[9,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'
ΘΕΟΦΡΑΣΤΟΥ ΠΕΡΙ ΙΟΥΔΑΙΩΝ
« Καίτοι Σύρων ὧν μὲν Ἰουδαῖοι, διὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς θυσίαν ἔτι καὶ νῦν, φησὶν
ὁ Θεόφραστος, ζῳοθυτούντων, εἰ τὸν αὐτὸν ἡμᾶς τρόπον τις κελεύοι θύειν,
ἀποσταίημεν ἂν τῆς πράξεως. Οὐ γὰρ ἑστιώμενοι τῶν τυθέντων, ὁλοκαυτοῦντες
δὲ ταῦτα νυκτὸς καὶ κατ' αὐτῶν πολὺ μέλι καὶ οἶνον λείβοντες ἀνήλισκον τὴν
θυσίαν θᾶττον, ἵνα τοῦ δεινοῦ μηδ' ὁ πανόπτης γένοιτο θεατής. Καὶ τοῦτο
δρῶσι νηστεύοντες τὰς ἀνὰ μέσον τούτων ἡμέρας· κατὰ δὲ πάντα τοῦτον τὸν
χρόνον, ἅτε φιλόσοφοι τὸ γένος ὄντες, περὶ τοῦ θείου μὲν ἀλλήλοις λαλοῦσι,
τῆς δὲ νυκτὸς τῶν ἄστρων ποιοῦνται τὴν θεωρίαν, βλέποντες εἰς αὐτὰ καὶ διὰ
τῶν εὐχῶν θεοκλυτοῦντες. Κατήρξαντο γὰρ οὗτοι πρῶτοι τῶν τε λοιπῶν ζῴων
καὶ σφῶν αὐτῶν, ἀνάγκῃ καὶ οὐκ ἐπιθυμίᾳ τοῦτο πράξαντες.»
| [9,2] CHAPITRE II.
DE THÉOPHRASTE CONCERNANT LES JUIFS, TIRÉ DU SECOND LIVRE DE PORPHYRE
SUR L'ABSTINENCE DE LA CHAIR DES ANIMAUX.
« Les Juifs qui habitent en Syrie immolent encore aujourd'hui, dit
Théophraste, de la même manière que cela a été pratiqué dès le principe.
Si on nous enjoignait de nous conformer à leur rite, nous renoncerions à
l'usage des sacrifices ; car sans se nourrir des viandes immolées, ils
passent la nuit entière à les consumer complètement, en faisant
d'abondantes libations de miel et de vin sur les victimes, ayant soin de
les réduire en cendres au plus vite, pour que l'astre qui voit tout,
ne découvre rien de cette férocité. Les jours qui précèdent et suivent cet
acte religieux, sont consacrés par le jeûne et pendant tout ce temps ce
peuple éminemment philosophe n'a pas d'autre entretien que sur Dieu.
Pendant la nuit ils observent les astres, et à force de les étudier ils
entendent des voix divines. Ce sont eux qui, les premiers, forcés par
la nécessité et non pour satisfaire leurs passions, se sont immolés
eux-mêmes avant d'immoler d'autres animaux. »
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