HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVIII

Chapitre 6

  par. 6

[18,6,6] (6)<179> Διὰ μὲν δὴ τάδε καὶ Εὔτυχος ἀκροάσεώς τε οὐκ ἐτύγχανε· καὶ δεσμοῖς ἐνείχετο. Χρόνου δὲ ἐγγενομένου Τιβέριός τε ἐκ τῶν Καπρεῶν εἰς Τουσκουλανὸν παραγίνεται ὅσον ἀπὸ σταδίων ἑκατὸν τῆς Ῥώμης, καὶ Ἀγρίππας ἀξιοῖ τὴν Ἀντωνίαν διαπράξασθαι γενέσθαι τῷ Εὐτύχῳ τὴν ἀκρόασιν ἐφ' οἷστισι τὴν κατηγορίαν ποιοῖτο αὐτοῦ. <180> Τιμία δὲ ἦν Ἀντωνία Τιβερίῳ εἰς τὰ πάντα συγγενείας τε ἀξιώματι, Δρούσου γὰρ ἦν ἀδελφοῦ αὐτοῦ γυνή, καὶ ἀρετῇ τοῦ σώφρονος· νέα γὰρ χηρεύειν παρέμεινεν γάμῳ τε ἀπεῖπεν τῷ πρὸς ἕτερον καίπερ τοῦ Σεβαστοῦ κελεύοντός τινι γαμεῖσθαι, καὶ λοιδοριῶν ἀπηλλαγμένον διεσώσατο αὐτῆς τὸν βίον. <181> Ἰδίᾳ τε εὐεργέτις ἦν εἰς τὰ μέγιστα τοῦ Τιβερίου· ἐπιβουλῆς γὰρ μεγάλης συστάσης ἐπ' αὐτὸν ὑπὸ Σηιάνου φίλου τε ἀνδρὸς καὶ δύναμιν ἐν τῷ τότε μεγίστην ἔχοντος διὰ τὸ τῶν στρατευμάτων εἶναι ἡγεμονίαν αὐτῷ, καὶ τῆς τε βουλῆς οἱ πολλοὶ καὶ τῶν ἀπελευθέρων προσέθεντο καὶ τὸ στρατιωτικὸν διέφθαρτο, προυκοπτέν τε ἐπιβουλὴ ἐπὶ μέγα κἂν ἐπέπρακτο Σηιάνῳ τὸ ἔργον μὴ τῆς Ἀντωνίας τόλμῃ χρησαμένης σοφωτέρᾳ τῆς Σηιάνου κακουργίας. <182> Ἐπεὶ γὰρ μανθάνει τὰ ἐπὶ τῷ Τιβερίῳ συντεθειμένα, γράφει πρὸς αὐτὸν τὰ πάντα ἀκριβῶς καὶ Πάλλαντι ἐπιδοῦσα τὰ γράμματα τῷ πιστοτάτῳ τῶν δούλων αὐτῆς ἐκπέμπει πρὸς Τιβέριον εἰς τὰς Καπρέας. δὲ μαθὼν τόν τε Σηιᾶνον κτείνει καὶ τοὺς συνεπιβούλους, τήν τε Ἀντωνίαν καὶ πρὶν ἀξιολόγως ἄγων τιμιωτέραν τε ὑπελάμβανεν κἀπὶ τοῖς πᾶσι πιθανήν. <183> Ὑπὸ δὴ ταύτης τῆς Ἀντωνίας Τιβέριος παρακαλούμενος ἐξετάσαι τὸν Εὔτυχον, « ἀλλ' εἰ μὲν καταψεύσειε, φησὶν Τιβέριος, <ἔτι δε> Ἀγρίππου τὰ εἰρημένα Εὔτυχος, ἀρκοῦσαν κομίζεται παρ' αὐτοῦ τιμωρίαν, ἣν ἐπιτετίμηκα αὐτός· εἰ δὲ βασανιζομένου ἀληθῆ φανείη τὰ εἰρημένα, μήπου κολάζειν ποθῶν τὸν ἀπελεύθερον ἐπ' αὐτὸν μᾶλλον καλοίη τὴν δίκην ». <184> Καὶ Ἀγρίππας ταῦτα φαμένης πρὸς αὐτὸν Ἀντωνίας πολλῷ μᾶλλον ἐπέκειτο ἀξιῶν ἐξέτασιν γενέσθαι τοῦ πράγματος, καὶ Ἀντωνία, οὐ γὰρ ἀνίει πολὺς ὢν Ἀγρίππας ἐπὶ τοῖσδε δεῖσθαι, καιρὸν παραλαβοῦσα τοιοῦτον· <185> αἰωρεῖτο μὲν Τιβέριος ἐπὶ φορείου κείμενος, προιόντων Γαίου τε τοῦ ἐκείνης υἱωνοῦ καὶ Ἀγρίππα, ἀπ' ἀρίστου δ' ἦσαν, παραπεριπατοῦσα τῷ φορείῳ παρεκάλει καλεῖσθαί τε τὸν Εὔτυχον καὶ ἐξετάζεσθαι. <186> δέ « ἀλλ' ἴστων μὲν Ἀντωνία, εἶπεν, οἱ θεοί, ὅτι μὴ τῇ ἐμαυτοῦ γνώμῃ ἀνάγκῃ δὲ τῆς σῆς παρακλήσεως ἐξαγόμενος πράξω τὰ πραξόμενα. » Ταῦτα εἰπὼν κελεύει Μάκρωνα, ὃς Σηιανοῦ διάδοχος ἦν, τὸν Εὔτυχον ἀγαγεῖν. Καὶ μὲν οὐδὲν εἰς ἀναβολὰς