[7,21] ΚΒ'.
<1> Μετὰ ταῦτα λοιμικῆς τὸν πόλεμον διαλαβούσης νόσου τῆς τε ἑορτῆς πλησιαζούσης, αὖθις διὰ γραφῆς τοῖς ἀδελφοῖς ὁμιλεῖ, τὰ τῆς συμφορᾶς ἐπισημαινόμενος πάθη διὰ τούτων·
<2> « Τοῖς μὲν ἄλλοις ἀνθρώποις οὐκ ἂν δόξειεν καιρὸς ἑορτῆς εἶναι τὰ παρόντα, οὐδὲ ἔστιν αὐτοῖς οὔτε οὗτος οὔτε τις ἕτερος, οὐχ ὅπως τῶν ἐπιλύπων, ἀλλ' οὐδ' εἴ τις περιχαρής, ὃν οἰηθεῖεν μάλιστα. Νῦν μέν γε θρῆνοι πάντα, καὶ πενθοῦσιν πάντες, καὶ περιηχοῦσιν οἰμωγαὶ τὴν πόλιν διὰ τὸ πλῆθος τῶν τεθνηκότων καὶ τῶν ἀποθνηισκόντων ὁσημέραι· <3> ὡς γὰρ ἐπὶ τῶν πρωτοτόκων τῶν Αἰγυπτίων γέγραπται, οὕτως καὶ νῦν ἐγενήθη κραυγὴ μεγάλη· οὐ γὰρ ἔστιν οἰκία, ἐν ἧι οὐκ ἔστιν ἐν αὐτῆι τεθνηκώς, καὶ ὄφελόν γε εἷς. Πολλὰ μὲν γὰρ καὶ δεινὰ καὶ τὰ πρὸ τούτου συμβεβηκότα· <4> πρῶτον μὲν ἡμᾶς ἤλασαν, καὶ μόνοι πρὸς ἁπάντων διωκόμενοι καὶ θανατούμενοι ἑωρτάσαμεν καὶ τότε, καὶ πᾶς ὁ τῆς καθ' ἕκαστον θλίψεως τόπος πανηγυρικὸν ἡμῖν γέγονε χωρίον, ἀγρὸς ἐρημία ναῦς πανδοχεῖον δεσμωτήριον, φαιδροτάτην δὲ πασῶν ἤγαγον ἑορτὴν οἱ τέλειοι μάρτυρες, εὐωχηθέντες ἐν οὐρανῶι· <5> μετὰ δὲ ταῦτα πόλεμος καὶ λιμὸς ἐπέλαβεν, ἃ τοῖς ἔθνεσι συνδιηνέγκαμεν, μόνοι μὲν ὑποστάντες ὅσα ἡμῖν ἐλυμήναντο, παραπολαύσαντες δὲ καὶ ὧν ἀλλήλους εἰργάσαντό τε καὶ πεπόνθασιν, καὶ τῆι Χριστοῦ πάλιν ἐνηυφράνθημεν εἰρήνηι, ἣν μόνοις ἡμῖν δέδωκεν· <6> βραχυτάτης δὲ ἡμῶν τε καὶ αὐτῶν τυχόντων ἀναπνοῆς, ἐπικατέσκηψεν ἡ νόσος αὕτη, πρᾶγμα φόβου τε παντὸς φοβερώτερον ἐκείνοις καὶ συμφορᾶς ἧστινος οὖν σχετλιώτερον καὶ ὡς ἴδιός τις αὐτῶν ἀπήγγειλεν συγγραφεύς, πρᾶγμα μόνον δὴ τῶν πάντων ἐλπίδος κρεῖσσον γενόμενον, ἡμῖν δὲ οὐ τοιοῦτο μέν, γυμνάσιον δὲ καὶ δοκίμιον οὐδενὸς τῶν ἄλλων ἔλαττον. Ἀπέσχετο μὲν γὰρ οὐδὲ ἡμῶν, πολλὴ δὲ ἐξῆλθεν εἰς τὰ ἔθνη».
