Texte grec :
[3,11] CHAP. XI.
(1)<258> Μωυσῆς δὲ τοῦ Λευὶ τὴν φυλὴν τῆς πρὸς τὸν λαὸν κοινωνίας ὑπεξελόμενος
ἱερὰν ἐσομένην ἥγνιζε πηγαίοις ὕδασι καὶ ἀενάοις καὶ θυσίαις, ἃς ἐπὶ τοῖς
τοιούτοις νομίμους παρέχονται τῷ θεῷ, τήν τε σκηνὴν αὐτοῖς καὶ τὰ σκεύη τὰ ἱερὰ
καὶ τὰ ἄλλ' ὅσα πρὸς σκέπην τῆς σκηνῆς ἐπεποίητο παρέδωκεν, ὅπως ὑφηγουμένων τῶν
ἱερέων ὑπηρετήσωσιν: ἤδη γὰρ τῷ θεῷ καθιέρωτο.
(2)<259> Καὶ περὶ τῶν ζῴων δὲ διέκρινεν ἕκαστον, ὅτι τρέφοιντο καὶ οὗ πάλιν
ἀπεχόμενοι διατελοῖεν, περὶ ὧν ἐν οἷς ἂν ἡμῖν ἀφορμὴ τῆς γραφῆς γένηται
διελευσόμεθα τὰς αἰτίας προστιθέντες, ἀφ' ὧν κινηθεὶς τὰ μὲν αὐτῶν βρωτὰ ἡμῖν
ἐκέλευσεν εἶναι, τῶν δὲ προσέταξεν ἀπέχεσθαι. <260> αἵματος μέντοι παντὸς εἰς
τροφὴν ἀπηγόρευσε τὴν χρῆσιν ψυχὴν αὐτὸ καὶ πνεῦμα νομίζων, καὶ κρέως τοῦ
τεθνηκότος αὐτομάτως ζῴου τὴν βρῶσιν διεκώλυσεν, ἐπίπλου τε καὶ στέατος αἰγείου
καὶ προβατείου καὶ τοῦ τῶν βοῶν ἀπέχεσθαι προεῖπεν.
(3)<261> Ἀπήλασε δὲ τῆς πόλεως καὶ τοὺς λέπρᾳ τὰ σώματα κακωθέντας καὶ τοὺς περὶ
τὴν γονὴν ῥεομένους καὶ τὰς γυναῖκας δ' αἷς ἡ τῶν κατὰ φύσιν ἔκκρισις ἔπεισι
μετέστησε πρὸς ἡμέραν ἑβδόμην, μεθ' ἣν ὡς ἤδη καθαραῖς ἐνδημεῖν ἐφίησιν. <262>
ὁμοίως δὲ καὶ τοῖς κηδεύσασι νεκρὸν μετὰ τοσαύτας ἡμέρας νόμιμον τὸ ἐνδημεῖν:
τὸν δ' ὑπὲρ τὸν ἀριθμὸν τούτων τῶν ἡμερῶν ἐνεχόμενον ἐν τῷ μιάσματι θύειν
νόμιμον ἀμνάδας δύο, ὧν τὴν μὲν ἑτέραν καθαγνίζειν δεῖ, τὴν δ' ἑτέραν οἱ ἱερεῖς
λαμβάνουσιν. <263> ὁμοίως δὲ θύουσι καὶ περὶ τοῦ τὴν γονὴν ῥεομένου. ὃς δ' ἂν
κατὰ τοὺς ὕπνους ἀποκρίνῃ γονήν, καθεὶς αὑτὸν εἰς ὕδωρ ψυχρὸν ὁμοίως τοῖς κατὰ
νόμον γυναικὶ πλησιάζουσιν ἐξουσίαν ἔχει. <264> τοὺς δὲ λεπροὺς εἰς τὸ παντελὲς
ἐξήλασε τῆς πόλεως μηδενὶ συνδιαιτωμένους καὶ νεκροῦ μηδὲν διαφέροντας: ἂν δέ
τις ἐξικετεύσας τὸν θεὸν ἀπολυθῇ τῆς νόσου καὶ τὴν ἐρρωμένην κομίσηται χρόαν, ὁ
δὴ τοιοῦτος ποικίλαις ἀμείβεται θυσίαις τὸν θεόν, περὶ ὧν ὕστερον ἐροῦμεν.
(4)<265> Ὅθεν καὶ καταγελάσειεν ἄν τις τῶν λεγόντων Μωυσῆν λέπρᾳ κεκακωμένον
αὐτόν τε ἀπ' Αἰγύπτου φυγεῖν καὶ τῶν ἐκπεσόντων διὰ ταύτην τὴν αἰτίαν ἡγησάμενον
εἰς τὴν Χαναναίαν ἀγαγεῖν αὐτούς. <266> εἰ γὰρ τοῦτ' ἦν ἀληθές, οὐκ ἂν ἐπὶ τῇ
αὑτοῦ Μωυσῆς ἀτιμίᾳ τοιαῦτ' ἐνομοθέτησεν, οἷς εὔλογον ἦν αὐτὸν καὶ ἑτέρων
εἰσηγουμένων ἀντειρηκέναι, καὶ ταῦτα παρὰ πολλοῖς ὄντων λεπρῶν ἔθνεσι καὶ τιμῆς
ἀπολαυόντων, οὐ μόνον ὕβρεως καὶ φυγῆς ἀπηλλαγμένων, ἀλλὰ καὶ τὰς ἐπισημοτάτας
στρατείας στρατευομένων καὶ τὰς πολιτικὰς ἀρχὰς πιστευομένων καὶ εἰς ἱερὰ καὶ
ναοὺς ἐχόντων ἐξουσίαν εἰσιέναι: <267> ὥστ' οὐδὲν ἐκώλυε καὶ Μωυσῆν, εἰ τοιούτῳ
τινὶ συμπτώματι περὶ τὴν χρόαν ἢ τὸ σὺν αὐτῷ πλῆθος ἠλάττωτο, νομοθετῆσαι περὶ
αὐτῶν τὰ κάλλιστα καὶ μηδεμίαν τοιαύτην ὁρίσαι ζημίαν. <268> ἀλλὰ δῆλον μέν, ὡς
ταῦτα περὶ ἡμῶν λέγουσιν ὑπὸ βασκανίας προαγόμενοι, Μωυσῆς δὲ τούτων καθαρὸς ὢν
ἐν καθαροῖς τοῖς ὁμοφύλοις περὶ τῶν νενοσηκότων ἐνομοθέτει κατὰ τιμὴν τοῦ θεοῦ
τοῦτο ποιῶν. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ἕκαστος ὡς αὐτῷ δοκεῖ σκοπείτω.
(5)<269> Τὰς δὲ γυναῖκας ἐπειδὰν τέκωσιν εἰς τὸ ἱερὸν εἰσιέναι κεκώλυκε καὶ
θυσιῶν ἅπτεσθαι μέχρι τεσσαράκοντα ἡμερῶν, ἂν ἄρρεν τὸ τεχθὲν ᾖ: διπλασίονας γὰρ
εἶναι τὰς ἡμέρας ἐπὶ θηλυτοκίαις συμβέβηκεν. εἰσιοῦσαι μέντοι μετὰ τὴν
προειρημένην προθεσμίαν θυσίας ἐπιτελοῦσιν, ἃς οἱ ἱερεῖς πρὸς τὸν θεὸν
διανέμονται.
