HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

ὀλόμενον



Texte grec :

[1400] ἐς δ´ ἄπορον ἥκων δορὸς ἐπὶ σκέλος πάλιν
1401 χωρεῖ, λαβὼν δ´ ἀφῆκε μάρμαρον πέτρον,
1402 μέσον δ´ ἄκοντ´ ἔθραυσεν· ἐξ ἴσου δ´ Ἄρης
1403 ἦν, κάμακος ἀμφοῖν χεῖρ´ ἀπεστερημένοιν.
1404 ἐνθένδε κώπας ἁρπάσαντε φασγάνων
1405 ἐς ταὐτὸν ἧκον, συμβαλόντε δ´ ἀσπίδας
1406 πολὺν ταραγμὸν ἀμφιβάντ´ εἶχον μάχης.
1407 καί πως νοήσας Ἐτεοκλῆς τὸ Θεσσαλὸν
1408 ἐσήγαγεν σόφισμ´ ὁμιλίαι χθονός·
1409 ἐξαλλαγεὶς γὰρ τοῦ παρεστῶτος πόνου,
1410 λαιὸν μὲν ἐς τοὔπισθεν ἀναφέρει πόδα,
1411 πρόσω τὰ κοῖλα γαστρὸς εὐλαβούμενος,
1412 προβὰς δὲ κῶλον δεξιὸν δι´ ὀμφαλοῦ
1413 καθῆκεν ἔγχος σφονδύλοις τ´ ἐνήρμοσεν.
1414 ὁμοῦ δὲ κάμψας πλευρὰ καὶ νηδὺν τάλας
1415 σὺν αἱματηραῖς σταγόσι Πολυνείκης πίτνει.
1416 ὁ δ´, ὡς κρατῶν δὴ καὶ νενικηκὼς μάχηι,
1417 ξίφος δικὼν ἐς γαῖαν ἐσκύλευέ νιν,
1418 τὸν νοῦν πρὸς αὑτὸν οὐκ ἔχων, ἐκεῖσε δέ.
1419 ὃ καί νιν ἔσφηλ´· ἔτι γὰρ ἐμπνέων βραχύ,
1420 σώιζων σίδηρον ἐν λυγρῶι πεσήματι,
1421 μόλις μέν, ἐξέτεινε δ´ εἰς ἧπαρ ξίφος
1422 Ἐτεοκλέους ὁ πρόσθε Πολυνείκης πεσών.
1423 γαῖαν δ´ ὀδὰξ ἑλόντες ἀλλήλοιν πέλας
1424 πίπτουσιν ἄμφω κοὐ διώρισαν κράτος.
1425 (ΧΟΡΟΣ) φεῦ φεῦ, κακῶν σῶν, Οἰδίπου, ς´ ὅσον στένω·
1426 τὰς σὰς δ´ ἀρὰς ἔοικεν ἐκπλῆσαι θεός.
1427 (ΑΓΓΕΛΟΣ) ἄκουε δή νυν καὶ τὰ πρὸς τούτοις κακά.
1428 ἐπεὶ τέκνω πεσόντ´ ἐλειπέτην βίον,
1429 ἐν τῶιδε μήτηρ ἡ τάλαινα προσπίτνει
1430 {σὺν παρθένωι τε καὶ προθυμίαι ποδός}.
1431 τετρωμένους δ´ ἰδοῦσα καιρίους σφαγὰς
1432 ὤιμωξεν· Ὦ τέκν´, ὑστέρα βοηδρόμος
1433 πάρειμι. προσπίτνουσα δ´ ἐν μέρει τέκνα
1434 ἔκλαι´, ἐθρήνει τὸν πολὺν μαστῶν πόνον
1435 στένους´, ἀδελφή θ´ ἡ παρασπίζους´ ὁμοῦ·
1436 Ὦ γηροβοσκὼ μητρός—Ὦ γάμους ἐμοὺς
1437 προδόντ´ ἀδελφὼ φιλτάτω. στέρνων δ´ ἄπο
1438 φύσημ´ ἀνεὶς δύστλητον Ἐτεοκλῆς ἄναξ
1439 ἤκουσε μητρός, κἀπιθεὶς ὑγρὰν χέρα
1440 φωνὴν μὲν οὐκ ἀφῆκεν, ὀμμάτων δ´ ἄπο
1441 προσεῖπε δακρύοις, ὥστε σημῆναι φίλα.
1442 ὁ δ´ ἦν ἔτ´ ἔμπνους, πρὸς κασιγνήτην δ´ ἰδὼν
1443 γραῖάν τε μητέρ´ εἶπε Πολυνείκης τάδε·
1444 Ἀπωλόμεσθα, μῆτερ· οἰκτίρω δέ σε
1445 καὶ τήνδ´ ἀδελφὴν καὶ κασίγνητον νεκρόν·
1446 φίλος γὰρ ἐχθρὸς ἐγένετ´, ἀλλ´ ὅμως φίλος.
1447 θάψον δέ μ´, ὦ τεκοῦσα, καὶ σύ, σύγγονε,
1448 ἐν γῆι πατρώιαι, καὶ πόλιν θυμουμένην
1449 παρηγορεῖτον, ὡς τοσόνδε γοῦν τύχω

