Texte grec :
[3,7] VII.
<1> παραθεῖναι δ' αὐτοῖς ἄξιον καὶ τὴν ἀψευδῆ τοῦ
σωτῆρος ἡμῶν πρόρρησιν, δι' ἧς αὐτὰ ταῦτα δηλοῖ ὧδέ
πως προφητεύων· «οὐαὶ δὲ ταῖς ἐν γαστρὶ ἐχούσαις καὶ
ταῖς θηλαζούσαις ἐν ἐκείναις ταῖς ἡμέραις· προσεύχεσθε
δὲ ἵνα μὴ γένηται ὑμῶν ἡ φυγὴ χειμῶνος μηδὲ σαββάτῳ.
Ἔσται γὰρ τότε θλῖψις μεγάλη, οἵα οὐκ ἐγένετο ἀπ' ἀρχῆς
κόσμου ἕως τοῦ νῦν, οὐδὲ μὴ γένηται». <2> Συναγαγὼν δὲ
πάντα τὸν τῶν ἀνῃρημένων ἀριθμὸν ὁ συγγραφεὺς λιμῷ
καὶ ξίφει μυριάδας ἑκατὸν καὶ δέκα διαφθαρῆναί φησιν,
τοὺς δὲ λοιποὺς στασιώδεις καὶ λῃστρικούς, ὑπ' ἀλλήλων
μετὰ τὴν ἅλωσιν ἐνδεικνυμένους, ἀνῃρῆσθαι, τῶν δὲ νέων
τοὺς ὑψηλοτάτους καὶ κάλλει σώματος διαφέροντας
τετηρῆσθαι θριάμβῳ, τοῦ δὲ λοιποῦ πλήθους τοὺς ὑπὲρ
ἑπτακαίδεκα ἔτη δεσμίους εἰς τὰ κατ' Αἴγυπτον ἔργα
παραπεμφθῆναι, πλείους δὲ εἰς τὰς ἐπαρχίας
διανενεμῆσθαι φθαρησομένους ἐν τοῖς θεάτροις σιδήρῳ
καὶ θηρίοις, τοὺς δ' ἐντὸς ἑπτακαίδεκα ἐτῶν αἰχμαλώτους
ἀχθέντας διαπεπρᾶσθαι, τούτων δὲ μόνων τὸν ἀριθμὸν
εἰς ἐννέα μυριάδας ἀνδρῶν συναχθῆναι. <3> Ταῦτα δὲ
τοῦτον ἐπράχθη τὸν τρόπον δευτέρῳ τῆς Οὐεσπασιανοῦ
βασιλείας ἔτει ἀκολούθως ταῖς προγνωστικαῖς τοῦ κυρίου
καὶ σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ προρρήσεσιν, θείᾳ
δυνάμει ὥσπερ ἤδη παρόντα προεορακότος αὐτὰ
ἐπιδακρύσαντός τε καὶ ἀποκλαυσαμένου κατὰ τὴν τῶν
ἱερῶν εὐαγγελιστῶν γραφήν, οἳ καὶ αὐτὰς αὐτοῦ
παρατέθεινται τὰς λέξεις, τοτὲ μὲν φήσαντος ὡς πρὸς
αὐτὴν τὴν Ἱερουσαλήμ· <4> «εἰ ἔγνως καί γε σὺ ἐν τῇ ἡμέρᾳ
ταύτῃ τὰ πρὸς εἰρήνην σου· νῦν δὲ ἐκρύβη ἀπὸ
ὀφθαλμῶν σου· ὅτι ἥξουσιν ἡμέραι ἐπὶ σέ, καὶ
περιβαλοῦσίν σοι οἱ ἐχθροί σου χάρακα, καὶ
περικυκλώσουσίν σε, καὶ συνέξουσίν σε πάντοθεν, καὶ
ἐδαφιοῦσίν σε καὶ τὰ τέκνα σου, <5> τοτὲ δὲ ὡς περὶ τοῦ
