HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

τύχην



Texte grec :

[950] θήσει, μέλαιναν κῆρ´ ἐπ´ ὄμμασιν βαλών,
951 κλεινάς τε Θήβας. τοῖνδ´ ἑλοῦ δυοῖν πότμοιν
952 τὸν ἕτερον· ἢ γὰρ παῖδα σῶσον ἢ πόλιν.
953 τὰ μὲν παρ´ ἡμῶν πάντ´ ἔχεις· ἡγοῦ, τέκνον,
954 πρὸς οἶκον. ὅστις δ´ ἐμπύρωι χρῆται τέχνηι
955 μάταιος· ἢν μὲν πικρὰ σημήνας τύχηι,
956 ἐχθρὸς καθέστηχ´ οἷς ἂν οἰωνοσκοπῆι·
957 ψευδῆ δ´ ὑπ´ οἴκτου τοῖσι χρωμένοις λέγων
958 ἀδικεῖ τὰ τῶν θεῶν. Φοῖβον ἀνθρώποις μόνον
959 χρῆν θεσπιωιδεῖν, ὃς δέδοικεν οὐδένα.
960 (ΧΟΡΟΣ) Κρέον, τί σιγᾶις γῆρυν ἄφθογγον σχάσας;
961 κἀμοὶ γὰρ οὐδὲν ἧσσον ἔκπληξις πάρα.
962 (ΚΡΕΩΝ) τί δ´ ἄν τις εἴποι; δῆλον οἵ γ´ ἐμοὶ λόγοι·
963 ἐγὼ γὰρ οὔποτ´ ἐς τόδ´ εἶμι συμφορᾶς
964 ὥστε σφαγέντα παῖδα προσθεῖναι πόλει.
965 πᾶσιν γὰρ ἀνθρώποισι φιλότεκνος βίος,
966 οὐδ´ ἂν τὸν αὑτοῦ παῖδά τις δοίη κτανεῖν.
967 μή μ´ εὐλογείτω τἀμά τις κτείνων τέκνα·
968 αὐτὸς δ´, ἐν ὡραίωι γὰρ ἕσταμεν βίου,
969 θνήισκειν ἕτοιμος πατρίδος ἐκλυτήριον.
970 ἀλλ´ εἷα, τέκνον, πρὶν μαθεῖν πᾶσαν πόλιν,
971 ἀκόλαστ´ ἐάσας μάντεων θεσπίσματα,
972 φεῦγ´ ὡς τάχιστα τῆσδ´ ἀπαλλαχθεὶς χθονός.
973 {λέξει γὰρ ἀρχαῖς καὶ στρατηλάταις τάδε
974 πύλας ἐφ´ ἑπτὰ καὶ λοχαγέτας μολών.}
975 κἂν μὲν φθάσωμεν, ἔστι σοι σωτηρία·
976 ἢν δ´ ὑστερήσηις, οἰχόμεσθα, κατθανῆι.
977 (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ)
977 ποῖ δῆτα φεύγω; τίνα πόλιν; τίνα ξένων;
978 (ΚΡΕΩΝ) ὅπου χθονὸς τῆσδ´ ἐκποδὼν μάλιστ´ ἔσηι.
979 (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) οὔκουν σὲ φράζειν εἰκός, ἐκπονεῖν δ´ ἐμέ;
980 (ΚΡΕΩΝ) Δελφοὺς περάσας ... (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) ποῖ με χρή, πάτερ, μολεῖν;
981 (ΚΡΕΩΝ) Αἰτωλίδ´ ἐς γῆν. (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) ἐκ δὲ τῆσδε ποῖ περῶ;
982 (ΚΡΕΩΝ) Θεσπρωτὸν οὖδας. (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) σεμνὰ Δωδώνης βάθρα;
983 (ΚΡΕΩΝ) ἔγνως. (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) τί δὴ τόδ´ ἔρυμά μοι γενήσεται;
984 (ΚΡΕΩΝ) πόμπιμος ὁ δαίμων. (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) χρημάτων δὲ τίς πόρος;
985 (ΚΡΕΩΝ) ἐγὼ πορεύσω χρυσόν. (ΜΕΝΟΙΚΕΥΣ) εὖ λέγεις, πάτερ.
986 χώρει νυν· ὡς σὴν πρὸς κασιγνήτην μολών,
987 ἧς πρῶτα μαστὸν εἵλκυς´, Ἰοκάστην λέγω,
988 μητρὸς στερηθεὶς ὀρφανός τ´ ἀποζυγείς,
989 προσηγορήσας εἶμι καὶ σώσω βίον.
990 ἀλλ´ εἷα χώρει· μὴ τὸ σὸν κωλυέτω.
991 γυναῖκες, ὡς εὖ πατρὸς ἐξεῖλον φόβον,
992 κλέψας λόγοισιν, ὥσθ´ ἃ βούλομαι τυχεῖν·
993 ὅς μ´ ἐκκομίζει, πόλιν ἀποστερῶν τύχης,
994 καὶ δειλίαι δίδωσι. καὶ συγγνωστὰ μὲν
995 γέροντι, τοὐμὸν δ´ οὐχὶ συγγνώμην ἔχει,
996 προδότην γενέσθαι πατρίδος ἥ μ´ ἐγείνατο.
997 ὡς οὖν ἂν εἰδῆτ´, εἶμι καὶ σώσω πόλιν
998 ψυχήν τε δώσω τῆσδ´ ὑπερθανὼν χθονός.
999 αἰσχρὸν γάρ· οἱ μὲν θεσφάτων ἐλεύθεροι

