HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

κτανεῖν



Texte grec :

[1200] {(ΧΟΡΟΣ) καλὸν τὸ νικᾶν· εἰ δ´ ἀμείνον´ οἱ θεοὶ
1201 γνώμην ἔχουσιν, εὐτυχὴς εἴην ἐγώ.}
1202 (ΙΟΚΑΣΤΗ) καλῶς τὰ τῶν θεῶν καὶ τὰ τῆς τύχης ἔχει·
1203 παῖδές τε γάρ μοι ζῶσι κἀκπέφευγε γῆ.
1204 Κρέων δ´ ἔοικε τῶν ἐμῶν νυμφευμάτων
1205 τῶν τ´ Οἰδίπου δύστηνος ἀπολαῦσαι κακῶν,
1206 παιδὸς στερηθείς, τῆι πόλει μὲν εὐτυχῶς,
1207 ἰδίαι δὲ λυπρῶς. ἀλλ´ ἄνελθέ μοι πάλιν,
1208 τί τἀπὶ τούτοις παῖδ´ ἐμὼ δρασείετον.
1209 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἔα τὰ λοιπά· δεῦρ´ ἀεὶ γὰρ εὐτυχεῖς.
1210 (ΙΟΚΑΣΤΗ) τοῦτ´ εἰς ὕποπτον εἶπας· οὐκ ἐατέον.
1211 (ΑΓΓΕΛΟΣ) μεῖζόν τι χρήιζεις παῖδας ἢ σεσωμένους;
1212 (ΙΟΚΑΣΤΗ) καὶ τἀπίλοιπά γ´ εἰ καλῶς πράσσω κλυεῖν.
1213 (ΑΓΓΕΛΟΣ) μέθες μ´· ἔρημος παῖς ὑπασπιστοῦ σέθεν.
1214 (ΙΟΚΑΣΤΗ) κακόν τι κεύθεις καὶ στέγεις ὑπὸ σκότωι.
1215 (ΑΓΓΕΛΟΣ) οὐκ ἄν γε λέξαιμ´ ἐπ´ ἀγαθοῖσί σοι κακά.
1216 (ΙΟΚΑΣΤΗ) ἢν μή γε φεύγων ἐκφύγηις πρὸς αἰθέρα.
1217 (ΑΓΓΕΛΟΣ) αἰαῖ· τί μ´ οὐκ εἴασας ἐξ εὐαγγέλου
1218 φήμης ἀπελθεῖν, ἀλλὰ μηνῦσαι κακά;
1219 τὼ παῖδε τὼ σὼ μέλλετον, τολμήματα
1220 αἴσχιστα, χωρὶς μονομαχεῖν παντὸς στρατοῦ.
1221 {λέξαντες Ἀργείοισι Καδμείοισί τε
1222 ἐς κοινὸν οἷον μήποτ´ ὤφελον λόγον.
1223 Ἐτεοκλέης δ´ ὑπῆρξ´ ἀπ´ ὀρθίου σταθεὶς
1224 πύργου, κελεύσας σῖγα κηρῦξαι στρατῶι·
1225 ἔλεξε δ´· Ὦ γῆς Ἑλλάδος στρατηλάται,
1226 Δαναῶν ἀριστῆς, οἵπερ ἤλθετ´ ἐνθάδε,
1227 Κάδμου τε λαός, μήτε Πολυνείκους χάριν
1228 ψυχὰς ἀπεμπολᾶτε μήθ´ ἡμῶν ὕπερ.
1229 ἐγὼ γὰρ αὐτὸς τόνδε κίνδυνον μεθεὶς
1230 μόνος συνάψω συγγόνωι τὠμῶι μάχην·
1231 κἂν μὲν κτάνω τόνδ´, οἶκον οἰκήσω μόνος,
1232 ἡσσώμενος δὲ τῶιδε παραδώσω μόνωι·
1233 ὑμεῖς δ´ ἀγῶν´ ἀφέντες, Ἀργεῖοι, χθόνα
1234 νίσεσθε, βίοτον μὴ λιπόντες ἐνθάδε·
1235 Σπαρτῶν τε λαὸς ἅλις ὃς κεῖται νεκρός.
1236 τοσαῦτ´ ἔλεξε. σὸς δὲ Πολυνείκης γόνος
1237 ἐκ τάξεων ὤρουσε κἀπήινει λόγους.
1238 πάντες δ´ ἐπερρόθησαν Ἀργεῖοι τάδε
1239 Κάδμου τε λαὸς ὡς δίκαι´ ἡγούμενοι.
1240 ἐπὶ τοῖσδε δ´ ἐσπείσαντο κἀν μεταιχμίοις
1241 ὅρκους συνῆψαν ἐμμενεῖν στρατηλάται.
1242 ἤδη δ´ ἔκρυπτον σῶμα παγχάλκοις ὅπλοις
1243 δισσοὶ γέροντος Οἰδίπου νεανίαι·
1244 φίλοι δ´ ἐκόσμουν, τῆσδε μὲν πρόμον χθονὸς
1245 Σπαρτῶν ἀριστῆς, τὸν δὲ Δαναϊδῶν ἄκροι.
1246 ἔσταν δὲ λαμπρὼ χρῶμά τ´ οὐκ ἠλλαξάτην
1247 μαργῶντ´ ἐπ´ ἀλλήλοισιν ἱέναι δόρυ.
1248 παρεξιόντες δ´ ἄλλος ἄλλοθεν φίλων
1249 λόγοις ἐθάρσυνόν τε κἀξηύδων τάδε·