λαοῦ ἔσται γὰρ ἀνάγκη μεγάλη ἐπὶ τῆς γῆς, καὶ ὀργὴ τῷ
λαῷ τούτῳ· καὶ πεσοῦνται ἐν στόματι μαχαίρας καὶ
αἰχμαλωτισθήσονται εἰς πάντα τὰ ἔθνη· καὶ Ἱερουσαλὴμ
ἔσται πατουμένη ὑπὸ ἐθνῶν, ἄχρις οὗ πληρωθῶσιν
καιροὶ ἐθνῶν». Καὶ πάλιν· « Ὅταν δὲ ἴδητε κυκλουμένην
ὑπὸ στρατοπέδων τὴν Ἱερουσαλήμ, τότε γνῶτε ὅτι ἤγγικεν
ἡ ἐρήμωσις αὐτῆς». <6> Συγκρίνας δέ τις τὰς τοῦ σωτῆρος
ἡμῶν λέξεις ταῖς λοιπαῖς τοῦ συγγραφέως ἱστορίαις ταῖς
περὶ τοῦ παντὸς πολέμου, πῶς οὐκ ἂν ἀποθαυμάσειεν,
θείαν ὡς ἀληθῶς καὶ ὑπερφυῶς παράδοξον τὴν
πρόγνωσιν ὁμοῦ καὶ πρόρρησιν τοῦ σωτῆρος ἡμῶν
ὁμολογήσας;
<7> περὶ μὲν οὖν τῶν μετὰ τὸ σωτήριον πάθος καὶ τὰς
φωνὰς ἐκείνας ἐν αἷς ἡ τῶν Ἰουδαίων πληθὺς τὸν μὲν
λῃστὴν καὶ φονέα τοῦ θανάτου παρῄτηται, τὸν δ' ἀρχηγὸν
τῆς ζωῆς ἐξ αὐτῶν ἱκέτευσεν ἀρθῆναι, τῷ παντὶ
συμβεβηκότων ἔθνει, οὐδὲν ἂν δέοι ταῖς ἱστορίαις
ἐπιλέγειν, <8> ταῦτα δ' ἂν εἴη δίκαιον ἐπιθεῖναι, ἃ γένοιτ' ἂν
παραστατικὰ φιλανθρωπίας τῆς παναγάθου προνοίας,
τεσσαράκοντα ἐφ' ὅλοις ἔτεσιν μετὰ τὴν κατὰ τοῦ Χριστοῦ
τόλμαν τὸν κατ' αὐτῶν ὄλεθρον ὑπερθεμένης, ἐν ὅσοις
τῶν ἀποστόλων καὶ τῶν μαθητῶν πλείους Ἰάκωβός τε
αὐτὸς ὁ τῇδε πρῶτος ἐπίσκοπος, τοῦ κυρίου χρηματίζων
ἀδελφός, ἔτι τῷ βίῳ περιόντες καὶ ἐπ' αὐτῆς τῆς
Ἱεροσολύμων πόλεως τὰς διατριβὰς ποιούμενοι, ἕρκος
ὥσπερ ὀχυρώτατον παρέμενον τῷ τόπῳ, <9> τῆς θείας
ἐπισκοπῆς εἰς ἔτι τότε μακροθυμούσης, εἰ ἄρα ποτὲ
δυνηθεῖεν ἐφ' οἷς ἔδρασαν, μετανοήσαντες συγγνώμης καὶ
σωτηρίας τυχεῖν, καὶ πρὸς τῇ τοσαύτῃ μακροθυμίᾳ
παραδόξους θεοσημείας τῶν μελλόντων αὐτοῖς μὴ
μετανοήσασι συμβήσεσθαι παρασχομένης· ἃ καὶ αὐτὰ
μνήμης ἠξιωμένα πρὸς τοῦ δεδηλωμένου συγγραφέως
οὐδὲν οἷον τοῖς τῇδε προσιοῦσιν τῇ γραφῇ παραθεῖναι.
