HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

EURIPIDE, Iphigénie en Tauride (tragédie complète)

Ὀρέστην



Texte grec :

[1450] χῶρός τις ἔστιν Ἀτθίδος πρὸς ἐσχάτοις
1451 ὅροισι, γείτων δειράδος Καρυστίας,
1452 ἱερός· Ἁλάς νιν οὑμὸς ὀνομάζει λεώς.
1453 ἐνταῦθα τεύξας ναὸν ἵδρυσαι βρέτας,
1454 ἐπώνυμον γῆς Ταυρικῆς πόνων τε σῶν,
1455 οὓς ἐξεμόχθεις περιπολῶν καθ´ Ἑλλάδα
1456 οἴστροις Ἐρινύων. Ἄρτεμιν δέ νιν βροτοὶ
1457 τὸ λοιπὸν ὑμνήσουσι Ταυροπόλον θεάν.
1458 νόμον τε θὲς τόνδ´· ὅταν ἑορτάζηι λεώς,
1459 τῆς σῆς σφαγῆς ἄποιν´ ἐπισχέτω ξίφος
1460 δέρηι πρὸς ἀνδρὸς αἷμά τ´ ἐξανιέτω,
1461 ὁσίας ἕκατι θεά θ´ ὅπως τιμὰς ἔχηι.
1462 σε δ´ ἀμφὶ σεμνάς, Ἰφιγένεια, λείμακας
1463 Βραυρωνίας δεῖ τῆιδε κληιδουχεῖν θεᾶι·
1464 οὗ καὶ τεθάψηι κατθανοῦσα, καὶ πέπλων
1465 ἄγαλμά σοι θήσουσιν εὐπήνους ὑφάς,
1466 ἃς ἂν γυναῖκες ἐν τόκοις ψυχορραγεῖς
1467 λίπως´ ἐν οἴκοις. τάσδε δ´ ἐκπέμπειν χθονὸς
1468 Ἑλληνίδας γυναῖκας ἐξεφίεμαι
1469 γνώμης δικαίας οὕνεκ´. ἐξέσωσα δὲ
1470 καὶ πρίν ς´ Ἀρείοις ἐν πάγοις ψήφους ἴσας
1471 κρίνας´, Ὀρέστα· καὶ νόμισμ´ ἔσται τόδε,
1472 νικᾶν ἰσήρεις ὅστις ἂν ψήφους λάβηι.
1473 ἀλλ´ ἐκκομίζου σὴν κασιγνήτην χθονός,
1474 Ἀγαμέμνονος παῖ. καὶ σὺ μὴ θυμοῦ, Θόας.
1475 (ΘΟΑΣ) ἄνασς´ Ἀθάνα, τοῖσι τῶν θεῶν λόγοις
1476 ὅστις κλύων ἄπιστος, οὐκ ὀρθῶς φρονεῖ.
1477 ἐγὼ δ´ Ὀρέστηι τ´, εἰ φέρων βρέτας θεᾶς
1478 βέβηκ´, ἀδελφῆι τ´ οὐχὶ θυμοῦμαι· τί γάρ;
1479 {πρὸς τοὺς σθένοντας θεοὺς ἁμιλλᾶσθαι καλόν;}
1480 ἴτωσαν ἐς σὴν σὺν θεᾶς ἀγάλματι
1481 γαῖαν, καθιδρύσαιντό τ´ εὐτυχῶς βρέτας.
1482 πέμψω δὲ καὶ τάσδ´ Ἑλλάδ´ εἰς εὐδαίμονα
1483 γυναῖκας, ὥσπερ σὸν κέλευσμ´ ἐφίεται.
1484 παύσω δὲ λόγχην ἣν ἐπαίρομαι ξένοις
1485 νεῶν τ´ ἐρετμά, σοὶ τάδ´ ὡς δοκεῖ, θεά.
1486 (Αθ.) αἰνῶ· τὸ γὰρ χρεὼν σοῦ τε καὶ θεῶν κρατεῖ.
1487 ἴτ´, ὦ πνοαί, ναυσθλοῦτε τὸν Ἀγαμέμνονος
1488 παῖδ´ εἰς Ἀθήνας· συμπορεύσομαι δ´ ἐγὼ
1489 σώιζους´ ἀδελφῆς τῆς ἐμῆς σεμνὸν βρέτας.
1490 (ΧΟΡΟΣ) ἴτ´ ἐπ´ εὐτυχίαι τῆς σωιζομένης
1491 μοίρας εὐδαίμονες ὄντες.
1492 ἀλλ´, ὦ σεμνὴ παρά τ´ ἀθανάτοις
1493 καὶ παρὰ θνητοῖς, Παλλὰς Ἀθάνα,
1494 δράσομεν οὕτως ὡς σὺ κελεύεις.
1495 μάλα γὰρ τερπνὴν κἀνέλπιστον
1496 φήμην ἀκοαῖσι δέδεγμαι.
1497 {ὦ μέγα σεμνὴ Νίκη, τὸν ἐμὸν
1498 βίοτον κατέχοις
1499 καὶ μὴ λήγοις στεφανοῦσα.}

