HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

λαβὼν



Texte grec :

[1450] χθονὸς πατρώιας, κεἰ δόμους ἀπώλεσα.
1451 ξυνάρμοσον δὲ βλέφαρά μου τῆι σῆι χερί,
1452 μῆτερ—τίθησι δ´ αὐτὸς ὀμμάτων ἔπι—
1453 καὶ χαίρετ´· ἤδη γάρ με περιβάλλει σκότος.
1454 ἄμφω δ´ ἅμ´ ἐξέπνευσαν ἄθλιον βίον.
1455 μήτηρ δ´, ὅπως ἐσεῖδε τήνδε συμφοράν,
1456 ὑπερπαθήσας´ ἥρπας´ ἐκ νεκρῶν ξίφος
1457 κἄπραξε δεινά· διὰ μέσου γὰρ αὐχένος
1458 ὠθεῖ σίδηρον, ἐν δὲ τοῖσι φιλτάτοις
1459 θανοῦσα κεῖται περιβαλοῦς´ ἀμφοῖν χέρας.
1460 ἀνῆιξε δ´ ὀρθὸς λαὸς εἰς ἔριν λόγων,
1461 ἡμεῖς μὲν ὡς νικῶντα δεσπότην ἐμόν,
1462 οἱ δ´ ὡς ἐκεῖνον· ἦν δ´ ἔρις στρατηλάταις.
1463 {οἱ μὲν πατάξαι πρόσθε Πολυνείκη δορί,
1464 οἱ δ´ ὡς θανόντων οὐδαμοῦ νίκη πέλοι.
1465 κἀν τῶιδ´ ὑπεξῆλθ´ Ἀντιγόνη στρατοῦ δίχα.}
1466 οἱ δ´ εἰς ὅπλ´ ἦισσον· εὖ δέ πως προμηθίαι
1467 καθῆστο Κάδμου λαὸς ἀσπίδων ἔπι,
1468 κἄφθημεν οὔπω τεύχεσιν πεφαργμένον
1469 Ἀργεῖον ἐσπεσόντες ἐξαίφνης στρατόν.
1470 κοὐδεὶς ὑπέστη, πεδία δ´ ἐξεπίμπλασαν
1471 φεύγοντες, ἔρρει δ´ αἷμα μυρίον νεκρῶν
1472 λόγχαις πιτνόντων. ὡς δ´ ἐνικῶμεν μάχηι,
1473 οἱ μὲν Διὸς τροπαῖον ἵστασαν βρέτας,
1474 οἱ δ´ ἀσπίδας συλῶντες Ἀργείων νεκρῶν
1475 σκυλεύματ´ εἴσω τειχέων ἐπέμπομεν.
1476 ἄλλοι δὲ τοὺς θανόντας Ἀντιγόνης μέτα
1477 νεκροὺς φέρουσιν ἐνθάδ´ οἰκτίσαι φίλοις.
1478 πόλει δ´ ἀγῶνες οἱ μὲν εὐτυχέστατοι
1479 τῆιδ´ ἐξέβησαν, οἱ δὲ δυστυχέστατοι.
1480 (ΧΟΡΟΣ) οὐκ εἰς ἀκοὰς ἔτι δυστυχία
1481 δώματος ἥκει· παρὰ γὰρ λεύσσειν
1482 πτώματα νεκρῶν τρισσῶν ἤδη
1483 τάδε πρὸς μελάθροις κοινῶι θανάτωι
1484 σκοτίαν αἰῶνα λαχόντων.
1485-1486 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) οὐ προκαλυπτομένα βοτρυώδεος ἁβρὰ παρῆιδος
1487 οὐδ´ ὑπὸ παρθενίας τὸν ὑπὸ βλεφάροις
1488 φοίνικ´, ἐρύθημα προσώπου,
1489 αἰδομένα φέρομαι βάκχα νεκύων,
1490 κράδεμνα δικοῦσα κόμας ἀπ´ ἐμᾶς,
1491 στολίδος κροκόεσσαν ἀνεῖσα τρυφάν,
1492 ἁγεμόνευμα νεκροῖσι πολύστονον. αἰαῖ, ἰώ μοι.
1493-1494 ὦ Πολύνεικες, ἔφυς ἄρ´ ἐπώνυμος. ὤμοι Θῆβαι.
1495 σὰ δ´ ἔρις—οὐκ ἔρις ἀλλὰ φόνωι φόνος—
1496 Οἰδιπόδα δόμον
1497a ὤλεσε κρανθεῖς´ αἵματι δεινῶι,
1497b αἵματι λυγρῶι.
1498 τίνα προσωιδὸν
1499 ἢ τίνα μουσοπόλον στοναχὰν ἐπὶ

