HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

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Texte grec :

[1350] (ΧΟΡΟΣ) ἀνάγετ´ ἀνάγετε κωκυτὸν
1351 ἐπὶ κάρα τε λευκοπήχεις κτύπους χεροῖν.
1352 (ΚΡΕΩΝ) ὦ τλῆμον, οἷον τέρμον´, Ἰοκάστη, βίου
1353 γάμων τε τῶν σῶν Σφιγγὸς αἰνιγμοῖς ἔτλης.}
1354 {Χο.} πῶς καὶ πέπρακται διπτύχων παίδων φόνος
1355 ἀρᾶς τ´ ἀγώνισμ´ Οἰδίπου; σήμαινέ μοι.
1356 (ΑΓΓΕΛΟΣ) τὰ μὲν πρὸ πύργων εὐτυχήματα χθονὸς
1357 οἶσθ´· οὐ μακρὰν γὰρ τειχέων περιπτυχαί
1358 {ὥστ´ οὐχ ἅπαντά ς´ εἰδέναι τὰ δρώμενα}.
1359 ἐπεὶ δὲ χαλκέοις σῶμ´ ἐκοσμήσανθ´ ὅπλοις
1360 οἱ τοῦ γέροντος Οἰδίπου νεανίαι,
1361 ἔστησαν ἐλθόντ´ ἐς μέσον μεταίχμιον
1362 {δισσὼ στρατηγὼ καὶ διπλὼ στρατηλάτα}
1363 ὡς εἰς ἀγῶνα μονομάχου τ´ ἀλκὴν δορός.
1364 βλέψας δ´ ἐς Ἄργος ἧκε Πολυνείκης ἀράς·
1365 Ὦ πότνι´ Ἥρα, σὸς γάρ εἰμ´, ἐπεὶ γάμοις
1366 ἔζευξ´ Ἀδράστου παῖδα καὶ ναίω χθόνα,
1367 δός μοι κτανεῖν ἀδελφόν, ἀντήρη δ´ ἐμὴν
1368 καθαιματῶσαι δεξιὰν νικηφόρον.
1369 {αἴσχιστον αἰτῶν στέφανον, ὁμογενῆ κτανεῖν.
1370 πολλοῖς δ´ ἐπήιει δάκρυα τῆς εὐχῆς ὅση,
1371 κἄβλεψαν ἀλλήλοισι διαδόντες κόρας.}
1372 Ἐτεοκλέης δὲ Παλλάδος χρυσάσπιδος
1373 βλέψας πρὸς οἶκον ηὔξατ´· Ὦ Διὸς κόρη,
1374 δὸς ἔγχος ἡμῖν καλλίνικον ἐκ χερὸς
1375 ἐς στέρν´ ἀδελφοῦ τῆσδ´ ἀπ´ ὠλένης βαλεῖν
1376 {κτανεῖν θ´ ὃς ἦλθε πατρίδα πορθήσων ἐμήν}.
1377 ἐπεὶ δ´ ἀνήφθη πυρσὸς ὣς Τυρσηνικῆς
1378 σάλπιγγος ἠχή, σῆμα φοινίου μάχης,
1379 ἦιξαν δράμημα δεινὸν ἀλλήλοις ἔπι.
1380 κάπροι δ´ ὅπως θήγοντες ἀγρίαν γένυν
1381 ξυνῆψαν, ἀφρῶι διάβροχοι γενειάδας.
1382 ἦισσον δὲ λόγχαις· ἀλλ´ ὑφίζανον κύκλοις,
1383 ὅπως σίδηρος ἐξολισθάνοι μάτην.
1384 εἰ δ´ ὄμμ´ ὑπερσχὸν ἴτυος ἅτερος μάθοι,
1385 λόγχην ἐνώμα στόματι προφθῆναι θέλων·
1386 ἀλλ´ εὖ προσῆγον ἀσπίδων κερχνώμασιν
1387 ὀφθαλμόν, ἀργὸν ὥστε γίγνεσθαι δόρυ.
1388 {πλείων δὲ τοῖς ὁρῶσιν ἐστάλασς´ ἱδρὼς
1389 ἢ τοῖσι δρῶσι διὰ φίλων ὀρρωδίαν.}
1390 Ἐτεοκλέης δὲ ποδὶ μεταψαίρων πέτρον
1391 ἴχνους ὑπόδρομον, κῶλον ἐκτὸς ἀσπίδος
1392 τίθησι· Πολυνείκης δ´ ἀπήντησεν δορί,
1393 πληγὴν σιδήρωι παραδοθεῖσαν εἰσιδών,
1394 κνήμην τε διεπέρασεν Ἀργεῖον δόρυ·
1395 στρατὸς δ´ ἀνηλάλαξε Δαναϊδῶν ἅπας.
1396 κἀν τῶιδε μόχθωι γυμνὸν ὦμον εἰσιδὼν
1397 ὁ πρόσθε τρωθεὶς στέρνα Πολυνείκους βίαι
1398 διῆκε λόγχην, κἀπέδωκεν ἡδονὰς
1399 Κάδμου πολίταις, ἀπὸ δ´ ἔθραυς´ ἄκρον δόρυ.

