HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

τηλόσε



Texte grec :

[50] μόνος δ´ ἐλείφθη στῦλος, ὡς ἔδοξέ μοι,
51 δόμων πατρώιων, ἐκ δ´ ἐπικράνων κόμας
52 ξανθὰς καθεῖναι, φθέγμα δ´ ἀνθρώπου λαβεῖν,
53 κἀγὼ τέχνην τήνδ´ ἣν ἔχω ξενοκτόνον
54 τιμῶς´ ὑδραίνειν αὐτὸν ὡς θανούμενον,
55 κλαίουσα. τοὔναρ δ´ ὧδε συμβάλλω τόδε·
56 τέθνηκ´ Ὀρέστης, οὗ κατηρξάμην ἐγώ.
57 στῦλοι γὰρ οἴκων παῖδές εἰσιν ἄρσενες,
58 θνήισκουσι δ´ οὓς ἂν χέρνιβες βάλως´ ἐμαί.
59 {οὐδ´ αὖ συνάψαι τοὔναρ ἐς φίλους ἔχω·
60 Στροφίωι γὰρ οὐκ ἦν παῖς, ὅτ´ ὠλλύμην ἐγώ.}
61 νῦν οὖν ἀδελφῶι βούλομαι δοῦναι χοὰς
62 ἀποῦς´ ἀπόντι (ταῦτα γὰρ δυναίμεθ´ ἄν)
63 σὺν προσπόλοισιν, ἃς ἔδωχ´ ἡμῖν ἄναξ
64 Ἑλληνίδας γυναῖκας. ἀλλ´ ἐξ αἰτίας
65 οὔπω τινὸς πάρεισιν· εἶμ´ ἔσω δόμων
66 ἐν οἷσι ναίω τῶνδ´ ἀνακτόρων θεᾶς.
67 (ΟΡΕΣΤΗΣ)
67 ὅρα, φυλάσσου μή τις ἐν στίβωι βροτῶν.
68 (ΠΥΛΑΔΗΣ)
68 ὁρῶ, σκοποῦμαι δ´ ὄμμα πανταχῆι στρέφων.
69 (ΟΡΕΣΤΗΣ) Πυλάδη, δοκεῖ σοι μέλαθρα ταῦτ´ εἶναι θεᾶς,
70 ἔνθ´ Ἀργόθεν ναῦν ποντίαν ἐστείλαμεν;
71 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἔμοιγ´, Ὀρέστα· σοὶ δὲ συνδοκεῖν χρεών.
72 (ΟΡΕΣΤΗΣ) καὶ βωμός, Ἕλλην οὗ καταστάζει φόνος;
73 (ΠΥΛΑΔΗΣ) ἐξ αἱμάτων γοῦν ξάνθ´ ἔχει θριγκώματα.
74 (ΟΡΕΣΤΗΣ) θριγκοῖς δ´ ὑπ´ αὐτοῖς σκῦλ´ ὁρᾶις ἠρτημένα;
75 (ΠΥΛΑΔΗΣ) τῶν κατθανόντων γ´ ἀκροθίνια ξένων.
76 ἀλλ´ ἐγκυκλοῦντ´ ὀφθαλμὸν εὖ σκοπεῖν χρεών.
77 (ΟΡΕΣΤΗΣ) ὦ Φοῖβε, ποῖ μ´ αὖ τήνδ´ ἐς ἄρκυν ἤγαγες
78 χρήσας, ἐπειδὴ πατρὸς αἷμ´ ἐτεισάμην
79 μητέρα κατάκτας; διαδοχαῖς δ´ Ἐρινύων
80 ἠλαυνόμεσθα φυγάδες ἔξεδροι χθονὸς
81 δρόμους τε πολλοὺς ἐξέπλησα καμπίμους·
82 ἐλθὼν δέ ς´ ἠρώτησα πῶς τροχηλάτου
83 μανίας ἂν ἔλθοιμ´ ἐς τέλος πόνων τ´ ἐμῶν
84 {οὓς ἐξεμόχθουν περιπολῶν καθ´ Ἑλλάδα}·
85 σὺ δ´ εἶπας ἐλθεῖν Ταυρικῆς μ´ ὅρους χθονός,
86 ἔνθ´ Ἄρτεμίς σοι σύγγονος βωμοὺς ἔχει,
87 λαβεῖν τ´ ἄγαλμα θεᾶς, ὅ φασιν ἐνθάδε
88 ἐς τούσδε ναοὺς οὐρανοῦ πεσεῖν ἄπο·
89 λαβόντα δ´ ἢ τέχναισιν ἢ τύχηι τινί,
90 κίνδυνον ἐκπλήσαντ´, Ἀθηναίων χθονὶ
91 δοῦναι (τὸ δ´ ἐνθένδ´ οὐδὲν ἐρρήθη πέρα)
92 καὶ ταῦτα δράσαντ´ ἀμπνοὰς ἕξειν πόνων.
93 ἥκω δὲ πεισθεὶς σοῖς λόγοισιν ἐνθάδε
94 ἄγνωστον ἐς γῆν ἄξενον. σὲ δ´ ἱστορῶ,
95 Πυλάδη (σὺ γάρ μοι τοῦδε συλλήπτωρ πόνου),
96 τί δρῶμεν; ἀμφίβληστρα γὰρ τοίχων ὁρᾶις
97 ὑψηλά· πότερα κλιμάκων προσαμβάσεις
98 ἐμβησόμεσθα; πῶς ἂν οὖν λάθοιμεν ἄν;
99 ἢ χαλκότευκτα κλῆιθρα λύσαντες μοχλοῖς

