[3,17] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΖ'
Ὅτι δαιμονικῆς ἐνεργείας πάντα τὰ τοιάδε τυγχάνει.
τούς γέ τοι τῶν χρησμῶν ὑπηρέτας ἀληθεῖ λόγῳ φάσκειν δαίμονας εἶναι
φαύλους, ἐπ´ ἀνθρώπων ἀπάτῃ τὰ ἀμφότερα παίζοντας καὶ τοτὲ μὲν
συντιθεμένους ταῖς μυθικωτέραις περὶ αὐτῶν ὑπολήψεσιν ἐπὶ τῇ πανδήμῳ
πλάνῃ, τοτὲ δὲ τὰ τῆς φιλοσόφου γοητείας ἐπικυροῦντας ἐπὶ τῇ καὶ τούτων
ἐπιτριβῇ καὶ φυσιώσει· ὥστε πανταχόθεν ἁλίσκεσθαι μηδὲν αὐτοὺς ἀληθεύειν.
Τοσούτων ἡμῖν εἰρημένων καιρὸς ἤδη μεταβάντας τὸ τρίτον εἶδος ἐπελθεῖν τῆς
Ἑλλήνων θεολογίας, ὃ δή φασιν εἶναι πολιτικόν τε καὶ νόμιμον. μάλιστα γὰρ
ἱκανὸν τοῦτο πρὸς ἔκπληξιν τῶν πολλῶν εἶναι νενόμισται διά τε τὰ
θρυλούμενα μαντεῖα καὶ τὰς διὰ χρησμῶν ἀκέσεις τε καὶ θεραπείας τῶν
πεπονθότων σωμάτων τάς τε κατά τινων ἐπισκήψεις. ὧν δὴ καὶ διὰ πείρας
ἐλθεῖν φάσκοντες εὖ μάλα πεπείκασιν ἑαυτοὺς μὲν εὐσεβοῦντας εἰς τοὺς θεοὺς
δίκαια πράττειν, ἡμᾶς δὲ τὰ μέγιστα ἀσεβεῖν τὰς οὕτως ἐμφανεῖς καὶ
εὐεργετικὰς δυνάμεις μὴ ταῖς προσηκούσαις θεραπείαις τιμῶντας. καὶ πρὸς
ταῦτ´ οὖν ἑτέραν λόγου ἀρχὴν ἀναλαβόντες ὑπαντήσωμεν.
| [3,17] CHAPITRE XVII
Qu'il ne faut attribuer tous ces oracles qu'à l'artifice des démons.
Quant aux agents par lesquels se rendent ces prétendus oracles, il n'y en
a pas d'autres, à vrai dire, que les méchants démons, qui se plaisent à
tromper les hommes par l'un et l'autre des moyens que nous avons cités.
Ainsi tantôt ils rendent des oracles dans un sens favorable aux fables que
le peuple croit au sujet des dieux, parce qu'ils ont intérêt à confirmer
l'erreur populaire, tantôt ils sanctionnent de leur autorité les
inventions de la philosophie, pour lui concilier du crédit et remplir ses
sectateurs d'un sot orgueil. Dans l'un comme dans l'autre cas, ils ne
peuvent échapper au reproche de supercherie.
Il est temps d'ajouter maintenant à tout ce que nous avons dit sur les
doctrines mythologiques et allégoriques des Grecs, quelques considérations
sur une troisième espèce de théologie, que l'on trouve chez eux et qu'ils
appellent théologie politique ou légale ; car rien, à leur avis, n'est
plus capable d'exciter dans l'esprit des peuples une légitime vénération
que ces oracles fameux, ces guérisons merveilleuses opérées par leur
moyen, et les châtiments qu'ils ont infligés pour certains crimes. Comme
ils ont eux-mêmes, disent-ils, éprouvé la vérité de ces oracles, ils se
croient autorisés à révérer ces divinités. Et nous qui refusons nos
hommages à ces génies dont la puissance bienfaisante se manifeste si
évidemment, ils nous taxent de la plus monstrueuse impiété. Pour repousser
celle accusation, nous entrerons au livre suivant dans une nouvelle série
de démonstrations.
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