HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre X

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Texte grec :

[10,9] Θ. <1> Τούτωι μὲν οὖν ἄνωθεν ἐξ οὐρανοῦ καρπὸν εὐσεβείας ἐπάξιον τὰ τρόπαια τῆς κατὰ τῶν ἀσεβῶν παρεῖχε νίκης, τὸν δ' ἀλιτήριον αὐτοῖς συμβούλοις ἅπασιν καὶ φίλοις ὑπὸ τοῖς Κωνσταντίνου ποσὶν πρηνῆ κατέβαλεν. <2> Ὡς γὰρ εἰς ἔσχατα μανίας τὰ κατ' αὐτὸν ἤλαυνεν, οὐκέτ' ἀνεκτὸν εἶναι λογισάμενος βασιλεὺς ὁ τῶι θεῶι φίλος τὸν σώφρονα συναγαγὼν λογισμὸν καὶ τὸν στερρὸν τοῦ δικαίου τρόπον φιλανθρωπίαι κερασάμενος, ἐπαμῦναι κρίνει τοῖς ὑπὸ τῶι τυράννωι ταλαιπωρουμένοις, καὶ τό γε πλεῖστον ἀνθρώπων γένος, βραχεῖς λυμεῶνας ἐκποδὼν ποιησάμενος, ἀνασώσασθαι ὁρμᾶται. <3> Μόνηι γὰρ αὐτῶι χρωμένωι φιλανθρωπίαι τὸν πρὸ τούτου χρόνον καὶ τὸν οὐ συμπαθείας ἄξιον ἐλεοῦντι, τῶι μὲν οὐδὲν ἐγίνετο πλέον, τῆς κακίας οὐκ ἀπαλλαττομένωι, αὔξοντι δὲ μᾶλλον τὴν κατὰ τῶν ὑποχειρίων ἐθνῶν λύτταν, τοῖς δὲ κακουμένοις οὔτις ἐλείπετο σωτηρίας ἐλπίς, ὑπὸ δεινῶι θηρὶ κατατυραννουμένοις. <4> Δι' ὃ δὴ τῶι φιλαγάθωι μίξας τὸ μισοπόνηρον ὁ τῶν ἀγαθῶν ἀρωγὸς πρόεισιν ἅμα παιδὶ Κρίσπωι βασιλεῖ φιλανθρωποτάτωι, σωτήριον δεξιὰν ἅπασιν τοῖς ἀπολλυμένοις ἐκτείνας· εἶθ' οἷα παμβασιλεῖ θεῶι θεοῦ τε παιδὶ σωτῆρι ἁπάντων ποδηγῶι καὶ συμμάχωι χρώμενοι, πατὴρ ἅμα καὶ υἱὸς ἄμφω κύκλωι διελόντες τὴν κατὰ τῶν θεομισῶν παράταξιν, ῥαιδίαν τὴν νίκην ἀποφέρονται, τῶν κατὰ τὴν συμβολὴν πάντων ἐξευμαρισθέντων αὐτοῖς ὑπὸ τοῦ θεοῦ κατὰ γνώμην. <5> Ἀθρόως δῆτα καὶ λόγου θᾶττον οἱ μὲν χθὲς καὶ πρὸ ἡμέρας θανάτου πνέοντες καὶ ἀπειλῆς οὐκέτ' ἦσαν, οὐδὲ μέχρις ὀνόματος μνημονευόμενοι, γραφαί τε αὐτῶν καὶ τιμαὶ τὴν ἀξίαν αἰσχύνην ἀπελάμβανον, καὶ ἃ τοῖς πάλαι δυσσεβέσιν τυράννοις ἐνεῖδεν αὐτοῖς ὀφθαλμοῖς Λικίννιος, ταῦτα