HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Démonstration évangélique, livre I

ἀδύνατον



Texte grec :

[1,6j] Δι´ ἃ δὴ λοιπὸν ἤδη θαρρῶν, τὰς τῶν θεοσεβεῖν ἐπαγγελλομένων προαιρέσεις μὴ ἐπὶ δύο ἀλλὰ τρία ... Τάγματα, τό τε τῶν παντελῶς εἰδωλολατρῶν, τῶν δὴ ἐπὶ τὴν πολύθεον πλάνην ἀποπεπτωκότων, καὶ τὸ τῶν ἐκ περιτομῆς διὰ Μωσέως ἐπὶ τὸν πρῶτον ἀνεληλυθότων τῆς εὐσεβείας βαθμόν, καὶ τρίτον τὸ τῶν ἐπαναβεβηκότων διὰ τῆς εὐαγγελικῆς διδασκαλίας, ὃ καὶ τῶν δυεῖν μέσον παρεμβαλών, μηκέθ´ ἡγοῦ τοὺς ἀπὸ Ἰουδαίων ἀφισταμένους πάντως δεῖν ἐφ´ ἑλληνισμὸν ἐκπίπτειν, μηδὲ τοὺς ἐξ Ἑλλήνων ἀναχωροῦντας ἐξ ἀνάγκης χρῆναι Ἰουδαίους ἔσεσθαι, τὸν δὲ μέσον ἑλὼν τὸν τρίτον εὑρήσεις ἄνω που ἑστῶτα καὶ ὥσπερ ἐφ´ ὑψηλοτάτης ἀκρωρείας ἀναβεβηκότα, ἑκατέρωθεν δὲ κάτω τοὺς λοιποὺς ἀπολελοιπότα. Ἑλλήνων μὲν γὰρ ἐκπέφευγε τὴν ἄθεον καὶ πολυπλανῆ δεισιδαιμονίαν καὶ τὰς ἀνειμένας πορνείας τε καὶ ἀκοσμίας, Ἰουδαίων δὲ ὡσαύτως τὴν ὑπὸ Μωσέως ἀτελῆ καὶ οἷα νηπίοις καὶ ἀσθενέσι κατάλληλον ἐθελοθρησκείαν. Τὸν οἰκεῖον δὲ ἄνωθεν οὐ μόνον Ἰουδαίοις ἀλλὰ καὶ Ἕλλησι καὶ βαρβάροις καὶ τοῖς ὑφ´ ἡλίῳ πᾶσιν ἔθνεσιν ἐπιβοώμενος νόμον, ὅρα τί φησίν· ὦ ἄνθρωπε, καὶ σύμπαν τὸ θνητῶν γένος, ὁ μὲν δὴ Μωσέως νόμος ἀφ´ ἑνὸς γένους ἀνθρώπων ἀρξάμενος, πρῶτον ἁπάντων τὸ Ἰουδαίων γένος, τῆς πρὸς τοὺς θεοφιλεῖς προπάτορας αὐτῶν ἐπαγγελίας ἕνεκεν, ἐπὶ τὴν τοῦ ἑνὸς θεοῦ γνῶσιν ἀνεκαλεῖτο, τῆς πικρᾶς τῶν δαιμόνων δουλείας τοὺς ὑπακούοντας ἀπαλλάττων· ἐγὼ δὲ πᾶσιν ἀνθρώποις καὶ τοῖς καθ´ ὅλης τῆς οἰκουμένης ἔθνεσιν τὴν ἐπαναβεβηκυῖαν τοῦ θεοῦ γνῶσιν καὶ εὐσέβειαν προαγγέλλων, κατὰ τοὺς ἀμφὶ τὸν Ἀβραὰμ καὶ τοὺς ἔτι παλαιτέρους πρὸ Μωσέως χρόνων βιοῦν παραινῶ, ἐν οἷς ἐξ ἀλλοδαπῶν ἐθνῶν πλείους ἐπ´ εὐσεβείᾳ μνημονεύονται διαλάμψαντες. Καὶ πάλιν· ὁ μὲν Μωσέως νόμος ἐφ´ ἕνα τινὰ τῆς γῆς ἀφωρισμένον τόπον τοὺς εὐσεβεῖν προῃρημένους σπεύδειν πανταχόθεν παρεκελεύετο, ἐγὼ δὲ τοῖς πᾶσιν ἀνεὶς τὴν ἐλευθερίαν, οὐκ ἐν γωνίᾳ γῆς οὐδ´ ἐν ὄρεσιν ἤ τισιν χειροποιήτοις ναοῖς ζητεῖν τὸν ἐπὶ πάντων θεόν, οἴκοθεν δὲ ἕκαστον σέβειν αὐτὸν καὶ προσκυνεῖν παιδεύω. Καὶ πάλιν· ὁ μὲν παλαιὸς νόμος θυσίαις ταῖς διὰ ζῴων « σφαγαῖς » λιβανωτοῦ τε πυρὸς καί τινων ἄλλων ὁμοιοτρόπων τοῦ σώματος καθαρμῶν θρησκεύειν τὸν ἐπὶ πάντων θεὸν παρεκελεύετο, ἐγὼ δὲ τὰ ψυχῆς παραδιδοὺς ὄργια, διανοίᾳ καθαρωτάτῃ καὶ νῷ διαυγεῖ, ἐν σωφροσύνῃ καὶ τῷ κατ´ ἀρετὴν βίῳ, δόγμασίν τε ὀρθοῖς καὶ εὐσεβέσι τὸ θεῖον γεραίρειν προστάττω. Καὶ πάλιν· Μωσῆς μὲν ὡς ἂν μιαιφόνοις οὖσι τοῖς τότε μὴ φονεύειν παρῄνει, ἐγὼ δὲ τοῖς ἐν τούτῳ προπαιδαγωγηθεῖσι καὶ τὴν πρώτην ἐντολὴν κατωρθωκόσι νομοθετῶ τὴν τελειοτέραν, μηδ´ ὀργῆς ἐνέχεσθαι πάθει προστάττων. Καὶ αὖθις· ὁ μὲν Μωσῆς μοιχοῖς καὶ ἀκολάστοις διετάττετο τὸ μὴ μοιχεύειν, μηδὲ ἀρσενοκοιτεῖν, μηδὲ τὰς παρὰ φύσιν ἡδονὰς διώκειν, θάνατον τὴν τιμωρίαν τοῖς παραβαίνουσιν ἐπάγων, ἐγὼ δὲ μηδ´ ἐμβλέπειν γυναῖκα μετ´ ἐπιθυμίας ἀκολάστου τοὺς ἐμοὺς βούλομαι. Καὶ πάλιν· ὁ μὲν ἔλεγεν· « Οὐκ ἐπιορκήσεις, ἀποδώσεις δὲ τῷ θεῷ τοὺς ὅρκους σου· ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν μὴ ὀμόσαι ὅλως, ἀλλ´ ἔσται ὁ λόγος ὑμῶν ναὶ ναί, οὒ οὔ· τὸ δὲ περισσὸν τούτων ἐκ τοῦ πονηροῦ ἐστιν ». Καὶ πάλιν· ὁ μὲν τοὺς ἀδικοῦντας ἀμύνασθαι καὶ ἀνταδικεῖν παρεκελεύετο λέγων· « Ὀφθαλμὸν ἀντὶ ὀφθαλμοῦ καὶ ὀδόντα ἀντὶ ὀδόντος, ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν μὴ ἀντιστῆναι τῷ πονηρῷ, ἀλλ´ ὅστις σε ῥαπίσει εἰς τὴν δεξιὰν σιαγόνα σου, στρέψον αὐτῷ καὶ τὴν ἄλλην· καὶ τῷ θέλοντί σοι κριθῆναι καὶ τὸν χιτῶνά σου λαβεῖν, ἄφες αὐτῷ καὶ τὸ ἱμάτιον ». Καὶ πάλιν· ὁ μὲν παρῄνει τὸν μὲν φίλον ἀγαπᾶν, μισεῖν δὲ τοὺς ἐχθρούς, ἐγὼ δὲ καθ´ ὑπερβολὴν φιλανθρωπίας καὶ ἀνεξικακίας ἀγαπᾶν τοὺς ἐχθροὺς ὑμῶν νομοθετῶ καὶ προσεύχεσθαι « ὑπὲρ τῶν διωκόντων, ὅπως γένησθε υἱοὶ τοῦ πατρὸς ὑμῶν τοῦ ἐν οὐρανοῖς, ὅστις τὸν ἥλιον ἀνατέλλει ἐπὶ πονηροὺς καὶ ἀγαθοὺς καὶ βρέχει ἐπὶ δικαίους καὶ ἀδίκους ». Καὶ ἐπὶ τούτοις ὁ μὲν πρὸς τὴν τῶν πολλῶν σκληρίαν ἡρμόζετο καὶ τοῖς ἐμπαθέσι κατάλληλα διετάττετο, ἐξηλλαγμένον καὶ ὑποβεβηκότα παρὰ τὸν παλαιὸν τρόπον παραδιδοὺς εὐσεβείας· ἐγὼ δὲ ἐπὶ τὸν τῶν πρόπαλαι θεοφιλῶν ἀνδρῶν εὐσεβῆ καὶ θεοφιλῆ βίον ἀνακαλοῦμαι τοὺς πάντας. Καὶ ἐφ´ ἅπασιν ὁ μὲν « γῆν ῥέουσαν γάλα καὶ μέλι » οἷα νηπίοις ἐπηγγέλλετο· ἐγὼ δὲ βασιλείαν οὐρανῶν τοῖς οἵοις τε χωρεῖν προξενῶ.