παρῆν. Τιβέριος δ' αὐτὸν ἤρετο, τί καὶ ἔχοι λέγειν κατ' ἀνδρὸς ἐλευθερίαν αὐτῷ παρεσχηκότος. <187> δέ φησιν, « δέσποτα, αἰωροῦντο μὲν ἐφ' ἁμάξης Γάιός τε οὗτος καὶ Ἀγρίππας σὺν αὐτῷ καί σφων ἑζόμην παρὰ τοῖν ποδοῖν, λόγων δὲ πολλῶν ἀνακυκλουμένων Ἀγρίππας φησὶ πρὸς Γάιον· εἰ γὰρ ἀφίκοιτό ποτε ἡμέρα, μεταστὰς γέρων οὗτος χειροτονοίη σε ἡγεμόνα τῆς οἰκουμένης· οὐδὲν γὰρ ἡμῖν Τιβέριος υἱωνὸς αὐτοῦ γένοιτ' ἂν ἐμποδὼν ὑπὸ σοῦ τελευτῶν, καὶ τε οἰκουμένη γένοιτ' <188> ἂν μακαρία κἀγὼ πρὸ αὐτῆς. » Τιβέριος δὲ πιστὰ ἡγησάμενος τὰ εἰρημένα καὶ ἅμα μῆνιν ἀναφέρων τῷ Ἀγρίππᾳ παλαιάν, διότι κελεύσαντος αὐτοῦ θεραπεύειν Τιβέριον υἱωνόν τε αὐτοῦ γεγονότα καὶ Δρούσου παῖδα ὄντα, Ἀγρίππας ἀτίμως ἦγεν παρακροασάμενος τὰς ἐπιστολὰς καὶ πᾶς ὡς τὸν Γάιον μετεκάθιζεν, <189> « τοῦτον μὲν δή, φησί, Μάκρων, δῆσον. » Μάκρων δὲ τὰ μὲν οὐ σαφῶς ὅντινα προστάξειεν ἐξεπιστάμενος, τὰ δὲ οὐκ ἂν προσδοκῶν περὶ τῷ Ἀγρίππᾳ αὐτὸν κελεῦσαί τι τοιοῦτον, ἐπανεῖχεν ἀκριβωσόμενος τὰ εἰρημένα. <190> Ἐπεὶ δ' Καῖσαρ περιοδεύσας τὸν ἱππόδρομον λαμβάνει τὸν Ἀγρίππαν ἑστηκότα, « καὶ μὴν δή, φησίν, Μάκρων, τοῦτον εἶπον δεθῆναι ». Τοῦ δὲ ἐπανερομένου ὅντινα, « Ἀγρίππαν γε » εἶπεν. <191> Καὶ Ἀγρίππας τρέπεται μὲν κατὰ δεήσεις, τοῦ τε παιδὸς συνετέθραπτο μνημονεύων καὶ τοῦ Τιβερίου τῆς ἐκτροφῆς, οὐ μὴν ἤνυέν γέ τι, ἀλλ' ἦγον αὐτὸν ἐν πορφυρίσι δέσμιον. <192> Καὶ καῦμά τε γὰρ σφοδρὸν ἦν καὶ ὑπὸ οἴνου τοῦ ἐπὶ σιτίοις μὴ πολλοῦ γεγονότος δίψος ἐξέκαιεν αὐτόν, καί τι καὶ ἠγωνία καὶ τὸ παρ' ἀξίαν προσελάμβανεν, θεασάμενός τινα τῶν Γαίου παίδων Θαυμαστὸν ὄνομα ὕδωρ ἐν ἀγγείῳ κομίζοντα ᾔτησε πιεῖν. <193> Καὶ ὀρέξαντος προθύμως πιών, « ἀλλ' εἴπερ ἐπ' ἀγαθοῖς, φησίν, παῖ, τὰ τῆσδέ σου τῆς διακονίας γέγονεν, διαφυγῆς μοι γενομένης τῶνδε τῶν δεσμῶν οὐκ ἂν βραδύνοιμι ἐλευθερίαν εἰσπρασσόμενός σοι παρὰ Γαίου, ὃς καὶ δεσμώτῃ μοι γενομένῳ διακονεῖσθαι καθάπερ ἐν τῷ πρότερον καθεστηκότι σχήματι τῆς περὶ ἐμὲ ἀξιώσεως οὐκ ἐνέλιπες. » Καὶ οὐκ ἐψεύσατο <ταῦτα εἰπών, ἀλλὰ δὴ ἠμείψατο>· <194> ἐν ὑστέρῳ γὰρ βασιλεύσας τὸν Θαυμαστὸν μειζόνως ἐλεύθερόν τε ἀφῆκε παρὰ Γαίου Καίσαρος γεγονότος λαβὼν καὶ τῆς οὐσίας ἐπίτροπον καθίστησι, τελευτῶν τε τῷ υἱεῖ[18,6,6] <179> Voilà pourquoi Eutychus n'obtenait pas d'audience et restait enchaîné. Avec le temps, Tibère, partant de Caprée, arrive à Tusculum à environ cent stades de Rome et Agrippa demande à Antonia d'obtenir que l'on écoute les accusations qu'Eutychus portait contre lui. <180> Or, Antonia avait toujours du crédit auprès de Tibère en