Texte grec :
[10,2] Β.
<1> Πᾶσι μὲν οὖν ἀνθρώποις τὰ ἐκ τῆς τῶν τυράννων καταδυναστείας ἐλεύθερα ἦν, καὶ τῶν προτέρων ἀπηλλαγμένοι κακῶν, ἄλλος ἄλλως μόνον ἀληθῆ θεὸν τὸν τῶν εὐσεβῶν ὑπέρμαχον ὡμολόγει· μάλιστα δ᾿ ἡμῖν τοῖς ἐπὶ τὸν Χριστὸν τοῦ θεοῦ τὰς ἐλπίδας ἀνηρτημένοις ἄλεκτος παρῆν εὐφροσύνη καί τις ἔνθεος ἅπασιν ἐπήνθει χαρὰ πάντα τόπον τὸν πρὸ μικροῦ ταῖς τῶν τυράννων δυσσεβείαις ἠριπωμένον ὥσπερ ἐκ μακρᾶς καὶ θανατηφόρου λύμης ἀναβιώσκοντα θεωμένοις νεώς τε αὖθις ἐκ βάθρων εἰς ὕψος ἄπειρον ἐγειρομένους καὶ πολὺ κρείττονα τὴν ἀγλαΐαν τῶν πάλαι πεπολιορκημένων ἀπολαμβάνοντας.
<2> Ἀλλὰ καὶ βασιλεῖς οἱ ἀνωτάτω συνεχέσι ταῖς ὑπὲρ Χριστιανῶν νομοθεσίαις τὰ τῆς ἐκ θεοῦ μεγαλοδωρεᾶς ἡμῖν εἰς μακρὸν ἔτι καὶ μεῖζον ἐκράτυνον, ἐφοίτα δὲ καὶ εἰς πρόσωπον ἐπισκόποις βασιλέως γράμματα καὶ τιμαὶ καὶ χρημάτων δόσεις· ὧν οὐκ ἀπὸ τρόπου γένοιτ᾿ ἂν κατὰ τὸν προσήκοντα καιρὸν τοῦ λόγου, ὥσπερ ἐν ἱερᾷ στήλῃ, τῇδε τῇ βίβλῳ τὰς φωνὰς ἐκ τῆς Ῥωμαίων ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα γλῶσσαν μεταληφθείσας ἐγχαράξαι, ὡς ἂν καὶ τοῖς μεθ᾿ ἡμᾶς ἅπασιν φέροιντο διὰ μνήμης.
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Traduction française :
[10,2] CHAPITRE II.
<1> Tous les hommes étaient en effet délivrés de l'oppression des tyrans et exempts des maux d'auparavant ; chacun de son côté confessait qu'il n'y avait qu'un seul Dieu véritable, celui qui avait secouru les hommes pieux. Mais, pour nous surtout qui avions placé nos espérances dans le Christ de Dieu, un contentement indicible et une joie divine s'épanouissaient en tous dans chacune des régions qui avaient été, peu avant, bouleversées par les impiétés des tyrans ; celles-ci paraissaient revivre comme après une longue dévastation qui porte la mort ; on voyait les temples se relever de nouveau de leurs ruines, et monter à une hauteur sans limite et recevoir une splendeur plus grande que ceux qui avaient autrefois été ravagés par la guerre.
<2> Mais les empereurs les plus élevés, par des lois incessantes concernant les chrétiens, rendaient pour nous ce qui venait de la munificence de Dieu, encore plus étendu et plus grand. Les évêques mêmes recevaient personnellement de l'empereur des lettres, des honneurs et des richesses; le texte de ces documents, il ne sera peut-être pas hors de propos, suivant l'occasion de ce récit, après en avoir traduit les paroles du latin en grec, de l'inscrire en ce livre comme sur une stèle sacrée, afin que le souvenir en soit porté à tous ceux qui viendront après nous.
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