HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XIII

λέγοντα



Texte grec :

[13,20] κʹ. ΠΕΡΙ ΕΡΩΤΟΣ ΕΚΘΕΣΜΟΥ. « Ὅταν δὲ χρονίζῃ τοῦτο δρῶν καὶ πλησιάζῃ μετὰ τοῦ ἅπτεσθαι ἔν τε γυμνασίοις καὶ ἐν ταῖς ἄλλαις ὁμιλίαις, τότε δὴ ἡ τοῦ ῥεύματος ἐκείνου πηγή, ὃν ἵμερον Ζεὺς Γανυμήδους ἐρῶν ὠνόμασε, πολλὴ φερομένη πρὸς τὸν ἐραστὴν ἡ μὲν εἰς αὐτὸν ἔδυ, ἡ δ´ ἀπομεστουμένου ἔξω ἀπορρεῖ· καὶ οἷον πνεῦμα ἤ τις ἠχὼ ἀπὸ λείων τε καὶ στερεῶν ἁλλομένη πάλιν ὅθεν ὡρμήθη φέρεται, οὕτω τὸ τοῦ κάλλους ῥεῦμα πάλιν εἰς τὸν καλὸν διὰ τῶν ὀμμάτων ἰόν, ᾗ πέφυκεν ἐπὶ τὴν ψυχὴν ἰέναι ἀφικόμενον, καὶ ἀναπτερῶσαν τὰς διόδους τῶν πτερῶν ἄρδει τε καὶ ὥρμησε πτεροφυεῖν καὶ τὴν τοῦ ἐρωμένου αὖ ψυχὴν ἔρωτος ἐνέπλησεν. Ἐρᾷ μὲν οὖν, ὅτου δέ, ἀπορεῖ καὶ οὔθ´ ὅ τι πέπονθεν οὐδ´ ἔχει φράσαι, ἀλλ´ οἷον ἀπ´ ἄλλου ὀφθαλμίας ἀπολελαυκὼς πρόφασιν εἰπεῖν οὐκ ἔχει. » Καὶ ἐπιλέγει ἑξῆς· « Ἐπιθυμεῖ δὲ ἐκείνῳ παραπλησίως μέν, ἀσθενεστέρως δέ, ὁρᾶν, ἅπτεσθαι, φιλεῖν, συγκατακεῖσθαι· καὶ δέ, οἷον εἰκός, ποιεῖ τὸ μετὰ τοῦτο ταχὺ ταῦτα. Ἐν οὖν τῇ συγκοιμήσει τοῦ μὲν ἐραστοῦ ὁ ἀκόλαστος ἵππος ἔχει ὅ τι λέγει πρὸς τὸν ἡνίοχον καὶ ἀξιοῖ ἀντὶ πολλῶν πόνων σμικρὰ ἀπολαῦσαι· ὁ δὲ τῶν παιδικῶν ἔχει μὲν οὐδὲν εἰπεῖν, σπαργῶν δὲ καὶ ἀπορῶν περιβάλλει τὸν ἐραστὴν καὶ φιλεῖ, ὡς σφόδρα εὔνουν ἀσπαζόμενος· ὅταν τε συγκατακέωνται, οἷός τέ ἐστι μὴ ἀπαρνηθῆναι τὸ αὑτοῦ μέρος χαρίσασθαι τῷ ἐρῶντι, εἰ δεηθείη τυγχάνειν. — Ἐὰν μὲν δὴ οὖν εἰς τεταγμένην δίαιταν καὶ φιλοσοφίαν νικήσῃ τὰ βελτίω τῆς διανοίας, μακάριον καὶ ὁμονοητικὸν τὸν ἐνθάδε βίον διάξουσιν, ἐγκρατεῖς ἑαυτῶν καὶ κόσμιοι ὄντες.» Εἶτα μεθ´ ἕτερα ἐπιλέγει· « Ἐὰν δὲ διαίτῃ φορτικωτέρᾳ τε καὶ ἀφιλοσόφῳ, φιλοτίμῳ δὲ χρήσωνται, τάχ´ ἄν που ἐν μέθαις ἤ τινι ἄλλῃ ἀμελείᾳ τὼ ἀκολάστω αὐτοῖν ὑποζυγίω λαβόντε τὰς ψυχὰς ἀφρούρους, συναγαγόντες εἰς ταὐτὸ τὴν ὑπὸ τῶν πολλῶν μακαριστὴν αἵρεσιν εἱλέσθην καὶ διεπραξάσθην· καὶ διαπραξαμένω τὸ λοιπὸν ἤδη χρῶνται μὲν αὐτῇ, σπανίᾳ δέ, ἅτε οὐ πάσῃ δεδογμένα τῇ διανοίᾳ πράττοντες. Φίλω μὲν οὖν καὶ τούτω, ἧττον δὲ ἐκείνων, ἀλλήλοιν διά τε τοῦ ἔρωτος καὶ ἔξω γενομένω διάγουσι, πίστεσι ταῖς μεγίσταις ἡγουμένω ἀλλήλοιν δεδωκέναι τε καὶ δεδέχθαι, ἃς οὐ θεμιτὸν εἶναι λύσαντας εἰς ἔχθραν ποτὲ ἐλθεῖν. Ἐν δὲ τῇ τελευτῇ ἄπτεροι μέν, ὡρμηκότες δὲ πτεροῦσθαι ἐκβαίνουσι τοῦ σώματος, ὥστε οὐ σμικρὸν ἆθλον τῆς ἐρωτικῆς μανίας φέρονται. Εἰς γὰρ σκότον καὶ τὴν ὑπὸ γῆς πορείαν οὐ νόμος ἐστὶν ἔτι ἐλθεῖν τοῖς κατηργμένοις ἤδη τῆς ὑπουρανίου πορείας, ἀλλὰ φανὸν βίον διαγαγόντας εὐδαιμονεῖν μετ´ ἀλλήλων πορευομένους καὶ ὁμοπτέρους ἔρωτος χάριν. Ταῦτα τοσαῦτα, ὦ παῖ, καὶ οὕτω θεῖά σοι δωρήσεται ἡ παρ´ ἐραστοῦ φιλία.» Τοιαῦτα μὲν τὰ Πλάτωνος, ἀλλ´ οὐ τὰ Μωσέως, ὃς διαρρήδην τούτοις ἐναντία νομοθετεῖ, μεγάλῃ τῇ φωνῇ τὴν κατὰ παιδεραστῶν προσήκουσαν προφερόμενος δίκην. Φησὶ γοῦν· « Ὃς ἂν κοιμηθῇ μετὰ ἄρσενος κοίτην γυναικός, βδέλυγμα ἐποίησαν ἀμφότεροι· θανάτῳ θανατούσθωσαν, ἔνοχοί εἰσι » καί· « Ἐπικατάρατος πᾶς ὁ κοιμώμενος μετὰ ἄρσενος κοίτην γυναικός. » Τί δεῖ τὰ νῦν ἀπελέγχειν, ὡς παρεὶς ὁ σοφώτατος τὸν παιδεραστὴν (οὐδὲ γὰρ ἐν τοῖς Νόμοις ἠξίωσε κατὰ παιδεραστῶν θανάτου δίκην ὁρίσασθαι) προστάττει θανάτῳ ζημιοῦν οἰκετῶν τὸν μὴ καταμηνύσαντα θησαυρὸν ὑφ´ ἑτέρου τινὸς εὑρημένον; ἐπάκουσον δὲ καὶ τῶνδε, ἵνα μή με συκοφαντεῖν ὑπολάβῃς·