raison de leur parenté - car elle était la femme de son frère Drusus - et à cause de sa vertu, car, encore jeune, elle avait persisté dans le veuvage et refusé de se remarier bien qu'Augusta l'eût exhortée à le faire, vivant à l'abri de tout reproche. <181> D'autre part, elle avait rendu un très grand service à Tibère. En effet, une grande conspiration avait été ourdie centre lui par Séjan, son familier, qui avait alors le plus grand pouvoir parce qu'il avait le commandement de l'armée; la plupart des sénateurs et des affranchis s'étaient ralliés à lui ; l'armée avait été séduite, l'entreprise faisait de grands progrès et Séjan aurait réussi son coup si Antonia n'avait montré une audace plus avisée que la perversité de Séjan. <182> Dès qu'elle apprit ce qui se machinait contre Tibère, elle lui écrivit tout en détail et, remettant la lettre à Pallas, celui de ses esclaves dont elle était le plus sûre, l'envoya auprès de Tibère à Caprée. Tibère, averti de la chose, mit à mort Séjan et ses complices, tandis qu'il honora encore plus Antonia, déjà estimée par lui, et lui accorda une confiance entière. <183> Donc, sollicité par cette Antonia de questionner Eutychus : « Si, dit Tibère, Eutychus a menti pour amuser Agrippa, le châtiment que je lui ai infligé moi-même est une punition suffisante ; mais si à la torture on reconnaissait qu'il a dit la vérité, qu'Agrippa craigne, en voulant punir son affranchi, d'attirer plutôt sur lui-même un juste châtiment. » <184> Antonia raconta cela à Agrippa et celui-ci ne fit qu'insister davantage pour demander une enquête sur l'affaire. Comme il ne cessait de la supplier, Antonia saisit le moment favorable. <185> Tibère se faisait porter, couché dans sa litière, précédé par son petit-fils Caius et par Agrippa qui venaient de prendre leur repas du matin, et Antonia marchait auprès de la litière ; elle lui demanda donc de faire appeler Eutychus et de l'interroger. <186> Mais lui : « Eh bien, que les dieux sachent, ô Antonia, dit-il, que ce n'est pas de mon propre gré, mais forcé par ta demande que je vais agir ainsi ». Après avoir dit cela, il ordonna à Macron, successeur de Séjan, d'amener Eutychus. Ce dernier arriva aussitôt. Tibère lui demanda ce qu'il avait à lui dire contre l'homme qui lui avait donné la liberté. <187> L'autre répondit : « Maître, Caius que voici et Agrippa se faisaient transporter en char et j'étais assis à leurs pieds ; après avoir fait le tour de beaucoup de