Texte grec :
[13,11] ιαʹ.
ΟΠΩΣ ΔΕΟΙ ΤΙΜΑΝ ΤΟΝ ΘΑΝΑΤΟΝ ΤΩΝ ΕΥΚΛΕΩΣ
ΜΕΤΑΛΛΑΞΑΝΤΩΝ ΤΟΝ ΒΙΟΝ.
« Τῶν δὲ δὴ ἀποθανόντων ἐπὶ στρατείας ὃς ἂν εὐδοκιμήσας
τελευτήσῃ, ἆρ´ οὐ πρῶτον μὲν φήσομεν τοῦ χρυσοῦ γένους εἶναι;
« Πάνυ γε μάλιστα.
« Ἀλλ´ οὐ πεισόμεθα Ἡσιόδῳ, ἐπειδάν τινες τοῦ τοιούτου γένους
τελευτήσωσιν, ὡς ἄρα
οἱ μὲν δαίμονες ἁγνοὶ ἐπιχθόνιοι τελέθουσιν,
ἐσθλοί, ἀλεξίκακοι, φύλακες μερόπων ἀνθρώπων;
« Πεισόμεθα μὲν οὖν.
« Διαπυθόμενοι ἄρα τοῦ θεοῦ πῶς χρὴ τοὺς δαιμονίους τε καὶ θείους
τιθέναι καὶ τίνι διαφόρῳ, οὕτω καὶ ταύτη θήσομεν ᾗ ἂν ἐξηγῆται;
« Τί δ´ οὐ μέλλομεν;
« Τὸν λοιπὸν δὴ χρόνον ὡς δαίμονας γεγονότας οὕτω θεραπεύσομέν
τε καὶ προσκυνήσομεν αὐτῶν τὰς θήκας; τὰ αὐτὰ δὲ ταῦτα νομιοῦμεν, ὅταν
τις γήρᾳ ἤ τινι ἄλλῳ τρόπῳ τελευτήσῃ τῶν ὅσοι ἂν διαφερόντως ἐν τῷ βίῳ
ἀγαθοὶ κριθῶσι.»
Καὶ ταῦτα δὲ ἁρμόζει ἐπὶ τῇ τῶν θεοφιλῶν τελευτῇ, οὓς στρατιώτας
τῆς ἀληθοῦς εὐσεβείας οὐκ ἂν ἁμάρτοις εἰπὼν παραλαμβάνεσθαι. Ὅθεν
καὶ ἐπὶ τὰς θήκας αὐτῶν ἔθος ἡμῖν παριέναι καὶ τὰς εὐχὰς παρὰ ταύταις
ποιεῖσθαι τιμᾶν τε τὰς μακαρίας αὐτῶν ψυχάς, ὡς εὐλόγως καὶ τούτων ὑφ´
ἡμῶν γιγνομένων.
Ἀλλὰ γὰρ ἡμεῖς μὲν ταῦτα ἐκ τῶν Πλάτωνος ἀνελεξάμεθα· φιλόκαλος
δέ τις ἄλλος καὶ τούτων ἔτι πλείω ἂν εὕροι παρὰ τῷ αὐτῷ σύμφωνα τοῖς
ἡμετέροις δόγμασι, τάχα δὲ καὶ παρ´ ἑτέροις. Ἐπεὶ δὲ τῆς αὐτῆς ἡμῖν
ὑποθέσεως προλαβόντες ἐφήψαντο καὶ ἄλλοι, εὖ μοι δοκεῖ ἐπισκέψασθαι
δεῖν καὶ τὰ τούτοις πεπονημένα. Παραθήσω δὲ πρώτου Ἀριστοβούλου, τοῦ
ἐξ Ἑβραίων φιλοσόφου, τὰς οὕτως ἐχούσας φωνάς·
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Traduction française :
[13,11] CHAPITRE XI.
QU'ON DOIT HONORER LA MORT DE CEUX QUI ONT QUITTÉ
GLORIEUSEMENT LA VIE (Platon, Rép. liv, 8, p. 462).
« Quant à ceux qui meurent à la guerre après s'être illustres par des
actions d'éclat, ne dirons-nous pas d'abord qu'ils appartiennent à la race
de l'âge d'or?
«. Assurément.
« N'accorderons-nous pas croyance à Hésiode, lorsqu'il dit que ceux
qui sont de cette race, après leur mort, deviennent des Démons chastes,
fréquentant les demeures terrestres, généreux, écartant les infortunes,
gardiens des hommes à la voix articulée (Hésiode, Oeuvres et jours, p. 126).
« Nous n'en douterons pas.
« Ayant donc consulté le Dieu sur la manière de rendre les derniers
devoirs à ces Démons, à ces êtres divins, et par quelles marques
distinctives il faut les honorer, nous les déposerons comme cela nous aura
été révélé.
« Que différons-nous?
« Et dans le temps qui suivra, nous leur rendrons un culte comme à
des Démons, et nous vénérerons leurs tombeaux. Nous promulguerons
des lois semblables pour les cas pareils, lorsque l'un de ceux qui, pendant
leur vie, se sont signalés par leur vertu paiera le dernier tribut, par
vieillesse ou autrement. »
Ces hommages conviennent parfaitement a décerner, après la mort,
à ceux qu'on peut appeler, sans crainte de faillir, les soldats de la
véritable religion. C'est de là qu'est venu l'usage de nous réunir auprès de
leurs tombes, d'y faire nos prières, d'honorer ces âmes bienheureuses
avec la persuasion qu'en agissant ainsi nous accomplissons une bonne
œuvre.
Nous bornerons là les extraits que nous avons cru devoir faire dans
les livres de Platon, auxquels un amateur des belles choses pourrait
ajouter encore beaucoup de passages semblables tirés du même auteur
et peut-être aussi d'autres écrivains qui sont tout à fait d'accord avec nos
dogmes ; mais, comme déjà plusieurs interprètes nous ont prévenus par
de semblables rapprochements, il me semble à propos de jeter un coup
d'oeil sur leurs travaux en ce genre, et, en premier lieu, je citerai
Aristobule, philosophe hébreu, dont les paroles suivent.
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