HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, livre V

Chapitre 2

 Chapitre 2

[5,2] <Β> Ὡς οἱ θεοφιλεῖς μάρτυρες τοὺς ἐν τῷ διωγμῷ διαπεπτωκότας ἐθεράπευον δεξιούμενοι. <1> Τοιαῦτα καὶ τὰ κατὰ τὸν δεδηλωμένον αὐτοκράτορα ταῖς Χριστοῦ συμβέβηκεν ἐκκλησίαις, ἀφ´ ὧν καὶ τὰ ἐν ταῖς λοιπαῖς ἐπαρχίαις ἐνηργημένα εἰκότι λογισμῷ στοχάζεσθαι πάρεστιν. Ἄξιον τούτοις ἐκ τῆς αὐτῆς ἐπισυνάψαι γραφῆς λέξεις ἑτέρας, δι´ ὧν τὸ ἐπιεικὲς καὶ φιλάνθρωπον τῶν δεδηλωμένων μαρτύρων ἀναγέγραπται τούτοις αὐτοῖς τοῖς ῥήμασιν. « <2> Οἳ καὶ ἐπὶ τοσοῦτον ζηλωταὶ καὶ μιμηταὶ Χριστοῦ ἐγένοντο, « ὃς ἐν μορφῇ θεοῦ ὑπάρχων οὐχ ἁρπαγμὸν ἡγήσατο τὸ εἶναι ἴσα θεῷ», ὥστε ἐν τοιαύτῃ δόξῃ ὑπάρχοντες καὶ οὐχ ἅπαξ οὐδὲ δὶς ἀλλὰ πολλάκις μαρτυρήσαντες καὶ ἐκ θηρίων αὖθις ἀναληφθέντες καὶ τὰ καυτήρια καὶ τοὺς μώλωπας καὶ τὰ τραύματα ἔχοντες περικείμενα, οὔτ´ αὐτοὶ μάρτυρας ἑαυτοὺς ἀνεκήρυττον οὔτε μὴν ἡμῖν ἐπέτρεπον τούτῳ τῷ ὀνόματι προσαγορεύειν αὐτούς, ἀλλ´ εἴ ποτέ τις ἡμῶν δι´ ἐπιστολῆς διὰ λόγου μάρτυρας αὐτοὺς προσεῖπεν, ἐπέπλησσον πικρῶς. <3> Ἡδέως γὰρ παρεχώρουν τὴν τῆς μαρτυρίας προσηγορίαν τῷ Χριστῷ, τῷ πιστῷ καὶ ἀληθινῷ μάρτυρι καὶ πρωτοτόκῳ τῶν νεκρῶν καὶ ἀρχηγῷ τῆς ζωῆς τοῦ θεοῦ, καὶ ἐπεμιμνήσκοντο τῶν ἐξεληλυθότων ἤδη μαρτύρων καὶ ἔλεγον· «Ἐκεῖνοι ἤδη μάρτυρες, οὓς ἐν τῇ ὁμολογίᾳ Χριστὸς ἠξίωσεν ἀναληφθῆναι, ἐπισφραγισάμενος αὐτῶν διὰ τῆς ἐξόδου τὴν μαρτυρίαν, ἡμεῖς δὲ ὁμόλογοι μέτριοι καὶ ταπεινοίκαὶ μετὰ δακρύων παρεκάλουν τοὺς ἀδελφοὺς δεόμενοι ἵνα ἐκτενεῖς εὐχαὶ γίνωνται πρὸς τὸ τελειωθῆναι αὐτούς. <4> Καὶ τὴν μὲν δύναμιν τῆς μαρτυρίας ἔργῳ ἐπεδείκνυντο πολλὴν παρρησίαν ἄγοντες πρὸς τὰ ἔθνη, καὶ τὴν εὐγένειαν διὰ τῆς ὑπομονῆς καὶ ἀφοβίας καὶ ἀτρομίας φανερὰν ἐποίουν, τὴν δὲ πρὸς τοὺς ἀδελφοὺς τῶν μαρτύρων προσηγορίαν παρῃτοῦντο, ἐμπεπλησμένοι φόβου θεοῦ». <5> Καὶ αὖθις μετὰ βραχέα φασίν· «Ἐταπείνουν ἑαυτοὺς ὑπὸ τὴν κραταιὰν χεῖρα, ὑφ´ ἧς ἱκανῶς νῦν εἰσιν ὑψωμένοι. Τότε δὲ πᾶσι μὲν ἀπελογοῦντο, κατηγόρουν δὲ οὐδενός· ἔλυον ἅπαντας, ἐδέσμευον δὲ οὐδένα· καὶ ὑπὲρ τῶν τὰ δεινὰ διατιθέντων ηὔχοντο, καθάπερ Στέφανος τέλειος μάρτυς· « Κύριε, μὴ στήσῃς αὐτοῖς τὴν ἁμαρτίαν ταύτην> εἰ δ´ ὑπὲρ τῶν λιθαζόντων ἐδέετο, πόσῳ μᾶλλον ὑπὲρ τῶν ἀδελφῶν;» <6> Καὶ αὖθίς φασι μεθ´ ἕτερα· «Οὗτος γὰρ καὶ μέγιστος αὐτοῖς πρὸς αὐτὸν πόλεμος ἐγένετο διὰ τὸ γνήσιον τῆς ἀγάπης, ἵνα ἀποπνιχθεὶς θὴρ οὓς πρότερον ᾤετο καταπεπωκέναι, ζῶντας ἐξεμέσῃ. Οὐ γὰρ ἔλαβον καύχημα κατὰ τῶν πεπτωκότων, ἀλλ´ ἐν οἷς ἐπλεόναζον αὐτοί, τοῦτο τοῖς ἐνδεεστέροις ἐπήρκουν μητρικὰ σπλάγχνα ἔχοντες, καὶ πολλὰ περὶ αὐτῶν ἐκχέοντες δάκρυα πρὸς τὸν πατέρα, <7> ζωὴν ᾐτήσαντο, καὶ ἔδωκεν αὐτοῖς· ἣν καὶ συνεμερίσαντο τοῖς πλησίον, κατὰ πάντα νικηφόροι πρὸς θεὸν ἀπελθόντες. Εἰρήνην ἀγαπήσαντες ἀεὶ καὶ εἰρήνην ἡμῖν παρεγγυήσαντες, μετ´ εἰρήνης ἐχώρησαν πρὸς θεόν, μὴ καταλιπόντες πόνον τῇ μητρὶ μηδὲ στάσιν καὶ πόλεμον τοῖς ἀδελφοῖς ἀλλὰ χαρὰν καὶ εἰρήνην καὶ ὁμόνοιαν καὶ ἀγάπην». <8> Ταῦτα καὶ περὶ τῆς τῶν μακαρίων ἐκείνων πρὸς τοὺς παραπεπτωκότας τῶν ἀδελφῶν στοργῆς ὠφελίμως προκείσθω τῆς ἀπανθρώπου καὶ ἀνηλεοῦς ἕνεκα διαθέσεως τῶν μετὰ ταῦτα ἀφειδῶς τοῖς Χριστοῦ μέλεσιν προσενηνεγμένων. [5,2] CHAPITRE II. Voilà ce qui arriva aussi, sous l'empereur désigné plus haut, aux églises du Christ; par là on peut encore conjecturer par un raisonnement naturel ce qui fut fait dans le reste des provinces. Il m'a paru juste d'ajouter, à ce qui vient d'être dit, un