ὁμοίως καὶ αὐτὸς ἔπασχεν, ὅτι μηδ' αὐτὸς ἐδέξατο παιδείαν μηδὲ ἐπὶ ταῖς τῶν πέλας ἐσωφρονίσθη μάστιξιν, τὴν ὁμοίαν δ' ἐκείνοις τῆς ἀσεβείας μετελθὼν ὁδόν, ἐπὶ τὸν ἴσον αὐτοῖς ἐνδίκως περιηνέχθη κρημνόν. <6> Ἀλλ' οὗτος μὲν ταύτηι πηι βεβλημένος ἔκειτο ὁ δ' ἀρετῆι πάσηι θεοσεβείας ἐκπρέπων μέγιστος νικητὴς Κωνσταντῖνος σὺν παιδὶ Κρίσπωι, βασιλεῖ θεοφιλεστάτωι καὶ τὰ πάντα τοῦ πατρὸς ὁμοίωι, τὴν οἰκείαν ἑώιαν ἀπελάμβανον καὶ μίαν ἡνωμένην τὴν Ῥωμαίων κατὰ τὸ παλαιὸν παρεῖχον ἀρχήν, τὴν ἀπ' ἀνίσχοντος ἡλίου πᾶσαν ἐν κύκλωι κατὰ θάτερα τῆς οἰκουμένης ἄρκτον τε ὁμοῦ καὶ μεσημβρίαν εἰς ἔσχατα δυομένης ἡμέρας ὑπὸ τὴν αὐτῶν ἄγοντες εἰρήνην. <7> Ἀφήιρητο δ' οὖν ἐξ ἀνθρώπων πᾶν δέος τῶν πρὶν αὐτοὺς πιεζόντων, λαμπρὰς δ' ἐτέλουν καὶ πανηγυρικὰς ἑορτῶν ἡμέρας, ἦν τε φωτὸς ἔμπλεα πάντα, καὶ μειδιῶσι προσώποις ὄμμασί τε φαιδροῖς οἱ πρὶν κατηφεῖς ἀλλήλους ἔβλεπον, χορεῖαι δ' αὐτοῖς καὶ ὕμνοι κατὰ πόλεις ὁμοῦ καὶ ἀγροὺς τὸν παμβασιλέα θεὸν πρώτιστα πάντων, ὅτι δὴ τοῦτ' ἐδιδάχθησαν, κἄπειτα τὸν εὐσεβῆ βασιλέα παισὶν ἅμα θεοφιλέσιν ἐγέραιρον, <8> κακῶν δ' ἀμνηστία παλαιῶν ἦν καὶ λήθη πάσης δυσσεβείας, παρόντων δ' ἀγαθῶν ἀπόλαυσις καὶ προσέτι μελλόντων προσδοκίαι. ἥπλωντο δ' οὖν κατὰ πάντα τόπον τοῦ νικητοῦ βασιλέως φιλανθρωπίας ἔμπλεοι διατάξεις νόμοι τε μεγαλοδωρεᾶς καὶ ἀληθοῦς εὐσεβείας γνωρίσματα περιέχοντες. <9> Οὕτω δῆτα πάσης τυραννίδος ἐκκαθαρθείσης, μόνοις ἐφυλάττετο τὰ τῆς προσηκούσης βασιλείας βέβαιά τε καὶ ἀνεπίφθονα Κωνσταντίνωι καὶ τοῖς αὐτοῦ παισίν, οἳ τῶν πρόσθεν ἁπάντων ἀποσμήξαντες τοῦ βίου τὴν θεοστυγίαν, τῶν ἐκ θεοῦ πρυτανευθέντων ἀγαθῶν αὐτοῖς ἠισθημένως τὸ φιλάρετον καὶ θεοφιλὲς τό τε πρὸς τὸ θεῖον εὐσεβὲς καὶ εὐχάριστον δι' ὧν εἰς προῦπτον ἅπασιν ἀνθρώποις παρέσχον ὁρᾶν, ἐπεδείξαντο.

