[4,23] ΚΕΚΑΛΑΙΟΝ ΚΓ.'
Περὶ τῶν πονηρῶν διαμόνων, καὶ τίνες ποτ´ εἰσὶν αὐτῶν οἱ ἄρχοντες.
« Τοὺς δὲ πονηροὺς δαίμονας οὐκ εἰκῆ ὑπὸ τὸν Σάραπιν ὑποπτεύομεν οὐδ´ ἐκ
τῶν συμβόλων μόνον ἀναπεισθέντες, ἀλλ´ ὅτι τὰ μειλίγματα καὶ τὰ τούτων
ἀποτρόπαια πρὸς τὸν Πλούτωνα γίνεται, ὡς ἐν τῷ πρώτῳ ἐδείκνυμεν. Ὁ αὐτὸς
δὲ τῷ Πλούτωνι ὁ θεὸς καὶ διὰ τοῦτο μάλιστα δαιμόνων ἄρχων καὶ σύμβολα
διδοὺς πρὸς τὴν τούτων ἔλασιν. Οὗτος γοῦν καὶ τοῖς ἱκέταις ἐδήλωσεν ὡς
πᾶσι ζῴοις ὁμοιούμενοι προσίασιν τοῖς ἀνθρώποις· ὅθεν καὶ παρ´ Αἰγυπτίοις
καὶ παρὰ Φοίνιξι καὶ ὅλως παρὰ τοῖς τὰ θεῖα σοφοῖς ἱμάντες ἐν τοῖς ἱεροῖς
ἐπιρρήσσονται καὶ ζῷα προσουδίζεται πρὸ τῆς θρησκείας τῶν θεῶν,
ἐξελαυνόντων τῶν ἱερέων τούτους διὰ τοῦ δοῦναι πνεῦμα ἢ αἷμα ζῴων καὶ διὰ
τῆς τοῦ ἀέρος πληγῆς, ἵνα τούτων ἀπελθόντων παρουσία τοῦ θεοῦ γένηται. Καὶ
οἶκος δὲ πᾶς μεστὸς καὶ διὰ τοῦτο προκαθαίρουσιν καὶ ἐκβάλλουσι τούτους,
ὅταν θεὸν κατακαλῶσιν· καὶ τὰ σώματα τοίνυν μεστὰ ἀπὸ τούτων· καὶ γὰρ
μάλιστα ταῖς ποιαῖς τροφαῖς χαίρουσιν. Σιτουμένων γὰρ ἡμῶν προσίασι καὶ
προσιζάνουσι τῷ σώματι, καὶ διὰ τοῦτο αἱ ἁγνεῖαι, οὐ διὰ τοὺς θεοὺς
προηγουμένως, ἀλλ´ ἵν´ οὗτοι ἀποστῶσιν. Μάλιστα δὲ αἵματι χαίρουσι καὶ
ταῖς ἀκαθαρσίαις καὶ ἀπολαύουσι τούτων εἰσδύνοντες τοῖς χρωμένοις. Ὅλως
γὰρ ἡ ἐπίτασις τῆς πρός τι ἐπιθυμίας καὶ ἡ τοῦ πνεύματος τῆς ὀρέξεως ὁρμὴ
ἀλλαχόθεν οὐ σφοδρύνεται ἢ ἐκ τῆς τούτων παρουσίας· οἳ καὶ εἰς ἀσήμους
φθόγγους καὶ φύσας ἀναγκάζουσι τοὺς ἀνθρώπους ἐμπίπτειν διὰ τῆς
συναπολαύσεως τῆς μετ´ αὐτῶν γιγνομένης. Ὅπου γὰρ πνεύματος πλείονος ὁλκή,
ἢ τῆς γαστρὸς ἐξ ἡδυπαθείας πεπρησμένης ἢ τῆς προθυμίας δι´ ἡδονῆς
ἐπίτασιν ἐκφυσώσης καὶ πολὺ τὸ ἔξωθεν σπώσης, ἐκεῖ παρουσία τῶν τοιούτων
πνευμάτων σοι δηλούσθω. Ἄχρι τούτων τολμᾷ φύσις ἀνθρώπου εὑρίσκειν τὰς
περὶ αὑτῆς συνεστώσας παγίδας· καὶ γὰρ ὁ θεὸς ὅταν εἰσκριθῇ,
πολυπλασιάζεται τὸ πνεῦμα. »
Ταῦτα μὲν οὖν περὶ τῶν πονηρῶν δαιμόνων, ὧν φησιν ἄρχοντα εἶναι τὸν
Σάραπιν. Καὶ τὴν Ἑκάτην δὲ τούτων ἄρχειν ὁ αὐτὸς διδάσκει λέγων οὕτως·
« Μήποτε οὗτοί εἰσιν ὧν ἄρχει ὁ Σάραπις καὶ τούτων σύμβολον ὁ τρίκρανος
κύων, τουτέστιν ὁ ἐν τοῖς τρισὶ στοιχείοις, ὕδατι, γῇ, ἀέρι, πονηρὸς
δαίμων; Οὓς καταπαύσει ὁ θεὸς ὁ ἔχων ὑπὸ χεῖρα. Ἄρχει δ´ αὐτῶν καὶ ἡ Ἑκάτη
ὡς συνέχουσα τὸ τρίστοιχον. »
Καὶ πάλιν φησίν·
« Ἔτι παραθεὶς ἓν χρηστήριον, ὅπερ αὐτὴ ἡ Ἑκάτη πεποίηται, καταπαύσω τὸν
περὶ ταύτης λόγον· ἥδ´ ἐγώ εἰμι κόρη πολυφάσματος, οὐρανόφοιτος, ταυρῶπις,
τρικάρηνος, ἀπηνής, χρυσοβέλεμνος,
Φοίβη ἀπειρολεχής, φαεσίμβροτος Εἰλείθυια,
τριστοίχου φύσεως συνθήματα τρισσὰ φέρουσα·
αἰθέρι μὲν πυρόεσσιν ἐειδομένη εἰδώλοις,
ἠέρα δ´ ἀργεννοῖσι τροχάσμασιν ἀμφικάθημαι·
γαῖα δ´ ἐμῶν σκυλάκων δνοφερὸν γένος ἡνιοχεύει.»