Traduction française :

[13,20] CHAPITRE XX. CE QUE PLATON A RÉGLÉ DANS LE PHÈDRE SUR L'AMOUR CONTRE NATURE, EST EN OPPOSITION AVEC LA LÉGISLATION DE MOÏSE « Lorsqu'il s'est livré à ces actes pendant longtemps, qu'il s'est rapproché de lui, qu'il a eu de nombreux attouchements, soit dans les gymnases, soit dans les autres lieux de réunion, alors la source de ce torrent, que Jupiter épris de Ganymède a nommé g-himeros (désir) s'écoule avec force vers l'objet aimé; soit qu'elle pénètre en lui, ou que, débordant, elle se répande au dehors. Et tel qu'un souffle de vent ou un écho qui, venant frapper contre des corps polis et solides, est répercuté vers le point d'où il est parti; ainsi l'écoulement de la beauté, revenant à celui qui l'a produit, par les yeux, qui est le chemin par lequel il pénètre jusqu'à l'âme, il rouvre les passages des ailes, l'inonde, l'excite à faire renaître ses ailes, et remplit d'amour, à son tour, l'âme de celui qui est aimé. Celui-ci aime, il est vrai ; mais sans connaître, ni pouvoir exprimer d'où lui vient le vague et la souffrance qu'il éprouve, et comme s'il tenait d'un autre, par contagion, la maladie des yeux dont il est atteint, il ne peut se rendre compte de ce qu'il ressent (Platon, Phèdre. p. 348). » Il ajoute à la suite : « Il désire ainsi que celui qui l'aime, quoique plus faiblement, le voir, le toucher, le baiser, être couché près de lui; et comme cela se conçoit, il se livre sans délai à son désir. Lorsqu'ils reposent ensemble, le coursier fongueux de l'amant, a toujours quelque chose à dire au cocher : il souhaiterait qu'il lui permit, en échange de ses nombreux tourments, de s'accorder quelques jouissances : celui de l'aimé n'a rien à dire; mais il est oppressé, il ne sait ce qu'il veut et dans son trouble il embrasse l'amant, le baise comme s'il n'embrassait qu'un homme qui lui veut du bien. Tant qu'ils reposent dans le même lit, il n'est en état de lui rien refuser; malgré tous ses efforts, il céderait aux instances de l'amant, s'il lui en adressait. L'autre coursier aidé du cocher, résiste, en opposant aux vœux de son conjoint, des arguments tirés de la raison et de la pudeur. S'il vient à triompher et à ramener son associé à un genre de vie réglée et philosophique, la saine raison prendra le dessus, et tout deux mèneront ici bas une vie heureuse, dans un sentiment unanime d'affection : maîtres d'eux-mêmes et honorables dans leurs rapports (Platon, Ibid). » Il ajoute encore après quelques autres phrases, « S'ils se livrent à un genre de vie vulgaire et éloignée de toute philosophie, et qu'ils cèdent aux mouvements de l'ambition, ils seront bientôt, ou entraînés aux parties de débauche ou plongés dans une coupable incurie, laissant leurs coursiers, sans frein et sans guides, s'emparer de leurs âmes, qui n'auront pas de défense : rassemblant et concentrant dans un même point cette élection de vie, qui passe pour la plus heureuse dans l'opinion de la multitude, ils l'adoptent et s'y complaisent. S'y complaisant, ils la mettent en pratique pendant le reste de leur existence, avec ménagement cependant, par le sentiment qu'ils conservent encore, qu'en agissant ainsi, ils ne suivent pas les inspirations de leur conscience. Ces deux amis, quoique méritant moins ce nom que les deux autres, lorsqu'ils ont cessé d'éprouver les ardeurs de l'amour, conservent l'union commencée sous ses auspices, pensant qu'ils se sont donnés et qu'ils ont reçu les plus grands gages que des hommes puissent se donner et recevoir, tels qu'il n'est pas permis de les rompre sans devenir ennemis irréconciliables. Lorsqu'ils touchent au terme de la vie, ayant perdu leurs ailes, ils s'efforcent de voler pour sortir du corps; de sorte que le prix qu'ils remportent de leur fureur amoureuse n'est pas sans valeur, étant transportés par elle, hors des ténèbres et de cette route souterraine où la loi ne permet pas d'entrer à ceux qui ont déjà essayé du chemin qui rapproche du ciel. Après avoir eu une existence brillante, ils sont heureux de cheminer ensemble, portant des ailes semblables, qu'ils doivent à l'amour. Tels sont, ô enfant, les bienfaits immenses que tu recueilleras de l'amitié de celui qui fut ton amant (Platon, Ibid. p. 348). » Voilà les pensées de Platon qui ne sont pas celles de Moïse lequel prescrit par ses lois des devoirs exactement contraires, et qui prononce à haute voix la punition à infliger aux pédérastes : « Si quelqu'un, dit-il (Lévit. 20, 13), reçoit un mile sur sa couche, en guise de femme, l'un et l'autre ont commis une abomination ; qu'ils périssent d'une mort violente pour le crime auquel ils se sont livrés. » Puis encore. « Maudit soit, dit-il, tout homme qui couche avec on homme en guise de femme. » Mais à quoi bon signaler cette omission du sage par excellence, qui, dans ses lois, n'a point cru devoir infliger la peine capitale aux pédérastes, tandis qu'il la prononce contre l'esclave qui ne révèle pas la découverte d'un trésor, faite par un tiers? Écoutez en quels termes il le déclare, pour que vous ne m'accusiez pas d'être un calomniateur.





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Dernière mise à jour : 17/02/2009