HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre III

Chapitre 4

  Chapitre 4

[3,4] CHAP. IV. (1)<66> Τῇ δ' ὑστεραίᾳ θεασάμενος Ῥαγουῆλος τὸν Μωυσῆν ἐν ὄχλῳ πραγμάτων ὄντα: διέλυε γὰρ τὰς δίκας τοῖς δεομένοις πάντων ἐπ' αὐτὸν βαδιζόντων καὶ μόνως ἂν τοῦ δικαίου τυχεῖν ἡγουμένων, εἰ διαιτητὴς αὐτοῖς οὗτος γένοιτο: <67> καὶ γὰρ τοῖς ἡττωμένοις κοῦφον ἐδόκει τὸ λείπεσθαι κατὰ δικαιοσύνην οὐ κατὰ πλεονεξίαν αὐτὸ πάσχειν νομίζουσι: τότε μὲν ἡσυχίαν ἦγε μὴ βουλόμενος ἐμποδίζειν τοῖς ἀρετῇ χρῆσθαι τοῦ στρατηγοῦ θέλουσι, παυσάμενον δὲ τοῦ θορύβου παραλαβὼν καὶ συμμονωθεὶς ἀνεδίδασκεν δεῖ ποιεῖν. <68> καὶ συνεβούλευε τῆς μὲν ἐπὶ τοῖς ἥττοσι ταλαιπωρίας ἑτέροις ἐκστῆναι, περὶ δὲ τῶν μειζόνων καὶ τῆς σωτηρίας τοῦ πλήθους ἔχειν τὴν πρόνοιαν αὐτόν: δικάσαι μὲν γὰρ ἀγαθοὺς κἂν ἄλλους Ἑβραίων εὑρεθῆναι, φροντίσαι δὲ τοσούτων μυριάδων σωτηρίας οὐκ ἄλλον τινὰ δύνασθαι μὴ Μωυσῆν γενόμενον. <69> “αἰσθανόμενος οὖν τῆς ἀρετῆς, φησί, σαυτοῦ καὶ οἷος γέγονας ἐπὶ τῷ τὸν λαὸν ὑπουργῶν τῷ θεῷ σώζειν τὴν μὲν τῶν ἐγκλημάτων δίαιταν ἐπίτρεψον αὐτοῖς ποιεῖσθαι καὶ ἐπ' ἄλλων, σὺ δὲ πρὸς μόνῃ τῇ τοῦ θεοῦ θεραπείᾳ κατέχων σεαυτὸν διατέλει ζητῶν οἷς ἂν τὸ πλῆθος ἀπαλλάξειας τῆς νῦν ἀπορίας. <70> ὑποθήκαις δὲ ταῖς ἐμαῖς περὶ τῶν ἀνθρωπίνων χρησάμενος τὸν στρατὸν ἐξετάσεις ἀκριβῶς καὶ κατὰ μυρίους τούτων κεκριμένους ἄρχοντας ἀποδείξεις, εἶτα κατὰ χιλίους, διαιρήσεις δὲ μετ' αὐτοὺς εἰς πεντακοσίους, καὶ πάλιν εἰς ἑκατόν, εἶτ' εἰς πεντήκοντα. <71> ἄρχοντάς τε ἐπὶ τούτοις τάξεις, οἳ κατὰ τριάκοντα μερισθέντας διακοσμήσουσι καὶ κατὰ εἴκοσι καὶ κατὰ δέκα συναριθμουμένους, ἔστω δέ τις ἐπὶ τούτοις εἷς τὴν προσηγορίαν ἀπὸ τοῦ τῶν ἀρχομένων ἀριθμοῦ λαμβάνων, δοκιμασθέντες ὑπὸ τοῦ πλήθους παντὸς εἶναι ἀγαθοὶ καὶ δίκαιοι, <72> οἳ περί τε τῶν διαφόρων αὐτοῖς κρινοῦσι κἂν τι μεῖζον ἐπὶ τοὺς ἐν ἀξιώματι τὴν περὶ τούτου διάγνωσιν ἐπανοίσουσιν, ἂν δὲ κἀκείνους διαφύγῃ τὸ περὶ τοῦ πράγματος δύσκολον, ἐπὶ σὲ τοῦτο ἀναπέμψουσιν: ἔσται γὰρ οὕτως ἀμφότερα: καὶ τῶν δικαίων Ἑβραῖοι τεύξονται καὶ σὺ τῷ θεῷ προσεδρεύων εὐμενέστερον ἂν ποιήσειας αὐτὸν τῷ στρατῷ. (2)<73> Ταῦτα Ῥαγουήλου παραινέσαντος Μωυσῆς ἀσμένως προσήκατο τὴν συμβουλίαν καὶ ποιεῖ κατὰ τὴν ὑποθήκην τὴν ἐκείνου τοῦ τρόπου τὴν ἐπίνοιαν οὐκ ἀποκρυψάμενος οὐδὲ σφετερισάμενος αὐτήν, ἀλλὰ ποιήσας φανερὸν τὸν ἐξευρηκότα τῷ πλήθει. <74> κἀν τοῖς βιβλίοις δὲ Ῥαγουῆλον ἔγραψεν ὡς εὑρηκότα τὴν διάταξιν τὴν προειρημένην, καλῶς ἔχειν ἡγούμενος τἀληθῆ μαρτυρεῖν τοῖς ἀξίοις, εἰ καὶ δόξαν ἔμελλε φέρειν ἐπιγραφομένῳ τὰ ὑπὸ ἄλλων εὑρημένα, ὥστε τὴν Μωυσέος ἀρετὴν κἀκ τούτου καταμαθεῖν. ἀλλὰ περὶ μὲν ταύτης εὐκαίρως ἐν ἄλλοις τῆς γραφῆς δηλώσομεν. [3,4] Chapitre IV. 1. Le lendemain, Ragouël aperçoit Moïse au milieu du tumulte des affaires ; il tranchait, en effet, les différends de tous ceux qui le