HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Démonstration évangélique, livre I

ἀδύνατον



Texte grec :

[1,6c] Εἰ δὲ θέλεις, καὶ τὸν κορυφαῖον αὐτὸν καὶ νομοθέτην τοῦ Ἰουδαίων ἔθνους Μωσέα γνοίης ἂν ἐξ ἔτι νηπίας ἡλικίας παρὰ τῇ τοῦ Αἰγυπτίου βασιλέως θυγατρὶ τὰς διατριβὰς πεποιημένον, τροφῆς τε τῆς Αἰγυπτίας ἀπαρατηρήτως μετειληχότα. Τί δεῖ λέγειν τὸν τρισμακάριον Ἰώβ, τὸν ἀληθῆ ἄνθρωπον ἐκεῖνον, τὸν ἄμεμπτον, τὸν δίκαιον, τὸν θεοσεβῆ, τῆς εἰς ἄκρον εὐσεβείας αὐτῷ καὶ δικαιοπραγίας τίς ἄρα αἰτία ἦν; μή τί γε τὰ Μωσέως παραγγέλματα; οὐδαμῶς. Ἀλλὰ σαββάτου ἡμέρας ἐπιτήρησις ἦν ἤ τινος ἄλλης ἰουδαϊκῆς ἐθελοθρησκείας φυλακή; πόθεν, πρεσβυτέρῳ τοῖς χρόνοις Μωσέως καὶ τῆς κατ´ αὐτὸν νομοθεσίας γενομένῳ; ὁ μὲν γὰρ Μωσῆς ἕβδομος ἐξ Ἀβραὰμ γενεαλογεῖται, οὑτοσὶ δὲ πέμπτος, δυσὶ προτέραις τὸν Μωσέα γενεαῖς προάγων. Θέα δ´ οὖν καὶ τούτου τὸν βίον, Μωσέως μὲν τῆς νομοθεσίας οὐδὲν ἐπαγόμενον, τῆς δὲ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν εὐαγγελικῆς διδασκαλίας οὐκ ἀλλότριον. Λέγει δ´ οὖν αὐτὸς τὸν ἑαυτοῦ διεξιὼν βίον ἐν τῇ πρὸς τοὺς ἑταίρους ἀπολογίᾳ· « Διέσωσα γὰρ πτωχὸν ἐκ χειρὸς δυνάστου, καὶ ὀρφανῷ ᾧ οὐκ ἦν βοηθὸς ἐβοήθησα. Στόμα δὲ χήρας με εὐλόγησεν, δικαιοσύνην δὲ ἐνεδεδύκειν. ἠμφιασάμην δὲ κρίμα ἴσα διπλοΐδι, ὀφθαλμὸς ἤμην τυφλῶν, ποὺς δὲ χωλῶν, ἐγὼ ἤμην πατὴρ ἀδυνάτων ». Αὐτὰ δὴ ταῦτα ἄντικρυς τὰ πᾶσιν ἡμῖν διὰ τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας μαθήματα κηρυττόμενα. Ἀλλὰ καὶ ὡς εἰδὼς εὖ μάλα τὸ « κλαίειν μετὰ κλαιόντων », καὶ τὸ « Μακάριοι οἱ κλαίοντες, ὅτι γελάσονται » καὶ τὸ « Εἰ πάσχει ἓν μέλος, συμπάσχει πάντα τὰ μέλη » ἐν τοῖς τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας μηθήμασι περιεχόμενα, τὸ πρὸς τοὺς ἐν τῷ βίῳ ταλαιπωρουμένους φιλάνθρωπον ἐπεδείκνυε, λέγων· « Ἐγὼ δὲ ἐπὶ παντὶ ἀδυνάτῳ ἔκλαυσα· ἐστέναξα δὲ ἰδὼν ἄνδρα ἐν ἀνάγκαις ». Εἶτα πάλιν τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας τοὺς ἀσέμνους ἀπαγορευούσης γέλωτας προλαβὼν ὁ μακάριός φησιν· « Εἰ δὲ ἤμην πεπορευμένος μετὰ γελοιαστῶν, εἰ δὲ καὶ ἐσπούδασεν ὁ πούς μου εἰς δόλον, ἵσταμαι δὲ ζυγῷ δικαίῳ, οἶδεν δὲ ὁ κύριος τὴν ἀκακίαν μου ». Ἐπειδὴ δὲ ὁ παρὰ Μωσεῖ λόγος νομοθετεῖ λέγων· « Οὐ μοιχεύσεις », θάνατον τε κατὰ μοιχῶν ἐπιψηφίζεται, ὁ δὲ τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας τὸν νόμον ἐπιτείνων φησίν· « Ἐρρέθη τοῖς ἀρχαίοις, οὐ μοιχεύσεις· ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν, μηδὲ τὴν ἀρχὴν ἐπιθυμεῖν », σκέψασθε καλῶς τὸν περὶ οὗ νῦν ὁ λόγος, ὃς κατὰ τὸ Χριστοῦ βιοὺς εὐαγγέλιον καὶ τὸ μετ´ ἐπιθυμίας ἀκολαστότερον ἐμβλέπειν παρεφυλάττετο, ἐφ´ ᾧ καὶ ἐσεμνύνετο λέγων· « Εἰ δὲ καὶ τῷ ὀφθαλμῷ ἐπηκολούθησεν ἡ καρδία μου γυναικὶ ἀνδρὸς ἑτέρου ». Καὶ τὸν λογισμὸν ἀποδίδωσιν ἑξῆς ἐπάγων· « Θυμὸς γὰρ ἀνδρὸς ἀκατάσχετος τὸ μιᾶναι ἀνδρὸς γυναῖκα. Πῦρ γάρ ἐστι καιόμενον ἐπὶ πάντων τῶν μερῶν, οὗ δ´ ἂν εἰσέλθῃ, ἐκ ῥιζῶν ἀπώλεσεν ». Ἀλλὰ καὶ τὸ τοῦ τρόπου ἀδωροδόκητον παρίστησιν ὧδε· « Εἰ δὲ καὶ ταῖς χερσί μου ἡψάμην δώρων, σπείραιμι ἄρα καὶ ἄλλοι φάγοισαν, ἄριζος δὲ γενοίμην ἐπὶ γῆς ». Ὅπως δὲ καὶ τοῖς οἰκείοις προσεφέρετο, μαθεῖν ἔστιν ἀφ´ ὧν διδάσκει φάσκων· « Εἰ δὴ καὶ ἐφαύλισα κρίμα θεράποντός μου ἢ θεραπαίνης, κρινομένων αὐτῶν πρὸς ἐμέ ». Καὶ πάλιν τὸν λογισμὸν ἀποδίδωσι· « Τί γὰρ ποιήσω ἐὰν ἔτασίν μου ποιῆται ὁ θεός; πότερον οὐχ ὡς ἐγὼ ἐγενόμην ἐν σαρκί, οὕτως κἀκεῖνοι γεγόνασι; γεγόναμεν δὲ ἐν τῇ αὐτῇ κοιλίᾳ ». Τούτοις ἐπιλέγει· « Χήρας τὸν ὀφθαλμὸν οὐκ ἐξέτηξα. Εἰ δὲ καὶ τὸν ψωμόν μου ἔφαγον μόνος, καὶ οὐχὶ ὀρφανῷ μετέδωκα, εἰ δὲ καὶ εἶδον γυμνὸν ἀπολλύμενον, καὶ οὐκ ἠμφίεσα ».

