HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

ἡμπειρία



Texte grec :

[500] οὐκ ἦν ἂν ἀμφίλεκτος ἀνθρώποις ἔρις·
501 νῦν δ´ οὔθ´ ὅμοιον οὐδὲν οὔτ´ ἴσον βροτοῖς
502 πλὴν ὀνόμασιν· τὸ δ´ ἔργον οὐκ ἔστιν τόδε.
503 ἐγὼ γὰρ οὐδέν, μῆτερ, ἀποκρύψας ἐρῶ·
504 ἄστρων ἂν ἔλθοιμ´ ἡλίου πρὸς ἀντολὰς
505 καὶ γῆς ἔνερθε, δυνατὸς ὢν δρᾶσαι τάδε,
506 τὴν θεῶν μεγίστην ὥστ´ ἔχειν Τυραννίδα.
507 τοῦτ´ οὖν τὸ χρηστόν, μῆτερ, οὐχὶ βούλομαι
508 ἄλλωι παρεῖναι μᾶλλον ἢ σώιζειν ἐμοί·
509 ἀνανδρία γάρ, τὸ πλέον ὅστις ἀπολέσας
510 τοὔλασσον ἔλαβε. πρὸς δὲ τοῖσδ´ αἰσχύνομαι
511 ἐλθόντα σὺν ὅπλοις τόνδε καὶ πορθοῦντα γῆν
512 τυχεῖν ἃ χρήιζει· ταῖς γὰρ ἂν Θήβαις τόδε
513 γένοιτ´ ὄνειδος, εἰ Μυκηναίου δορὸς
514 φόβωι παρείην σκῆπτρα τἀμὰ τῶιδ´ ἔχειν.
515 χρῆν δ´ αὐτὸν οὐχ ὅπλοισι τὰς διαλλαγάς,
516 μῆτερ, ποιεῖσθαι· πᾶν γὰρ ἐξαιρεῖ λόγος
517 ὃ καὶ σίδηρος πολεμίων δράσειεν ἄν.
518 ἀλλ´, εἰ μὲν ἄλλως τήνδε γῆν οἰκεῖν θέλει,
519 ἔξεστ´· ἐκείνου δ´ οὐχ ἑκὼν μεθήσομαι.
520 {ἄρχειν παρόν μοι τῶιδε δουλεύσω ποτέ;}
521 πρὸς ταῦτ´ ἴτω μὲν πῦρ, ἴτω δὲ φάσγανα,
522 ζεύγνυσθε δ´ ἵππους, πεδία πίμπλαθ´ ἁρμάτων,
523 ὡς οὐ παρήσω τῶιδ´ ἐμὴν τυραννίδα.
524 εἴπερ γὰρ ἀδικεῖν χρή, τυραννίδος πέρι
525 κάλλιστον ἀδικεῖν, τἄλλα δ´ εὐσεβεῖν χρεών.
526 (ΧΟΡΟΣ) οὐκ εὖ λέγειν χρὴ μὴ ´πὶ τοῖς ἔργοις καλοῖς·
527 οὐ γὰρ καλὸν τοῦτ´ ἀλλὰ τῆι δίκηι πικρόν.
528 (ΙΟΚΑΣΤΗ) ὦ τέκνον, οὐχ ἅπαντα τῶι γήραι κακά,
529 Ἐτεόκλεες, πρόσεστιν· ἀλλ´ ἡμπειρία
530 ἔχει τι λέξαι τῶν νέων σοφώτερον.
531 τί τῆς κακίστης δαιμόνων ἐφίεσαι
532 Φιλοτιμίας, παῖ; μὴ σύ γ´· ἄδικος ἡ θεός·
533 πολλοὺς δ´ ἐς οἴκους καὶ πόλεις εὐδαίμονας
534 ἐσῆλθε κἀξῆλθ´ ἐπ´ ὀλέθρωι τῶν χρωμένων·
535 ἐφ´ ἧι σὺ μαίνηι. κεῖνο κάλλιον, τέκνον,
536 Ἰσότητα τιμᾶν, ἣ φίλους ἀεὶ φίλοις
537 πόλεις τε πόλεσι συμμάχους τε συμμάχοις
538 συνδεῖ· τὸ γὰρ ἴσον νόμιμον ἀνθρώποις ἔφυ,
539 τῶι πλέονι δ´ αἰεὶ πολέμιον καθίσταται
540 τοὔλασσον ἐχθρᾶς θ´ ἡμέρας κατάρχεται.
541 καὶ γὰρ μέτρ´ ἀνθρώποισι καὶ μέρη σταθμῶν
542 Ἰσότης ἔταξε κἀριθμὸν διώρισεν,
543 νυκτός τ´ ἀφεγγὲς βλέφαρον ἡλίου τε φῶς
544 ἴσον βαδίζει τὸν ἐνιαύσιον κύκλον,
545 κοὐδέτερον αὐτῶν φθόνον ἔχει νικώμενον.
546 εἶθ´ ἥλιος μὲν νύξ τε δουλεύει μέτροις,
547 σὺ δ´ οὐκ ἀνέξηι δωμάτων ἔχων ἴσον;
548 {καὶ τῶιδ´ ἀπονεῖμαι; κἆιτα ποῦ ´στιν ἡ δίκη;}
549 τί τὴν τυραννίδ´, ἀδικίαν εὐδαίμονα,