Traduction française :

[1450] il est sur les confins de l'Attique un lieu sacré, voisin du rivage de Caryste ; mon peuple le désigne sous le nom de Haies : tu y placeras la statue de la déesse, dont le nom rappellera la Tauride, et les épreuves subies par toi dans tes courses à travers la Grèce, quand la colère des Furies te poursuivait. Diane, à l'avenir, sera chantée par les mortels sous le nom de déesse Taurique. Dans les fêtes que le peuple célébrera eu mémoire du pardon accordé à ton meurtre, tu établiras pour loi qu'on approche le glaive nu du sein d'une victime humaine, et qu'on en tire quelques gouttes de sang, pour que la déesse reçoive les honneurs qui lui sont dus. Pour toi, Iphigénie, tu dois, sur les hauteurs sacrées de Brauron, devenir prêtresse de la déesse : tu y seras ensevelie après ta mort, et l'on déposera sur ton tombeau les tissus précieux laissés par les femmes qui auront expiré dans les douleurs de l'enfantement. Je te recommande, Oreste, de ramener de ce pays ces femmes grecques, en reconnaissance du bon vouloir qu'elles vous ont témoigné. C'est moi qui t'ai sauvé et qui déjà, sur la colline de Mars, te donnai l'égalité des suffrages ; qu'à l'avenir cette loi soit toujours observée, d'absoudre celui qui obtient l'égalité des suffrages. Emmène donc ta sœur hors de ce pays, fils d'Agamemnon ; et toi, Thoas, calme ta colère. THOAS. (1475) Puissante Minerve, celui qui entend les ordres des dieux et refuse d'obéir est un insensé. Quoique Oreste emporte la statue de la déesse, je n'ai point de colère contre lui ni contre sa sœur. Qu'y a-t-il de beau à lutter contre la puissance des dieux ? Qu'ils aillent dans la contrée où tu règnes, et qu'ils y déposent sous d'heureux auspices la statue de Diane. Je renverrai aussi ces femmes dans la Grèce fortunée, comme ta voix me le commande. J'arrêterai l'armée et les vaisseaux destinés à poursuivre les fugitifs, puisqu'il te plaît ainsi, ô déesse. MINERVE. Je loue ton obéissance, car le Destin règne sur toi, et même sur les dieux. Soufflez, vents favorables, portez à Athènes le fils d'Agamemnon : j'accompagnerai son navire et je veillerai sur la statue auguste de ma sœur. LE CHOEUR. (1490) Allez et prospérez, bénissez l'heureux destin qui vous sauve. O déesse vénérable parmi les immortels comme parmi les mortels, nous ferons ce que tu nous ordonnes. Elle est bien douce à mon cœur, la promesse inespérée que je reçois. O glorieuse Victoire, sois la compagne de ma vie, 1499 et ne cesse pas de me couronner.





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Dernière mise à jour : 2/10/2009