Traduction française :

[1,6c] Enfin si vous voulez arrêter vos yeux sur le grand législateur, et le chef de la nation juive, sur Moïse, vous le verrez dès son enfance vivre auprès de la fille du roi d'Égypte, et pratiquer les usages de ce peuple. Que dire du bienheureux Job, de cet homme simple, sans reproche, juste et religieux ? Comment s'est-il élevé à un si haut point de piété et de justice? Ce n'est pas par les enseignements de Moïse? non assurément. Observait-il le sabbat ou quelque autre des coutumes auxquelles les Juifs sont si attachés ? Mais comment l'eût-il pu à une époque si antérieure à Moïse et à ses lois : car si Moïse est séparé d'Abraham de sept générations, il n'y en a que cinq entre le père des croyants et Job, qui vécut ainsi deux âges d'hommes avant Moïse. Examinez donc sa vie qui n'a rien des pratiques mosaïques, mais qui se rapproche des enseignements évangéliques de notre Sauveur. Lorsque cet homme juste expose sa vie à ses amis, pour se justifier à leurs yeux, il dit: « Car j'ai délivré le faible des mains du puissant, j'ai protégé l'orphelin sans secours, la bouche de la veuve m'a béni, et la justice a fait mon vêtement; je me suis orné de l'équité, comme d'un double vêtement, je fus l'œil des aveugles, le pied du boiteux, je fus le père des faibles » ( Job, XXIX. 10). Or tels sont les enseignements que l'Évangile nous adresse. Bien plus, comme s'il eût su pleurer avec ceux qui pleurent (Rom., XII, 15), et que bienheureux sont ceux qui pleurent, parce qu'ils riront, et que dès qu'un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui (1 Cor., XII, 26), selon les enseignements de l'Évangile, Job témoignait sa compassion pour ceux qui souffraient sur la terre. « Pour moi, dit-il, j'ai pleuré sur le faible, et j'ai gémi sur l'homme plongé dans la détresse. » La doctrine évangélique prohibe les ris immodérés, et cet homme bienheureux anticipe sur elle et dit : « Si j'ai marché avec les contempteurs, et si mes pieds se sont hâtés pour la fraude; mais je suis demeuré dans la balance de la justice, et le Seigneur connaît mon innocence » (Job, XXXI, 5). La loi de Moïse contient cette prescription : «Vous ne commettrez point d'adultère » (Exode, XX, 14) et fixe la mort comme le châtiment des transgresseurs ; le législateur qui a établi les lois de la doctrine évangélique a parlé ainsi : « Il a été dit aux anciens : vous ne commettrez point l'adultère; pour moi, je vous dis de ne pas le désirer » (Matth., V,27). Et remarquez que cet homme vénérable dont nous parlons ici, qui vivait selon l'Évangile du Christ, se gardait même de jeter un regard trop libre, et se glorifiait ainsi dé sa retenue : « Si mon cœur a suivi mes yeux sur la femme d'un homme » (Job. XXXI, 7). Et voici la raison qu'il donne de sa retenue : «Le cœur de l'homme qui, sans force sur lui-même, souille une épouse, est un feu qui dévore tous les jours ce qu'il a atteint; il le consume jusqu'à la racine.» Job montre aussi son caractère incorruptible : « Si j'ai reçu des présents en mes mains, que je sème et que d'autres mangent les fruits, et que je demeure sans postérité sur la terre. » Les paroles qu'il prononce encore nous pourront faire comprendre comment il agissait envers ses serviteurs : « Si j'ai dédaigné la plainte de mon serviteur ou de ma servante, lorsqu'ils élevaient la voix contre moi. » Et voici le motif: «Que ferai-je, dit-il, si Dieu me juge? Si je suis fait de chair, n'ont-ils pas la même origine? Nous avons tous été conçus dans le même sein. Il ajoute : « Je ne les ai point épuisé de larmes l'oeil de la veuve ; si j'ai mangé seul mon pain ; si je ne l'ai pas partagé avec l'orphelin ; si j'ai vu le pauvre mourir de froid, sans le revêtir.»





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Dernière mise à jour : 11/02/2009