HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes



Texte grec :

[1150] ἡμῶν τ´ ἐς οὖδας εἶδες ἂν πρὸ τειχέων
1151 πυκνοὺς κυβιστητῆρας ἐκνενευκότας·
1152 ξηρὰν δ´ ἔδευον γαῖαν αἵματος ῥοαῖς.
1153 ὁ δ´ Ἀρκάς, οὐκ Ἀργεῖος, Ἀταλάντης γόνος
1154 τυφὼς πύλαισιν ὥς τις ἐμπεσὼν βοᾶι
1155 πῦρ καὶ δικέλλας, ὡς κατασκάψων πόλιν·
1156 ἀλλ´ ἔσχε μαργῶντ´ αὐτὸν ἐναλίου θεοῦ
1157 Περικλύμενος παῖς, λᾶαν ἐμβαλὼν κάραι
1158 ἁμαξοπληθῆ, γεῖς´ ἐπάλξεων ἄπο·
1159 ξανθὸν δὲ κρᾶτα διεπάλυνε καὶ ῥαφὰς
1160 ἔρρηξεν ὀστέων, ἄρτι δ´ οἰνωπὸν γένυν
1161 καθηιμάτωσεν· οὐδ´ ἀποίσεται βίον
1162 τῆι καλλιτόξωι μητρὶ Μαινάλου κόρηι.
1163 ἐπεὶ δὲ τάσδ´ ἐσεῖδεν εὐτυχεῖς πάλας,
1164 ἄλλας ἐπήιει παῖς σός, εἱπόμην δ´ ἐγώ.
1165 ὁρῶ δὲ Τυδέα καὶ παρασπιστὰς πυκνοὺς
1166 Αἰτωλίσιν λόγχαισιν εἰς ἄκρον στόμα
1167 πύργων ἀκοντίζοντας, ὥστ´ ἐπάλξεων
1168 λιπεῖν ἐρίπνας φύλακας· ἀλλά νιν πάλιν
1169 κυναγὸς ὡσεὶ παῖς σὸς ἐξαθροίζεται,
1170 πύργοις δ´ ἐπέστης´ αὖθις. ἐς δ´ ἄλλας πύλας
1171 ἠπειγόμεσθα, τοῦτο παύσαντες νοσοῦν.
1172 Καπανεὺς δὲ πῶς εἴποιμ´ ἂν ὡς ἐμαίνετο;
1173 μακραύχενος γὰρ κλίμακος προσαμβάσεις
1174 ἔχων ἐχώρει, καὶ τοσόνδ´ ἐκόμπασεν,
1175 μηδ´ ἂν τὸ σεμνὸν πῦρ νιν εἰργαθεῖν Διὸς
1176 τὸ μὴ οὐ κατ´ ἄκρων περγάμων ἑλεῖν πόλιν.
1177 καὶ ταῦθ´ ἅμ´ ἠγόρευε καὶ πετρούμενος
1178 ἀνεῖρφ´ ὑπ´ αὐτὴν ἀσπίδ´ εἱλίξας δέμας,
1179 κλίμακος ἀμείβων ξέστ´ ἐνηλάτων βάθρα.
1180 ἤδη δ´ ὑπερβαίνοντα γεῖσα τειχέων
1181 βάλλει κεραυνῶι Ζεύς νιν· ἐκτύπησε δὲ
1182 χθών, ὥστε δεῖσαι πάντας· ἐκ δὲ κλιμάκων
1183 {ἐσφενδονᾶτο χωρὶς ἀλλήλων μέλη,
1184 κόμαι μὲν εἰς Ὄλυμπον, αἷμα δ´ ἐς χθόνα,
1185 χεῖρες δὲ καὶ κῶλ´ ὡς κύκλωμ´ Ἰξίονος}
1186 εἱλίσσετ´, ἐς γῆν δ´ ἔμπυρος πίπτει νεκρός.
1187 ὡς δ´ εἶδ´ Ἄδραστος Ζῆνα πολέμιον στρατῶι,
1188 ἔξω τάφρου καθεῖσεν Ἀργείων στρατόν.
1189 οἱ δ´ αὖ παρ´ ἡμῶν δεξιὸν Διὸς τέρας
1190 ἰδόντες ἐξήλαυνον, ἁρμάτων ὄχοι
1191 ἱππῆς ὁπλῖται, κἀς μές´ Ἀργείων ὅπλα
1192 ξυνῆψαν ἔγχη· πάντα δ´ ἦν ὁμοῦ κακά·
1193 ἔθρωισκον ἐξέπιπτον ἀντύγων ἄπο,
1194 τροχοί τ´ ἐπήδων ἄξονές τ´ ἐπ´ ἄξοσιν
1195 νεκροί τε νεκροῖς ἐξεσωρεύονθ´ ὁμοῦ.
1196 πύργων μὲν οὖν γῆς ἔσχομεν κατασκαφὰς
1197 ἐς τὴν παροῦσαν ἡμέραν· εἰ δ´ εὐτυχὴς
1198 ἔσται τὸ λοιπὸν ἥδε γῆ, θεοῖς μέλει.
1199 {καὶ νῦν γὰρ αὐτὴν δαιμόνων ἔσωσέ τις.}