Traduction française :

[500] il n'y aurait entre eux ni discussion ni discorde. Mais ce que
les mortels jugent semblable ou égal ne l'est que de nom, et ne l'est
pas en réalité. Pour moi, ma mère, je ne te cacherai rien de ce que je
pense : je monterais, si je le pouvais, jusqu'aux espaces où
se lèvent les astres et le soleil, je descendrais dans les abîmes
de la terre, pour posséder cette divine puissance, qui surpasse
toutes les autres, la royauté. Ce bien, ô ma mère, je
ne veux pas le céder à autrui : je le garde. Quiconque
sacrifie le plus pour accepter le moins fait preuve de lâcheté.
Et puis, quelle honte pour moi, si cet homme obtenait
ce qu'il souhaite, parce qu'il vient avec une armée et
ravage ce pays ! Quel opprobre pour Thèbes. si par crainte
des lances mycéniennes je lui abandonnais un sceptre qui
m'appartient! Ce n'était pas les armes à la main qu'il devait
venir traiter avec moi : la parole triomphe de tout mieux
que ne ferait un glaive ennemi. S'il veut habiter ce pays
sans y régner, il le peut : quant à la royauté, non, je ne
la lui céderai pas volontairement. Je puis commander :
voudrais-je obéir? Après cela, allumez les flammes, tirez les
glaives, attelez les chevaux, remplissez la plaine de chars :
je ne lui laisserai pas ma couronne. S'il faut violer la justice,
c'est pour régner qu'il est beau surtout d'être injuste :
en tout le reste on doit observer la piété.
(LE CHOEUR) Il ne faut bien parler que de ce qui est bien : le
contraire est peu louable et blesse la justice.
(JOCASTE) Étéocle, ô mon fils, tout n'est pas en déclin chez
le vieillard : son expérience sait, mieux que la jeunesse,
faire entendre de sages paroles. Pourquoi livrer ton coeur à
la plus funeste des divinités, à l'ambition? Prends garde,
ô mon enfant : c'est une malfaisante déesse. Elle est entrée
dans bien des maisons et des cités heureuses, et elle en est
sortie pour la perte de ceux qui l'ont connue. C'est elle qui
égare ta raison. Il vaut mieux, mon fils, honorer l'égalité,
qui lie à jamais les amis aux amis, les villes aux villes, les
alliés aux alliés. L'égalité est pour les hommes une loi de
nature : quiconque a moins est en état de guerre contre
celui qui a plus, et lui voue une haine implacable. C'est
l'égalité qui a réglé les poids et les mesures, et déterminé les
nombres. Le pâle flambeau des nuits et l'astre brillant du
jour parcourent d'un pas égal le cercle de l'année, chacun
tour à tour cédant la place à l'autre sans jalousie. C'est ainsi
que le soleil et la nuit obéissent à leur loi pour le bien de
l'humanité : et toi, qui possèdes la moitié de l'héritage paternel,
tu ne veux pas laisser l'autre à ton frère ? Mais alors
où est la justice? Et puis, la royauté, cette injustice heureuse,





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Dernière mise à jour : 14/09/2006