HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Euripide, Les Phéniciennes

κατέσχον



Texte grec :

[1600] ἐπεὶ δ´ ἐγενόμην, αὖθις ὁ σπείρας πατὴρ
1601 κτείνει με νομίσας πολέμιον πεφυκέναι·
1602 χρῆν γὰρ θανεῖν νιν ἐξ ἐμοῦ· πέμπει δέ με
1603 μαστὸν ποθοῦντα θηρσὶν ἄθλιον βοράν·
1604 οὗ σωιζόμεσθα· Ταρτάρου γὰρ ὤφελεν
1605 ἐλθεῖν Κιθαιρὼν εἰς ἄβυσσα χάσματα,
1606 ὅς μ´ οὐ διώλες´ ἀλλὰ δουλεῦσαί τέ μοι
1607 δαίμων ἔδωκε Πόλυβον ἀμφὶ δεσπότην.
1608 κτανὼν δ´ ἐμαυτοῦ πατέρ´ ὁ δυσδαίμων ἐγὼ
1609 ἐς μητρὸς ἦλθον τῆς ταλαιπώρου λέχος
1610 παῖδάς τ´ ἀδελφοὺς ἔτεκον, οὓς ἀπώλεσα,
1611 ἀρὰς παραλαβὼν Λαΐου καὶ παισὶ δούς.
1612 οὐ γὰρ τοσοῦτον ἀσύνετος πέφυκ´ ἐγὼ
1613 ὥστ´ εἰς ἔμ´ ὄμματ´ ἔς τ´ ἐμῶν παίδων βίον
1614 ἄνευ θεῶν του ταῦτ´ ἐμηχανησάμην.
1615 εἶἑν· τί δράσω δῆθ´ ὁ δυσδαίμων ἐγώ;
1616 τίς ἡγεμών μοι ποδὸς ὁμαρτήσει τυφλοῦ;
1617 ἥδ´ ἡ θανοῦσα; ζῶσά γ´ ἂν σάφ´ οἶδ´ ὅτι.
1618 ἀλλ´ εὔτεκνος ξυνωρίς; ἀλλ´ οὐκ ἔστι μοι.
1619 ἀλλ´ ἔτι νεάζων αὐτὸς εὕροιμ´ ἂν βίον;
1620 πόθεν; τί μ´ ἄρδην ὧδ´ ἀποκτείνεις, Κρέον;
1621 ἀποκτενεῖς γάρ, εἴ με γῆς ἔξω βαλεῖς.
1622 οὐ μὴν ἑλίξας γ´ ἀμφὶ σὸν χεῖρας γόνυ
1623 κακὸς φανοῦμαι· τὸ γὰρ ἐμόν ποτ´ εὐγενὲς
1624 οὐκ ἂν προδοίην, οὐδέ περ πράσσων κακῶς.
1625 (ΚΡΕΩΝ) σοί τ´ εὖ λέλεκται γόνατα μὴ χρώιζειν ἐμά,
1626 ἐγὼ δὲ ναίειν ς´ οὐκ ἐάσαιμ´ ἂν χθόνα.
1627 νεκρῶν δὲ τῶνδε τὸν μὲν ἐς δόμους χρεὼν
1628 ἤδη κομίζειν, τόνδε δ´, ὃς πέρσων πόλιν
1629 πατρίδα σὺν ἄλλοις ἦλθε, Πολυνείκους νέκυν,
1630 ἐκβάλετ´ ἄθαπτον τῆσδ´ ὅρων ἔξω χθονός.
1631 κηρύξεται δὲ πᾶσι Καδμείοις τάδε·
1632 ὃς ἂν νεκρὸν τόνδ´ ἢ καταστέφων ἁλῶι
1633 ἢ γῆι καλύπτων θάνατον ἀνταλλάξεται·
1634 ἐᾶν δ´ ἄκλαυτον, ἄταφον, οἰωνοῖς βοράν.
1635 σὺ δ´ ἐκλιποῦσα τριπτύχους θρήνους νεκρῶν
1636 κόμιζε σαυτήν, Ἀντιγόνη, δόμων ἔσω
1637 καὶ παρθενεύου τὴν ἐσιοῦσαν ἡμέραν
1638 μένους´, ἐν ἧι σε λέκτρον Αἵμονος μένει.
1639 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) ὦ πάτερ, ἐν οἵοις κείμεθ´ ἄθλιοι κακοῖς.
1640 ὡς σὲ στενάζω τῶν τεθνηκότων πλέον·
1641 οὐ γὰρ τὸ μέν σοι βαρὺ κακῶν, τὸ δ´ οὐ βαρύ,
1642 ἀλλ´ εἰς ἅπαντα δυστυχὴς ἔφυς, πάτερ.
1643 ἀτὰρ ς´ ἐρωτῶ τὸν νεωστὶ κοίρανον·
1644 τί τόνδ´ ὑβρίζεις πατέρ´ ἀποστέλλων χθονός;
1645 τί θεσμοποιεῖς ἐπὶ ταλαιπώρωι νεκρῶι;
1646 (ΚΡΕΩΝ) Ἐτεοκλέους βουλεύματ´, οὐχ ἡμῶν, τάδε.
1647 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) ἄφρονά γε, καὶ σὺ μῶρος ὃς ἐπίθου τάδε.
1648 (ΚΡΕΩΝ) πῶς; τἀντεταλμέν´ οὐ δίκαιον ἐκπονεῖν;
1649 (ΑΝΤΙΓΟΝΗ) οὔκ, ἢν πονηρά γ´ ἦι κακῶς τ´ εἰρημένα.