Traduction française :

[50] De la maison de mon père une seule colonne restait debout, et de son chapiteau descendait une blonde chevelure et sortait une voix humaine; et moi, fidèle à mon culte homicide, je l'arrosais d'eau en pleurant, comme une victime destinée à la mort. Or, voici l'interprétation de mon songe : Oreste est mort, c'est son sacrifice que j'ai inauguré. En effet, les enfants mâles sont les colonnes des familles, et la mort frappe ceux que mes ablutions ont atteints. Je ne puis appliquer ce songe à d'autres amis ; Strophius n'avait pas de fils quand je fus sacrifiée. Maintenant donc je veux rendre les honneurs funèbres à mon père, qui n'est plus (c'est là ce qui dépend de moi), aidée des femmes grecques que le roi m'a données pour me servir ; mais elles ne paraissent point encore, je ne sais pour quelle cause, dans ce temple de la déesse où j'habite. (Elle rentre dans le temple.) ORESTE. (67) Regarde, observe s'il n'est personne sur la voie publique. PYLADE. Je regarde, j'examine, en tournant mes yeux de tous les côtés. ORESTE. Cher Pylade, ne te semble-t-il pas que c'est là le temple de la déesse, vers lequel nous avons dirigé notre vaisseau en partant d'Argos ? PYLADE. Cela me semble, Oreste ; tu dois le reconnaître aussi. ORESTE. Voici donc l'autel sur lequel coule le sang des Grecs? PYLADE. Ses flancs sont tout rougis de sang. ORESTE. Vois-tu des dépouilles suspendues à la corniche ? PYLADE. Ce sont les tristes restes des étrangers immolés. ORESTE. (77) Il faut donc bien observer de tous les côtés. O Phébus, en quel nouveau piége m'as-tu fait tomber par ton oracle, depuis que j'ai vengé le sang de mon père par le meurtre de ma mère? Je suis poursuivi sans relâche par les Furies ; fugitif, banni de ma patrie, j'ai porté en bien des lieux mes pas errants. Je suis allé te demander où je trouverais le terme des fureurs qui m'agitent et des épreuves que j'ai subies dans mes courses à travers la Grèce; tu m'as répondu d'aller dans la Tauride, où Diane ta sœur a des autels, et d'y enlever la statue de la déesse, qu'on dit être descendue du ciel dans ce temple ; et après l'avoir enlevée, soit par adresse ou par quelque heureux coup du sort, le péril une fois passé, de la porter sur la terre d'Athènes (tu ne m'as point donné d'autres ordres), et qu'après avoir accompli cette tâche, je trouverais enfin le repos. Pour obéir à ton oracle, je viens ici, sur une terre inconnue, inhospitalière. Mais, dis-moi, Pylade, puisque tu veux bien t'associer à mes périls, que ferons-nous ? Tu vois l'enceinte et la hauteur de ces murs : escaladerons-nous ce temple ? et alors comment faire pour n'être pas vus ? ou bien ouvrirons-nous les verrous de ces portes d'airain,





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Dernière mise à jour : 2/10/2009