Traduction française :

[1400] Désarmé, il fait un pas en arrière, prend une pierre énorme,
et brise par le milieu la lance de Polynice.
Le combat est devenu égal : ils n'ont plus de lance ni l'un
ni l'autre. Alors ils saisissent leur épée par la garde, et s'attaquent
de près, bouclier contre bouclier, tournant l'un autour
de l'autre, se heurtant avec fracas. Tout à coup Étéocle
s'avise d'un stratagème thessalien (il connaissait les usages
de ce pays) : il se dérobe à l'ennemi qui le presse, ramène
le pied gauche en arrière, se couvre le devant du corps;
puis, il avance la jambe droite, plonge son épée dans le
ventre de Polynice, et l'enfonce jusqu'aux vertèbres. Le malheureux
s'affaisse sur lui-même, et tombe au milieu de flots
de sang. Étéocle, persuadé qu'il est vainqueur, et qu'il n'y a
plus de combat, jette son épée à terre, et s'apprête à dépouiller
son frère, sans songer à lui-même, tout entier à sa
vengeance. Ce fut ce qui le perdit. Polynice respirait encore;
dans sa chute funeste il avait conservé son épée : il la soulève
avec peine, et réussit, lui qui était tombé avant Etéocle, à la
lui plonger dans le coeur. Ils mordent la poussière, étendus
sur le sol à côté l'un de l'autre : aucun des deux n'a eu la victoire.
(LE CHOEUR) Hélas! hélas! Oedipe, quelle lamentable destinée
est la tienne! Un dieu semble avoir accompli tes imprécations.
(LE MESSAGER) Apprends donc encore le malheur qui a suivi
celui-là. Au moment où les deux frères gisaient expirants,
leur mère infortunée accourt {avec sa fille, en hâtant le
pas}. Elle les voit frappés de coups mortels, et s'écrie en gémissant :
« O mes enfants, j'arrive trop tard pour vous secourir! »
Elle se jette tour à tour sur l'un et sur l'autre, elle
pleure, elle se lamente à la pensée des tendres soins, maintenant
perdus, que lui a coûtés leur enfance; elle gémit, et
leur soeur mêle ses larmes à celles de sa mère : « O vous,
s'écrie-t-elle, qui souteniez la vieillesse de notre mère, et qui
m'abandonnez seule, sans époux! ô mes frères bien-aimés! »
Pendant que de sa poitrine s'échappe le râle de la mort, le
roi Etéocle entend sa mère : il lui tend une main défaillante,
et ne peut lui adresser aucune parole; mais ses yeux lui
parlent au milieu de leurs larmes et lui expriment sa tendresse.
Polynice respirait encore. Il regarde sa soeur, sa
vieille mère, et leur dit : « Ma mère, je meurs! j'ai bien
pitié de toi, et de ma soeur, et aussi de mon frère mort ; car,
bien que notre amitié fraternelle se fût tournée en haine,
il n'en était pas moins mon frère. O ma mère, et toi, ma soeur,
ensevelissez-moi dans le sol de ma patrie, et apaisez la ville irritée :





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Dernière mise à jour : 14/09/2006