Traduction française :

[1150] On voit aussi beaucoup des nôtres, précipités au pied des murs,
rendre l'âme sur le sol, arrosant d'un flot de sang la terre desséchée.
Le fils d'Atalante, un Arcadien, car il n'est pas d'Argos, se jette sur les
portes comme un ouragan, demande à grands cris du feu et une hache,
comme s'il allait détruire la ville : mais son élan furieux est
arrêté par le fils du dieu de la mer, Périclymène, qui lui
lance un bloc capable de remplir un chariot, un créneau détaché
des remparts, et fracasse sa tête blonde, brise les jointures
de ses os, ensanglante sa joue encore purpurine : sa
mère, l'habile chasseresse du Ménale, ne le reverra pas vivant.
Rassuré pour cette porte, ton fils passe à une autre, et
moi je suis ses pas. Je vois Tydée, et les combattants qui se
pressent autour de lui, cribler de leurs javelines étoliennes le
faîte découvert de nos tours, et mettre en fuite ceux des nôtres
qui gardent les créneaux. Mais Étéocle les poursuit comme un
chasseur, les rallie, et les ramène à leur poste sur les tours.
Nous courons à une autre porte, après avoir mis celle-ci à
l'abri du danger. Comment dire les fureurs de Capanée? Il
s'avance, tenant une longue échelle pour escalader le mur,
et s'écrie avec jactance que même le feu sacré de Zeus ne
l'empêcherait pas de détruire la ville de fond en comble.
Tout en parlant ainsi, il monte sous une grêle de pierres, le
corps ramassé sous son bouclier, et gravit l'un après l'autre
les degrés polis de l'échelle. Déjà il franchissait les créneaux
du rempart, lorsque Zeus le frappe de sa foudre, ébranlant
la terre avec un fracas épouvantable. De l'échelle {ses membres
sont dispersés comme par une fronde, sa chevelure est
emportée vers le ciel, son sang arrose la terre, ses pieds et
ses mains tourbillonnent comme une roue d'Ixion,} il roule
sur lui-même, et son cadavre calciné tombe sur le sol.
Adraste, voyant Zeus se déclarer contre lui, ramène l'armée
argienne au delà du fossé. Les nôtres, au contraire, reconnaissent
à ce prodige que Zeus leur est favorable. Aussitôt
chars, cavaliers, fantassins s'élancent hors des murs et
engagent la lutte avec les Argiens, dont le désastre est complet :
ceux-ci meurent, tombent du haut de leurs chars; les
roues volent en éclats ; on voit s'amonceler essieux sur
essieux, cadavres sur cadavres. Ainsi nous avons empêché la
ruine de nos murs, au moins aujourd'hui. Thèbes aura-t-elle
toujours le même bonheur? cela dépend des dieux.
{Aujourd'hui un dieu nous a sauvés.}





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Dernière mise à jour : 14/09/2006