Traduction française :

[10,9] CHAPITRE . <1> C'est à lui que du haut du ciel, comme un fruit digne de sa religion, Dieu donna les trophées de la victoire contre les impies. Le coupable, ainsi que tous ses conseillers et amis, furent jetés tête baissée aux pieds de Constantin. <2> Comme Licinius avait poussé les choses contre lui jusqu'à l'excès de la folie, l'empereur ami de Dieu conclut qu'il ne pouvait plus être toléré. Il concerte un sage projet, mêlant aux sentiments d'humanité la manière forte de la justice. Il décide de secourir ceux que le tyran rendait malheureux, et il commence par sauver la grande partie du genre humain en se débarrassant de fléaux peu nombreux. <3> Il n'avait usé que de bienveillance jusque-là et avait eu pitié de cet homme qui ne méritait pas la compassion. Or cela ne profitait en rien à ce dernier; il ne s'affranchissait point de sa malice et il laissait plutôt croître sa rage contre les peuples qui lui étaient soumis. D'autre pari, pour ceux qui étaient maltraités il ne restait plus aucune espérance de salut; ils étaient tyrannisés par une bête terrible. <4> Aussi bien, unissant son amour du bien à sa haine pour le mal, celui qui était le secours des gens de bien, s'avance avec son fils Crispus, l'empereur très bienveillant, et il tend un bras sauveur à tous ceux qui périssaient. Puis, comme s'ils avaient Dieu, le roi souverain, et son Fils, le Sauveur, comme guides et comme alliés, le père et le fils divisent leur armée, en forment un cercle contre les ennemis et remportent une victoire aisée. Tous leurs projets leur étaient facilités à souhait par Dieu. <5> Alors en un clin d'œil et plus rapidement qu'on ne peut le dire, ceux qui, hier et auparavant, respiraient mortel menace, n'étaient plus, et jusqu'à leur nom, tout d'eux était oublié. Leurs images et leurs titres recevaient le déshonneur mérité ; ce que Licinius avait, de ses yeux, vu souffrir aux tyrans impies d'autrefois, il l'endurait pareillement lui-même, parce qu'il n'avait pas profité de la leçon et n'avait pas été assagi par les corrections infligées à ses voisins. Ayant pris le même chemin de l'impiété qu'eux il fut, comme eux, conduit justement au même précipice. <6> Tandis que celui-ci gisait frappé de cette manière, celui qui se distinguait par la plénitude de la vertu de religion, le très grand vainqueur Constantin, ainsi que son fils, Crispus, l'empereur très aimé de Dieu et en tout semblable à son père, reprirent l'Orient, qui était pour eux un bien de famille, et rétablirent dans son unité l'ancien empire des Romains. Depuis le soleil levant toute la terre entière, dans les deux directions du nord comme aussi du midi, jusqu'aux centres les plus reculés du couchant, fut amenée sous la paix de ces princes. <7> Elle était donc enlevée aux hommes, toute crainte de ceux qui les foulaient aux pieds. On célébrait de brillants jours de fête et d'assemblées, tout était plein de lumière, et c'était avec des visages souriants et des regards joyeux que se rencontraient ceux qui naguère baissaient les yeux. Pour eux, les danses et les chants, dans les villes comme dans les campagnes, honoraient le Dieu roi souverain avant tous les autres (car telles étaient leurs traditions), et ensuite le pieux empereur avec ses enfants aimés de Dieu. <8> C'était l'oubli des maux anciens et l'abolition de tout souvenir d'impiété, la jouissance des biens présents et l'attente de ceux qui devaient venir encore. On déployait donc en tous lieux les ordonnances de l'empereur victorieux, qui étaient remplies de bienveillance, et les lois qui contenaient des preuves d'une religion bienfaisante et véritable. <9> Ainsi toute tyrannie était exterminée, et l'empire qui leur appartenait était conservé avec sécurité et sans exciter l'envie, au seul Constantin et à ses seuls enfants. Entre tous ceux d'auparavant, ceux-ci avaient fait disparaître la haine du siècle contre Dieu. Aussi, parmi les biens que Dieu leur avait sagement impartis, ils montrèrent leur amour de la vertu et leur amour de Dieu, leur piété et leur reconnaissance envers la divinité, par ce qu'ils laissaient ouvertement voir à tous les hommes.





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Dernière mise à jour : 1/06/2010