HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Les Suppliantes (tragédie complète)

ἀοιδαί



Texte grec :

[950] τί κτᾶσθε λόγχας καὶ κατ´ ἀλλήλων φόνους
951 τίθεσθε; παύσασθ´, ἀλλὰ λήξαντες πόνων
952 ἄστη φυλάσσεθ´ ἥσυχοι μεθ´ ἡσύχων.
953 σμικρὸν τὸ χρῆμα τοῦ βίου· τοῦτον δὲ χρὴ
954 ὡς ῥᾶιστα καὶ μὴ σὺν πόνοις διεκπερᾶν.
955 (ΧΟΡΟΣ) οὐκέτ´ εὔτεκνος, οὐκέτ´ εὔπαις,
956 οὐδ´ εὐτυχίας μέτεστίν
957 μοι κουροτόκοις ἐν Ἀργείαις·
958 οὐδ´ Ἄρτεμις λοχία
959 προσφθέγξαιτ´ ἂν τὰς ἀτέκνους.
960 δυσαίων δ´ ὁ βίος,
961 πλαγκτὰ δ´ ὡσεί τις νεφέλα
962 πνευμάτων ὕπο δυσχίμων ἀίσσω.
963 ἑπτὰ ματέρες ἑπτὰ κούρους
964 ἐγεινάμεθ´ αἱ ταλαίπωροι
965 κλεινοτάτους ἐν Ἀργείοις·
966 καὶ νῦν ἄπαις ἄτεκνος
967 γηράσκω δυστανοτάτως,
968 οὔτ´ ἐν φθιμένοισιν
969 οὔτ´ ἐν ζωοῖσιν ἀριθμουμένη,
970 χωρὶς δή τινα τῶνδ´ ἔχουσα μοῖραν.
971 ὑπολελειμμένα μοι δάκρυα·
972 μέλεα παιδὸς ἐν οἴκοις
973 κεῖται μνήματα, πένθιμοι
974 κουραὶ κἀστέφανοι κόμαι
974b λοιβαί τε νεκύων φθιμένων
975 ἀοιδαί θ´ ἃς χρυσοκόμας
976 Ἀπόλλων οὐκ ἐνδέχεται·
977 γόοισι δ´ ὀρθρευομένα
978 δάκρυσι νοτερὸν ἀεὶ πέπλων
979 πρὸς στέρνωι πτύχα τέγξω.
980 καὶ μὴν θαλάμας τάσδ´ ἐσορῶ δὴ
981 Καπανέως ἤδη τύμβον θ´ ἱερὸν
982 μελάθρων τ´ ἐκτὸς
983 Θησέως ἀναθήματα νεκροῖς,
984 κλεινήν τ´ ἄλοχον τοῦ καπφθιμένου
985 τοῦδε κεραυνῶι πέλας Εὐάδνην,
986 ἣν Ἶφις ἄναξ παῖδα φυτεύει.
987 τί ποτ´ αἰθερίαν ἕστηκε πέτραν
988 ἣ τῶνδε δόμων ὑπερακρίζει,
989 τήνδ´ ἐμβαίνουσα κέλευθον;
990 (ΕΥΑΔΝΗ)
990 τί φέγγος, τίν´ αἴγλαν
991 ἐδίφρευε τόθ´ ἅλιος
992 σελάνα τε κατ´ αἰθέρα
993 λαμπάδ´ ἵν´ ὠκυθόαι νύμφαι
994 ἱππεύουσι δι´ ὀρφναίας,
995 ἁνίκα γάμων
996 τῶν ἐμῶν πόλις Ἄργους
997 ἀοιδαῖς εὐδαιμονίας
998 ἐπύργωσε καὶ γαμέτα
999 χαλκεοτευχέος Καπανέως;

Traduction française :

[950] pourquoi vous armer de lances, et vous animer au meurtre les uns des autres ? Arrêtez ; mettez un terme à ces fatigues ; restez au sein des villes, et vivez paisibles au milieu d'habitants paisibles. La vie est courte ; il faut la traverser le plus facilement possible, et non dans les dangers. 955 LE CHOEUR. Je n'ai plus de fils, je ne suis plus une heureuse mère, il n'est plus de bonheur pour moi parmi les mères argiennes. Diane, qui préside aux enfantements, n'aura plus de commerce avec nous, qui avons perdu nos enfants. Ma vie sera misérable ; telle qu'un nuage fugitif, je suis le jouet des vents orageux. Nous étions sept mères, qui avions enfanté sept fils, illustres entre tous les Argiens ; et maintenant, sans enfants, je vieillis dans l'abandon le plus misérable, ne comptant ni parmi les morts, ni parmi les vivants; ma destinée s'achève en dehors des uns et des autres. Infortunée, ce qui me reste, ce sont, mes larmes ; les tristes monuments que je conserve de mon fils, ce sont des chevelures coupées en signe de deuil, des couronnes déposées, les offrandes qu'on fait aux morts, des chants odieux à Apollon, à la chevelure d'or. Dès le matin, réveillée par la douleur, j'arroserai mon voile de mes larmes. Mais déjà je vois le monument de Capanée et sa tombe sacrée ; je vois hors du palais les dons que Thésée offre aux mânes : près de nous s'avance la noble épouse du héros que la foudre de Jupiter a frappé, Évadné, à qui le roi Iphis a donné le jour. Pourquoi s'arrête-t-elle sur ce rocher élevé qui domine le palais, après s'être dirigée vers nous? 980 EVADNE. Pourquoi le soleil a-t-il fait briller son éclatante lumière? pourquoi la lune a-t-elle lui dans les cieux, d'où elle éclaire les danses nocturnes des nymphes légères, lorsque la ville d'Argos célébra, par des chants, la joie de mon hymen avec le héros Capanée, à l'armure d'airain?





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Dernière mise à jour : 1/10/2009