HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

ἔρρει



Texte grec :

[1250] Πολύνεικες, ἐν σοὶ Ζηνὸς ὀρθῶσαι βρέτας
1251 τροπαῖον Ἄργει τ´ εὐκλεᾶ δοῦναι λόγον·
1252 Ἐτεοκλέα δ´ αὖ· Νῦν πόλεως ὑπερμαχεῖς,
1253 νῦν καλλίνικος γενόμενος σκήπτρων κρατεῖς.
1254 τάδ´ ἠγόρευον παρακαλοῦντες ἐς μάχην.
1255 μάντεις δὲ μῆλ´ ἔσφαζον ἐμπύρους τ´ ἀκμὰς
1256 ῥήξεις τ´ ἐνώμων ὑγρότητ´ ἐναντίαν
1257 ἄκραν τε λαμπάδ´, ἣ δυοῖν ὅρους ἔχει,
1258 νίκης τε σῆμα καὶ τὸ τῶν ἡσσωμένων.}
1259 ἀλλ´, εἴ τιν´ ἀλκὴν ἢ σοφοὺς ἔχεις λόγους
1260 ἢ φίλτρ´ ἐπωιδῶν, στεῖχ´, ἐρήτυσον τέκνα
1261 δεινῆς ἁμίλλης· ὡς ὁ κίνδυνος μέγας
1262 {καὶ τἆθλα δεινά· δάκρυά σοι γενήσεται
1263 δισσοῖν στερείσηι τῆιδ´ ἐν ἡμέραι τέκνοιν}.
1264 (ΙΟΚΑΣΤΗ) ὦ τέκνον ἔξελθ´ Ἀντιγόνη δόμων πάρος.
1265 {οὐκ ἐν χορείαις οὐδὲ παρθενεύμασιν
1266 νῦν σοι προχωρεῖ δαιμόνων κατάστασις,
1267 ἀλλ´ ἄνδρ´ ἀρίστω καὶ κασιγνήτω σέθεν
1268 ἐς θάνατον ἐκνεύοντε κωλῦσαί σε δεῖ
1269 ξὺν μητρὶ τῆι σῆι μὴ πρὸς ἀλλήλοιν θανεῖν.}
1270 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) τίν´, ὦ τεκοῦσα μῆτερ, ἔκπληξιν νέαν
1271 φίλοις ἀυτεῖς τῶνδε δωμάτων πάρος;
1272 (ΙΟΚΑΣΤΗ) ὦ θύγατερ, ἔρρει σῶν κασιγνήτων βίος.
1273 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) πῶς εἶπας; (ΙΟΚΑΣΤΗ) αἰχμὴν ἐς μίαν καθέστατον.
1274 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) οἲ ´γώ, τί λέξεις, μῆτερ; (ΙΟΚΑΣΤΗ) οὐ φίλ´, ἀλλ´ ἕπου.
1275 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) ποῖ, παρθενῶνας ἐκλιποῦς´; (ΙΟΚΑΣΤΗ) ἀνὰ στρατόν.
1276 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) αἰδούμεθ´ ὄχλον. (ΙΟΚΑΣΤΗ) οὐκ ἐν αἰσχύνηι τὰ σά.
1277 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) δράσω δὲ δὴ τί; (ΙΟΚΑΣΤΗ) συγγόνων λύσεις ἔριν.
1278 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) τί δρῶσα, μῆτερ; (ΙΟΚΑΣΤΗ) προσπίτνους´ ἐμοῦ μέτα.
1279 ἡγοῦ σὺ πρὸς μεταίχμι´· οὐ μελλητέον.
1280 ἔπειγ´ ἔπειγε, θύγατερ· ὡς, ἢν μὲν φθάσω
1281 παῖδας πρὸ λόγχης, οὑμὸς ἐν φάει βίος·
1282 {ἢν δ´ ὑστερήσηις, οἰχόμεσθα, κατθανῆι·}
1283 θανοῦσι δ´ αὐτοῖς συνθανοῦσα κείσομαι.
1284 (ΧΟΡΟΣ) αἰαῖ αἰαῖ, τρομερὰν φρίκαι
1285 τρομερὰν φρέν´ ἔχω· διὰ σάρκα δ´ ἐμὰν
1286 ἔλεος ἔλεος ἔμολε ματέρος
1287 δειλαίας.
1288 δίδυμα τέκεα πότερος ἄρα
1289 πότερον αἱμάξει—
1290 ἰώ μοι πόνων, ἰὼ Ζεῦ, ἰὼ Γᾶ—
1291 ὁμογενῆ δέραν, ὁμογενῆ ψυχὰν
1292 δι´ ἀσπίδων, δι´ αἱμάτων;
1293 τάλαιν´ ἐγὼ τάλαινα,
1294295 : πότερον ἄρα νέκυν ὀλόμενον ἀχήσω;
1296 φεῦ δᾶ φεῦ δᾶ, δίδυμοι θῆρες,
1297 φόνιαι ψυχαὶ δορὶ παλλομένωι
1298 πέσεα πέσεα δάϊ´ αὐτίχ´
1299 αἱμάξετον.