Οἷς ἐπιλέγει ὁ συγγραφεὺς σαφῶς, τίνες οἱ σκύλακες· ὅτι οἱ πονηροὶ
δαίμονες, περὶ ὧν ἄρτι πεπαύμεθα λέγοντες. Τοσαῦτα μὲν δὴ καὶ ταῦτα. Περὶ
δὲ τοῦ δαίμονας εἶναι πονηροὺς ἀληθῶς, ἀλλ´ οὐδὲν ἀγαθὸν ἐπαγομένους τοὺς
παρὰ τοῖς πολλοῖς θεολογουμένους φέρε ἔτι μᾶλλον διὰ πλειόνων κρατύνωμεν.
| [4,23] CHAPITRE XXIII
Des méchants démons et de leurs chefs. Ces mauvais esprits prennent la
forme de toutes fortes d'animaux pour tromper les hommes.
« Ce n'est point sans fondement que nous donnons pour chef aux mauvais
démons Sérapis : c'est un sentiment fondé, non pas seulement sur les
emblèmes sous lesquels on le représente, mais sur ce que toute leur
puissance attractive et répulsive est attribuée à Pluton, comme nous
l'avons démontré dans notre premier livre. Or Sérapis est le même que
Pluton ; c'est pour cela qu'il est le chef des démons et qu'il donne
certains signes pour les chasser. Ce Dieu a fait connaître à ses clients
que les démons prennent toutes sortes de formes d'animaux pour se
manifester aux hommes. C'est de là qu'est venue, chez les Phéniciens et
les Égyptiens, comme chez les devins et tous les sages versés dans la
connaissance des choses divines, la coutume de déchirer des bandes de cuir
dans les temples, et de briser des animaux sur le pavé, avant de commencer
les cérémonies religieuses des sacrifices. Les prêtres chassent les
démons, en répandant l'esprit ou le sang des animaux, et en battant l'air
de leurs mains : on chasse ainsi les démons pour donner accès aux dieux.
Une maison est toujours remplie de démons, voilà pourquoi on la purifie et
on les en chasse avant d'invoquer la divinité. Les corps en sont aussi
remplis, parce qu'ils aiment singulièrement certains aliments qui entrent
dans le corps. Ainsi lorsque nous sommes à table, non seulement ils
s'approchent de nous, mais encore ils s'attachent à notre corps : voilà
pourquoi on fait des purifications ; car ce n'est pas seulement pour
invoquer les dieux qu'elles se font, mais pour éloigner les démons. Ils
font leurs délices du sang et des viandes corrompues, et c'est pour s'en
rassasier qu'ils s'insinuent dans le corps de ceux qui mangent. Tout
mouvement de la concupiscence, tout appétit sensuel est excité par la
présence de ces démons. Quelquefois ils forcent les hommes de tomber sur
des sons et des paroles insignifiantes, parce qu'ils y trouvent leur
plaisir. Car lorsque l'esprit est surabondant, ou que le ventre est
rassasié de jouissances sensuelles, soit que l'ardeur de la volupté nous
agite intérieurement, soit qu'elle se fasse sentir au dehors, on peut
reconnaître la présence de ces esprits. Jusque-là la nature humaine peut
rechercher les liens qui lui sont tendus, mais l'esprit se gonfle
prodigieusement lorsqu'il porte ses recherches jusque sur la Divinité. »
Voilà ce que nous trouvons dans Porphyre au sujet des mauvais démons dont,
selon lui, Sérapis est le prince. Il nous apprend aussi ailleurs qu'Hécate
commande aux démons : voici en quels termes il s'exprime :
« Ne sont-ce pas là les démons dont Sérapis est le chef ? c'est pour cela
qu'il a pour symbole un chien à trois têtes pour représenter les trois
éléments, l'eau, la terre et l'air : ce dieu contient sous son pouvoir
tous ces méchants démons. Ils sont aussi régis par Hécate, qui comprend
les trois éléments. »
Puis il ajoute :
« Je terminerai ce que j'avais à dire d'Hécate en rapportant un oracle
qu'elle a rendu à son propre sujet : Je suis la vierge aux formes variées,
habitante du ciel, au visage de taureau, à trois têtes, implacable,
lançant des traits d'or. Je suis la chaste Diane, Lucine, le flambeau des
mortels : je porte les trois emblèmes des trois éléments de la nature. Je
représente l'éther sous une forme de feu ; dans l'air je suis assise sur
un char lumineux ; la terre est gardée par la troupe de mes chiens noirs.»
Puis notre auteur nous apprend que ces chiens sont les méchants démons
dont nous venons de parler. Mais ajoutons encore de nouveaux arguments à
ceux que nous venons de rapporter. Multiplions les preuves, et tâchons de
nous convaincre encore davantage qu'ils n'étaient que de mauvais démons,
incapables d'aucun bien, tous ces êtres que les peuples avaient divinisés.
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