Traduction française :

[1350] (LE CHOEUR) Poussez, poussez des cris de douleur! et de vos
bras blancs frappez-vous la tête.
(CRÉON) Malheureuse Jocaste, à quelle issue de ta vie et de
ton hymen t'a conduite l'énigme du Sphinx! Comment s'est
accompli, dis-moi, le meurtre des deux frères et le combat
où les a entraînés la malédiction d'OEdipe?
(LE MESSAGER) Tu sais le succès que nous avons remporté
devant les remparts : l'enceinte des murs n'est pas assez éloignée
pour que tu ignores ce qui s'y passe. Quand les jeunes
fils du vieil OEdipe se furent revêtus de leurs armes d'airain,
ils s'avancèrent entre les deux armées, et on les vit debout
{ces deux princes, ces deux chefs,} prêts à engager la lutte,
le duel. Les yeux tournés du côté d'Argos, Polynice fait
entendre cette prière : « Auguste Héra, car je t'appartiens,
depuis que j'ai épousé la fille d'Adraste et que j'habite la
ville que tu protèges, accorde-moi de tuer mon frère, et de
tremper dans le sang d'un ennemi ma main victorieuse! »
Il demandait à la déesse la gloire infamante du fratricide.
{Bien des larmes coulaient à ce lamentable spectacle; et l'on
échangeait de tristes regards.} Étéocle se tourne vers le temple
de Pallas au bouclier d'or, et prie à son tour : « O fille
de Zeus, fais que mon bras enfonce cette lance victorieuse
dans la poitrine de mon frère {et que je tue celui qui est
venu pour ruiner ma patrie}. » Quand ce fut, non la torche,
mais la trompette tyrrhénienne qui eut donné le signal du
sanglant combat, avec une impétuosité terrible ils s'élancent
l'un sur l'autre. Pareils à deux sangliers qui aiguisent leurs
cruelles défenses, ils se heurtent de front, la bouche écumante;
ils bondissent, la lance au poing, mais se ramassent
sous leurs boucliers, que le fer frappe en vain. Si l'un d'eux
voyait l'oeil de son ennemi dépasser le bouclier, il l'attaquait
par là de sa lance pour l'atteindre au visage et le prévenir.
Mais ils appliquaient avec soin leurs yeux aux ouvertures
de leur bouclier pour pouvoir parer les coups de la lance.
Tous les spectateurs sentaient leurs membres se couvrir de
sueur {bien plus que les combattants eux-mêmes, tant ils
tremblaient pour leur parti}. Étéocle, en repoussant du pied
une pierre qui se trouvait sous ses pas, découvre une de ses
jambes hors du bouclier. Aussitôt Polynice s'élance, le frappe
de son fer à la place où il a vu qu'il pouvait l'atteindre, et
lui perce la jambe de sa lance argienne. Toute l'armée des
fils de Danaos pousse un cri. Dans ce péril, Étéocle, à son tour,
tout blessé qu'il est, voyant nue une épaule de Polynice,
fait un violent effort pour atteindre la poitrine de son ennemi,
et rend la confiance aux enfants de Cadmos : mais le bout de
sa lance se brise.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006