lui demandaient, car tous venaient à lui, pensant que le seul moyen d'obtenir justice, c'était de l'avoir, lui, pour arbitre ; et aux vaincus mêmes la défaite semblait légère, persuadés qu'elle était due à la justice et non à la cupidité. Sur le moment, Ragouël garde le silence, ne voulant empêcher personne d'avoir recours aux talents du chef, mais, une fois le tumulte apaisé, il le prend à part, et, demeuré seul avec lui, il lui enseigne ce qu'il doit faire. Il lui conseille de laisser à d'autres le tracas des petites affaires et de garder toute sa vigilance pour les plus importantes et pour le salut du peuple ; pour ce qui était de juger, d'autres Hébreux s'en trouveraient capables ; mais, quant à veiller à la sécurité de tant de myriades d'hommes, nul autre ne le pourrait qu'un Moïse. « Ainsi conscient de ton mérite, dit-il, et du rôle que tu as joué en concourant avec Dieu au salut du peuple, laisse à d'autres le soin d'arbitrer les contestations : toi, consacre-toi sans cesse au seul culte de Dieu en cherchant les moyens de tirer le peuple de son dénuement actuel. Suivant mes avis sur les affaires humaines, tu dénombreras l'armée soigneusement et tu la diviseras par groupes de dix mille hommes, auxquels tu désigneras des chefs choisis, puis par groupes de mille. Ensuite tu les diviseras en groupes de cinq cents, puis de cent, puis de cinquante... Ces groupes auront des chefs qui tiendront leur titre du nombre d'hommes qu'ils commanderont ; ils seront reconnus partout le peuple pour des gens de bien et des hommes justes, et connaîtront des différends des gens de leur groupe. Pour les affaires plus importantes, ils en référeront, au sujet de la décision à prendre, aux magistrats plus élevés ; et, si à ceux-ci également les difficultés de l'affaire échappent, c'est à toi qu'ils la renverront. Il en résultera ainsi deux choses : les Hébreux obtiendront justice, et toi, par ton commerce assidu avec Dieu, tu le rendras plus propice à l'armée ». 2. Ragouël l'ayant ainsi exhorté, Moïse accepte avec plaisir ses avis et fait tout conformément à son plan, sans dissimuler l'origine d'une telle mesure et sans s’en approprier le mérite, mais en désignant clairement l'inventeur au peuple. Même il a inscrit dans les livres le nom de Ragouël comme l'inventeur de ladite organisation, estimant qu'on fait bien de rendre un fidèle témoignage au mérite, quelque gloire que puissent rapporter à celui qui les enregistre à son compte les inventions d'autrui ; c'est ainsi qu'on peut connaître jusqu'en ce trait les vertus de Moïse. Mais nous aurons d'excellentes occasions de parler de ces vertus dans d'autres passages de notre ouvrage.


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Dernière mise à jour : 26/03/2010