sujets de conversation, Agrippa dit à Caius : Si seulement arrivait enfin le jour où ce vieillard, en quittant la vie, te désignera nomme maître du monde ; en effet, Tibère son petit-fils ne nous gênerait guère, car tu le ferais périr et la terre jouirait de la félicité et moi-même tout le premier. » <188> Tibère considéra ces paroles comme dignes de créance et rappela aussitôt son ancien ressentiment contre Agrippa, parce qu'ayant reçu l'ordre de servir Tibère, petit-fils de l'empereur et fils de Drusus, Agrippa l'avait négligé en désobéissant aux ordres reçus et s'était entièrement mis du côté de Caius. <189> « Macron, dit-il, fais enchaîner cet homme ». Macron, soit qu'il n'eût pas compris clairement à qui l'ordre s'appliquait, soit qu'il ne s'attendit pas à un tel ordre concernant Agrippa, temporisa pour être sûr de ce qu'avait dit Tibère. <190> Mais quand l'empereur eut fait le tour de l'hippodrome et trouvé Agrippa encore debout : « Eh bien ! Macron, dit-il, j'ai ordonné d'enchaîner cet homme ! » Et l'autre lui demandant encore quel homme : « Mais Agrippa ! » dit-il. Mais Agrippa eut recours aux prières, lui rappelant le fils dont il avait partagé la jeunesse et l'éducation donnée à Tibère ; néanmoins cela ne servit de rien et on l'emmena enchaîné et vêtu de pourpre. <191>. Comme la chaleur était excessive et qu'on ne lui donnait avec ses aliments que peu de vin, la soif le brûlait ; il se désespérait de cela et le regardait comme une indignité. Ayant donc vu un des esclaves de Caius, nommé Thaumaste, qui portait de l'eau dans un vase, il lui demanda à boire. <192> Quand l'autre lui eut volontiers tendu le vase et qu'il eut bu : « Puisque c'est pour mon bien, dit-il, ô esclave, que tu m'as rendu ce service, si je suis délivré de ces chaînes, je m'empresserai de demander ta liberté à Caius, car, même lorsque j'étais prisonnier, tu n'as pas plus manqué de me servir qu'auparavant lorsque j'étais en état d'être honoré. » II tint parole et le paya de retour comme il le disait, : <194> plus tard, en effet, devenu roi, il affranchit avec éclat Thaumaste que lui avait donné Caius devenu empereur et il le nomma intendant de sa fortune. En mourant, il le laissa à son fils Agrippa et à sa fille Bérénice pour les servir dans les mêmes fonctions, si bien que Thaumaste mourut âgé avec cette dignité ; mais cela se passa bien plus tard.


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Dernière mise à jour : 1/03/2007