Traduction française :

[1250] «Polynice, il dépend de toi d'ériger en trophée la statue de
Zeus, et de couronner Argos de gloire.» Et à Etéocle : « Toi,
tu combats pour ta patrie : sois vainqueur, et règne. » C'est
ainsi qu'on les excitait au combat. Les devins immolaient des
brebis; ils observaient si la flamme de l'autel s'élevait droite
ou se brisait mollement, - funeste présage ! - et quel aspect
avait la pointe de la flamme des torches, qui tour à tour
est un signe de victoire et de défaite. Eh bien! si tu as
quelque moyen de détourner ce malheur, sages paroles ou
charmes magiques, hâte-toi, empêche cet horrible duel de
tes fils : car le danger est grand. {Il sera cruel, le prix de la lutte :
tu auras à pleurer tes deux enfants, que tu perdras aujourd'hui.}
(JOCASTE) O ma fille, sors! Viens, Antigone, devant le palais,
non pour te mêler aux danses ni aux plaisirs des jeunes filles,
- ce qui nous arrive en ce moment par la volonté des dieux
ne te le permet plus; - mais deux vaillants guerriers, tes
frères, courent à la mort : il faut te joindre à ta mère pour les
empêcher de s'entr'égorger.
(ANTIGONE) O ma mère chérie, qu'y a-t-il encore, pour nous
épouvanter par ces cris que tu pousses devant le palais?
(JOCASTE) O ma fille, c'en est fait de la vie de tes frères !
(ANTIGONE) Que dis-tu là?
(JOCASTE) Ils se sont provoqués à un combat singulier.
(ANTIGONE) Grands dieux! que m'annonces-tu, ma mère?
(JOCASTE) Une mauvaise nouvelle. Mais suis-moi.
(ANTIGONE) Où te suivre, en quittant ma chambre virginale?
(JOCASTE) Au milieu de l'armée.
(ANTIGONE) Je rougirais de paraître devant la foule.
(JOCASTE) Tu as mieux à faire en ce moment que de rougir.
(ANTIGONE) Que ferai-je donc?
(JOCASTE) Tu réconcilieras tes frères.
(ANTIGONE) Comment, ma mère?
(JOCASTE) En tombant avec moi à leurs genoux.
(ANTIGONE) Conduis-moi au milieu des deux armées : il n'y
a pas de temps à perdre.
(JOCASTE) Hâte-toi, hâte-toi, ma fille. Car, si je rejoins mes
fils avant le combat, je consens à vivre. {Si tu arrives trop
tard, nous sommes perdues, tu périras.} S'il sont morts, je
tomberai morte à leurs côtés.
(LE CHOEUR) Hélas! hélas! mon coeur frissonne, il frissonne
d'horreur; et jusqu'au fond des entrailles je suis prise de
pitié, d'une immense pitié pour cette mère infortunée. De
ses deux fils lequel versera le sang de l'autre? ô douleur! ô
Zeus! ô Terre! lequel plongera ses armes homicides dans la
gorge, dans le coeur d'un frère? Ah! malheureuse, malheureuse
que je suis ! Quel est celui que je verrai mort, et dont
j'arroserai le cadavre de mes larmes?
O Terre! ô Terre! Comme deux bêtes féroces, respirant le
meurtre, brandissant la lance, ils vont tout à l'heure noyer
dans le sang le corps inanimé, le corps de leur ennemi.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006