Texte grec :
[11,16] ΠΛΑΤΩΝΟΣ ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΔΕΥΤΕΡΟΥ ΑΙΤΙΟΥ.
"Καὶ τιμὰς ἀποδιδῶμεν μὴ τῷ μὲν ἐνιαυτόν, τῷ δὲ μῆνα, τοῖς δὲ μή τινα
μοῖραν τάττωμεν μηδέ τινα χρόνον, ἐν ᾧ διεξέρχεται τὸν αὑτοῦ πόλον,
συναποτελῶν κόσμον, ὃν ἔταξε λόγος ὁ πάντων θειότατος· ὃν ὁ μὲν εὐδαίμων
πρῶτον μὲν ἐθαύμασεν, ἔπειτα δὲ ἔρωτα ἔσχε τοῦ καταμαθεῖν ὁπόσα θνητῇ
φύσει δυνατά."
Καὶ ἐν Ἐπιστολῇ δὲ τῇ πρὸς Ἑρμείαν Ἔραστόν τε καὶ Κορίσκον εὖ μάλα
πεφυλαγμένως τέθειται τὸ δόγμα, ὧδε πρὸς λέξιν ἐπιστέλλων·
"Ταύτην τὴν ἐπιστολὴν πάντας ὑμᾶς τρεῖς ὄντας ἀναγνῶναι χρή, μάλιστα μὲν
ἀθρόους, εἰ δὲ μή, κατὰ δύο κοινῇ κατὰ δύναμιν ὡς οἷόν τέ ἐστι πλειστάκις,
καὶ χρῆσθαι συνθήκῃ καὶ νόμῳ {καὶ} κυρίῳ τούτῳ, ὅ ἐστι δίκαιον, ἐπομνύντας
σπουδῇ τε ἅμα μὴ ἀμούσῳ καὶ τῇ τῆς σπουδῆς ἀδελφῇ παιδείᾳ, καὶ τὸν πάντων
θεὸν ἡγεμόνα τῶν τε ὄντων καὶ τῶν μελλόντων τοῦ τε ἡγεμόνος καὶ αἰτίου
πατέρα κύριον ἐπομνύντας· ὅν, ἐὰν ὀρθῶς φιλοσοφῶμεν, εἰσόμεθα πάντες σαφῶς
εἰς δύναμιν ἀνθρώπων εὐδαιμόνων."
Ἆρά σοι δοκεῖ ταῦτα λέγων ὁ Πλάτων τοῖς Ἑβραίων ἐπηκολουθηκέναι δόγμασιν,
ἢ πόθεν ἄλλοθεν ἐπῆλθεν αὐτῷ τοῦ πάντων τῶν γενητῶν αἰτίου κρείττονα
ἄλλον θεόν, τὸν δὴ καὶ πατέρα τοῦ πανηγεμόνος, προσειπεῖν; Πόθεν δ´ αὐτῷ
τὸ τοῦ Κυρίου ἐπὶ τοῦ Πατρὸς τοῦ δημιουργοῦ τάξαι ὄνομα, μηδενός πω πρὸ
αὐτοῦ Ἑλλήνων ἀκοαῖς, ἀλλὰ μηδὲ εἰς νοῦν ταῦτα καταβεβλημένου; Εἰ δὲ καὶ
ἑτέρων ἡμῖν πάλιν μαρτύρων δεῖ εἰς ἀναμφίλεκτον παράστασιν τῆς τε τοῦ
φιλοσόφου διανοίας καὶ τῆς τοῦ λόγου κατασκευῆς, ἐπάκουσον οἷά σοι
Πλωτῖνος ἐν οἷς περὶ τῶν τριῶν ἀρχικῶν ὑποστάσεων συνέταξε διασαφεῖ
γράφων·
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Traduction française :
[11,16] CHAPITRE XVI.
DE PLATON SUR LA SECONDE CAUSE.
« Rendons des hommages (égaux à ces puissances) non pas en sorte
d'attribuer l'un à l'une,· le mois à l'autre, tandis qu'aux autres nous
n'accorderons pas la moindre part, ni le moindre temps de celui pendant
lequel le ciel accomplit son mouvement circulaire, en maintenant cet ordre
admirable que nous voyons et que lui a tracé le logos le plus divin entre
tous les dieux : Ce Verbe que· l'homme capable de science, a commencé
par admirer, pour s'éprendre ensuite du désir le plus vif que puisse
ressentir une nature mortelle, d'apprendre à le mieux connaître. »
« Dans sa lettre à Hermias, Eraste et Corisque : « Vous devez lire tous
trois ensemble cette lettre, plutôt en commun, sinon, au moins deux à la
fois, suivant la faculté que vous en aurez, et le plus souvent qu'il vous
sera possible, en considérant cela comme un pacte, comme une loi suprême à
laquelle vous vous astreindrez par serment, d'unir vos efforts, qui ne
seront point sans succès, et l’instruction sera sœur de ces mêmes efforts,
invoquant, comme arbitre de ces-serments, le Dieu, chef de tous les Etres,
tant vivants qu'à venir, et le Seigneur, père du chef et cause d'existence
(g-hehgemohn g-kai g-aitios). C'est lui qui sera le terme de notre science; si nous nous livrons à une philosophie solide et véritable, autant qu'il est donné
aux heureux parmi les hommes d'y parvenir. »
Ne vous semble-t-il pas que Platon se soit mis à la suite des dogmes des
Hébreux ? et d'où aurait-il pu tirer, d'ailleurs, qu'il y ait un autre
Dieu meilleur et générateur de Celui qu'il· nomme la cause de tous les
Etres, qu'il salue du nom de père du g-Panhegemon? Pourquoi attribue-t-il le
nom de Seigneur au père du Démiurge, sans que jamais, avant lui, une
semblable dénomination ait frappé les oreilles des Grecs, ni pénétré dans
leur intelligence ? Si de nouveaux témoignages vous sont nécessaires pour
acquérir une conviction inébranlable de la pensée du philosophe et de la
manière dont il l'exprimait, écoutez ce que dit Plotin dans son exposition
des trois Hypostases archiques. Voici comme.il explique la doctrine du philosophe.
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