(6)<270> Ἂν δ' ὑπονοήσῃ μεμοιχεῦσθαί τις αὐτῷ τὴν γυναῖκα, κομίζει κριθῆς
ἀληλεσμένης ἀσσάρωνα, καὶ μίαν αὐτῆς δράκα ἐπιβαλόντες τῷ θεῷ τὸ λοιπὸν τοῖς
ἱερεῦσι διδόασιν εἰς τροφήν. τὴν δὲ γυναῖκα στήσας τις τῶν ἱερέων κατὰ τὰς
πύλας, αἱ δ' εἰσὶ τετραμμέναι πρὸς τὸν νεών, καὶ τῆς κεφαλῆς τὸ ἱμάτιον ἀφελὼν
ἐπιγράφει μὲν τοῦ θεοῦ τὴν προσηγορίαν διφθέρᾳ, <271> κελεύει δὲ ὀμνύειν μηδὲν
ἠδικηκέναι τὸν ἄνδρα, παραβᾶσαν δὲ τὸ σῶφρον τοῦ δεξιοῦ σκέλους ἔξαρθρον
γενέσθαι καὶ τὴν γαστέρα πρησθεῖσαν οὕτως ἀποθανεῖν: ἂν δ' ὑπὸ πολλοῦ τοῦ ἔρωτος
καὶ τῆς διὰ τοῦτον ζηλοτυπίας προπετῶς ὁ ἀνὴρ διὰ τὴν ὑπόνοιαν εἴη κεκινημένος,
μηνὶ δεκάτῳ γενέσθαι παιδίον ἄρρεν αὐτῇ. <272> τῶν δ' ὅρκων τελειωθέντων τῆς
διφθέρας ἀπαλείψας τοὔνομα εἰς φιάλην ἐκπιέζει, προκομίσας τε ἐκ τοῦ ἱεροῦ γῆς
εἴ τι προστύχοι καὶ καταπάσας ἐκπιεῖν δίδωσιν: ἡ δ' εἰ μὲν ἀδίκως ἐνεκλήθη,
ἐγκύμων τε γίνεται καὶ τελεσφορεῖται κατὰ τὴν γαστέρα: <273> ψευσαμένη δὲ τὸν
ἄνδρα ἐπὶ τοῖς γάμοις καὶ τὸν θεὸν ἐπὶ τοῖς ὅρκοις μετ' αἰσχύνης καταστρέφει τὸν
βίον τοῦ τε σκέλους ἐκπεσόντος αὐτῇ καὶ τὴν κοιλίαν ὑδέρου καταλαβόντος. καὶ
περὶ μὲν τῶν θυσιῶν καὶ τῆς ἁγνείας τῆς ἐπ' αὐταῖς ταῦτα Μωυσῆς τοῖς ὁμοφύλοις
προενόησε, νόμους δὲ αὐτοῖς τοιούτους ἔθετο.
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Traduction française :
[3,11] Chapitre XI.
1. Moïse, après avoir séparé la tribu de Lévi de la communauté du peuple, pour en faire une tribu sacrée, la purifia avec de l'eau de source d'un cours intarissable et avec les sacrifices que la loi prescrit dans ces circonstances d'offrir à Dieu ; et il leur confia le tabernacle et les ustensiles sacrés et tout ce qu'on avait fabriqué pour couvrir le tabernacle, afin qu'ils fissent leur service sous le commandement des prêtres ; car ces objets avaient déjà été consacrés à Dieu.
2. Au sujet des animaux, il distingua en détail ceux dont on se nourrirait et ceux, au contraire, dont on ne cesserait de s'abstenir. A ce sujet, lorsque nous aurons l'occasion d'en traiter, nous nous expliquerons tout au long, en proposant les raisons qui l'ont déterminé à nous déclarer les uns comestibles, et à nous prescrire de nous abstenir des autres. Mais le sang, il nous l'a tout a fait interdit en tant qu'aliment, car il pense qu'il est l'âme même et le souffle vital. Il nous a défendu également la consommation de la chair d'une bête morte d'elle-même, et nous a prescrit de nous abstenir de la membrane qui couvre les intestins, ainsi que du suif des chèvres, des brebis et des bœufs.
