HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs contre les Romains, livre III

Chapitre 7c

  Chapitre 7c

[3,7c] (10)<171> Ἐγειρομένου δὲ τοῦ χώματος ἤδη καὶ ταῖς ἐπάλξεσιν ὅσον οὔπω πλησιάζοντος δεινὸν Ἰώσηπος νομίσας, εἰ μηδὲν ἀντιμηχανήσαιτο τῇ πόλει σωτήριον, συναθροίζει τέκτονας καὶ τὸ τεῖχος ἐκέλευσεν ὑψοῦν. <172> Τῶν δ' ἀδύνατον εἶναι φαμένων οἰκοδομεῖν τοσούτοις βέλεσι βαλλομένους, σκέπην αὐτοῖς ἐπινοεῖ τοιάνδε· <173> δρυφάκτους πήξασθαι κελεύσας ἐμπετάσαι τε βύρσας νεοδόρους βοῶν, ὡς ἀναδέχοιντο μὲν τοὺς ἀπὸ τῶν πετροβόλων λίθους κολπούμεναι, περιολισθάνοι δὲ ἀπ' αὐτῶν καὶ τὰ λοιπὰ βέλη καὶ τὸ πῦρ ὑπὸ τῆς ἰκμάδος εἴργοιτο, προανίστησιν τῶν τεκτόνων. <174> Ὑφ' οἷς ἀσφαλῶς ἐργαζόμενοι δι' ἡμέρας τε καὶ νυκτὸς τὸ τεῖχος ἤγειραν εἰς εἴκοσι πήχεις τὸ ὕψος, καὶ συχνοὺς μὲν πύργους ἐνῳκοδόμησαν αὐτῷ, καρτερὰν δὲ ἔπαλξιν ἐφηρμόσαντο. <175> Τοῦτο τοῖς Ῥωμαίοις ἤδη τῆς πόλεως ἐντὸς οἰομένοις εἶναι πολλὴν ἐποίησεν ἀθυμίαν, καὶ πρός τε τὴν ἐπίνοιαν τοῦ Ἰωσήπου καὶ τὸ παράστημα τῶν ἐπὶ τῆς πόλεως κατεπλάγησαν. (11)<176> Οὐεσπασιανὸς δὲ καὶ πρὸς τὸ πανοῦργον τοῦ στρατηγήματος καὶ πρὸς τὰς τόλμας παρωξύνετο τῶν Ἰωταπατηνῶν· <177> πάλιν γὰρ ἀναθαρσήσαντες ἐπὶ τῷ τειχισμῷ τοῖς Ῥωμαίοις ἐπεξέθεον, καὶ καθ' ἡμέραν ἐγίνοντο συμπλοκαὶ κατὰ λόχους ἐπίνοιά τε λῃστρικὴ πᾶσα καὶ τῶν προστυχόντων ἁρπαγαὶ καὶ τῶν ἄλλων ἔργων πυρπολήσεις, <178> ἕως Οὐεσπασιανὸς ἀναπαύσας τὴν στρατιὰν μάχης διέγνω προσκαθεζόμενος σπάνει τῶν ἐπιτηδείων αἱρεῖν τὴν πόλιν· <179> γὰρ ἀναγκαζομένους ταῖς ἀπορίαις ἱκετεύσειν αὐτὸν μέχρι παντὸς ἀπαυθαδισαμένους διαφθαρήσεσθαι λιμῷ. <180> Πολύ τε ῥᾴοσιν αὐτοῖς ἠξίου χρήσεσθαι κατὰ τὴν μάχην, εἰ διαλιπὼν αὖθις ἐκτετρυχωμένοις ἐπιπέσοι. Φρουρεῖν δὴ πάσας αὐτῶν ἐκέλευσεν τὰς ἐξόδους. (12)<181> Τοῖς δὲ σίτου μὲν πλῆθος ἦν ἔνδον καὶ τῶν ἄλλων πλὴν ἁλὸς ἁπάντων, ἔνδεια δὲ ὕδατος ὡς ἂν πηγῆς μὲν οὐκ οὔσης κατὰ τὴν πόλιν, τῷ δ' ὀμβρίῳ διαρκουμένων τῶν ἐν αὐτῇ· σπάνιον δ' εἴ ποτε τὸ κλίμα θέρους ὕεται. <182> Καὶ κατὰ ταύτην τὴν ὥραν πολιορκουμένων ἀθυμία δεινὴ πρὸς τὴν τοῦ δίψους ἐπίνοιαν ἦν, ἀσχαλλόντων ἤδη ὡς καθάπαν ἐπιλελοιπότος ὕδατος· <183> γὰρ Ἰώσηπος τήν τε πόλιν ὁρῶν τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων εὔπορον καὶ τὰ φρονήματα γενναῖα τῶν ἀνδρῶν, βουλόμενός τε παρ' ἐλπίδα τοῖς Ῥωμαίοις ἐκτεῖναι τὴν πολιορκίαν, μέτρῳ τὸ ποτὸν αὐτοῖς διένειμεν εὐθέως. <184> Οἱ δὲ τὸ ταμιεύεσθαι χαλεπώτερον ἐνδείας ὑπελάμβανον, καὶ τὸ μὴ αὐτεξούσιον αὐτῶν πλέον ἐκίνει τὴν ὄρεξιν, καὶ καθάπερ εἰς ἔσχατον ἤδη δίψους προήκοντες ἀπέκαμνον. Διακείμενοι δὲ οὕτως οὐκ ἐλάνθανον τοὺς Ῥωμαίους· <185> ἀπὸ γὰρ τοῦ κατάντους ἑώρων αὐτοὺς ὑπὲρ τὸ τεῖχος ἐφ' ἕνα συρρέοντας τόπον καὶ μετρουμένους τὸ ὕδωρ, ἐφ' ὃν καὶ τοῖς ὀξυβελέσιν ἐξικνούμενοι πολλοὺς ἀνῄρουν. (13)<186> Καὶ Οὐεσπασιανὸς μὲν οὐκ εἰς μακρὰν τῶν ἐκδοχείων κενωθέντων ἤλπιζεν ὑπὸ τῆς ἀνάγκης αὐτῷ παραδοθήσεσθαι τὴν πόλιν· <187> δὲ Ἰώσηπος κλάσαι τὴν ἐλπίδα ταύτην αὐτῷ προαιρούμενος ἐμβρέξαι κελεύει πλείστους τὰ ἱμάτια καὶ κατακρεμάσαι περὶ τὰς ἐπάλξεις, ὥστε περιρρεῖσθαι πᾶν ἐξαπίνης τὸ τεῖχος. <188> Πρὸς τοῦτ' ἀθυμία τῶν Ῥωμαίων καὶ κατάπληξις ἦν θεασαμένων εἰς χλεύην τοσοῦτον παραναλίσκοντας ὕδατος οὓς οὐδὲ ποτὸν ἔχειν ὑπελάμβανον, ὥστε καὶ τὸν στρατηγὸν ἀπογνόντα τὴν δι' ἐνδείας ἅλωσιν τρέπεσθαι πάλιν πρὸς ὅπλα καὶ βίαν. <189> δὴ τοῖς Ἰουδαίοις δι' ἐπιθυμίας ἦν· ἀπεγνωκότες γὰρ ἑαυτοὺς καὶ τὴν πόλιν πρὸ λιμοῦ καὶ δίψης τὸν ἐν πολέμῳ θάνατον ᾑροῦντο. (14)<190> μέντοι γε Ἰώσηπος πρὸς τῷδε τῷ στρατηγήματι καὶ ἕτερον ἐπενόησεν εἰς περιουσίαν αὐτῷ· <191> Διά τινος χαράδρας δυσβάτου καὶ διὰ τοῦθ' ὑπὸ τῶν φυλάκων ἀμελουμένης κατὰ τὰ πρὸς δύσιν μέρη τῆς φάραγγος ἐκπέμπων τινὰς γράμματά τε πρὸς οὓς ἠβούλετο τῶν ἔξω Ἰουδαίων διεπέμψατο καὶ παρ' αὐτῶν ἐλάμβανεν, παντός τε ἐπιτηδείου τῶν ἀνὰ τὴν πόλιν ἐπιλελοιπότων εὐπόρησεν, <192> ἕρπειν τὰ πολλὰ παρὰ τὰς φυλακὰς κελεύσας τοῖς ἐξιοῦσιν καὶ τὰ νῶτα καλύπτειν νάκεσιν, ὡς εἰ καὶ κατίδοι τις αὐτοὺς νύκτωρ, φαντασίαν παρέχοιεν κυνῶν, μέχρι συναισθόμενοι τὴν ἐπίνοιαν οἱ φρουροὶ περιίσχουσιν τὴν χαράδραν. [3,7c] 10. <171> Cependant les terrassements s'élevaient et atteignaient presque la hauteur du parapet ; Josèphe jugea honteux de ne pas s'ingénier à découvrir quelque moyen de salut pour la ville. Il rassembla donc des ouvriers et leur commanda de surélever le rempart. Comme ces hommes déclaraient ne pouvoir pas travailler sous une pareille grêle de projectiles, il imagina pour eux la protection suivante : on planta dans la muraille de gros pieux recouverts de peaux de bœufs fraîchement écorchés dont les plis arrêtaient les boulets lancés par les pierriers, tandis que les autres projectiles glissaient sur leurs surfaces et que leur humidité éteignait la flamme des brandons. A l'abri de ce masque, les ouvriers, travaillant en sûreté jour et nuit, surélevèrent la muraille jusqu'à une hauteur de vingt coudées et la fortifièrent de tours nombreuses ainsi que d'un robuste parapet. Les Romains, qui se croyaient déjà maîtres de la place, éprouvèrent à cette vue un grand découragement. L'invention de Josèphe et la constance des habitants les frappèrent de stupeur. 11. <176> Vespasien ne fut pas moins irrité par l'habileté de ce stratagème et l'audace des gens de Jotapata, car ceux-ci, enhardis par leur nouvelle fortification, recommençaient leurs sorties contre les Romains. Tous les jours de petits détachements venaient attaquer les assiégeants, mettant en oeuvre toutes les ruses des brigands, pillant ce qu'ils trouvaient sur leur chemin et mettant le feu aux autres <45> ouvrages. Tant et si bien que Vespasien, arrêtant le combat, rappela ses troupes et résolut d'établir le blocus et de prendre la ville par la famine. Il pensait que de deux choses l'une : ou les défenseurs, poussés à bout par leurs privations, demanderaient grâce, ou bien, préservant dans leur arrogance, ils périraient de faim. D'ailleurs, s'il fallait en revenir aux mains, on triompherait d’eux bien plus facilement lorsque, après quelque intervalle, on tomberait sur des adversaires exténués. Il ordonna donc de garder soigneusement toutes les issues de la place. 