HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre III

Chapitre 15

  Chapitre 15

[3,15] CHAP. XV. (1)<311> Μωυσῆς δὲ θαρρήσας πάρεισιν εἰς τὸ πλῆθος καὶ τὸν θεὸν ἐδήλου κινηθέντα ὑπὸ τῆς ὕβρεως αὑτῷ λήψεσθαι τιμωρίαν, οὐκ ἀξίαν μὲν τῶν ἁμαρτημάτων, οἵαν δὲ οἱ πατέρες ἐπὶ νουθεσίᾳ τοῖς τέκνοις ἐπιφέρουσι. <312> παρελθόντι γὰρ εἰς τὴν σκηνὴν αὐτῷ καὶ περὶ τῆς μελλούσης ὑπ' αὐτῶν ἀπωλείας ἀποκλαιομένῳ τὸν θεὸν ὑπομνῆσαι μέν, ὅσα παθόντες ἐξ αὐτοῦ καὶ πηλίκων εὐεργεσιῶν μεταλαβόντες ἀχάριστοι πρὸς αὐτὸν γένοιντο, ὅτι τε τῇ νῦν τῶν κατασκόπων ὑπαχθέντες δειλίᾳ τοὺς ἐκείνων λόγους ἀληθεστέρους τῆς ὑποσχέσεως ἡγήσαντο τῆς αὐτοῦ. <313> καὶ διὰ ταύτην τὴν αἰτίαν οὐκ ἀπολεῖ μὲν ἅπαντας οὐδ' ἐξαφανίσει τὸ γένος αὐτῶν, πάντων μᾶλλον ἀνθρώπων ἔσχε διὰ τιμῆς, τὴν μέντοι Χαναναίαν οὐ παρέξειν γῆν αὐτοῖς λαβεῖν οὐδὲ τὴν ἀπ' αὐτῆς εὐδαιμονίαν, <314> ἀνεστίους δὲ ποιήσειν καὶ ἀπόλιδας ἐπὶ τῆς ἐρημίας ἐπ' ἔτη τεσσαράκοντα καταβιῶναι τῆς παρανομίας ποινὴν ταύτην ἐκτίνοντας: παισὶ μέντοι τοῖς ὑμετέροις παραδώσειν τὴν γῆν ὑπέσχετο κἀκείνους τῶν ἀγαθῶν, ὧν ἑαυτοῖς ὑπὸ ἀκρασίας ἐφθονήσατε μετασχεῖν, ποιήσειν δεσπότας.” (2)<315> Ταῦτα δὲ Μωυσέος κατὰ τὴν τοῦ θεοῦ γνώμην διαλεχθέντος ἐν λύπῃ καὶ συμφορᾷ τὸ πλῆθος ἐγένετο, καὶ τὸν Μωυσῆν παρεκάλει καταλλάκτην αὐτῶν γενέσθαι πρὸς τὸν θεὸν καὶ τῆς ἄλης τῆς κατὰ τὴν ἐρημίαν ἀπαλλάξαντα πόλεις αὐτοῖς παρασχεῖν. δ' οὐκ ἔφασκε τὸν θεὸν τοιαύτην πεῖραν προσήσεσθαι, μὴ γὰρ κατὰ κουφότητα προαχθῆναι τὸν θεὸν ἀνθρωπίνην εἰς τὴν ὀργὴν τὴν πρὸς αὐτοὺς ἀλλὰ γνώμῃ καταψηφισάμενον αὐτῶν. <316> οὐ δεῖ δὲ ἀπιστεῖν, εἰ Μωυσῆς εἷς ἀνὴρ ὢν τοσαύτας μυριάδας ὀργιζομένας ἐπράυνε καὶ μετήγαγε πρὸς τὸ ἥμερον: γὰρ θεὸς αὐτῷ συμπαρὼν ἡττᾶσθαι τοῖς λόγοις αὐτοῦ τὸ πλῆθος παρεσκεύαζε, καὶ πολλάκις παρακούσαντες ἀσύμφορον ἑαυτοῖς τὴν ἀπείθειαν ἐπέγνωσαν ἐκ τοῦ συμφορᾷ περιπεσεῖν. (3)<317> Θαυμαστὸς δὲ τῆς ἀρετῆς ἀνὴρ καὶ τῆς ἰσχύος τῆς τοῦ πιστεύεσθαι περὶ ὧν ἂν εἴπῃ οὐ παρ' ὃν ἔζη χρόνον ὑπῆρξε μόνον, ἀλλὰ καὶ νῦν: ἔστι γοῦν οὐδεὶς Ἑβραίων, ὃς οὐχὶ καθάπερ παρόντος αὐτοῦ καὶ κολάσοντος ἂν ἀκοσμῇ πειθαρχεῖ τοῖς ὑπ' αὐτοῦ νομοθετηθεῖσι, κἂν λαθεῖν δύνηται. <318> καὶ πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα τεκμήρια τῆς ὑπὲρ ἄνθρωπόν ἐστι δυνάμεως αὐτοῦ, ἤδη δέ τινες καὶ τῶν ὑπὲρ Εὐφράτην μηνῶν ὁδὸν τεσσάρων ἐλθόντες κατὰ τιμὴν τοῦ παρ' ἡμῖν ἱεροῦ μετὰ πολλῶν κινδύνων καὶ ἀναλωμάτων καὶ θύσαντες οὐκ ἴσχυσαν τῶν ἱερῶν μεταλαβεῖν Μωυσέος ἀπηγορευκότος ἐπί τινι τῶν οὐ νομιζομένων οὐδ' ἐκ τῶν πατρίων ἡμῖν αὐτοῖς συντυχόντων. <319> καὶ οἱ μὲν μηδὲ θύσαντες, οἱ δὲ ἡμιέργους τὰς θυσίας καταλιπόντες, πολλοὶ δ' οὐδ' ἀρχὴν εἰσελθεῖν εἰς τὸ ἱερὸν δυνηθέντες ἀπίασιν ὑπακούειν τοῖς Μωυσέος προστάγμασι μᾶλλον ποιεῖν τὰ κατὰ βούλησιν τὴν ἑαυτῶν προτιμῶντες, καὶ τὸν ἐλέγξοντα περὶ τούτων αὐτοὺς οὐ δεδιότες, ἀλλὰ μόνον τὸ συνειδὸς ὑφορώμενοι. <320> οὕτως νομοθεσία τοῦ θεοῦ δοκοῦσα τὸν ἄνδρα πεποίηκε τῆς αὐτοῦ φύσεως κρείττονα νομίζεσθαι. οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τοῦδε τοῦ πολέμου μικρὸν ἔμπροσθεν Κλαυδίου Ῥωμαίων ἄρχοντος Ἰσμαήλου δὲ παρ' ἡμῖν ἀρχιερέως ὄντος, καὶ λιμοῦ τὴν χώραν ἡμῶν καταλαβόντος, ὡς τεσσάρων δραχμῶν πωλεῖσθαι τὸν ἀσσάρωνα, <321> κομισθέντος ἀλεύρου κατὰ τὴν ἑορτὴν τῶν ἀζύμων εἰς κόρους ἑβδομήκοντα, μέδιμνοι δὲ οὗτοι Σικελοὶ μέν εἰσιν εἷς καὶ τριακόσιοι Ἀττικοὶ δὲ τεσσαράκοντα εἷς, οὐδεὶς ἐτόλμησε τῶν ἱερέων κρίμνον ἓν φαγεῖν τοσαύτης ἀπορίας τὴν γῆν κατεχούσης, δεδιὼς τὸν νόμον καὶ τὴν ὀργήν, ἣν καὶ ἐπὶ ἀνεξελέγκτοις ἀεὶ τὸ θεῖον τοῖς ἀδικήμασιν ἔχει. <322> ὥστ' οὐ δεῖ θαυμάζειν περὶ τῶν τότε πεπραγμένων, ὁπότε καὶ μέχρι τοῦ νῦν τὰ καταλειφθέντα ὑπὸ Μωυσέος γράμματα τηλικαύτην ἰσχὺν ἔχει, ὥστε καὶ τοὺς μισοῦντας ἡμᾶς ὁμολογεῖν, ὅτι καὶ τὴν πολιτείαν ἡμῖν καταστησάμενός ἐστι θεὸς διὰ Μωυσέος καὶ τῆς ἀρετῆς τῆς ἐκείνου. ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ὡς αὐτῷ τινι δοκεῖ διαλήψεται. [3,15] Chapitre XV. 1. Moïse, encouragé, s'approche du peuple et annonce que Dieu, ému de leurs injures, leur fera subir une punition, non pas sans doute proportionnée à leurs fautes, mais telle que les pères en infligent à leurs enfants pour les remettre à la raison. Comme il était entré, en effet, dans le tabernacle et qu'il suppliait Dieu de détourner la destruction que le peuple allait attirer sur lui, Dieu lui avait rappelé d'abord comment, après tout ce qu'il avait fait pour eux, après tant de bienfaits reçus de lui, ils en étaient venus à ne lui témoigner que de l'ingratitude ; comment, à présent, entraînés par la lâcheté des explorateurs, ils avaient jugé leurs rapports plus véridiques que sa propre promesse ; et voilà pourquoi, sans toutefois les perdre tous, sans anéantir entièrement leur race, dont il faisait plus de cas que du reste des humains, cependant il ne leur permettrait pas à eux de s'emparer du pays de Chanaan, et de jouir de sa prospérité. Il les forcerait, sans foyer, sans patrie, de végéter pendant quarante ans dans le désert, en expiation de leurs péchés. « Cependant à nos enfants, dit-il, il promet de donner ce pays et de les faire maîtres de tout ce dont vous vous êtes privés vous-mêmes, faute d'empire sur vous. » 2. Quand Moïse leur eut ainsi parlé selon la pensée de Dieu, le peuple fut en proie au chagrin et à la douleur, et supplia Moïse de le réconcilier avec Dieu, et, les arrachant à cette vie vagabonde à travers le désert, de leur donner des villes. Mais il déclara que Dieu n'autoriserait pas pareille tentative : car ce n'était pas à la légère, comme les hommes, que Dieu avait été porté à se courroucer contre eux ; il avait pris une décision bien réfléchie à leur endroit. On ne doit pas juger invraisemblable que Moïse, à lui seul, ait calmé tant de myriades d'hommes en fureur et les fit amener à plus de mansuétude ; c'est que Dieu, qui l'assistait, prépara le peuple à se laisser convaincre par ses paroles et que souvent, après avoir désobéi, ils se persuadaient de l'inutilité de leur rébellion {par les aventures fâcheuses où ils étaient précipités}. 