HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Démonstration évangélique, livre II



Texte grec :

[2,5] ληʹ Ἀπὸ αὐτοῦ μοίως. « Ἀκοῇ ἀκούσετε καὶ οὐ μὴ συνῆτε, καὶ βλέποντες βλέψετε καὶ οὐ μὴ ἴδητε. Ἐπαχύνθη γὰρ ἡ καρδία τοῦ λαοῦ τούτου, καὶ τοῖς ὠσὶ βαρέως ἤκουσαν καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς αὐτῶν ἐκάμμυσαν, μή ποτε ἴδωσι τοῖς ὀφθαλμοῖς καὶ τοῖς ὠσὶν ἀκούσωσιν, καὶ ἐπιστρέψουσι, καὶ ἰάσομαι αὐτούς. Καὶ εἶπα, ἕως πότε, κύριε; καὶ εἶπεν, ἕως ἂν ἐρημωθῶσι πόλεις παρὰ τὸ μὴ κατοικεῖσθαι, καὶ οἶκοι παρὰ τὸ μὴ εἶναι ἀνθρώπους, καὶ ἡ γῆ καταλειφθήσεται ἔρημος. Καὶ μετὰ ταῦτα μακρυνεῖ θεὸς τοὺς ἀνθρώπους, καὶ πληθυνθήσονται οἱ καταλειφθέντες ἐπὶ τῆς γῆς ». Ὅρα δὴ καὶ ἐνταῦθα τίνα τρόπον οἱ καταλειφθέντες πάλιν ἐπὶ τῆς γῆς, τῆς λοιπῆς ἁπάσης ἐρήμου γενησομένης, μόνοι πληθυνθήσεσθαι λέγονται. Εἶεν δ´ ἂν καὶ οὗτοι οἱ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν μαθηταί, ἐξ Ἑβραίων εἰς πάντας ἀνθρώπους προελθόντες, οἳ καὶ δίκην σπέρματος καταλειφθέντες πολύχουν προσήνεγκαν τὸν καρπόν, τὰς καθ´ ὅλης τῆς οἰκουμένης τῶν ἐθνῶν ἐκκλησίας. Καὶ θέα γε, ὡς κατὰ τὸ αὐτό φησιν, τούτους μὲν πληθυνθήσεσθαι μόνους καταλειφθέντας ἐκ τῆς τῶν Ἰουδαίων ἀποπτώσεως, ἐκείνους γε μὴν πάμπαν ἐρήμους ἔσεσθαι. »ἡ γῆ« γὰρ αὐτῶν, φησίν, »καταλειφθήσεται ἔρημος«. Τοῦτο δὲ καὶ ἀνωτέρω αὐτοῖς ἐλέγετο ὑπὸ τοῦ αὐτοῦ προφήτου, κατὰ τὸ « Ἡ γῆ ὑμῶν ἔρημος, αἱ πόλεις ὑμῶν πυρίκαυστοι, τὴν χώραν ὑμῶν ἐνώπιον ὑμῶν ἀλλότριοι κατεσθίουσιν αὐτήν ». Πότε δὲ καὶ ταῦτα ἐπληροῦτο ἢ ἀπὸ τῶν χρόνων τοῦ σωτῆρος ἡμῶν; ἕως μὲν γὰρ οὐδέπω τὰς κατ´ αὐτοῦ τετολμήκεσαν δυσσεβείας, οὐκ ἦν ἡ γῆ αὐτῶν ἔρημος, οὐδὲ αἱ πόλεις πυρίκαυστοι, οὐδὲ τὴν χώραν αὐτῶν ἀλλότριοι κατήσθιον· ἀπὸ δὲ τῆς ἐνθέου φωνῆς ἐκείνης, δι´ ἧς τὸ μέλλον αὐτοῖς ἔσεσθαι προυθέσπισεν αὐτὸς σωτὴρ καὶ κύριος ἡμῶν, εἰπών « Ἀφίεται οἶκος ὑμῶν ἔρημος », ἐξ ἐκείνου καὶ {οὐ} μετ´ οὐ πολὺ τῆς προρρήσεως πολιορκηθέντες ὑπὸ Ῥωμαίων εἰς ἔρημον κατέστησαν. Καὶ τό γε αἴτιον τῆς ἐρημώσεως αὐτῶν προφητικὸς λόγος ἀπελέγχει, μονονουχὶ σαφῶς διερμηνεύων, καὶ τὴν αἰτίαν τῆς ἀποπτώσεως αὐτῶν παριστάς. Ἐπειδὴ γὰρ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν διδάσκοντος ἐν αὐτοῖς ἀκούσαντες ὠσὶ διανοίας οὐκ ἤκουσαν, οὐδὲ συνῆκαν ὅστις ἦν, ἰδόντες δὲ αὐτὸν σαρκὸς ὀφθαλμοῖς, τοῖς τῆς ψυχῆς οὐ τεθέανται, ἐπάχυνάν τε ἑαυτῶν τὴν καρδίαν, καὶ μονονουχὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς τῆς διανοίας ἔμυσαν, καὶ τὰ ὦτα ἐβάρυναν, ὥς φησιν ἡ προφητεία, τούτου χάριν ἐρημωθήσεσθαι αὐτῶν, φησί, τὰς πόλεις παρὰ τὸ μὴ κατοικεῖσθαι, καὶ τὴν γῆν γενήσεσθαι ἔρημον, βραχεῖς δέ τινας ἐξ αὐτῶν ὑπολειφθήσεσθαι, δίκην γονίμου καὶ ζωπύρου σπέρματος πεφυλαγμένους, οἳ καὶ εἰς πάντας προελθόντες ἀνθρώπους πληθυνθήσεσθαι ἐπὶ τῆς γῆς λέγονται. Πλὴν ἀλλὰ καὶ μετὰ τὴν πρόοδον τούτων αὐτῶν, δηλαδὴ τῶν ἀποστόλων τοῦ σωτῆρος ἡμῶν, ἔτι φησὶν ἐπ´ αὐτῆς τῆς Ἰουδαίας χώρας διαμεῖναι »τὸ ἐπιδέκατον«, καὶ μετὰ ταῦτα αὖθις ἔσεσθαι αὐτοὺς »εἰς προνομὴν ὡς τερέβινθος καὶ ὡς βάλανος ὅτ´ ἂν ἐκπέσῃ τῆς θήκης αὐτῆς«. Παρίστησι δέ, ὡς οἶμαι, διὰ τούτων λόγος, ὅτι μετὰ τὴν πρώτην πολιορκίαν, ἣν κατὰ τοὺς τῶν ἀποστόλων χρόνους καὶ κατὰ Ῥωμαίων αὐτοκράτορα Οὐεσπασιανὸν ἱστοροῦνται πεπονθέναι, αὖθις ἐπὶ Ἀδριανοῦ δεύτερον πολιορκηθέντες παντελῶς εἴρχθησαν τοῦ τόπου, ὡς μηδὲ τοῦ ἐδάφους τῆς Ἱερουσαλὴμ ἐπιβαίνειν ἐπιτρέπεσθαι. Τοῦτο δ´ οὖν αἰνιττόμενός φησιν· « Καὶ πάλιν ἔσται εἰς προνομὴν ὡς τερέβινθος καὶ βάλανος ὅτ´ ἂν ἐκπέσῃ ἐκ τῆς θήκης αὐτῆς » .