3. Il bannit de la ville ceux qui ont le corps affligé de lèpre et ceux qui ont un flux séminal surabondant. Les femmes aussi chez qui surviennent des sécrétions naturelles, il les éloigne jusqu'au septième jour ; après quoi, considérées comme pures, elles peuvent revenir dans leurs maisons. Il en est de même pour ceux qui ont enseveli un mort ; après le même nombre de jours, ils peuvent revenir au milieu des autres. Celui qui dépasse ce nombre de jours en état de souillure, la loi veut qu'il sacrifie deux agnelles, dont l'une doit être brûlée et dont l'autre est prise par les prêtres. On fait les mêmes sacrifices en cas de flux séminal : celui qui a eu un flux séminal pendant le sommeil, sera, après s'être plongé dans l'eau froide, dans la même situation que ceux qui ont cohabité légitimement avec leurs femmes. Mais les lépreux, c'est d'une façon définitive qu'il les éloigne de la ville, sans qu'ils puissent avoir commerce avec personne ; ils ne sont pas autre chose que des cadavres. Mais si quelqu'un par des prières adressées à Dieu est délivré de cette maladie et recouvre l'épiderme de la santé, il en remercie Dieu par divers sacrifices dont nous parlerons plus tard.
4. Tout cela permet de rire des gens qui prétendent que Moïse, frappé de la lèpre, dut s'enfuir lui-même de l'Égypte et, s'étant mis à la tête de tous ceux qu'on avait chassés pour le même motif, les conduisit en Chananée. Car, si c'était vrai, Moïse n'aurait pas édicté, pour sa propre humiliation, de pareilles lois, contre lesquelles il est vraisemblable qu'il eût protesté, si d'autres les avaient promulguées, surtout quand chez beaucoup de nations les lépreux jouissent des honneurs et non seulement échappent aux injures et à l'exil, mais même occupent les fonctions militaires les plus en vue, administrent les charges publiques et ont le droit de pénétrer dans les lieux saints et dans les temples. De sorte que rien n'empêchait Moïse, si ou lui ou le peuple qui l'accompagnait avait eu la peau détériorée par un accident de ce genre, d'instituer au sujet des lépreux une législation des plus favorables, sans les condamner à la moindre peine. Mais il est clair que, s'ils s'expriment ainsi sur notre compte, c'est l'esprit de dénigrement qui les y incite ; pour Moïse, c'est en homme indemne de ces choses-là, au milieu d'un peuple indemne, qu'il a fait des lois à propos de ce genre de malades, et c'est en l'honneur de Dieu qu'il en usait ainsi. D'ailleurs, sur ce sujet chacun juge comme il l'entendra.
5. Aux femmes qui ont accouché il interdit d'entrer dans le sanctuaire et de toucher à quelque chose de saint jusqu'après quarante jours, si c'est un enfant mâle ; le nombre se trouvait doublé, si c'était une fille. Mais elles y pénètrent, passé le terme précité, pour offrir des sacrifices, que les prêtres consacrent à Dieu.
6. Si quelqu'un soupçonne sa femme d'avoir commis un adultère, il apporte un assarôn d'orge moulue et, après en avoir répandu une poignée en offrande à Dieu, on en donne le reste à manger aux prêtres. Quant à la femme, un prêtre la place aux portes, qui sont tournées en face du temple et, lui enlevant son voile de la tête, il commence par écrire le nom de Dieu sur une peau et il l'invite à déclarer par serment qu'elle n'a aucun tort envers son mari, mais que, si elle a violé les bienséances, sa main droite se désarticule, que son ventre se consume et qu'elle périsse ainsi ; que si c’est par excès d’amour et conséquemment par jalousie que son mari s'est laissé entraîner témérairement à la soupçonner, qu'il lui naisse au dixième mois un enfant mâle. Ces serments achevés, après avoir effacé le nom de Dieu de la peau, il la délaye dans une coupe, puis, prenant un peu de terre du sanctuaire, ce qu'il trouve sous la main, il l'y répand et le lui donne à boire. Alors, si elle a été injustement incriminée, elle devient enceinte et le fruit de ses entrailles parvient à terme ; mais, si elle a trompé son mari dans son mariage et Dieu dans son serment, elle pérît d'une mort ignominieuse, sa cuisse se déjetant et l'hydropisie gagnant ses entrailles. Voilà au sujet des sacrifices et de la purification qui s'y rapporte, ce que Moïse prescrivit à ceux de son peuple et voilà les lois qu'il leur a données.
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