HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

νηδὺν



Texte grec :

[1300] τάλανες, ὅτι ποτὲ μονομάχον
1301 ἐπὶ φρέν´ ἠλθέτην.
1302 βοᾶι βαρβάρωι στενακτὰν ἰαχὰν
1303 μελομέναν νεκροῖς δάκρυσι θρηνήσω.
1304 σχεδὸν τύχα, πέλας φόνος·
1305 κρινεῖ ξίφος τὸ μέλλον.
1306-1307 : πότμος ἄποτμος ὁ φόνος ἕνεκ´ Ἐρινύων.
1308 {ἀλλὰ γὰρ Κρέοντα λεύσσω τόνδε δεῦρο συννεφῆ
1309 πρὸς δόμους στείχοντα, παύσω τοὺς παρεστῶτας γόους.
1310 (ΚΡΕΩΝ) οἴμοι, τί δράσω; πότερ´ ἐμαυτὸν ἢ πόλιν
1311 στένω δακρύσας, ἣν πέριξ ἔχει νέφος
1312 τοιοῦτον ὥστε δι´ Ἀχέροντος ἱέναι;
1313 ἐμός τε γὰρ παῖς γῆς ὄλωλ´ ὑπερθανών,
1314 τοὔνομα λαβὼν γενναῖον, ἀνιαρὸν δ´ ἐμοί·
1315 ὃν ἄρτι κρημνῶν ἐκ δρακοντείων ἑλὼν
1316 αὐτοσφαγῆ δύστηνος ἐκόμις´ ἐν χεροῖν.
1317 βοᾶι δὲ δῶμα πᾶν. ἐγὼ δ´ ἥκω μετὰ
1318 γέρων ἀδελφὴν γραῖαν Ἰοκάστην, ὅπως
1319 λούσηι προθῆταί τ´ οὐκέτ´ ὄντα παῖδ´ ἐμόν.
1320 τοῖς γὰρ θανοῦσι χρὴ τὸν οὐ τεθνηκότα
1321 τιμὰς διδόντα χθόνιον εὐσεβεῖν θεόν.
1322 (ΧΟΡΟΣ) βέβηκ´ ἀδελφὴ σὴ δόμων ἔξω, Κρέον,
1323 κόρη τε μητρὸς Ἀντιγόνη κοινῶι ποδί.
1324 (ΚΡΕΩΝ) ποῖ κἀπὶ ποίαν συμφοράν; σήμαινέ μοι.
1325 (ΧΟΡΟΣ) ἤκουσε τέκνα μονομάχωι μέλλειν δορὶ
1326 ἐς ἀσπίδ´ ἥξειν βασιλικῶν δόμων ὕπερ.
1327 (ΚΡΕΩΝ) πῶς φήις; νέκυν τοι παιδὸς ἀγαπάζων ἐμοῦ
1328 οὐκ ἐς τόδ´ ἦλθον ὥστε καὶ τάδ´ εἰδέναι.
1329 (ΧΟΡΟΣ) ἀλλ´ οἴχεται μὲν σὴ κασιγνήτη πάλαι·
1330 δοκῶ δ´ ἀγῶνα τὸν περὶ ψυχῆς, Κρέον,
1331 ἤδη πεπρᾶχθαι παισὶ τοῖσιν Οἰδίπου.
1332 (ΚΡΕΩΝ) οἴμοι, τὸ μὲν σημεῖον εἰσορῶ τόδε,
1333 σκυθρωπὸν ὄμμα καὶ πρόσωπον ἀγγέλου
1334 στείχοντος, ὃς πᾶν ἀγγελεῖ τὸ δρώμενον.}
1335 (ΑΓΓΕΛΟΣ Β)
1335 ὦ τάλας ἐγώ, τίν´ εἴπω μῦθον ἢ τίνας γόους;
1336 (ΧΟΡΟΣ) οἰχόμεσθ´· οὐκ εὐπροσώποις φροιμίοις ἄρχηι λόγου.
1337 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ὦ τάλας, δισσῶς ἀυτῶ· μεγάλα γὰρ φέρω κακά.
1338 {(ΚΡΕΩΝ) πρὸς πεπραγμένοισιν ἄλλοις πήμασιν. λέγεις δὲ τί;
1339 (ΑΓΓΕΛΟΣ) οὐκέτ´ εἰσὶ σῆς ἀδελφῆς παῖδες ἐν φάει, Κρέον.
1340 (ΚΡΕΩΝ) αἰαῖ·
1341 μεγάλα μοι θροεῖς πάθεα καὶ πόλει.
1342 ὦ δώματ´ εἰσηκούσατ´ Οἰδίπου τάδε,
1343 παίδων ὁμοίαις συμφοραῖς ὀλωλότων;
1344 (ΧΟΡΟΣ) ὥστ´ ἂν δακρῦσαί γ´, εἰ φρονοῦντ´ ἐτύγχανεν.
1345 (ΚΡΕΩΝ) οἴμοι ξυμφορᾶς βαρυποτμωτάτας,
1346 οἴμοι κακῶν δύστηνος, ὦ τάλας ἐγώ.
1347 (ΑΓΓΕΛΟΣ) εἰ καὶ τὰ πρὸς τούτοισί γ´ εἰδείης κακά.
1348 (ΚΡΕΩΝ) καὶ πῶς γένοιτ´ ἂν τῶνδε δυσποτμώτερα;
1349 (ΑΓΓΕΛΟΣ) τέθνηκ´ ἀδελφὴ σὴ δυοῖν παίδοιν μέτα.

