HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

μυρίους



Texte grec :

[550] 550 τιμᾶις ὑπέρφευ καὶ μέγ´ ἥγησαι τόδε;
551 περιβλέπεσθαι τίμιον; κενὸν μὲν οὖν.
552 ἢ πολλὰ μοχθεῖν πόλλ´ ἔχων ἐν δώμασιν
553 βούληι; τί δ´ ἔστι τὸ πλέον; ὄνομ´ ἔχει μόνον·
554 ἐπεὶ τά γ´ ἀρκοῦνθ´ ἱκανὰ τοῖς γε σώφροσιν.
555 {οὔτοι τὰ χρήματ´ ἴδια κέκτηνται βροτοί,
556 τὰ τῶν θεῶν δ´ ἔχοντες ἐπιμελούμεθα·
557 ὅταν δὲ χρήιζως´ αὔτ´ ἀφαιροῦνται πάλιν·
558 ὁ δ´ ὄλβος οὐ βέβαιος ἀλλ´ ἐφήμερος.}
559 ἄγ´, ἤν ς´ ἔρωμαι δύο λόγω προθεῖς´ ἅμα,
560 πότερα τυραννεῖν ἢ πόλιν σῶσαι θέλεις,
561 ἐρεῖς τυραννεῖν; ἢν δὲ νικήσηι ς´ ὅδε
562 Ἀργεῖά τ´ ἔγχη δόρυ τὸ Καδμείων ἕληι;
563 {ὄψηι δαμασθὲν ἄστυ Θηβαίων τόδε,
564 ὄψηι δὲ πολλὰς αἰχμαλωτίδας κόρας
565 βίαι πρὸς ἀνδρῶν πολεμίων πορθουμένας.}
566 δαπανηρὸς ἆρ´ ὁ πλοῦτος ὃν ζητεῖς ἔχειν
567 {γενήσεται Θήβαισι, φιλότιμος δὲ σύ}.
568 σοὶ μὲν τάδ´ αὐδῶ. σοὶ δέ, Πολύνεικες, λέγω·
569 ἀμαθεῖς Ἄδραστος χάριτας ἐς ς´ ἀνήψατο,
570 ἀσύνετα δ´ ἦλθες καὶ σὺ πορθήσων πόλιν.
571 φέρ´, ἢν ἕληις γῆν τήνδ´, ὃ μὴ τύχοι ποτέ,
572 πρὸς θεῶν, τροπαῖα πῶς ἄρα στήσεις Διί,
573 πῶς δ´ αὖ κατάρξηι θυμάτων, ἑλὼν πάτραν,
574 καὶ σκῦλα γράψεις πῶς ἐπ´ Ἰνάχου ῥοαῖς;
575 Θήβας πυρώσας τάσδε Πολυνείκης θεοῖς
576 ἀσπίδας ἔθηκε; μήποτ´, ὦ τέκνον, κλέος
577 τοιόνδε σοι γένοιθ´ ὑφ´ Ἑλλήνων λαβεῖν.
578 ἢν δ´ αὖ κρατηθῆις καὶ τὰ τοῦδ´ ὑπερδράμηι,
579 πῶς Ἄργος ἥξεις μυρίους λιπὼν νεκρούς;
580 ἐρεῖ δὲ δή τις· Ὦ κακὰ μνηστεύματα
581 Ἄδραστε προσθείς, διὰ μιᾶς νύμφης γάμον
582 ἀπωλόμεσθα. δύο κακὼ σπεύδεις, τέκνον,
583 κείνων στέρεσθαι τῶνδέ τ´, ἐν μέσωι πεσών.
584 μέθετον τὸ λίαν, μέθετον· ἀμαθία δυοῖν,
585 ἐς ταὔθ´ ὅταν μόλητον, ἔχθιστον κακόν.
586 (ΧΟΡΟΣ) ὦ θεοί, γένοισθε τῶνδ´ ἀπότροποι κακῶν
587 καὶ ξύμβασίν τιν´ Οἰδίπου τέκνοις δότε.
588 (ΕΤΕΟΚΛΗΣ) μῆτερ, οὐ λόγων ἔθ´ ἁγών, ἀλλ´ ἀναλοῦται χρόνος
589 οὑν μέσωι μάτην, περαίνει δ´ οὐδὲν ἡ προθυμία·
590 οὐ γὰρ ἂν ξυμβαῖμεν ἄλλως ἢ ´πὶ τοῖς εἰρημένοις,
591 ὥστ´ ἐμὲ σκήπτρων κρατοῦντα τῆσδ´ ἄνακτ´ εἶναι χθονός·
592 τῶν μακρῶν δ´ ἀπαλλαγεῖσα νουθετημάτων μ´ ἔα.
593 καὶ σὺ τῶνδ´ ἔξω κομίζου τειχέων ἢ κατθανῆι.
594 (ΠΟΛΥΝΕΙΚΗΣ) πρὸς τίνος; τίς ὧδ´ ἄτρωτος ὅστις εἰς ἡμᾶς ξίφος
595 φόνιον ἐμβαλὼν τὸν αὐτὸν οὐκ ἀποίσεται μόρον;
596 (ΕΤΕΟΚΛΗΣ) ἐγγύς, οὐ πρόσω βέβηκεν· ἐς χέρας λεύσσεις ἐμάς;
597 (ΠΟΛΥΝΕΙΚΗΣ) εἰσορῶ· δειλὸν δ´ ὁ πλοῦτος καὶ φιλόψυχον κακόν.
598 (ΕΤΕΟΚΛΗΣ) κἆιτα σὺν πολλοῖσιν ἦλθες πρὸς τὸν οὐδὲν ἐς μάχην;
599 (ΠΟΛΥΝΕΙΚΗΣ) ἀσφαλὴς γάρ ἐστ´ ἀμείνων ἢ θρασὺς στρατηλάτης.

