[9,20] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Κ'.
ΦΙΛΩΝΟΣ ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΑΥΤΟΥ
Φησὶ δὲ περὶ τούτου καὶ Φίλων ἐν τῷ πρώτῳ τῶν Περὶ Ἱεροσόλυμα·
« Ἔκλυον ἀρχεγόνοισι τὸ μηρίον ὥς ποτε θεσμοῖς,
Ἁβραὰμ κλυτοηχὲς ὑπερτέρῳ ἅμματι δεσμῶν,
παμφαές, πλήμμυρε μεγαυχήτοισι λογισμοῖς,
θειοφιλῆ θέλγητρα. Λιπόντι γὰρ ἀγλαὸν ἕρκος
αἰνοφύτων ἔκκαυμα βριήπυος αἰνετὸς ἴσχων
ἀθάνατον ποίησεν ἑὴν φάτιν, ἐξότε κείνου
ἔκγονος αἰνογόνοιο πολύμνιον ἔλλαχε κῦδος,»
καὶ τὰ ἑξῆς· οἷς μετ' ὀλίγα ἐπιφέρει·
« Ἀρτίχερος θηκτοῖο ξιφηφόρον ἐντύνοντος
λήματι καὶ σφαράγοιο παρακλιδὸν ἀθροισθέντος·
ἀλλ' ὁ μὲν ἐν χείρεσσι κερασφόρον ὤπασε κριόν,
καὶ τὰ τούτοις ἑπόμενα. »
Ταῦτα μὲν δὴ ἀπὸ τῆς προειρημένης τοῦ Πολυΐστορος γραφῆς. Καὶ ὁ Ἰώσηπος δὲ
ἐν τῇ πρώτῃ τῆς Ἀρχαιολογίας τοῦ αὐτοῦ μνημονεύει διὰ τούτων·
« Λέγεται δὲ ὡς οὗτος ὁ Ἀφρὴν στρατεύσας ἐπὶ τὴν Λιβύην κατέσχεν αὐτὴν καὶ
οἱ υἱωνοὶ αὐτοῦ κατοικήσαντες ἐν αὐτῇ τὴν γῆν ἀπὸ τοῦ ἐκείνου ὀνόματος
Ἀφρικὰ προσηγόρευσαν. Μαρτυρεῖ δέ μου τῷ λόγῳ Ἀλέξανδρος ὁ Πολυΐστωρ λέγων
οὕτως·
« Κλεόδημος δέ φησιν ὁ προφήτης, ὁ καὶ Μαλχᾶς, ἱστορῶν τὰ περὶ Ἰουδαίων,
καθὼς καὶ Μωσῆς ἱστόρηκεν ὁ νομοθέτης αὐτῶν, ὅτι ἐκ τῆς Χεττούρας Ἁβραάμῳ
ἐγένοντο παῖδες ἱκανοί· λέγει δὲ αὐτῶν καὶ τὰ ὀνόματα, ὀνομάζων τρεῖς,
Ἀφέρ, Ἀσσουρί, Ἀφράν· καὶ ἀπὸ Ἀσσουρὶ μὲν τὴν Ἀσσυρίαἀπὸ δὲ τῶν δύο, Ἀφρά
τε καὶ Ἀφέρ, πόλιν τε Ἀφρὰν καὶ τὴν χώραν Ἀφρικαὀνομασθῆναι. Τούτους δὲ
Ἡρακλεῖ συστρατεῦσαι ἐπὶ Λιβύην καὶ Ἀνταῖον· γή μαντα δὲ τὴν Ἀφρὰ θυγατέρα
Ἡρακλέα γεννῆσαι υἱὸν ἐξ αὐτῆς Διόδωρον. Τούτου δὲ γενέσθαι Σοφωνᾶν, ἀφ'
οὗ τοὺς βαρβάρους Σοφὰς λέγεσθαι.»
Τὰ μὲν οὖν περὶ τοῦ Ἀβραὰμ ὡς ἐν ὀλίγοις τοσαῦτα παρακείσθω.
| [9,20] CHAPITRE XX.
DE PHILON SUR ABRAHAM.
Philon, dans son premier livre des choses de Jérusalem, s'exprime en ces
termes :
« J'ai ouï rapporter d'Abraham, l'élu de l'écho divin, que rattachant
aux oracles qui remontent à des temps anciens, l'origine de nos ancêtres,
espérant voir sa tige illustre et élevée se multiplier à l'infini, d'après
les consolations qui inondaient ses sublimes conceptions; il consentit
néanmoins à sacrifier son éclatant rejeton. Le tout-puissant, à la voix
redoutable, fut (satisfait de sa soumission ), un auge arrêta
l'embrasement funeste, et rendit immortelle la parole que Dieu lui avait
donnée. Aussi, son descendant a passé des gémissements aux chants
d'allégresse qui célèbrent sa gloire. »
A quoi il ajoute après quelques vers :
« Ayant saisi la poignée d'un glaive propre à sa main, qui avait été
fraîchement aiguisé, il se disposait à en frapper celui qui l'avait porté.
Déjà il pressait obliquement sa gorge, mais Dieu mit en ses mains un
bélier embarrassé par ses cornes; et ce qui vient à la suite. »
Toutes ces citations appartiennent à l'ouvrage de Polyhistor, et Josèphe
nous apprend aussi, dans le premier livre de ses antiquités, les mêmes
choses, on y lit:
« que cet Aphrène, ayant mis une armée en campagne contre les Lybiens
(Africains), occupa leur pays, et que ses descendants y ayant fixé leur
demeure, ont nommé d'après lui cette terre du nom d'Afrique.»
J'ai pour garant de ce que j'avance, Alexandre Polyhistor, qui le dit en
ces termes:
« Cléodemus le prophète, qui porte aussi le nom de Malchus, rapporte ce
qui suit dans son histoire des Juifs, d'accord avec ce qu'en a écrit le
législateur même des Juifs Moïse, savoir qu'Abraham eut de Chettura
plusieurs enfants, de trois desquels il donne les noms, Apher, Assur et
Aphran. Assur fut le fondateur de l'empire d'Assyrie; les deux autres,
Aphran et Apher, bâtirent la ville Aphra, qui donna le nom d'Afrique à la
contrée où elle fut construite. Ceux-ci combattirent avec Hercule, contre
Lybia et Antée. Hercule ayant épousé la fille d'Aphran, en eut un fils
nommé Diodore, qui donna le jour à Sophonan, de qui sont issus les
Barbares appelés Sophies. »
En voilà assez au sujet d'Abraham.
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