Traduction française :

[1600] A peine étais-je né que mon père, mon propre père ordonnait
ma mort, parce qu'il me regardait comme son ennemi : {c'était de ma
main qu'il devait mourir}, et, tandis que mes lèvres cherchaient le sein
maternel, il m'exposait, misérable pâture livrée aux bêtes
sauvages. {J'échappe à la mort. Plût au ciel que le Cithéron
eût été englouti dans les profonds abîmes du Tartare! car,
s'il me laissa vivre, il fit alors de moi un esclave, et me
donna Polybe pour maître.} Poussé par mon mauvais Génie,
je tue mon père, j'entre dans le lit de ma mère infortunée,
j'ai des fils qui sont mes frères, et je cause leur perte en
faisant retomber sur eux les imprécations dont Laïos avait
chargé ma tête : car je ne suis pas assez dénué de sens
pour m'être emporté avec tant de fureur contre mes propres
yeux et contre mes enfants, si je n'y avais été poussé
par quelque dieu. Et maintenant que vais-je devenir? Qui
servira de guide et d'appui au vieil aveugle? Celle qui est
morte? vivante, je le sais bien, elle l'eût fait. Mes deux fils,
ce couple si beau? je ne les ai plus. Suis-je encore assez
jeune pour suffire à mes besoins? qui peut le croire? Créon,
pourquoi me tuer ainsi? car c'est me tuer que de me chasser
de cette terre. Cependant tu ne me verras pas lâchement
embrasser tes genoux. Si grande que soit mon infortune,
je ne démentirai pas la noblesse de ma race.
(CRÉON) Tu as raison de ne pas vouloir tomber à mes genoux,
car je ne t'en défendrais pas moins d'habiter cette contrée.
Quant à ces deux morts, l'un doit être sur-le-champ transporté
dans le palais; l'autre, Polynice, {qui est venu avec des
étrangers pour détruire sa patrie,} jetez son cadavre privé
de sépulture hors des limites de ce pays. Voici ce que le
héraut publiera dans toute la ville de Thèbes : quiconque
sera surpris à couronner le cadavre, ou à le couvrir de terre,
sera puni de mort. {Sans le pleurer ni l'ensevelir, qu'on le
livre en pâture aux oiseaux de proie.} Toi, Antigone, cesse
de pleurer ces trois morts, rentre dans le palais, et garde la
réserve qui sied à une vierge, jusqu'au jour où t'attend la
couche d'Hoemon.
(ANTIGONE) O mon père, dans quel abîme de calamités nous
sommes plongés! Ah! je pleure sur toi beaucoup plus que
sur les morts. Car, parmi les maux qui t'accablent, il n'en
est pas de moins pesants que les autres : tu souffres également
de tous, ô mon père! Mais je te le demande, à toi qui
es notre nouveau roi : {pourquoi outrager mon père, en
l'exilant de ce pays?} pourquoi cette loi contre un mort infortuné?
(CRÉON) Ce sont les volontés d'Étéocle, et non les miennes.
(ANTIGONE) Volontés insensées! Bien fou toi-même de t'y soumettre!
(CRÉON) Comment? n'a-t-on pas le devoir d'exécuter les
ordres qu'on a reçus?
(ANTIGONE) Non, s'ils sont contraires aux lois et à la justice.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006