[3,7] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.
Ὁποίας οἱ νεώτεροι τῶν φιλοσόφων τοῖς περὶ θεῶν μύθοις συνέπλεξαν αἰτιολογίας.
« Φθέγξομαι οἷς θέμις ἐστί, θύρας δ´ ἐπίθεσθε βέβηλοι, σοφίας θεολόγου
νοήματα δεικνύς, οἷς τὸν θεὸν καὶ τοῦ θεοῦ τὰς δυνάμεις διὰ εἰκόνων
συμφύλων αἰσθήσει ἐμήνυσαν ἄνδρες, τὰ ἀφανῆ φανεροῖς ἀποτυπώσαντες
πλάσμασιν, τοῖς καθάπερ ἐκ βίβλων τῶν ἀγαλμάτων ἀναλέγειν τὰ περὶ θεῶν
μεμαθηκόσι γράμματα. Θαυμαστὸν δὲ οὐδὲν ξύλα καὶ λίθους ἡγεῖσθαι τὰ ξόανα
τοὺς ἀμαθεστάτους, καθὰ δὴ καὶ τῶν γραμμάτων οἱ ἀνόητοι λίθους μὲν ὁρῶσι
τὰς στήλας, ξύλα δὲ τὰς δέλτους, ἐξυφασμένην δὲ πάπυρον τὰς βίβλους.»
Τοιαῦτα δὲ ὡς ἐν προοιμίῳ κατακομπήσας ἄκουε οἷα ἑξῆς προϊὼν γράφει πρὸς
λέξιν·
« Φωτοειδοῦς δὲ ὄντος τοῦ θείου καὶ ἐν πυρὸς αἰθερίου περιχύσει διάγοντος
ἀφανοῦς τε τυγχάνοντος αἰσθήσει περὶ θνητὸν βίον ἀσχόλῳ, διὰ μὲν τῆς
διαυγοῦς ὕλης, οἷον κρυστάλλου ἢ Παρίου λίθου ἢ καὶ ἐλέφαντος, εἰς τὴν τοῦ
φωτὸς αὐτοῦ ἔννοιαν ἐνῆγον, διὰ δὲ τῆς τοῦ χρυσοῦ εἰς τὴν τοῦ πυρὸς
διανόησιν καὶ τὸ ἀμίαντον αὐτοῦ, ὅτι χρυσὸς οὐ μιαίνεται. Πολλοὶ δὲ αὖ καὶ
μέλανι λίθῳ τὸ ἀφανὲς αὐτοῦ τῆς οὐσίας ἐδήλωσαν. Καὶ ἀνθρωποειδεῖς μὲν
ἀπετύπουν τοὺς θεοὺς ὅτι λογικὸν τὸ θεῖον, καλοὺς δέ, ὅτι κάλλος ἐν
ἐκείνοις ἀκήρατον. Διαφόροις δὲ σχήμασιν καὶ ἡλικίαις καθέδραις τε καὶ
στάσεσιν καὶ ἀμφιάσεσιν καὶ τοὺς μὲν ἄρρενας, τὰς δὲ θηλείας καὶ παρθένους
καὶ ἐφήβους ἢ γάμου πεῖραν εἰληφότας, εἰς παράστασιν αὐτῶν τῆς διαφορᾶς.
Ὅθεν πᾶν τὸ λευκὸν τοῖς οὐρανίοις θεοῖς ἀπένειμαν· σφαῖράν τε καὶ τὰ
σφαιρικὰ πάντα. Ἰδίως τε κόσμῳ καὶ ἡλίῳ καὶ σελήνῃ, ἔσθ´ ὅπου δὲ καὶ τύχῃ
καὶ ἐλπίδι· κύκλον δὲ καὶ τὰ κυκλικὰ αἰῶνι καὶ τῇ κατὰ τὸν οὐρανὸν κινήσει
ταῖς τε ἐν αὐτῷ ζώναις καὶ τοῖς κύκλοις· κύκλων δὲ τμήματα τοῖς
σχηματισμοῖς τῆς σελήνης· πυραμίδας δὲ καὶ ὀβελίσκους τῇ πυρὸς οὐσίᾳ καὶ
διὰ τοῦτο τοῖς Ὀλυμπίοις θεοῖς· ὥσπερ αὖ κῶνον μὲν ἡλίῳ, γῇ δὲ κύλινδρον,
σπορᾷ δὲ καὶ γενέσει φάλητα, καὶ τὸ τρίγωνον σχῆμα διὰ τὸ μόριον τῆς
θηλείας. »
Ταῦτα ὁ θαυμαστὸς φιλόσοφος· ὧν τί ἂν γένοιτο ἀσχημονέστερον τὰ αἰσχρὰ
σεμνολογοῦσιν; Τί δὲ βιαιότερον, τὰς ἀψύχους ὕλας, χρυσὸν καὶ λίθον καὶ τὰ
τοιαῦτα, εἰκόνας φέρειν τοῦ φωτὸς τῶν θεῶν καὶ τῆς οὐρανίου καὶ αἰθερίου
φύσεως δηλώματα φάσκειν; Ὅτι δὲ τῶν νέων ἐστὶ ταῦτα σοφίσματα μηδ´ ὄναρ
τῶν παλαιῶν εἰς ἐνθύμησιν ἐλθόντα, γνοίης ἂν μαθὼν ὅτι καὶ ἀπόβλητα ἦν
παρὰ τοῖς προτέροις τὰ διὰ χρυσοῦ καὶ τῆς νομιζομένης πολυτελεστέρας ὕλης
ξόανα. Λέγει δ´ οὖν Πλούταρχος ὧδέ πη κατὰ λέξιν·
| [3,7] CHAPITRE VII
Quelles explications les philosophes modernes ont ajoutées à la théologie
fabuleuse, pour en découvrir les principes.