autre passage de la même lettre où la douceur et l'Immunité des martyrs sont décrites en ces termes mêmes : « <2> Ceux-ci devenaient tellement les émules et imitateurs du Christ qui, étant dans la forme de Dieu, ne crut pas que ce fût une usurpation d'être égal à Dieu», que bien qu'ils fussent dans une telle gloire, et qu'ils eussent rendu témoignage, non pas une ou deux fois, mais souvent, après avoir encore été ramenés d'auprès des bêtes, couverts de brûlures, de meurtrissures et de plaies, cependant ils ne se proclamaient pas martyrs, ni ne permettaient pas que nous leur donnions ce nom ; mais si quelqu'un parmi nous, dans une lettre ou un entretien, les appelait ainsi, ils les reprenaient amèrement. <3> Ils aimaient en effet à donner ce titre au Christ fidèle et vrai témoin, premier né des morts, premier auteur de la vie de Dieu. Ils rappelaient aussi la mémoire des martyrs qui avaient déjà quitté ce monde et ils disaient : « Ceux-là sont maintenant martyrs que le Christ a daigné recevoir dans la confession, après avoir imprimé en eux, par le trépas, le sceau du martyre : pour nous, nous sommes des confesseurs médiocres et pauvres », et ils exhortaient les frères avec larmes leur demandant de prier sans interruption pour leur persévérance finale, <4> Ils montraient en action la puissance du martyre ; à l'égard des païens, ils avaient une grande liberté de langage : leur patience, l'absence de peur et de tremblement rendaient évident leur courage ; mais de la part des frères, ils refusaient le titre de martyrs, remplis qu'ils étaient de la crainte de Dieu. » <5> Et peu après ils disent encore : « Ils s'humiliaient eux-mêmes sous la main puissante par laquelle ils sont maintenant élevés bien haut. Alors ils défendaient tout le monde et n'accusaient personne : ils déliaient tout le monde et ne liaient personne. Ils priaient pour ceux qui les faisaient souffrir, comme Etienne le parfait martyr : « Seigneur ne leur impute pas cette faute. » Mais si celui-ci a prié de la sorte pour ceux qui le lapidaient, combien plus pour les frères. » <6> Et ils ajoutent encore après autre chose : « Leur combat le plus grand fut en effet celui qu'ils engagèrent contre lui par la vraie charité, afin que la bête, serrée à la gorge, fût obligée de rejeter vivants ceux qu'elle croyait d'abord engloutir. Ils ne montrèrent donc pas d'arrogance à l'égard des tombés ; ils subvinrent au contraire avec les biens dont ils abondaient à ceux qui en avaient un plus grand besoin ; ils avaient pour eux des entrailles maternelles; pour eux, ils répandaient des larmes abondantes devant le Père. <7> Ils lui demandaient la vie, et lui la leur donnait, et eux la communiquait à ceux qui étaient autour d'eux, et vainqueurs en tous les combats, ils s'en allaient vers Dieu. Il avaient toujours aimé la paix, ils nous la transmettaient et parlaient avec elle auprès de Dieu : ils ne laissaient aucune douleur à leur mère, ni à leurs frères aucun trouble ni aucune dissension, mais la joie, la paix, la concorde, la charité. » <8> Il était utile de présenter encore ces détails concernant l'amour de ces bienheureux à l'égard des tombés, parce que ce sentiment d'humanité et de pitié fit défaut à ceux qui dans la suite attaquèrent sans ménagement les membres du Christ.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/05/2010