3. L'admiration que ce grand homme excitait par ses vertus et la puissance persuasive de ses discours, il ne l’inspira pas seulement à l'époque où il vécut, il en est digne encore aujourd'hui. Certes, il n'est pas un Hébreu qui n'obéisse, comme s'il était encore là et qu’il dût le châtier d'un manquement, aux lois que Moïse a promulguées, même s'il pouvait les violer en cachette. Et il est bien d'autres témoignages de sa puissance surhumaine : naguère quelques habitants d'au-delà de l'Euphrate, après un voyage de quatre mois entrepris par vénération pour notre temple, effectué au prix de beaucoup de dangers et de dépenses, ayant offert des sacrifices, ne purent pas prendre leur part des chairs sacrées, parce que Moïse, les a interdites à ceux qui n'ont pas nos lois ou qui ne sont pas en rapport avec nous par les usages de leurs pères. Les uns alors, sans avoir offert aucun sacrifice, les autres, laissant là leurs sacrifices à moitié accomplis, la plupart ne pouvant même d'aucune façon pénétrer dans le temple, s'en retournèrent, aimant mieux se conformer aux prescriptions de Moïse que d'agir selon leur propre désir, d'ailleurs, ne craignant pas que personne vint leur rien reprocher à ce sujet, mais redoutant seulement leur propre conscience. Ainsi cette législation qui parut émaner de Dieu eut pour effet de faire paraître cet homme encore plus grand que nature. Mais, bien mieux encore, un peu avant la guerre récente, quand Claude gouvernait les Romains et quand Ismaël(os) était grand-prêtre chez nous, la famine ayant sévi dans notre pays, au point qu'un assarôn se vendait quatre drachmes, et qu'on avait apporté pour la fête des azymes 70 cors de larme - ce qui fait 31 (?) médimnes siciliens, ou 41 attiques -, aucun des prêtres n'osa consommer un seul pain, alors qu'un tel dénuement pesait sur le pays, par crainte de la loi et du courroux que montre toujours la divinité même pour des péchés qui échappent à tout contrôle. Ainsi il ne faut pas s'étonner de ce qui s'accomplit alors, quand jusqu'à notre époque les écrits laissés par Moïse ont une telle autorité que les ennemis eux-mêmes conviennent que notre constitution a été établie par Dieu même par l'entremise de Moïse et de ses vertus. Au reste sur ce sujet que chacun se fasse l'opinion qu'il lui plaira.


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Dernière mise à jour : 26/03/2010