« Je parlerai, dit-il, aux initiés ; loin d'ici les plus profanes. Je
montrerai que c'est à une inspiration de la sagesse divine que les hommes
doivent l'idée de représenter Dieu et sa puissance par des images
sensibles et en rapport avec ses organes, de donner une forme visible à ce
qui est invisible de sa nature ; mais ces images sont seulement pour
l'usage des yeux qui savent lire des choses divines dans les statues,
comme dans les livres ; car aux yeux des ignorants, une idole n'est que du
bois ou de la pierre, et je ne m'en étonne pas : c'est comme les gens
grossiers qui ne voient dans une colonne qu'une pierre, dans des tablettes
que du bois, dans un livre qu'un tissu de papier. »
Après cet exorde emphatique, il continue ainsi :
« L'essence divine étant toute lumière et habitant une atmosphère de feu,
inaccessible, par conséquent, à toute intelligence occupée de choses
mortelles, elle se révèle et se fait connaître par l'éclat des objets
matériels, comme le cristal, le marbre de Paros, l'ivoire ; par l'or, elle
donne une idée de sa substance de feu et de son incorruptibilité, car l'or
est incorruptible. Il y en a aussi qui ont vu dans la pierre noire une
image de sa nature inaccessible aux sens. On a donné aussi aux dieux une
forme humaine, parce que la raison est un attribut nécessaire de la
divinité. On les représente beaux, parce que la beauté la plus parfaite
est leur partage. On leur a donné diverses formes, diverses attitudes, les
uns assis, les autres debout, avec des vêtements différents les uns des
autres ; on ne leur a pas donné à tous le même âge; on a donné à
quelques-uns le sexe masculin, à d'autres le sexe féminin ; il y a des
vierges, des jeunes gens ; d'autres sont unis par le mariage, tout cela
pour établir les différences qui les distinguent. Ainsi le blanc est la
marque distinctive des dieux célestes ; la forme sphérique est l'emblème
exclusif du monde, du soleil, de la lune, quelquefois aussi de la fortune
et de l'espérance ; le cercle et toutes les formes circulaires sont
l'image de l'éternité, au mouvement du ciel et des zones qui y sont
tracées. Les divisions du cercle représentent les phases de la lune ; les
pyramides ou les obélisques sont les attributs du feu et par la même
raison des dieux de l'Olympe. On a aussi consacré la forme conique au
soleil, la forme cylindrique à la terre ; on a pris pour symbole de la
fécondité de l'espèce humaine des signes qui la représentent. »
Telles sont les paroles de cet admirable philosophe, chez lequel
l'obscénité des choses le dispute à l'emphase des termes. Se peut-il
concevoir quelque chose qui révolte plus la raison, que de donner comme
une image de la lumière divine, une matière inerte, comme l'or ou
l'argent, ou d'autres substances de ce genre, et de vouloir en faire
l'emblème d'une nature céleste et éthérée. Et cependant ce sont bien là
des inventions des philosophes modernes, auxquelles n'avaient pas même
songé les anciens; car ces idoles matérielles dont on exalte si fort
aujourd'hui le mérite, les premiers hommes les rejetaient absolument. Si
vous en voulez la preuve, lisez ce que dit Plutarque dans un endroit de
ses ouvrages que nous citons ici :
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