<7> Τούτοις ἑξῆς ἐπιφέρει λέγων· «οἱ γοῦν πλεῖστοι τῶν ἀδελφῶν ἡμῶν δι' ὑπερβάλλουσαν ἀγάπην καὶ φιλαδελφίαν ἀφειδοῦντες ἑαυτῶν καὶ ἀλλήλων ἐχόμενοι, ἐπισκοποῦντες ἀφυλάκτως τοὺς νοσοῦντας, λιπαρῶς ὑπηρετούμενοι, θεραπεύοντες ἐν Χριστῶι, συναπηλλάττοντο ἐκείνοις ἀσμενέστατα, τοῦ παρ' ἑτέρων ἀναπιμπλάμενοι πάθους καὶ τὴν νόσον ἐφ' ἑαυτοὺς ἕλκοντες ἀπὸ τῶν πλησίον καὶ ἑκόντες ἀναμασσόμενοι τὰς ἀλγηδόνας. Καὶ πολλοὶ νοσοκομήσαντες καὶ ῥώσαντες ἑτέρους, ἐτελεύτησαν αὐτοί, τὸν ἐκείνων θάνατον εἰς ἑαυτοὺς μεταστησάμενοι καὶ τὸ δημῶδες ῥῆμα, μόνης ἀεὶ δοκοῦν φιλοφροσύνης ἔχεσθαι, ἔργωι δὴ τότε πληροῦντες, ἀπιόντες αὐτῶν περίψημα. <8> Οἱ γοῦν ἄριστοι τῶν παρ' ἡμῖν ἀδελφῶν τοῦτον τὸν τρόπον ἐξεχώρησαν τοῦ βίου, πρεσβύτεροί τέ τινες καὶ διάκονοι καὶ τῶν ἀπὸ τοῦ λαοῦ, λίαν ἐπαινούμενοι, ὡς καὶ τοῦ θανάτου τοῦτο τὸ εἶδος, διὰ πολλὴν εὐσέβειαν καὶ πίστιν ἰσχυρὰν γινόμενον, μηδὲν ἀποδεῖν μαρτυρίου δοκεῖν. <9> Καὶ τὰ σώματα δὲ τῶν ἁγίων ὑπτίαις χερσὶ καὶ κόλποις ὑπολαμβάνοντες καθαιροῦντές τε ὀφθαλμοὺς καὶ στόματα συγκλείοντες ὠμοφοροῦντές τε καὶ διατιθέντες, προσκολλώμενοι, συμπλεκόμενοι, λουτροῖς τε καὶ περιστολαῖς κατακοσμοῦντες, μετὰ μικρὸν ἐτύγχανον τῶν ἴσων, ἀεὶ τῶν ὑπολειπομένων ἐφεπομένων τοῖς πρὸ αὐτῶν.
<10> Τὰ δέ γε ἔθνη πᾶν τοὐναντίον· καὶ νοσεῖν ἀρχομένους ἀπωθοῦντο καὶ ἀπέφευγον τοὺς φιλτάτους κἀν ταῖς ὁδοῖς ἐρρίπτουν ἡμιθνῆτας καὶ νεκροὺς ἀτάφους ἀπεσκυβαλίζοντο, τὴν τοῦ θανάτου διάδοσιν καὶ κοινωνίαν ἐκτρεπόμενοι, ἣν οὐκ ἦν καὶ πολλὰ μηχανωμένοις ἐκκλῖναι ῥάιδιον».
<11> Μετὰ δὲ καὶ ταύτην τὴν ἐπιστολήν, εἰρηνευσάντων τῶν κατὰ τὴν πόλιν, τοῖς κατ' Αἴγυπτον ἀδελφοῖς ἑορταστικὴν αὖθις ἐπιστέλλει γραφήν, καὶ ἐπὶ ταύτηι πάλιν ἄλλας διατυποῦται· φέρεται δέ τις αὐτοῦ καὶ περὶ σαββάτου καὶ ἄλλη περὶ γυμνασίου.
