[11,20] ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΤΡΙΩΝ ΑΡΧΙΚΩΝ ΥΠΟΣΤΑΣΕΩΝ.
Τῶν παρ´ Ἑβραίοις λογίων μετὰ τὸν περὶ πατρὸς καὶ υἱοῦ λόγον ἐν τρίτῃ
τάξει τὸ ἅγιον πνεῦμα καταλεγόντων καὶ τήν γε ἁγίαν καὶ μακαρίαν τριάδα
τοῦτον ὑποτιθεμένων τὸν τρόπον, ὡς ἂν τῆς τρίτης δυνάμεως πᾶσαν
ὑπερβεβηκυίας γενητὴν φύσιν οὖσάν τε πρώτην μὲν τῶν διὰ τοῦ υἱοῦ συστασῶν
νοερῶν οὐσιῶν, τρίτην δὲ ἀπὸ τοῦ πρώτου αἰτίου, θέα ὅπως καὶ ὁ Πλάτων
τοιαῦτά τινα ᾐνίξατο διὰ τῆς πρὸς Διονύσιον ἐπιστολῆς λέγων·
"Φραστέον δή σοι δι´ αἰνιγμῶν, ἵν´ ἄν τι 〈ἡ〉 δέλτος ἢ πόντου ἢ γῆς ἐν
πτυχαῖς πάθῃ, ὁ ἀναγνοὺς μὴ γνῷ. Ὧδε γὰρ ἔχει· περὶ τὸν πάντων βασιλέα
πάντ´ ἐστὶ καὶ ἐκείνου ἕνεκα πάντα, καὶ ἐκεῖνο αἴτιον ἁπάντων καλῶν·
δεύτερον δὲ περὶ τὰ δεύτερα καὶ τρίτον περὶ τὰ τρίτα. Ἡ οὖν ἀνθρωπίνη ψυχὴ
περὶ αὐτὰ ὀρέγεται μαθεῖν ποῖα ἄττα ἐστί, βλέπουσα εἰς τὰ αὑτῆς συγγενῆ."
Ταῦτα οἱ τὸν Πλάτωνα διασαφεῖν πειρώμενοι ἐπὶ τὸν πρῶτον θεὸν ἀνάγουσιν
ἐπί τε τὸ δεύτερον αἴτιον καὶ τρίτον τὴν τοῦ κόσμου ψυχήν, θεὸν τρίτον καὶ
αὐτὴν εἶναι ὁριζόμενοι· οἱ δέ γε θεῖοι λόγοι τὴν ἁγίαν καὶ μακαρίαν
τριάδα, Πατρὸς καὶ Υἱοῦ καὶ Ἁγίου Πνεύματος, ἐν ἀρχῆς λόγῳ τάττουσι κατὰ
τὰ ἀποδεδομένα.
Ἕπεται τούτοις τὴν τοῦ ἀγαθοῦ ἐξετάσαι οὐσίαν.
| [11,20] CHAPITRE XX.
DES TROIS HYPOSTASES ARCHIQUES.
Les oracles des Hébreux, après avoir parlé du père et du fils, plaçant en
troisième ordre le Saint-Esprit et, supposant de cette manière la sainte
et bienheureuse Trinité, cette troisième puissance dépassant toute la
nature créée, en ce qu'elle prime toutes les essences intellectuelles qui
doivent leur création au fils, et comptant comme troisième depuis la
première cause, voyons de quelle manière Platon a donné une indication
détournée des mêmes choses dans la lettre à Denys, en disant: « Je
dois vous parler en énigmes, de manière que, si cette tablette éprouvait
dans ses plis quelque accident sur terre ou sur mer, celui qui viendrait à
la lire, n'y comprît rien. En voilà l'énoncé. Autour du roi de l'univers,
toutes les choses sont répandues et n'ont d'existence que par lui ; il est
la cause de tout ce qui est bien. La seconde cause est entourée des
secondes, et la troisième des troisièmes. L'âme de l'homme s'élance vers
elles par le désir de savoir ce qu'elles sont, en portant ses regards sur
les analogues en ce genre. »
Les commentateurs qui ont tenté d'éclaircir Platon, rapportent au premier
Dieu ce qui est dit du premier ; à la seconde cause, ce qui lui appartient
; enfin, à l'âme de l'univers, ce qui est dit du troisième, en donnant une
définition qui le montre comme troisième Dieu. Mais les livres divins
placent, ainsi que nous l'avons fait connaître dans le discours de la
création, la sainte et bienheureuse Trinité du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. Faisons succéder à ces choses l'examen de la nature
essentielle du bien.
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