[8,2] βʹ. ΑΡΙΣΤΑΙΟΥ ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΕΡΜΗΝΕΙΑΣ ΤΩΝ ΠΑΡΑ ΙΟΥΔΑΙΟΙΣ ΓΡΑΦΩΝ.
"Κατασταθεὶς ἐπὶ τῆς τοῦ βασιλέως βιβλιοθήκης Δημήτριος ὁ
Φαληρεὺς ἐχρηματίσθη πολλὰ διάφορα πρὸς τὸ συναγαγεῖν ἅπαντα τὰ
κατὰ τὴν οἰκουμένην βιβλία, καὶ ποιούμενος ἀγορασμοὺς καὶ μεταγραφὰς
ἐπὶ τέλος ἤγαγεν ὅσον ἐφ´ ἑαυτῷ τὴν τοῦ βασιλέως πρόθεσιν. Παρόντων
οὖν ἡμῶν ἐρωτηθεὶς πόσαι τινὲς μυριάδες τυγχάνουσι βιβλίων, εἶπεν·
Ὑπὲρ τὰς εἴκοσι, βασιλεῦ· σπουδάσω δ´ ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ πρὸς τὸ
πληρωθῆναι πεντήκοντα μυριάδας τὰ λοιπά. Προσήγγελται δέ μοι καὶ τὰ
τῶν Ἰουδαίων νόμιμα μεταγραφῆς ἄξια καὶ τῆς παρὰ σοὶ βιβλιοθήκης εἶναι.
Τί τὸ κωλῦον οὖν, εἶπεν, ἐστί σε τοῦτο ποιῆσαι; πάντα γὰρ
ἀποτέτακταί σοι τὰ πρὸς τὴν χρείαν.
Ὁ δὲ Δημήτριος εἶπεν· Ἑρμηνείας προσδεῖται· χαρακτῆρσι γὰρ ἰδίοις
κατὰ τὴν Ἰουδαίαν χρῶνται, καθάπερ Αἰγύπτιοι τῇ τῶν γραμμάτων θέσει,
καθὸ καὶ φωνὴν ἰδίαν ἔχουσιν. Ὑπολαμβάνονται δὲ Συριακῇ χρῆσθαι· τὸ δ´
οὐκ ἔστιν, ἀλλ´ ἕτερος τρόπος. Μεταλαβὼν δὲ ἕκαστα ὁ βασιλεὺς εἶπε
γραφῆναι πρὸς τὸν ἀρχιερέα τῶν Ἰουδαίων, ὅπως τὰ προειρημένα
τελείωσιν λάβῃ."
Καὶ μεθ´ ἕτερα ἐπιλέγει·
"Ὡς δὲ κατεπράχθη ταῦτα, τὸν Δημήτριον ἐκέλευσεν εἰσδοῦναι περὶ
τῆς τῶν Ἰουδαϊκῶν βιβλίων ἀναγραφῆς. Πάντα γὰρ διὰ προσταγμάτων καὶ
μεγάλης ἀκριβείας τοῖς βασιλεῦσι τούτοις διῳκεῖτο καὶ οὐδὲν ἀπερριμμένως
οὐδὲ εἰκῆ. Διόπερ καὶ τὸ τῆς εἰσδόσεως καὶ τὰ τῶν ἐπιστολῶν ἀντίγραφα
κατακεχώρικα καὶ τὸ τῶν ἀπεσταλμένων πλῆθος καὶ τὴν ἑκάστου
κατασκευήν, διὰ τὸ μεγαλομερείᾳ καὶ τέχνῃ διαφέρειν ἕκαστον αὐτῶν. Τῆς
δὲ εἰσδόσεώς ἐστιν ἀντίγραφον τόδε·
| [8,2] CHAPITRE II :
PORTRAIT D'ARISTÉE SUR LA TRADUCTION DES ÉCRITURES
DES JUIFS.
« Démétrius de Phalère, ayant été préposé à la bibliothèque du roi,
l'enrichit d'une quantité d'ouvrages de différents genres. Ayant fait des
acquisitions et des transcriptions, il amenait à son terme, autant qu'il lui
était possible, le vœu formé par le roi de rassembler tous les livres qui
sont dans l'univers. Interrogé en notre présence sur le nombre de livres
qu'elle renfermait, il répondit :
"Roi, elle contient deux cent mille volumes; je travaille à la porter
dans peu de temps à 500 mille. On m'a annoncé que les institutions des
Juifs sont dignes d'être transcrites et déposées dans votre bibliothèque.
— Qui s'oppose, dit le roi, à ce que vous le fassiez ? On a mis à
votre disposition tout ce qu'il faut pour cet usage.
« Démétrius répliqua : Une traduction est indispensable ; car les
habitants de la Judée se servent de caractères particuliers comme les
Égyptiens dans la disposition de leurs lettres, d'autant qu'ils ont une
langue à part. On suppose qu'ils se servent de la langue syriaque, ce qui
n'est pas, et leur manière d'écrire est tout autre.
«Le roi, ayant recueilli ces renseignements, dit qu'il fallait écrire au
grand-prêtre des Juifs pour que ce qui venait d'être dit, s'exécutât.» Après
autres choses, il ajoute :
«Lorsque ces choses se furent ainsi passées, il ordonna à Démétrius
de lui faire un mémoire sur la copie à faire des livres des Juifs ; car toute
l'administration de ces rois se règle par injonction et avec la plus grande
régularité, et rien ne se décide négligemment et comme au hasard. Ce qui
m'a fourni le moyen de me procurer des doubles du mémoire et des
lettres, de connaître le nombre des écrits envoyés, leur différente
rédaction, et en quoi chacune d'elles se faisait remarquer par la grandeur
et le fini du travail. Voici la copie du mémoire. »
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