<12> Ἑρμάμμωνι δὲ πάλιν καὶ τοῖς κατ' Αἴγυπτον ἀδελφοῖς δι' ἐπιστολῆς ὁμιλῶν πολλά τε ἄλλα περὶ τῆς Δεκίου καὶ τῶν μετ' αὐτὸν διεξελθὼν κακοτροπίας, τῆς κατὰ τὸν Γαλλιῆνον εἰρήνης ἐπιμιμνήσκεται·
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<1> Après cela, la peste succède à la guerre et la fête est proche ; de nouveau Denys entretient ses frères par écrit et il dépeint les souffrances du fléau en ces termes :
<2>« Aux autres hommes le présent ne peut pas paraître un temps de fête; il n'est pas possible que celui-ci ou celui-là, même s'il était enclin à la joie, ne le range point parmi les choses tout à fait affligeantes. Aujourd'hui, du reste, tout pleure, tous sont dans le deuil et les lamentations retentissent dans la ville à cause de la multitude de ceux qui sont morts, et de ceux qui périssent chaque jour. <3> Comme il est écrit des premiers-nés d'Egypte : Ainsi maintenant il s'est fait un grand cri, il n'y a pas en effet de maison dans laquelle il n'y ait un mort et plût à Dieu qu'il n'y en eût qu'un seul. Car ils sont nombreux et terribles les malheurs arrivés avant celui-là. <4> D'abord ils nous ont exilés, et seuls cependant persécutés par tous et sous les coups de la mort, nous avons célébré la fête même alors ; et chacun des lieux de notre affliction, nous est devenu un lieu de solennité, campagne, désert, vaisseau, hôtellerie, prison; les martyrs parfaits y ont célébré une fête, la plus brillante de toutes, ils prenaient part au festin du ciel. <5> Ensuite survinrent la guerre et la peste que nous avons supportées avec les païens ; nous avons enduré seuls tout ce qu'ils nous ont fait souffrir, mais nous avons eu en outre notre part de ce qu'ils se sont fait les uns aux autres et de ce qu'ils ont subi. En retour, nous nous sommes réjouis de la paix du Christ qu'il n'a donnée qu'à nous seuls. <6> Nous avons eu, ainsi qu'eux, un répit très court pour reprendre haleine et la peste elle-même fondit , objet d'épouvante plus redoutable que tout pour les païens et plus funeste que nul autre malheur : ainsi qu'un écrivain des leurs le rapporte, elle fut un événement unique, pire que ceux auxquels tous peuvent s'attendre. Pour nous cependant, il n'en fut pas ainsi ; elle fut une occasion de nous exercer et une épreuve qui ne le céda à aucune des autres; elle ne nous a en effet pas épargnés mais elle a atteint fortement les païens. »
<7> Ensuite il ajoute ces paroles : « La plupart de nos frères, par un excès de charité et d'amour fraternel, ne s'écoutaient pas eux-mêmes mais s'attachaient les uns aux autres, visitant sans précaution les malades, les servant sans cesse, leur donnant leurs soins dans le Christ et ils étaient heureux d'être emportés avec eux ; ils puisaient le mal chez les autres, faisant passer en eux la maladie de ceux qui étaient proches et prenant volontiers leurs souffrances. Beaucoup, après avoir soigné et réconforté les autres, périssaient après avoir transféré en eux-mêmes la mort de ceux-là et le mot connu de tous, qui semblait être regardé comme un simple compliment, ils le réalisaient à la lettre, ils s'en allaient « devenus leur balayure ». <8> Les meilleurs de nos frères quittaient ainsi la vie; c'étaient des prêtres, des diacres, des fidèles très en renom parmi le peuple ; et ce genre de mort, dont une grande piété et une foi robuste étaient la cause, semble n'être pas inférieur au martyre. <9> Ils tendaient leurs mains pour recevoir les corps des saints et les presser sur leur poitrine, ils leur fermaient les yeux et la bouche, ils les transportaient sur leurs épaules, les ensevelissaient; s'attachant à eux, s'unissant avec eux, ils les purifiaient dans des bains, ils les ornaient de vêtements et peu après ils devenaient l'objet de soins semblables ; ceux qui restaient, allaient successivement à ceux qui partaient avant eux.
<10> « Chez les païens, il en était tout autrement; ceux qui commençaient à être malades on les chassait, on fuyait ceux qui étaient le plus chers, on jetait sur les routes des gens à demi morts et on envoyait au rebut les cadavres sans sépulture; on évitait toute communication et contact avec la mort, mais il n'était pas facile, même à ceux qui prenaient de grandes précautions, de s'en garder. »
<11> Après cette lettre, le calme s'étant rétabli dans la ville, Denys écrit encore une autre lettre pascale aux frères d'Egypte ; outre celle-ci, il en compose d'autres. On en montre une de lui Sur le Sabbat, et une autre Sur l'exercice.
<12> Il entretient encore Hermamon et les frères d'Egypte dans une lettre et il raconte beaucoup d'autres choses concernant la cruauté de Dèce et de ceux qui vinrent après lui ; il y fait mention de la paix de Gallien.
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