12. <181> Les assiégés avaient abondance de blé et de toutes les autres choses nécessaires, le sel excepté, mais ils manquaient d'eau parce que, n'y ayant point de source dans la ville, les habitants s’étaient réduits à l'eau de pluie : or, dans cette région, il pleut rarement pendant l'été, qui est précisément le temps ou ils se trouvaient assiégés. A la pensée de la soif menaçante, un cruel découragement les prenait et déjà ils s'indignaient comme si l'eau fût venue complètement à manquer. En effet, Josèphe, voyant l'abondance des autres subsistances et le bon esprit des gens de guerre, désireux d'ailleurs de prolonger le siège beaucoup plus que les Romains ne s'y attendaient, avait dès le début ordonné de distribuer l'eau par mesure. Ce rationnement paraissait aux habitants plus dur que la disette même. Plus on contraignait leur liberté, plus ils avaient envie de boire, et ils se démoralisaient comme s'ils en étaient venus déjà aux dernières angoisses de la soif. Les Romains ne purent ignorer cet état d'esprit : de la colline où ils étaient campés, ils voyaient par delà le rempart les Juifs s'assembler en un même lieu où on leur donnait de l'eau par mesure. Ils dirigèrent même sur cet endroit le tir de leurs catapultes et tuèrent bon nombre d'ennemis. 13. <186> Vespasien comptait bien qu'avant peu l'eau des citernes serait épuisée et la ville réduite à capituler. Mais Josèphe, pour lui ôter cette espérance, fit suspendre aux créneaux une quantité d'habits tout dégouttants d'eau, de manière que la muraille entière se mit à ruisseler. Ce spectacle surprit et consterna les Romains. Ainsi ces hommes qu'ils croyaient manquer d'eau, même pour soutenir leur vie, ils les voyaient en faire une telle profusion pour une simple bravade <46> ! Le général lui-même, n'osant plus se flatter de prendre la place par la famine, revint à l'emploi du fer et de la force. C'était là ce que souhaitaient les Juifs, car, voyant leur perte et celle de la ville assurées, ils aimaient mieux mourir les armes à la main que par la faim et la soif. 14. <190> Après ce stratagème, Josèphe en conçut un autre pour se procurer des vivres en abondance. Il y avait du côté de l'ouest un sentier en ravin d'accès difficile et, pour cette raison, négligé par les postes ennemis, qui permettait de franchir le vallon d'enceinte. En empruntant ce passage, Josèphe réussit à faire parvenir des messages à certains Juifs en dehors de la ville et à en recevoir des nouvelles. Par ce moyen aussi il se réapprovisionna en abondance de toutes les choses nécessaires qui commençaient à manquer. Les messagers qui exécutaient ces sorties avaient ordre de marcher à quatre pattes en longeant les sentinelles et de s'envelopper de peaux de manière que, si on les apercevait de nuit, on les prît pour des chiens. Toutefois, les gardes ennemis finirent par découvrir la ruse et barrèrent le ravin.


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Dernière mise à jour : 16/11/2006