HODOI ELEKTRONIKAI
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EURIPIDE, Les Suppliantes (tragédie complète)

Vers 1-49

  Vers 1-49

[0] ΙΚΕΤΙΔΕΣ.
1 (ΑΙΘΡΑ)
1 Δήμητερ ἑστιοῦχ´ Ἐλευσῖνος χθονὸς
2 τῆσδ´, οἵ τε ναοὺς ἔχετε πρόσπολοι θεᾶς,
3 εὐδαιμονεῖν με Θησέα τε παῖδ´ ἐμὸν
4 πόλιν τ´ Ἀθηνῶν τήν τε Πιτθέως χθόνα,
5 ἐν ἧι με θρέψας ὀλβίοις ἐν δώμασιν
6 Αἴθραν πατὴρ δίδωσι τῶι Πανδίονος
7 Αἰγεῖ δάμαρτα Λοξίου μαντεύμασιν.
8 ἐς τάσδε γὰρ βλέψας´ ἐπηυξάμην τάδε
9 γραῦς, αἳ λιποῦσαι δώματ´ Ἀργείας χθονὸς
10 ἱκτῆρι θαλλῶι προσπίτνους´ ἐμὸν γόνυ,
11 πάθος παθοῦσαι δεινόν· ἀμφὶ γὰρ πύλας
12 Κάδμου θανόντων ἑπτὰ γενναίων τέκνων
13 ἄπαιδές εἰσιν, οὕς ποτ´ Ἀργείων ἄναξ
14 Ἄδραστος ἤγαγ´, Οἰδίπου παγκληρίας
15 μέρος κατασχεῖν φυγάδι Πολυνείκει θέλων
16 γαμβρῶι. νεκροὺς δὲ τοὺς ὀλωλότας δορὶ
17 θάψαι θέλουσι τῶνδε μητέρες χθονί,
18 εἴργουσι δ´ οἱ κρατοῦντες οὐδ´ ἀναίρεσιν
19 δοῦναι θέλουσι, νόμιμ´ ἀτίζοντες θεῶν.
20 κοινὸν δὲ φόρτον ταῖσδ´ ἔχων χρείας ἐμῆς
21 Ἄδραστος ὄμμα δάκρυσιν τέγγων ὅδε
22 κεῖται, τό τ´ ἔγχος τήν τε δυστυχεστάτην
23 στένων στρατείαν ἣν ἔπεμψεν ἐκ δόμων·
24 ὅς μ´ ἐξοτρύνει παῖδ´ ἐμὸν πεῖσαι λιταῖς
25 νεκρῶν κομιστὴν λόγοισιν δορὸς
26 ῥώμηι γενέσθαι καὶ τάφου μεταίτιον,
27 κοινὸν τόδ´ ἔργον προστιθεὶς ἐμῶι τέκνωι
28 πόλει τ´ Ἀθηνῶν. τυγχάνω δ´ ὑπὲρ χθονὸς
29 ἀρότου προθύους´, ἐκ δόμων ἐλθοῦς´ ἐμῶν
30 πρὸς τόνδε σηκόν, ἔνθα πρῶτα φαίνεται
31 φρίξας ὑπὲρ γῆς τῆσδε κάρπιμος στάχυς.
32 δεσμὸν δ´ ἄδεσμον τόνδ´ ἔχουσα φυλλάδος
33 μένω πρὸς ἁγναῖς ἐσχάραις δυοῖν θεαῖν
34 Κόρης τε καὶ Δήμητρος, οἰκτίρουσα μὲν
35 πολιὰς ἄπαιδας τάσδε μητέρας τέκνων,
36 σέβουσα δ´ ἱερὰ στέμματ´. οἴχεται δέ μοι
37 κῆρυξ πρὸς ἄστυ δεῦρο Θησέα καλῶν,
38 ὡς τὸ τούτων λυπρὸν ἐξέληι χθονὸς
39 τάσδ´ ἀνάγκας ἱκεσίους λύσηι, θεοὺς
40 ὅσιόν τι δράσας· πάντα γὰρ δι´ ἀρσένων
41 γυναιξὶ πράσσειν εἰκὸς αἵτινες σοφαί.
42 (ΧΟΡΟΣ)
42 ἱκετεύω σε, γεραιά, γεραιῶν ἐκ στομάτων πρὸς
43 γόνυ πίπτουσα τὸ σόν·
44 ἄνομοι τέκνα λῦσαι φθιμένων νεκύων οἳ
45 καταλείπουσι μέλη
46 θανάτωι λυσιμελεῖ θηρσὶν ὀρείοισι βοράν·
49 ἐσιδοῦς´ οἰκτρὰ μὲν ὄσσων δάκρυ´ ἀμφὶ βλεφάροις, ῥυσὰ
[0] LES SUPPLIANTES. La scène est dans le temple de Cérès, à Éleusis, bourg voisin d'Athènes. ÉTHRA. Cérés, divinité tutélaire de cette terre d'Éleusis, et vous, prêtres qui habitez le temple de la déesse, entendez les vœux que je fais pour moi-même, pour mon fils Thésée, pour la ville d'Athènes, et la terre où règne Pitthée, qui m'y éleva dans son riche palais, moi sa fille Éthra, et me donna pour épouse à Égée, fils de Pandion, pour obéir aux oracles d'Apollon. En formant ces prières, j'ai devant les yeux ces femmes chargées d'années, qui ont quitté leurs demeures et la terre d'Argos pour venir, armées de rameaux suppliants, tomber à mes genoux : un malheur terrible les amène ; la mort leur a ravi, devant les portes de Cadmus, sept fils courageux, que le roi des Argiens, Adraste, avait menés contre Thèbes, pour rendre à son gendre exilé, à Polynice, sa part de l'héritage d'Oedipe. Ils ont succombé dans le combat, et leurs mères veulent ensevelir leurs corps : mais, au mépris des lois divines, ceux qui les ont en leur pouvoir ne leur permettent pas de les enlever. Partageant avec elles les maux pour lesquels elles implorent mon secours, Adraste, les yeux baignés de larmes, gémit sur le mauvais succès de la guerre qu'il a entreprise. Il me conjure de décider par mes prières mon fils à obtenir, par la persuasion ou par la force des armes, qu'on lui rende les morts, et qu'on leur donne la sépulture. Sur lui seul et sur Athènes repose tout leur espoir. Pour offrir au nom du pays les sacrifices qui précèdent le labourage, je suis venue dans ce temple, où apparut le premier épi nourricier qui hérissa la surface de la terre. Enchaînée par ce lien de feuillage, dont la religion fait toute la force, je reste devant l'autel des deux déesses Cérès et Proserpine, avec compassion pour ces mères blanchies par l'âge et privées de leurs fils, et avec respect pour les rameaux des suppliantes, l'ai envoyé à la ville un héraut vers Thésée, pour qu'il vienne, ou faire sortir ces infortunées de cette contrée, ou rompre ce lien sacré qui m'enchaîne, en faisant quelque chose d'agréable aux dieux : car les femmes sages laissent tout faire par les hommes. 42 LE CHOEUR. Femme vénérable par ton âge, je te conjure par ma bouche suppliante, et digne de respect à ce titre, de délivrer les corps de mes fils privés de sépulture, et indignement abandonnés pour servir de pâture aux sauvages animaux des montagnes. Laisse-toi toucher par mes larmes; vois sur mon visage ridé


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Dernière mise à jour : 1/10/2009