Traduction française :

[1300] Malheureux, d'avoir conçu la pensée de ce duel! De ma voix
barbare je dirai en gémissant, en pleurant, l'hymne funèbre
cher aux morts. Il approche, le moment fatal du meurtre. Le
glaive va décider de l'avenir. Par quel affreux destin va s'ac-
complir ce meurtre, qui est l'ceuvre des Furies !
Mais je vois Créon s'approcher de ce palais, le front voilé
de tristesse. Je vais interrompre mes lamentations.
(CRÉON) Hélas! que faire? Sur qui pleurer et gémir? sur
moi-même, ou sur la ville, qu'enveloppe un si sombre nuage,
qu'on la croirait abîmée dans les enfers? Mon fils a péri, il
s'est tué pour son pays, laissant un nom glorieux, un père
en deuil. Je viens de l'antre escarpé du dragon, où il est
tombé, frappé de son propre glaive, et je le rapporte dans
mes bras. Tout le palais retentit de cris lamentables; et moi,
je viens chercher, infortuné vieillard, ma vieille soeur Jocaste,
pour qu'elle lave et expose le cadavre de mon fils. Les vivants
doivent honorer les morts et rendre hommage à Hadès.
(LE CHOEUR) Créon, ta soeur est sortie du palais
{accompagnée de sa fille Antigone}.
(CRÉON) Où? et pourquoi? dis-le-moi,
(LE CHOEUR) Elle a appris que ses deux fils allaient se disputer
le trône dans un combat singulier.
(CRÉON) Que dis-tu là? Occupé des soins à rendre à mon
enfant, l'idée ne m'était pas venue de soupçonner même un
tel malheur.
(LE CHOEUR) Il y a longtemps que ta soeur est partie, et je
pense, Créon, que le duel à mort entre les fils d'OEdipe est
déjà terminé.
(CRÉON) Hélas! je le devine au visage et à l'air sombre de
ce messager qui s'approche de nous, et qui va nous raconter
tout ce qui s'est passé.
(LE MESSAGER) Infortuné ! quelles paroles ou quels
gémissements faire entendre?
(CRÉON) Nous sommes perdus. Voilà un début peu rassurant.
(LE MESSAGER) Infortuné que je suis, encore une fois! je viens
t'annoncer de grands malheurs.
(CRÉON) D'autres encore que nos malheurs récents?
que veux-tu dire?
(LE MESSAGER) Créon, les fils de ta soeur ne voient plus le jour.
(CRÉON) Ah! quel deuil pour moi et pour Thèbes ! Avez-vous
entendu, murs du palais d'OEdipe? {ses deux fils ont péri,
victimes de la même fatalité.}
(LE MESSAGER) Ils en pleureraient, s'il étaient doués de sentiment.
(CRÉON) Ah! quelle douleur m'accable! Ah! cruel malheur!
Infortuné que je suis!
(LE MESSAGER) Si tu savais les maux qui s'ajoutent à ceux-là?
(CRÉON) Que peut-il arriver de plus affreux?
(LE MESSAGER) Ta soeur est morte avec ses deux fils.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006