Traduction française :

[550] pourquoi la rechercher avec tant d'ardeur? la juges-tu
si enviable? Tu tiens donc beaucoup à attirer les regards ? c'est
un avantage frivole. Beaucoup de soucis avec beaucoup de
biens, est-ce là ce que tu veux? Qu'est-ce que l'excès des richesses?
une gloriole, et rien de plus. Le nécessaire suffit aux
sages. D'ailleurs les mortels ne possèdent pas en propre les
richesses : elles appartiennent aux dieux, qui nous en confient
le dépôt, et qui nous les reprennent quand ils veulent. {Rien
n'est moins durable que la fortune : elle n'a qu'un jour.}
Voyons ! suppose que je t'interroge, et que, te donnant le choix
entre ces deux résolutions, je te demande si tu veux régner ou
sauver Thèbes, diras-tu que tu aimes mieux régner ? Songes-tu
aussi que, si ton frère est vainqueur, si les lances d'Argos
mettent en déroute l'armée cadméenne, tu verras cette ville
tomber sous le joug, tu verras beaucoup de nos vierges captives
entraînées de force par l'ennemi? Quelle fatale puissance
tu es jaloux de conserver! {Elle sera pour les Thébains
une cause de ruine, et l'on flétrira ton ambition.} Voilà ce
que j'avais à te dire. A ton tour, Polynice, écoute-moi.
Adraste a imprudemment cédé à tes prières; et toi, tu as
perdu l'esprit en venant détruire Thèbes. Dis-moi, si tu te
rends maître de ce pays, - puisse un tel malheur ne jamais
arriver! - au nom des dieux, oseras-tu élever un trophée à
Zeus? fêter par des sacrifices la ruine de ta patrie? et graver,
aux bords de l'Inachos, ces mots sur nos dépouilles : « Après
avoir brûlé Thèbes, Polynice a consacré ces boucliers aux
dieux? » Ah! qu'il ne t'arrive jamais, ô mon fils, de remporter
un pareil triomphe sur des Grecs ! Si, au contraire,
tu es vaincu, si ton frère est vainqueur, comment retourneras-tu
à Argos, en laissant ici des milliers de morts? Et l'on
dira : « Adraste, à quel malheureux hymen tu as consenti!
ce seul mariage a causé la ruine de tout un peuple. » Tu
t'exposes, mon fils, à un double péril : tu auras perdu les
biens dont tu jouis, sans obtenir ceux que tu souhaites. Calmez,
ah! calmez l'excès de vos transports. Il n'y a pas de plus
redoutable fléau que la rencontre et la lutte de deux folies.
(LE CHOEUR) O dieux! détournez ces malheurs, et amenez
quelque rapprochement entre les fils d'Oedipe.
(ÉTÉOCLE) Ma mère, ce n'est plus d'une lutte de paroles qu'il
s'agit. Le temps se perd en vains propos : zèle inutile ! Il
n'y a d'accord possible entre nous deux que s'il accepte mes
conditions : je veux garder le sceptre et régner sur ce pays.
Cesse donc tes longues exhortations, et laisse-moi. Toi, sors
de ces murs, ou tu mourras.
(POLYNICE) De quelle main? Où est l'homme invulnérable
qui se flatterait de tourner contre moi un fer meurtrier, sans
recevoir lui-même la mort?
(ÉTÉOCLE) Près de toi, devant tes yeux. Vois-tu ce bras?
(POLYNICE) Je le vois. Mais la richesse est lâche et tient à la vie.
(ÉTÉOCLE) Si je ne compte pour rien, pourquoi viens-tu me
combattre avec une nombreuse armée?
(POLYNICE) La prudence convient mieux à un chef que la témérité.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006