐτὸν Ἰούδης εἰς τὴν καρδίαν καὶ τὸ ξιφίδιον ἐγκαταλιπὼν ἔξεισι προσκλίνας τὴν θύραν. οἵ τε θεράποντες ἠρέμουν εἰς ὕπνον τετράφθαι νομίζοντες τὸν βασιλέα. (3)<194> δ' Ἰούδης τοῖς Ἱεριχουντίοις ἀποσημαίνων κρυπτῶς παρεκάλει τῆς ἐλευθερίας ἀντιλαμβάνεσθαι. οἱ δ' ἀσμένως ἀκούσαντες αὐτοί τε εἰς τὰ ὅπλα ᾔεσαν καὶ διέπεμπον εἰς τὴν χώραν τοὺς ἀποσημαίνοντας κέρασιν οἰῶν: τούτοις γὰρ συγκαλεῖν τὸ πλῆθος πάτριον. <195> οἱ δὲ περὶ τὸν Ἐγλῶνα πολὺν μὲν χρόνον ἠγνόουν τὸ συμβεβηκὸς αὐτῷ πάθος, ἐπεὶ δὲ πρὸς ἑσπέραν ἦν, δείσαντες μή τι νεώτερον εἴη περὶ αὐτὸν γεγονός, εἰσῆλθον εἰς τὸ δωμάτιον καὶ νεκρὸν εὑρόντες ἐν ἀμηχανίᾳ καθειστήκεσαν, καὶ πρὶν τὴν φρουρὰν συστραφῆναι τὸ τῶν Ἰσραηλιτῶν αὐτοῖς ἐπέρχεται πλῆθος. <196> καὶ οἱ μὲν παραχρῆμα ἀναιροῦνται, οἱ δ' εἰς φυγὴν τρέπονται ὡς ἐπὶ τὴν Μωαβῖτιν σωθησόμενοι, ἦσαν δὲ ὑπὲρ μυρίους. καὶ Ἰσραηλῖται προκατειληφότες τοῦ Ἰορδάνου τὴν διάβασιν διώκοντες ἔκτεινον καὶ κατὰ τὴν διάβασιν πολλοὺς αὐτῶν ἀναιροῦσι, διέφυγέ τε οὐδεὶς τὰς χεῖρας αὐτῶν. <197> καὶ οἱ μὲν Ἑβραῖοι τούτῳ τῷ τρόπῳ τῆς ὑπὸ τοῖς Μωαβίταις δουλείας ἀπηλλάγησαν, Ἰούδης δ' ἐκ τῆς αἰτίας ταύτης τιμηθεὶς τῇ τοῦ πλήθους παντὸς ἡγεμονίᾳ τελευτᾷ τὴν ἀρχὴν ἔτεσιν ὀγδοήκοντα κατασχών, ἀνὴρ καὶ δίχα τῆς προειρημένης πράξεως ἐπαίνου δίκαιος τυγχάνειν. καὶ μετὰ τοῦτον Σαάγαρος Ἀνάθου παῖς αἱρεθεὶς ἄρχειν ἐν τῷ πρώτῳ τῆς ἀρχῆς ἔτει κατέστρεψε τὸν βίον. [5,4] Chapitre IV. 1. Après sa mort, les affaires des Israélites furent de nouveau en mauvais état, faute de gouvernement, et leur négligence à rendre hommage à Dieu et à obéir aux lois l'aggrava encore. Aussi, plein de mépris pour le désordre qui régnait dans leur État, Eglon, le roi des Moabites, porta la guerre contre eux, et, après avoir eu la victoire dans beaucoup de combats et soumis ceux qui montraient plus de fierté que les autres, humilia tout à fait leur puissance et leur imposa tribut. Puis, s'étant établi une résidence royale à Jéricho, il ne négligea rien pour molester le peuple et les réduisit à la pauvreté pendant dix-huit ans. Mais Dieu, ayant pris pitié des souffrances des Israélites et exaucé leurs supplications, les arracha aux violences des Moabites. Ils furent délivrés de la façon suivante. 2. Un jeune homme de la tribu de Benjamin, nommé Eoud(ès), fils de Géra, rempli d'une hardiesse virile et doué pour l'action de grandes aptitudes corporelles, avec une adresse particulière dans la main gauche, où résidait toute sa force, habitait également à Jéricho ; il devint le familier d'Eglon, le flattant par des présents et cherchant à capter sa confiance, et arriva ainsi à être très aimé aussi des gens de l'entourage du roi. Un jour qu'avec deux serviteurs il apportait des présents au roi, s'étant ceint en secret d'un poignard autour de sa cuisse droite, il pénétra auprès de lui ; on était en été et, comme midi était venu, les gardes étaient relâchées, à cause de la chaleur et parce qu'on était occupé à dîner, le jeune homme, ayant donc donné les présents à Eglon, qui se tenait dans une salle bien aménagée contre la chaleur, entra en conversation avec lui. Ils étaient seuls, le roi ayant ordonné aux serviteurs qui entraient de se retirer parce qu’il avait à causer avec Eoud. Il était assis sur un trône, et Eoud fut pris de peur de manquer son coup et de ne pas lui faire une blessure mortelle. Il le fait donc lever en lui disant qu’il a un songe à lui raconter sur l'ordre de Dieu. Le roi, dans la joie d'entendre un songe, se lève en sautant de son trône, mais Eoud, l'ayant frappé au cœur et laissé le poignard dans la blessure, sort en poussant les portes. Les serviteurs demeurèrent en repos, pensant que le roi s'était abandonné au sommeil. 3. Quant à Eoud, mettant les gens de Jéricho au courant secrètement, il les exhorta à ressaisir leur liberté. Ceux-ci l'écoutèrent avec, plaisir, coururent eux-mêmes aux armes et envoyèrent des messagers par le pays pour donner le signal à son de cornes de bélier ; car c'était ainsi qu'on avait coutume de convoquer le peuple. Les gens d'Eglon ignorèrent longtemps le sort du roi ; mais quand vint le soir, craignant qu’il ne lui fût arrivé quelque chose d'insolite, ils pénétrèrent dans la salle, et trouvant son cadavre, se virent dans un grand désarroi. Avant que la garnison pût se réunir, la foule des Israélites marchait sur eux. Les uns sont aussitôt massacrés ; les autres prennent la fuite, pensant se sauver en Moabitide ; ils étaient plus de dix mille. Mais les Israélites, qui avaient occupé d'avance les gués du Jourdain, les pourchassèrent et les tuèrent ; pendant le passage ils en massacrent une quantité et pas en n'échappa de leurs mains. C'est ainsi que les Hébreux furent délivrés de la servitude des Moabites. Eoud, qui fut pour cette raison honoré du gouvernement de tout le peuple, mourut après avoir occupé sa charge pendant quatre-vingts ans, homme digne d'éloges, même indépendamment de l'exploit précité. Après lui, Sanagar(os), fils d'Anath(os), élu pour gouverner, mourut la première année de son gouvernement.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 8/04/2010