Traduction française :

[1200] (LE CHOEUR) Il est glorieux de vaincre. Mais j'attends des
dieux un plus grand bienfait encore, pour me déclarer heureuse.
(JOCASTE) Je ne demande rien de plus aux dieux ni à la fortune,
puisque mes enfants vivent, et que Thèbes est sauvée.
C'est Créon qui me semble avoir porté la peine de mon
hymen et des infortunes d'OEdipe, le malheureux ! il a perdu
son enfant, pour le salut de la patrie et son propre désespoir.
Mais reprends ton récit, et dis-moi ce que mes fils ont maintenant
résolu de faire.
(LE MESSAGER) Ne t'inquiète pas du reste : pour le moment,
rien ne manque à ton bonheur.
(JOCASTE) Ce langage éveille mes soupçons : je dois m'en inquiéter.
(LE MESSAGER) Peux-tu désirer un plus grand bonheur que
de savoir tes enfants sains et saufs ?
(JOCASTE) Je veux savoir encore si, pour le reste, je suis également
heureuse.
(LE MESSAGER) Laisse-moi partir : ton fils a besoin de son écuyer.
(JOCASTE) Il y a un malheur que tu me caches, et que tu
enveloppes d'obscurité.
(LE MESSAGER) Je t'ai réjoui par mes paroles : je ne veux pas
maintenant t'attrister.
(JOCASTE) Tu parleras, à moins de fuir dans les airs pour m'échapper.
(LE MESSAGER) Hélas! pourquoi ne m'as-tu pas laissé partir
après cette bonne nouvelle? pourquoi me forcer de t'annoncer
un malheur? Tes fils vont commettre un odieux forfait, combattre
l'un contre l'autre en dehors de toute l'armée : ils
l'ont déclaré publiquement aux Argiens et aux Thébains, et
n'auraient jamais dû prononcer de telles paroles. Étéocle, le
premier, debout au sommet d'une tour, après avoir commandé
le silence par la voix du héraut : « {Chefs de la Grèce,
s'écrie-t-il,} chefs des Argiens, qui êtes venus en ce pays, et
vous, peuple de Cadmos, n'exposez plus vos vies pour Polynice
ni pour moi. Je veux vous affranchir de ce péril, et en
venir seul aux mains avec mon frère. Si je le tue, je resterai
seul maître de ce palais; s'il l'emporte, je lui abandonnerai
Thèbes. Vous, donc, cessez la lutte, et retournez dans votre
pays d'Argos : vous ne perdrez pas la vie sous ces murs.
{Quant aux Thébains, assez déjà jonchent le sol de leurs
cadavres}. » Il dit, et ton fils Polynice s'élance hors des rangs,
et applaudit à ces paroles. Argiens, Cadméens, tous les trouvent
justes, et font entendre un murmure d'approbation. Un
traité est conclu en ce sens; et, en présence des deux armées,
les chefs jurent de s'y soumettre. Déjà les deux jeunes fils
du vieil OEdipe se couvraient de leurs armes d'airain : ils
étaient parés pour le combat par leurs amis, notre roi par
l'élite des Thébains, Polynice par les chefs des Argiens. Ils se
tenaient debout, étincelants sous leurs armures, sans changer
de visage, impatients de se ruer l'un contre l'autre,
la lance à la main. De chaque côté leurs amis se pressaient
autour d'eux, et enflammaient leur courage par ces paroles :





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Dernière mise à jour : 14/09/2006