Traduction française :

[950] en répandant sur leurs yeux les ténèbres de la
mort, et couronnera Thèbes de gloire. Choisis maintenant
entre ces deux sorts : sauve ton fils ou ton pays. Je n'ai
rien de plus à te dire. Ramène-moi, ma fille, dans ma demeure.
Bien fou qui exerce l'art des devins : si, par hasard,
il annonce quelque malheur, il se rend odieux à ceux pour
qui il interroge le sort; si, par pitié pour ceux qui le consultent,
il les trompe, il ne remplit pas son devoir envers les dieux.
Phoebos devrait seul prédire l'avenir aux mortels :
car il n'a peur de personne.
(LE CHOEUR) Créon, pourquoi ce silence? pourquoi la parole
s'arrête-t-elle sur tes lèvres? Je ne suis pas moins saisie
que toi de ce que je viens d'entendre.
(CRÉON) A quoi bon parler? ce que je pourrais dire se
devine. Non, jamais je ne me laisserai réduire à cette extrémité
de sacrifier à Thèbes la vie de mon fils. L'amour paternel
est commun à tous les hommes : on n'en trouverait
pas un qui voulût livrer son fils à la mort. Je prise peu les
louanges de qui fait périr mes enfants. C'est moi qui suis
en âge de mourir : je suis prêt à le faire pour la délivrance
de ma patrie. Allons, mon enfant! avant que toute la ville
soit informée de l'oracle, sans te soucier des devins ni de
leurs insolentes prédictions, fuis au plus vite loin de ce
pays. Car Tirésias va parler aux magistrats, aux généraux;
il ira trouver aux sept portes ceux qui y commandent. Si
nous le prévenons, tu es sauvé; si tu te laisses devancer,
sous sommes perdus, tu mourras.
(MÉNOECÉE) Où fuir? dans quelle ville? chez quel hôte?
(CRÉON) Le plus loin possible de ce pays.
(MÉNOECÉE) N'est-ce pas à toi de parler, à moi d'obéir?
(CRÉON) Fuis, en passant par Delphes,...
(MÉNOECÉE) Où, mon père?
(CRÉON) En Étolie.
(MÉNOECÉE) Et de là?
caéoN. Dans le pays des Thesprotes.
(MÉNOECÉE) Près du sanctuaire vénéré de Dodone?
(CRÉON) Oui.
(MÉNOECÉE) Quel appui y trouverai-je?
(CRÉON) Celui du dieu qui conduira tes pas.
(MÉNOECÉE) Et comment pourvoir à mes besoins?
(CRÉON) Je te donnerai de l'or.
(MÉNOECÉE) C'est bien, mon père. Va donc. Moi, j'irai trouver
ta sœur Jocaste, qui m'a d'abord nourri de son lait, quand
j'ai perdu ma mère et suis demeuré orphelin : je lui dirai
adieu; puis, je sauverai mes jours. Allons, pars. {Que l'obstacle
ne vienne pas de toi. Femmes, voyez comme j'ai réussi !}
J'ai dissipé les craintes de mon père, en l'abusant par mes
paroles, pour arriver à mes fins. Retirant à Thèbes une
chance de salut, il m'éloigne, il m'ordonne d'agir en lâche.
La vieillesse est son excuse; moi, je n'en aurais pas, si je
trahissais la patrie à qui je dois le jour. {Sachez-le donc, je
pars pour sauver Thèbes : je vais lui donner ma vie, et mourir
pour mon pays.} Quoi! tandis que les autres Thébains,
sans être liés par aucun oracle,





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Dernière mise à jour : 14/09/2006