Traduction française :

[1,6j] Vous pourrez donc avec assurance diviser les divers cultes non pas en deux, mais en trois ordres : l'un, de ceux qui plongés dans l'idolâtrie se sont livrés à toutes les erreurs du paganisme; l'autre, de ceux qui par la circoncision ordonnée par Moïse, ont atteint le premier degré de la piété; le troisième, enfin, des fidèles qui par l'enseignement évangélique se sont élevés jusqu'à la perfection. Or, si vous placez ce dernier entre les deux autres, ne pensez plus que ceux qui se séparaient des Juifs dussent nécessairement suivre l'erreur des Grecs, ni que ceux qui abandonnaient ce culte insensé fussent forcés d'embrasser le judaïsme ; mais considérez le culte de ceux que vous avez placés entre les premiers, vous trouverez qu'il s'élève au-dessus des autres, et que, comme situé en un lieu élevé, il voit au-dessous de lui ces autres cultes. Il est pur des superstitions erronées et impies de la Grèce, de ses dissolutions et de ses désordres : il est dégagé des pratiques mosaïques imparfaites et comme tracées pour l'enfance et la faiblesse. Dans les lois qu'il impose comme propres, dès le commencement, non seulement aux Juifs, mais encore aux Grecs et aux Barbares, écoutez comme il parle : Ô homme ! ô race entière des hommes ! la loi de Moïse ne s'adressait qu'à un seul peuple, à la première de toutes les nations, aux Juifs, en considération des promesses faites à leurs pères, les amis de Dieu ; elle les appelait à la connaissance d'un Dieu unique, afin de délivrer ceux qui seraient dociles à sa voix, de la servitude pesante du démon : pour moi, je révèle à tous les hommes, à toutes les nations de la terre, une connaissance de Dieu bien plus sublime, un culte plus élevé, pour qu'ils imitent la vie de ceux qui ont vécu avec Abraham ou qui ont précédé les jours de Moïse au sein même des autres nations, et dont la mémoire est en honneur à cause de leur piété. Et encore : La loi de Moïse enjoignait à ceux qui voulaient le suivre, d'accourir en un lieu unique de la terre : pour moi, je forme tous les hommes à une liberté sainte; je leur apprends non à chercher le Dieu du monde dans un coin de la terre, sur les montagnes ou dans des temples construits de la main des hommes, mais l'honorer et à l'invoquer chacun en sa demeure. Ou bien : l'ancienne loi ordonnait des oblations, le sang des animaux, l'encens et le feu, et d'autres rites corporels semblables, pour honorer le Dieu de l'univers. Pour moi, je révèle les mystères spirituels, j'apprends à honorer Dieu par la pureté des affections et la simplicité de l'esprit, par la sagesse et la vertu, par des pensées droites et pieuses. Et encore : Moïse s'adressait à des hommes entraînés au meurtre, comme ils l'étaient en ses jours ; ne tuez pas, leur dit-il : et moi, à des hommes qui ont déjà reçu ce précepte, qui se sont formés à l'accomplir, je donne un commandement plus parfait, celui de ne jamais se mettre en colère. Moïse ordonnait à des impudiques et à des voluptueux de ne pas commettre d'adultère, de fuir les plaisirs contre nature, menaçant de la mort les transgresseurs : et moi, je veux même que mes disciples ne regardent pas une femme avec un désir déréglé. Moïse disait : Vous ne vous parjurerez pas ; mais vous rendrez au Seigneur ce que vous avez voué. Pour moi, je vous dis de ne jurer en aucune sorte: mais que votre discours soit : oui, oui ; non. non. Car ce qui est de plus vient du père du mal. Et aussi il a ordonné de repousser l'injure et de se venger, en disant : Oeil pour oeil, dent pour dent ; et moi, je vous dis de ne point résister au méchant ; mais si quelqu'un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui aussi l'autre. Et abandonnez encore votre manteau à celui qui veut disputer en jugement avec vous, et vous enlever votre tunique (Matth., V, 37). Et puis, Moïse voulait qu'on chérit son ami, qu'on détestât son ennemi ; et moi je vous ordonne dans la surabondance d'humanité et de clémence d'aimer vos ennemis, de prier pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez le fils de votre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les méchants et les bons, et répand la pluie bienfaisante sur les justes et les injustes. Moïse se pliait à la dureté de son peuple, il donnait sagement à son inquiète ardeur un culte différent de l'ancien et bien moins sublime ; et moi, j'appelle tous les hommes à la vie pieuse et sainte des anciens fidèles. Enfin Moïse promit une terre où coulaient le lait et le miel, aux Juifs comme à des enfants, et moi je conduis au royaume du ciel ceux qui peuvent comprendre.





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Dernière mise à jour : 11/02/2009