Traduction française :

[1450] que j'en obtienne, au moins, un peu de terre natale
au lieu du trône que j'ai perdu. O ma mère, que ta main
me ferme les yeux! » Et il la portait lui-même à ses paupières.
« Maintenant adieu ! Déjà m'enveloppent les ténèbres
de la mort. » Et tous les deux exhalèrent en même temps
leur misérable vie. A ce funeste spectacle, leur mère, dans
l'excès de son désespoir, fait une chose horrible : elle arrache
l'épée du cadavre, se la plonge dans la gorge, et tombe
inanimée entre ces corps chéris qu'elle entoure l'un et l'autre
de ses bras. Alors éclate entre les deux armées une violente
querelle : nous soutenons que c'est notre roi qui est vainqueur ;
eux, que c'est Polynice. Les chefs ne sont pas plus
d'accord : Polynice, disent les uns, a porté le premier coup
de lance; il n'y a pas de vainqueur, disent les autres, puisque
les deux adversaires sont morts. {A ce moment, Antigone
s'éloigne de l'armée.} On court aux armes. Heureusement
nous avions eu la précaution de rester en ligne, le
bouclier au bras. Nous prévenons les Argiens en nous jetant
sur eux avant qu'ils aient eu le temps de s'armer; pas un ne
résiste. Ils fuient et se dispersent dans la plaine : on voit
couler à flots le sang de milliers d'ennemis tombant sous nos
lances. La victoire nous appartenait : les uns élèvent en
trophée une statue de Zeus; les autres dépouillent de leurs
armes les corps des Argiens, et font entrer ces dépouilles dans
l'enceinte des murs. D'autres enfin, avec Antigone, portent
ici ces corps inanimés, pour que leurs amis les pleurent.
Telle a été pour notre ville l'issue à la fois glorieuse et
funeste de ces combats.
(LE CHOEUR) Ce n'est plus seulement par un récit que nous
connaissons les malheurs de cette maison : nous pouvons
voir maintenant étendus ici devant le palais les cadavres des
trois infortunés, qu'une commune mort a fait descendre au
séjour des ténèbres.
(ANTIGONE) Sans couvrir d'un voile mes joues délicates, où
mes cheveux tombent en boucles, sans avoir souci, comme
il convient à une jeune fille, de la rougeur qui, sous mes
paupières, colore mon visage, j'accours, bacchante de la
mort, rejetant les liens de ma chevelure, et laissant flotter
les plis éclatants de ma riche tunique, pour accompagner de
mes longs gémissements cette pompe funèbre. Hélas! hélas!
O Polynice, tu n'as que trop, hélas! pour Thèbes, justifié ton
nom' : la querelle que tu as allumée a été plus qu'une simple
querelle, elle a fait succéder le meurtre au meurtre et perdu
la maison d'OEdipe, noyée dans un sang funeste, dans un
sang déplorable. Quels accents, quelle plainte mélodieuse
ferai-je entendre, qui réponde à ma douleur, à ma cruelle douleur,





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Dernière mise à jour : 14/09/2006