Traduction française :

[2,5] 38. DU MÊME. De plus ce qui s'est accompli à la lettre : « Vous entendrez, et vous ne comprendrez pas. Vous regarderez, et vous ne verrez pas. Car le cœur de ce peuple s'est appesanti : il a endurci ses oreilles et fermé ses yeux, afin de ne pas voir et de n'entendre pas, pour ne pas se convertir, et afin que je ne le guérisse pas » (Isaïe, VI, 10). Et je dis : Seigneur jusques à quand? Et il dit : « Jusqu'à ce que les villes soient désolées, privées d'habitants, et les maisons désertes, faute de possesseurs. Dieu dispersera encore les hommes, et ceux qui demeureront sur la terre se multiplieront.» Ainsi, au milieu de la désolation générale, ceux qui auront été préservés des maux de leur patrie, se multiplieront seuls ; et ce sont les disciples de notre Sauveur qui, s'étant répandus dans le monde comme une semence précieuse réservée avec soin, ont produit une abondante moisson, les églises des nations de tout l'univers. Ce qu'il faut observer c'est que, tandis que le prophète annonce que les Juifs sauvés de la ruine de la nation se multiplieront seuls, il dit que les autres au contraire demeureront dans une solitude complète ; car, dit-il, leur terre sera abandonnée : c'est ce qui leur a déjà été annoncé précédemment par le même prophète en ces termes : « Votre terre est déserte ; vos villes sont la proie des flammes ; sous vos yeux des étrangers dévorent votre patrie. » Or, à quelle époque vinrent fondre ces calamités, sinon après les temps de notre Sauveur? Car jusqu'à ce qu'ils eussent exécuté les noirs complots qu'ils osèrent tramer contre lui, leur patrie ne fut pas un désert ; leurs villes ne devinrent pas la proie des flammes, et les étrangers ne dévorèrent pas leurs campagnes. Mais dès qu'eut retenti cette prophétique parole de notre Sauveur et Seigneur Jésus : « Voilà que votre maison sera abandonnée ;» dès lors et sans beaucoup attendre, assiégés par les Romains, ils virent leur cité devenir déserte {Matth., XXIII, 38). La prophétie indique la cause de cette ruine ; elle l'expose sans ambiguïté; et elle montre quel fut le motif de la destruction de ce peuple. Lorsque Notre-Seigneur leur annonçait son Evangile, ils ne lui prêtèrent pas les oreilles de leur cœur; ils ne le comprirent pas. Ils l'ont vu des yeux de la chair; ils ne l'ont pas vu des yeux de l'esprit : ils ont endurci leurs cœurs; ils ont fermé les yeux de leur intelligence, et, obstrué leurs oreilles, suivant le langage prophétique , aussi leurs villes seront ruinées et inhabitables ; leur terre deviendra un désert, et un petit nombre d'entre eux échappera à la calamité générale, réservé comme un germe plein de vie. Ceux-ci, répandus sur la terre, doivent s'y multiplier. Cependant, après le départ de celte troupe choisie, évidemment des apôtres de notre Sauveur, il demeurera sur la terre de Juda la dixième partie de cette race maudite qui sera livrée encore à d'affreuses calamités, comme le térébinthe et le gland échappé à son calice. Ces paroles, a mon avis, indiquent qu'après le premier siège qu'ils essuyèrent du temps des apôtres et sous l'empereur Vespasien, ils en subiront un second, celui d'Adrien; qu'alors ils seront chassés de la contrée, sans qu'il leur soit permis même de demeurer sur le sol ou fut Jérusalem. Le prophète l'indiqua encore quand il dit: « Il sera encore livré au malheur » Is.,VI, 13), comme le térébinthe et le gland échappé à son calice »





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Dernière mise à jour : 6/05/2010