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Traduction française :
[3,7]
<1> II est à propos de leur mettre sous les yeux les
prédictions si vraies de notre Sauveur où toutes ces
calamités étaient annoncées en ces termes : « Malheur
aux femmes enceintes et à celles qui allaitent en ces
jours. Priez pour que votre fuite n'ait pas lieu en hiver ou
un jour de sabbat. Car il y aura alors une grande
affliction, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le
commencement du monde et telle qu'il n'y en aura plus
ensuite. » <2> L'écrivain, supputant le chiffre total des
morts, dit qu il périt onze cent mille personnes par la faim
et le glaive. Les factieux et les brigands qui survécurent,
se dénoncèrent mutuellement après la prise de la ville et
furent mis à mort. Les jeunes gens les plus grands et les
plus distingués par leur beauté furent réservés pour le
triomphe. Quant au reste de la multitude, ceux qui
avaient plus de dix-sept ans furent, les uns enchaînés et
envoyés aux travaux d'Egypte, les autres en plus grand
nombre, distribués aux provinces pour mourir dans les
amphithéâtres par le fer ou les bêtes. Ceux qui n'avaient
pas dix-sept ans furent emmenés prisonniers pour être
vendus. Ces derniers à eux seuls étaient à peu près
quatre-vingt-dix mille . <3> Ainsi s'accomplirent ces
événements dans la seconde année du règne de
Vespasien <70 après J.-C.>, selon les paroles
prophétiques de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Grâce à son pouvoir divin, il les avait contemplés
d'avance comme des réalités présentes. Il avait pleuré et
sangloté, suivant le texte des saints évangiles, qui nous
rapportent ses propres paroles, quand il s'adressait pour
ainsi dire à Jérusalem elle-même : <4> « Si du moins, tu
connaisssais en ce jour, ce qui peut t'apporter la paix !
Mais maintenant cela est caché à tes yeux ! Des jours
viendront sur toi, où tes ennemis t'entoureront de
retranchements, t'investiront, te presseront de toutes
parts et te renverseront à terre toi et tes enfants. » <5> Et
maintenant au sujet du peuple : « II y aura une grande
détresse sur la terre et la colère sera sur ce peuple. Ils
tomberont dévorés par le glaive, ils seront emmenés en
captivité dans toutes les nations. Et Jérusalem sera
foulée aux pieds par les Gentils jusqu'à ce que leurs
temps soient accomplis. » Et encore : « Lorsque vous
verrez Jérusalem assiégée par une armée, sachez que
sa désolation est proche ». <6> Si on compare les paroles
du Sauveur avec les récits de l'historien où il retrace
toute cette guerre, comment ne serait-on pas étonné et
n'avouerait-on pas que cette prescience et cette
prédiction de l'avenir étaient, chez le Sauveur,
véritablement divines et extraordinaires.
<7> Pour ce qui est arrivé à tout le peuple après la
passion du Sauveur, après les cris par lesquels la
multitude des Juifs demandait la grâce d'un voleur et d'un
assassin et suppliait qu'on fît disparaître de son sein
l'auteur de la vie, il n'y a rien à ajouter aux histoires. <8> II
est cependant juste de joindre une remarque qui montre
bien la miséricorde de la toute bonne Providence. Après
le crime audacieux commis contre le Christ, elle attendit
quarante années entières pour détruire les coupables :
pendant ce laps de temps, le plus grand nombre des
apôtres et des disciples, ainsi que Jacques lui-même, le
premier évêque de ce pays, appelé le frère du
Seigneur, étaient encore de ce monde et vivaient dans la
ville de Jérusalem ; ils étaient pour elle comme un très
puissant rempart. <9> La vigilance de Dieu avait été
jusqu'alors patiente : peut-être ces gens se repentiraient-ils
de ce qu'ils avaient fait et obtiendraient-ils le pardon et
le salut. En outre de cette longanimité, le ciel leur envoya
des signes extraordinaires de ce qui allait leur arriver,
s'ils persévéraient dans leur endurcissement. Ces
présages ont été jugés dignes de mémoire par l'historien
cité plus haut; le mieux est de les rapporter ici pour ceux
qui liront cet ouvrage.
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